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3,9

sur 1481 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Hanté par son expulsion inexpliquée d'un groupe d'ami, le narrateur se sort de justesse d'une dépression majeure et, quinze ans plus tard, cherche à comprendre les raisons de ce bannissement soudain. Telle est la trame de ce roman pour le moins déroutant. Il y a peu de mystère ici, rien de fantastique non plus, un fion d'ambiguïté tout au plus, car l'introspection domine, même lorsque le personnage interagit avec son seul ami ou sa future flamme. Cela donne un livre plutôt sombre, très lent, où il est difficile de bien cerner ce Tsukuru dans sa quête d'identité. Sur le coup j'ai même été choqué par la fin, bien qu'en décantant elle apparaisse moins abrupte. J'ai déjà lu plusieurs livres de cet auteur, mais c'est la première fois qu'il m'a fallu autant de temps pour entrer dans l'histoire et je n'ai pas non plus retrouvé la magie habituelle. Au final je suis déçu mais je ne regrette pas cette lecture car la recherche de sa personnalité par cet étrange personnage a quand même retenu mon attention
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Au lycée de Nagoya, Tsukuru Tazaki a été le cinquième élément d'une bande harmonieuse de lycéens inséparables . Petite particularité, il est le seul du groupe dont le nom ne comporte pas de couleur, ce qui l'affecte un peu. Il est aussi le seul qui est parti étudier à Tokyo. Mais ils se fréquentent toujours et s'écrivent. Et puis du jour au lendemain, de retour à Nagoya pour les vacances, Tsukuru se retrouve tout seul. Ses amis sont absents et injoignables. Personne ne lui fournit d'explication et lui-même ne pose aucune question. Tsukuru est tellement traumatisé qu'il pense au suicide pendant plusieurs mois. Il refait surface, en gardant sa blessure profondément cachée en lui. Il devient un ingénieur ferroviaire respecté, mène une vie tranquille mais se montre incapable de nouer des relations profondes, amicales ou amoureuses. A 36 ans, il rencontre Sara, de deux ans plus âgée que lui, et il entame avec elle une relation prometteuse. Sans savoir pourquoi, il lui raconte la terrible blessure que ses quatre amis lui ont infligée. Sara, une femme dynamique , le convainc alors d'enquêter sur les raisons qui ont conduit ses amis à l'éjecter de leur groupe. Ce voyage va lui permettre de découvrir la face cachée de ses amis, de faire la paix avec lui-même et de pouvoir, peut-être, reprendre le train de sa vie avec Sara.
A ce récit principal, viennent se greffer d'autres récits secondaires, notamment une obscure histoire de transmission de la foi bouddhique de maître à disciple qui m'a laissée totalement au bord du chemin. Pour moi ces récits viennent boursouffler le roman inutilement. Les rêves érotiques de Tsukuru m'ont également laissée perplexe quant à leur intérêt. En revanche, j'aurais aimé en savoir plus sur Blanche et sur son ami Haida. Mais dans l'ensemble j'ai encore été charmée par l'enchanteur Murakami.
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Avis mitigé pour le premier livre de Murakami que je lis. Je suis partagée : c'est très agréable à lire mais l'histoire ne m'a pas emballée (la vie d'un homme qui cherche des réponses à son passé pour pouvoir enfin poursuivre sa vie). Mon intérêt n'a fait qu'osciller entre moments d'accroche assez intenses et moments d'ennui où j'ai continué de lire mais sans vraiment savoir pourquoi. Je n'ai pas non plus été très convaincue par la psychologie des personnages que j'ai trouvée un peu froide et artificielle. Je reste du coup forcément un peu à distance de leurs ressentis.
J'ai pourtant du mal à dire que je n'ai pas aimé car j'ai l'impression qu'il y a quelque chose là et que, peut-être, je suis passée à côté (une réflexion sur le temps, les choix et le changement…). En tout cas, je ne m'arrêterai à ce livre et j'ai l'intention d'en essayer au moins un autre.
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belle ecriture
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C'est poussé par l'enthousiasme ressenti à la lecture de mon premier Haruki Murakami (Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil) que je me suis jeté sur ce roman beaucoup plus récent du célèbre écrivain japonais. Hélas mon enthousiasme fut vite refroidi. Je n'y ai pas retrouvé l'univers vaguement onirique et le héros profond, plein d'hésitations et d'interrogations, que j'avais tant appréciés. En effet, si Tsukuru est incolore ce n'est pas seulement parce que, à la différence de ses anciens amis, son nom de comporte aucune allusion à une couleur mais bien parce qu'il est absolument insipide et sans relief. Il attend, subit, ne se révolte pas. Il ne tente rien ou presque et c'est seulement parce qu'il y est poussé par sa petite amie qu'il se décide à partir à la recherche de ses anciens camarades afin d'exiger des éclaircissements sur leur attitude d'une violence morale tout de même assez incroyable et qui l'a conduit au bord du suicide !
Malheureusement, les explications ne seront convaincantes ni pour le lecteur qui s'attend à une révélation plus étonnante, ni pour le héros qui n'obtient que des justifications assez insignifiantes et des remords du bout des lèvres. Mais là encore, il n'y aura de sa part nul ressentiment ou remarque acerbe. Juste une sorte de « ah bon d'accord », et puis l'on passe à autre chose, à un avenir que l'on imagine là encore terne et sans saveur comme semblent en témoigner ses relations bancales avec une copine qui le trompe d'ailleurs allègrement. Bref, Tsukuru est un personnage qui ne donne pas franchement envie qu'on s'y intéresse et dont la mollesse empêche toute empathie à son égard et finit par irriter.
Alors que retenir de ce roman beaucoup trop long pour ce qu'il a à nous proposer si ce n'est le portrait de quelques trentenaires qui se souviennent de leur adolescence et constatent ce qu'il est advenu de leurs projets et de leurs espérances…

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Dès le début, j'ai ressenti toute la poésie de l'auteur ainsi qu'un symbolisme omniprésent, cela ne fait pas de doute. Les personnages philosophent beaucoup entre eux et de nombreuses images métaphoriques illustrent les événements. le problème c'est qu'absolument tout reste symbolique !

Je n'ai pas pu trouver une matière concrète à ce roman dont l'histoire est pourtant simple: du jour au lendemain, Tsukuru se retrouve exclu de son groupe d'amis, sans aucune explication. Je m'attendais donc à une quête initiatique entre la découverte de soi et la résolution de cette énigme. Je pensais que Tsukuru allait parcourir le Japon et plus loin pour chercher des réponses et ainsi percer le secret de sa mystérieuse exclusion... 

Hélas, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher avec ce héro. Je l'ai trouvé plat, exagérément modéré et surtout incapable de prendre la moindre décision. Après son rejet, Tsukuru s'enferme en lui-même et reste confiné dans sa zone de confort, métro boulot dodo, s'efforçant à ne pas penser au passé, tout en envisageant la mort.  Il lui a fallu attendre 16 ans pour commencer à se poser des questions et surtout attendre sa rencontre avec Sara pour commencer sérieusement à réfléchir et à agir... Autrement dit, sans cette femme, Tsukuru en serait toujours au même point !

Le mouvement du héro met du temps à venir et m'a hélas déçue. Il tentera de rencontrer de nouveaux ses amis pour tenter d'obtenir une explication mais, hormis "le truc le plus important", je suis restée sur ma faim quant à la raison pour laquelle ce groupe d'amis, autrefois inséparable, a fini par voler en éclats. Je me pose encore beaucoup de questions et de nombreux mystères ne sont hélas pas éclaircis. 

D'un autre côté, ce roman nous fait passer par de nombreuses émotions et ne nous laisse pas indifférent. Tsukuru voyage au final beaucoup plus en lui-même qu'à travers le Japon et son fameux pèlerinage reste très introspectif. Entre l'éveil d'une sexualité, de fantasmes refoulés et des questionnements existentiels, le jeune homme fera l'expérience de l'immense nuancier sentimental dont est capable un être humain. Il s'en sortira grandi, beaucoup vivant et prêt à affronter la vie. 
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C'est toujours avec plaisir que je lis Haruki Murakami. Il fait partie de ces écrivains que je retrouve de temps en temps, comme une vieille connaissance dont la fréquentation, même sporadique, suscite immédiatement un sentiment de familiarité et d'apaisement.

A la lecture de ses romans, j'ai souvent tendance, de manière inconsciente, à imaginer ses principaux personnages masculins sous les traits de l'auteur, sans doute parce que la physionomie d'Haruki Murakami exprime une sorte de tranquillité, d'intelligence et d'aptitude à l'introspection qui rappellent la personnalité de ses héros.



Tsuruku Tazaki possède lui aussi ces caractéristiques. Réfléchi, très discret, paisible, il l'est au point de se sentir vide, "incolore", notamment lorsqu'il se compare aux quatre lycéens avec lesquels il formait jadis un groupe d'amis quasi fusionnel, chacun d'entre eux portant un nom de couleur -Blanche et Noire pour les filles, Rouge et Bleu pour les garçons- et affichant une personnalité bien marquée. le nom de Tsuruku signifie "celui qui bâtit". Un nom prédestiné, puisque ce passionné de gares est devenu ingénieur pour une grande compagnie ferroviaire.

Il n'a pas revu ses quatre amis depuis qu'il est parti faire ses études à Tokyo, seize ans auparavant.
Eux sont alors restés dans leur ville d'origine, Nagoya. Un jour, ils lui ont froidement annoncé ne plus vouloir avoir aucun contact avec lui, ce dont il a pris acte sans chercher à en savoir plus, sans contester cette incompréhensible et violente décision. Il en a pourtant profondément souffert, plongeant dans une dépression qui l'a conduit, ainsi qu'il l'exprime lui-même, aux portes de la mort. A l'issue de cette période, il est devenu un autre. Ses yeux se sont emplis de "la lumière d'un homme qui aspire à la paix à l'intérieur de son propre petit espace et qui ne souhaite aller nulle part ailleurs", il a perdu la foi dans les communautés parfaites. Pour survivre, il a adopté une routine bien réglée, faite de petits gestes du quotidien exécutés avec une précision métronomique, s'appliquant à ne se ménager aucun temps libre...

A l'aube de la quarantaine, il vit seul. Son travail lui convient, il est respecté par ses supérieurs, il s'entend bien avec ses collègues. Il a connu quelques aventures avec des femmes qu'il a appréciées, mais il n'a pas trouvé le bon équilibre entre lui et le monde. C'est comme si, en manque d'un lieu intime et sans perturbations, en manque de quelqu'un à qui se confier, il vivait sans exister. Sa solitude, son insignifiance lui laissent penser qu'il n'a rien à offrir aux autres, ni à lui-même.

C'est alors qu'il rencontre une femme, pour laquelle il ressent enfin un véritable attachement. Mais avant de s'engager, il doit résoudre le mystère de cette ancienne rupture qui a laissé en lui un gouffre de tristesse, et l'empêche de s'épanouir.

La trame des romans de Murakami est toujours tissée de connexions diverses, d'histoires annexes, souterraines, s'invitant dans l'intrigue principale, s'y insérant avec souplesse pour former un ensemble harmonieux, même si l'on ne comprend pas toujours comment tient la cohérence de l'ensemble. Il y survient des événements subtilement fantastiques, portés par des personnages secondaires qui disparaissent comme ils sont apparus, laissant en suspens le mystère de leurs histoires singulières, et qui imprègnent le récit d'une tessiture irréelle... de même, les rêves, d'une prégnance qui les rend crédibles, occupent une place importante dans ses histoires, s'immisçant dans la réalité de ses personnages avec la consistance d'une brume persistante, mystérieuse, et vaguement inquiétante.

La violence, le drame, bien que présents, sont toujours nimbés d'une sorte de voile qui en atténue la force, car les héros de Murakami semblent capables d'une prise de distance avec eux-mêmes que l'on dirait induite par une sorte de modestie tacite, acquise par leur conscience instinctive du poids dérisoire de leur existence au regard de l'infinitude du monde. Ils sont ainsi pourvus d'une maturité et d'une ouverture d'esprit qui les amènent à vouloir comprendre les autres avec une ouverture d'esprit qui n'admet ni tabou, ni rejet, et à se colleter avec leur propre intériorité en toute sincérité, même si c'est douloureux...

J'ai retrouvé avec "L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage" tout ce qui fait le charme des romans de Murakami, la musicalité simple et légère, l'atmosphère doucement surnaturelle, les personnages que l'on aimerait avoir comme amis...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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L'incolore Tzukuru Tazaki et ses année de pèlerinage, de l'écrivain japonais Haruki Murakami (Ed. Belfond, sept. 2014) nous livre une belle réflexion sur la durabilité de l'amitié adolescente, la quête de soi à laquelle, tôt ou tard, chaque adulte est confronté.La question lancinante de ce livre, à mes yeux, est de comprendre ce qui est à l'origine de nos vies, l'étiquetage des amis, le marquage extérieur ou nos natures profondes, nos moteurs internes.
Cinq amis lycéens se sentent unis comme les doigts de la main.L'appartenance au groupe et l'unicité de chacun s'enracinent dans ces surnoms qu'ils se sont donnés, qui leur collent au corps, au coeur, à l'âme. Mais voilà, quatre reçoivent un nom de couleur (Rouge, Bleu, Blanche ou Noire) tandis que le dernier, Tzukuru, se voit nommé "l'incolore"... N'est-ce pas une première fissure dans cette amitié fusionnelle? Et quand cet incolore est brutalement, et sans explication, exclu du groupe, la fêlure devient gouffre. Tzukuru ne peut que mourir à lui-même. Chargée de solitude, de mélancolie, sa vie se déroule sans être vraiment. C'est sa nouvelle amie Sara qui va le pousser à entamer un long pèlerinage vers son passé pour y renouer avec ses amis et se comprendre.
L'écriture est plaisante, quoique, parfois un peu digressive, nettement moins alimentée que dans d'autres oeuvres par le Fantastique auquel Murakami nous a habitué. Les thèmes de la fidélité, du pardon, de l'espoir et de l'amour soutiennent ce récit. A lire!
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Un bon roman qui peut plonger dans l'introspection
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Je suis un peu partagée sur ce roman qui m'a à la fois plu et à la fois un peu ennuyée.

J'ai aimé le lien qui unissait les 5 amis, le fait que Tsukuru accepte en façade leur abandon mais qu'en réalité cette rupture incompréhensible le tue à l'intérieur. J'ai aimé que Sara comprenne qu'il avait besoin de comprendre ce qui était arrivé à l'époque de cette rupture amicale pour pouvoir avancer dans son présent. J'ai aimé le courage de Tsukuru quand il va confronter ses amis pour avoir des explications et également la révélation de ce que cachait cette rupture.

Mais j'ai aussi trouvé le roman un peu classique pour Murakami, il me manquait un petit côté déjanté et onirique que j'avais découvert dans d'autres romans de lui (il faut dire que ma première lecture était « Kafka sur le rivage », j'avais mis la barre haute !

J'ai aussi trouvé qu'il y avait beaucoup de longueurs au début et notamment des personnages secondaires qui n'apportaient rien à l'histoire globale (jusqu'à la fin je me suis demandé quand le personnage de l'ami de fac avec qui il va à la piscine allait avoir une importance dans le récit et l'histoire du père de celui-ci allait-elle avoir un sens à un moment ou un autre… et en fait…non…

Bref, je ne sais pas si je vous vends vraiment ce roman : je pense que si vous êtes fans du côté un peu barré de Murakami vous serez peut-être déçus mais si ce côté-là ne vous tente pas, vous aimerez sans doute.
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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