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3,8

sur 375 notes
Underground fut mon premier livre du très connu écrivain japonais Haruki Murakami, le reste de son oeuvre étant, pour une durée indéterminée, sur ma PAL. Ce livre, je l'ai lu dans le cadre d'un séminaire d'histoire contemporaine sur le terrorisme, qui porte plus précisément sur les attentats perpétrés par la secte Aum dans le métro de Tokyo au milieu des années 1990. Autant vous dire que ces différents témoignages se révèlent être un matériel de premier choix pour l'analyse que j'ai à fournir...
Oui, mais en dépit de son utilité, ce livre m'a laissé plutôt pantois, notamment par son aspect rébarbatif. Certes, ce travail de recherche typiquement "sociologique" entrepris par Murakami est complètement fou quantitativement parlant, mais trop répétitif. On revoit le même événement à travers les yeux de plusieurs protagonistes, à travers les mêmes entrevues, les mêmes questions... On a l'impression de lire plusieurs fois la même chose, et c'est bien dommage!
Ce livre n'est jamais autant bon que dans l'épilogue, un des seuls moments du livre où l'écrivain prend la plume pour analyser, expliquer et cela avec une certaine maîtrise. Dommage que cette partie ne dure qu'une dizaine de pages... le reste étant des parties d'interviews menées par l'écrivain, à la fois avec des victimes directes des attentats, mais aussi avec les membres ou anciens membres du culte d'Aum Shinrikyo.
Ce document semble être utile, et même indispensable, pour donner une voix aux victimes, qui sont souvent laissées pour compte, ou même oubliées par les médias, qui ne cherchent que le sensationnel. Bravo à Murakami, qui cherche à nous offrir des points de vue bruts, mais pourquoi pas s'atteler à une analyse?
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Le 20 Mars 1995 des adeptes de la secte Aun répandent dans le métro de Tokyo du gaz toxique. 55 000 personnes seront intoxiquées, douze mourront. A cette époque, Haruki Murakami est déjà l'écrivain le plus connu du Japon. Il est choqué par la rapidité avec laquelle les victimes s'enfoncent dans le silence et l'oubli. Alors il enquête, toute une année. Scrupuleusement, certains des témoignages feront cinq allers et retours avec l'auteur avant d'être validé par le témoin. C'est tout un peuple aveuglé, toussant, portant des corps inanimés qu'il fait surgir pour nous du métro de Tokyo. Des employés de bureau, un informaticien, une infirmière, un colonel et même un jockey irlandais, on s'attache à chacun d'eux, on les aime, on les considère. Dans une deuxième partie non moins prenante, il s'interroge et interroge d'anciens membres de la secte Aun sur le sens de cet acte insensé. C'est le résultat de cet énorme travail qu'il publie dans ce livre qui se lit comme un de ses romans.
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(...)


Je suis franchement très emballée par ce livre d'Haruki Murakami, à la fois très éloigné de ses romans par sa forme documentaire, et pourtant très murakamien dans les thèmes qu'il brasse : le métro comme univers souterrain, menaçant, le monde parallèle qu'est la secte, les ruptures brutales dans la vie, l'avant-après attentat, l'avant-après avoir rejoint la secte...

Un portrait en creux du Japon tout à fait passionnant, qui éclaire admirablement les vertus et faiblesses de la société nippone.

Lien : http://racines.canalblog.com..
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Un très bon Murakami, quoique ce ne soit pas le meilleur à mon gout. Il développe ici un style différent des autres ouvrages que j'ai lu, mais avec toujours cette façon de donner la voix à ceux que l'on entends rarement.

Ici, les interviews sont le coeur du livre, mais le propos est encore une fois de faire parler ceux qui n'en ont pas toujours le droit : les victimes, après les attentats, et leur vision de cet événement. C'est très curieux comme la société japonaise se dévoile sous nos yeux, et je suis assez surpris du regard que les victimes posent sur celles-ci. Bien sûr, les points de vue seront aussi multiples que les intervenants, mais il y a réellement une atmosphère qui se dégage de l'ensemble : une société très fermée, très muette sur ses propres aspects parfois contradictoires. Et lorsque les failles apparaissent, elles sont vites tues.

Murakami ne se met presque pas en avant dans l'oeuvre, mais l'on sent sa patte partout. Et même si certaines choses sont dures et violentes, l'ensemble est très doux, très calme. La violence du sujet, bien palpable, est pourtant enrobé dans une écriture douce et apaisé. le livre ne se veut ni un manifeste politique ni une représentation exhaustive de cet événement, mais un simple compte-rendu avec les moyens dont il dispose d'une tragédie interne au pays.

La deuxième partie est également très intéressante, et lorsque je vois le fonctionnement de Aum de l'intérieur, je suis sidéré par l'absence de réaction et la passivité des autorités face à cette secte qui sut si bien exploiter des talents et des cerveaux. L'éducation qui serait le frein au totalitarisme et à l'horreur, l'idée est belle mais d'autres régimes nous l'avaient déjà démontés. Et ici, encore une fois, nous voyons que lorsqu'une société souffre de ses propres contradictions, ce n'est pas l'éducation qui la sauvera. Les intellectuels peuvent devenir des tueurs, pour peu qu'un fou soit assez charismatique lorsqu'il leur demande.

Une lecture éclairante sur certains aspects de la société contemporaine occidentale, et qui peut sembler parfois faire froid dans le dos. Ç'aurait put être nous, comme le dit Murakami.
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L'attentat du métro de Tokyo a été un cataclysme au Japon.
Ce livre de témoignage de M Murakami, qui sort de son registre habituel, est poignant mais met en évidence les failles de la société japonaise.
On ne tombe jamais dans le larmoyant, la parole des victimes restent respectées et sensibles.

L'ajout de la deuxième partie avec les témoignages de membres de la secte ou anciens membres permet d'apporter un éclairage à ces événements et permet de compléter la parole des victimes.

Mais cette secte qui a infiltrée la société japonaise avant d'essayer de la tuer de l'intérieur, reste toujours aussi mystérieuse et notamment son chef Matsumoto dans ses convictions à frapper le Japon après la lecture du roman.

De mon point de vue de française, le fait d'avoir laisser s'exprimer cette secte dès son commencement me dépasse.
Le bémol du livre est la parution très tardive en français de ce récit en comparaison de l'écriture japonaise. Si cela avait été possible, j'aurai aimé avoir une troisième partie, le récit du procès pour approfondir cette secte et la société japonaise.

Lire ce récit me permet également de me replonger dans la lecture de 1Q84
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C'est sous une forme de récit journalistique qu' Haruki Murakami à choisi de revenir sur l' attentat mené le 20 mars 1995 par des disciples de la secte Aum. Un travail rigoureux précis qui s'appuie sur le recueil de très nombreux témoignages, des victimes, des intervenants, des disciples. le résultat est très intéressant et semble apporté un angle différent pour aborder certains des ouvrages d' Haruki Murakami et des thèmes qu' il y développe sous couvert de fictions.
Ceci dit j' ai été un peu déçu que cet ouvrage se limite aux témoignages et aux récits pragmatiques, une analyse des faits et une distance n' aurait pas nui.
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Underground de Murakami s'éloigne largement des ses autres ouvrages.
La première partie (Underground) dévoile des témoignages des victimes de l'attaque au gaz de sarin qui a eu lieu en 1995, dans le métro de Tokyo.
La deuxième partie (Le lieu promis) contient des témoignages des membres de la secte Aum, qui est responsable de l'attaque terroriste.
Durant toute la durée du livre, je n'ai pas senti que l'auteur voulait critiquer les points de vue des gens qu'il interviewait et ce, peu importe s'ils faisaient parti des victimes ou non. Son seul désir était d'écrire sur ce qui était absent dans les médias. Ni sensationnalisme ni propagande, contrairement aux médias qui ont couvert le drame, les témoignages comportaient des vrais sentiments humains.
Certains souhaitent la peine de mort pour les terroristes, d'autres préfèrent oublier cette journée. Cet événement a consolidé les liens qui unissaient des couples, tandis que pour d'autres, ce fut l'opposé.
J'étais personnellement trop jeune lors de l'attaque au gaz donc ce livre m'a permis de découvrir des faits, ainsi que de m'ouvrir les yeux sur l'influence qu'une croyance peut avoir sur les actions des gens qui je pense, à la base, n'avaient pas de telles intentions.
Le seul point négatif à mes yeux est que certains détails se répétaient un peu trop dans les témoignages des victimes après 200 pages, mais sincèrement, je pense être la seule à penser ainsi.
Un livre très touchant. À lire absolument.
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livres d'entretiens, l'auteur cherche à comprendre les raisons qui ont poussé la secte aum a perpétrer une série d'attentats dans le métro de Tokyo. . Une enquête minutieuse et fouillée...
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Ce livre a été une véritable claque pour moi. Je n'ai pas pu le lâcher jusqu'à la fin.
J'ai découvert qu'Haruki Murakami n'était pas juste un écrivain au Japon, mais qu'il avait fait également ce documentaire-témoignage. Je ne connaissais l'auteur que grâce à la trilogie 1Q84 que j'avais lu il y a deux ans je crois.


Je dois avouer à ma plus grande honte que je ne savais rien de cette attaque terroriste. Trop jeune quand elle est arrivée, je n'ai pas le souvenir d'en avoir jamais entendu parler dans mon enfance et mon adolescence. Ou alors pas assez pour que je le retienne.

Alors que Murakami a constitué et publié ce livre en 1997 au Japon, il a fallu attendre 2013 pour l'avoir traduit en français (en gros il a fallu attendre le succès de 1Q84?).


Ce documentaire est partagé en deux parties : les témoignages des victimes et les témoignages de membres (où d'anciens membres) de la secte Aum.

Les deux parties sont très intéressantes et se complètent.


La première partie est donc les témoignages des victimes : il y a ceux qui n'ont aucune séquelle, il y en a qui en ont des légères, puis ceux qui en ont des lourdes, voir même handicapantes…et il y a quelques témoignages sur des membres des hommes qui ont perdu la vie ce jour-là.


Tous -ou presque- parlent de la notion du hasard…et si ils avaient ratés le train? Ou si au contraire, ils avaient pris celui d'avant? C'est assez affreux de se dire que finalement, ce qui leur est arrivé est juste de la malchance.

Cette attaque a l'inconvénient d'être invisible. On ne voit rien, c'est un gaz.

D'ailleurs c'est pareil pour les séquelles, on ne les voit pas. Un homme avec des membres en moins, on le voit. Un homme qui a été gazé au gaz sarin, on ne voit rien et cela devient plus difficile à croire jour après jour. Il ne présente physiquement aucune séquelle, mais souffre de maux de tête, d'oubli, de problème respiratoire, de vision…ce n'est pas réellement visible.


On voit aussi les différences de comportements. Une telle attaque dans un métro parisien, je ne pense pas qu'on serait resté calme et qu'on aurait mis autant de temps à réagir. Après, je suis persuadée qu'il y aurait un grand mouvement de panique et de foule, donc ce n'est pas mieux. Mais rester aussi calme, ne pas réellement réagir, prendre son temps pour remonter à la surface comme une grande partie des personnes ont fait ce jour-là…ce n'est pas possible.


La deuxième partie reprend des témoignages d'anciens membres de la secte. Je trouve cela très bien qu'Haruki Murakami soit allé les interroger.


Ce qui est impressionnant, c'est qu'aucun des membres interrogés ne regrettent d'avoir fait partie de cette secte. Même ceux qui ont été séquestré et torturé, ceux sur qui on a fait des essais scientifiques. Ils ne regrettent pas .

Cela montre à quel point notre société ne prend pas en compte les gens qui n'entrent pas dans le moule et qui ne veulent pas suivre les règles. C'est effrayant. Il faut absolument que notre société évolue de ce côté-là et qu'elle ne laisse pas ces personnes toutes seules. C'est ainsi qu'elles deviennent sensibles aux sectes qui répondent à certaines de leurs questions.

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Un livre assez extraordinaire. J'ai beaucoup de mal à en parler, dire exactement ce qui m'a plu (surtout que c'est un sujet grave). L'auteur a raison, il ne faut pas oublier, il ne faut pas laisser cette journée dans le passé et ne pas apprendre de ses erreurs. Sinon, cela recommencera.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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Ce n'est pas un roman qu'a écrit ici Murakami mais un documentaire, un essai sur la tragique attaque de gaz qui s'est déroulé dans le métro japonais en 1995. Paru en anglais en 1997, ce livre n'a été édité en France que l'an dernier.
Vu de l'hexagone, ce drame n'a pas eu énormément de retentissement mais pour l'auteur japonais qu'est Murakami cela a été un évènement majeur. Il revenait tout juste sur l'archipel à ce moment là, après avoir vécu plusieurs années à l'étranger et quel choc cela été pour lui de redécouvrir son pays natal dans de tel circonstance. Cela l'a tellement choqué qu'il a décidé de rester et d'aller à la rencontre des victimes. Ainsi est né Underground.
La première partie du livre retrace un peu les circonstances de l'attaque et celles dans lesquelles il a écrit cette succession de témoignage. L'auteur explique comment il a procédé avec les victimes, combien cela a parfois été difficile de les retrouver et surtout de les interroger. Nombre d'entre elles ont d'ailleurs refusé.
Puis vient la très longue partie des interviews. Cela semble un peu redondant au lecteur puisque c'est la même histoire, racontée par un témoin différent. Il est frappant de voir à quel point les récits se recoupent, se ressemblent et cela peut parfois sembler un peu long. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le témoignage de la victime irlandaise. L'on se rend compte alors de l'immense pudeur nippone, même lorsqu'il s'agit de décrire un évènement qui les a touché de plein fouet. La différence entre le récit de l'irlandais et ceux de toutes les victimes originaires du Japon est frappante. Celui de l'autrichien est bien plus émouvant, prend aux tripes tandis que les témoignages des japonais sont toujours dans la retenue. Ils énoncent les faits sans jamais trop en dire sur ce qu'ils ont ressenti émotionnellement parlant.
Tout dans ce livre permet de mieux comprendre la mentalité japonaise. Leur attachement au travail, (beaucoup de victimes ont repris le travail très vite alors qu'ils souffraient encore de graves séquelles), leur droiture, leur solitude…
Cette succession de témoignages peut sembler un peu longue et j'ai eu plusieurs fois envie de décrocher mais l'auteur explique bien sa démarche : «Chaque personne dans le métro, ce matin-là, avait un visage, une vie, une famille, des espoirs et des craintes, des contradictions et des dilemmes et tous ces facteurs avaient leur place dans le drame»
Le livre tant aussi à montrer combien le Japon a tout à apprendre dans la gestion de crise.
Ce que j'ai trouvé intéressant c'est que je n'avais jamais entendu parlé de cette attaque, ni de la secte Aum et encore moins du gaz sarin. Les témoignages sont terrible et j'imagine combien ces gens ont du souffrir.
J'ai apprécié que la dernière partie du livre soit consacrée aux membres de la secte. Il était important pour moi d'avoir les deux versions de l'histoire. Les témoignages des membres (ou ex membres) sont très interessants.
C'est un travail très minutieux et documenté que produit là Murakami, mais il faut s'accrocher pour en venir à bout !
Lien : http://alittlepieceof.fr/lec..
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