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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu froidement, avec un minimum d'esprit mal tourné, ce titre pouvait d'emblée créer une légère confusion.
S'agissant d'un photographe, l'intitulé prend alors tout son sens, reléguant de facto toute allégation saugrenue aux oubliettes de l'histoire.

Je découvre le travail de Thierry Murat, sobriété et contraste comme maîtres mots, l'ensemble se veut résolument humaniste.
Aux décors et portraits épatamment expressifs viennent se greffer des textes particulièrement travaillés.
Qui a dit que le mieux était l'ennemi du bien ?

C'est l'histoire d'un mec qui se sera pris d'affection pour un peuple en pleine mutation, pour un mode de vie menacé d'extinction.
Ni juge, ni moralisateur, ce récit qui traite à la fois d'ornithologie et d'ethnologie laisse une forte amertume en bouche au regard de l'anéantissement programmé de toute une population indienne sacrifiée sur l'autel d'un progrès affamant et d'une migration colonisatrice parfaitement hors de tout contrôle étatique.

Une page de l'Amérique bien sombre relatée avec originalité, pudeur et brio, Thierry Murat fait dans la sobriété efficace et le fait de façon convaincante.
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Une belle histoire de passion, de découvertes des indiens, de l'ouest américain, dans cette époque de 1867 où le lecteur voyage avec un photographe. Des dessins aux couleurs chaudes façon photo, des références à Thoreau et Baudelaire. Des massacres de bisons et d'indiens où ma pensée est allée vers ces écrivains de Nature Writing et bien sûr Harrison. Et encore plein d'autres belles choses. Une BD pour l'évasion et l'histoire, et surtout pour le bonheur que l'on ressent dans la lecture et dans l'oeil. En arrêt sur la dernière phrase des remerciements de Murat, toute simple, juste et vraie. Je cite : Désormais, cette histoire est vraie, puisque je l'ai inventée. T.M.
Lu grâce à la critique de ClaireG
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« 1867. Pittsburgh, États-Unis d'Amérique. Dans la ville industrielle grouillante et riche, Joseph Wallace, 33 ans, est photographe et tire le portrait des nombreux notables, ce qui lui assure une vie confortable mais sans possible fantaisie artistique. Il s'engage à suivre l'expédition dans les Montagnes Rocheuses. le programme dirigé par le Docteur Walter est financé par le Gouvernement américain afin d'explorer de nouvelles zones à cartographier et découvrir si de nouveaux gisements d'or ou de charbon sont exploitables, s'il existe, toujours plus loin, d'autres terres à coloniser. Parmi les plus éminents scientifiques de la côte Est, Joseph Wallace a pour mission de photographier les régions traversées, le relief, la végétation, et aider à cartographier le territoire. Mais l'expédition se révèle être un voyage intime sans retour. Suivant le dédale géographique, Wallace entame un cheminement artistique. le tranquille époux et père de famille rencontre les Indiens Sioux Oglalas et sa vie va s'en trouver changée. Il est désormais Etunwan, Celui-qui-regarde. » (extrait synopsis éditeur).



« Désormais, cette histoire est vraie, puisque je l'ai inventée »… c'est avec ces mots que Thierry Murat termine ses remerciements. Comme si ces mots nous rassuraient, nous raccrochaient à quelque chose de concret… comme pour nous dire qu'on ne l'a pas rêvée. Ce sont ces derniers mots qui nous permettent de quitter un album durant lequel nous nous sommes imprégnés des mots d'un homme en quête de sa propre identité. de façon indécente, nous avons parcouru son journal intime… le carnet de bord qui l'a accompagné durant ses longs voyages au-delà des frontières de son monde. Il a osé pénétrer dans un territoire qui n'est pas celui qui a été façonné par ses pairs. Il est allé à la rencontre d'un peuple aux moeurs et aux coutumes différentes des siennes. Il a regardé au-delà des apparences et a fait fi des rumeurs colportées par les gens de son « espèce » pour comprendre ces hommes et ces femmes d'une autre culture que la sienne, a dépassé sa peur de l'inconnu.

En imaginant ce récit, Thierry Murat revient sur le destin des amérindiens. La petite histoire d'un homme s'imbrique dans la grande histoire de l'humanité. On retrouve la même ambiance que celle des « Larmes de l'assassin » ; elle s'appuie en grande partie sur une voix-off qui décrit le cheminement et la réflexion du personnages. le témoignage apparaît tantôt en dessous des illustrations, tantôt il se glisse dans les dessins, marquant chaque page d'une certaine nostalgie… celle d'un ailleurs rêvé, fantasmé… l'endroit-même où la véritable personnalité de quelqu'un a la possibilité de s'épanouir. Les mots semblent être tapés à la machine à écrire et grâce aux teintes chaudes de l'album, le lecteur a bien peu d'effort à faire pour s'imprégner de cette atmosphère et emboîter le pas du personnage. Malgré les risques qu'il prend, on ne sent jamais en danger. Bien au contraire, on a cette soif de liberté, on a cette envie démesurée qu'il aille toujours de l'avant, à la rencontre d'un peuple aujourd'hui éteint, fondu dans la masse et complètement absorbé par cette folie occidentale qui ravage tout sur son passage.

Dans ce voyage vers l'inconnu, le héros se met à nu et livre ses réflexions les plus intimes.

(...) Lire l'article complet sur le blog : https://chezmo.wordpress.com/2016/06/22/etunwan-celui-qui-regarde-murat/
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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3 juin 1867. Pittsburgh, Etats-Unis d'Amérique.
Joseph Wallace, photographe-portraitiste à Pittsburgh, est marié à Marjorie et père de deux enfants.
A bord du wagon de la Pennsylvania Railroad, il part en direction de Saint Louis rejoindre l'expédition Walker & Jackson.
Joseph Wallace est missionné comme photographe pour cette mission cartographique ordonnée par l'administration américaine. En présence d'autres spécialistes, le convoi - composé d'une vingtaine de chariots - prend la route vers les immenses territoires à l'ouest du Mississipi.
Son premier contact avec les Indiens se fait de manière tragique. le convoi se retrouve face à une attaque des Peaux Rouges.
p. 39 : " Il dit que... tant que les hommes blancs continueront à tuer les bisons des plaines... son peuple continuera à tuer les hommes blancs. "
Dans un voyage en profondeur, il découvre son pays, le grand Ouest et le peuple sioux Oglala.
A sa manière d'immortaliser par de magnifiques photographies, il réalise un véritable état des lieux, retraçant la beauté primitive de la culture des Indiens des Grandes Plaines.
Son intérêt et son immersion à travers la culture des Indiens lui vaut la légitimité de témoigner par le récit.
p. 48 : " Je me perds dans la contemplation, un plaisir simple qui apaise toutes les questions et qui tend à annuler le vertige, mais ne cesse également de l'attiser. Alors j'essaye d'accompagner cette contradiction et d'en faire le récit avec mes yeux. "
Et Joseph Wallace devient ETUNWAN.... Celui qui regarde.
Son retour à Pittsburgh sera le long préambule d'un nouveau départ.


Encore une perle des Editions FUTUROPOLIS !
Thierry MURAT pose simplement son récit, prenant son temps et imprimant une certaine lenteur.
La forme et le fond s'épousent parfaitement dans cet ouvrage où de grands dessins racontent les grands espaces, dans un sépia granuleux qui rend hommage aux débuts de la photographie. Sur des vignettes au format non-conventionnel, des personnages et des décors épurés qui procurent une force graphique.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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C'est un très beau récit de voyage que nous propose Thierry Murrat. J'ai eu un peu de mal au début à rentrer dans son univers graphique avec les aplats noirs et sépia. Puis très vite, je me suis plongée dans cette rencontre avec Joseph Wallace et le changement de sa vision du monde. Cet homme modeste et simple, est devenu un photographe naturaliste et humaniste. L'évolution de son regard évolue de page en page grâce aux rencontres avec les indiens. Et surtout grâce à Hermann Greenstone qui lui a donné à ces débuts des cartes pour mieux comprendre leur culture. Son envie de retrouver des tribus et de les prendre en photographie devient de plus en plus imposante. le dessinateur nous le montre par le biais d'échanges épistolaires entre les deux amis.

Les paysages qui sont montrés respirent la nature et la liberté. Même son aventure avec la charmante Femme Papillon est dessinée avec une beauté incroyable. Il y a même une petite différence sur deux pages lorsqu'ils font l'amour. Un changement discret mais au combien esthétique et plaisant à l'oeil. Tout comme les images qui sont cadrés sont sublimes. C'est aussi l'occasion de parler du travail du photographe et des progrès techniques dans la matière. le grain même du dessin va alors devenir parfois plus affiné.

Les pages se tournent avec une gourmandise aussi bien pour le récit que le rendu graphique. le personnage principal est attachant. J'avais envie qu'il soit même réel malgré ce qui se passe à la fin. J'aurais voulu découvrir sa biographie pour savoir qu'elle était la partie fictionnel de la bd et voir quelques clichés. Mais tout est pure invention qui doit tout de même refléter cet esprit de conquête américaine. Et aussi le fait que l'état minimise les tueries indiennes et déconsidère ces peuples.

Une magnifique histoire qui nous plonge au coeur de la conquête de l'Amérique et de la suprématie de l'homme. Une lecture qui vous fera voyager au coeur d'un territoire qui respire encore un peu la liberté.

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1867. Joseph Wallace commence son récit dans un train qui l'emmène jusqu'à la rencontre de ses compagnons de route. En effet, il rejoint comme photographe une expédition dans les Montagnes Rocheuses. le programme dirigé par le Docteur Walter est financé par le Gouvernement américain afin d'explorer de nouvelles zones à cartographier. Au milieu des paysages, Wallace découvre un peuple, les Indiens et commence à témoigner par son art, la photographie.
En nous racontant le voyage (intime et photographique) de son personnage, Thierry Murat réalise une sorte de western moderne. Il réunit les éléments d'une culture de l'époque pour questionner la modernité. La photographie est une des grandes révolutions techniques et artistiques, ce qui bouleverse les personnages. Cela change leur monde mais également la perception qu'ils ont sur ce monde. D'un autre côté, il y a le chemin de fer, qui pousse à la tuerie des bisons, donc des Indiens. Cette violence de la modernité est très finement développée.
Le personnage de Joseph Wallace est très touchant. Il est à la fois esclave et maître. Il est soumis à l'émotion de la découverte d'un autre peuple tout en manipulant très précisément son appareil sur ce même peuple. Avec des dessins très précis et limpides, Thierry Murat présente des planches magnifiques. Les nuances de couleurs nous plongent directement dans la photographie sans tomber dans une copie plate et fade. Les cases représentant Wallace en train d'écrire sont une sorte de contre point lumineux aux photographies prises. Une aventure intérieure, culturelle et humaine tout en délicatesse.
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Thierry Murat invente un personnage atypique. Joseph Wallace, photographe, désireux de rendre une image conforme des indiens. Il participe à une expédition, mais il n'est qu'une sorte d'alibi, de joujou. Il ne doit faire que du show, des paysages, du "joli".

C'est au cours d'une escapade que lui vient l'envie de dépeindre la vie des indiens, la vraie nature des peuples initiaux. Il va développer toute une démarche pour laquelle il a besoin d'une aide du gouvernement. Faire un reportage sur les indiens. Il part donc seul à la rencontre des tribus indiennes. Suit aussi une réflexion sur ce qui est "vrai" quand on fait une photo qui prend un long moment à se fixer sur une plaque de verre. Joseph Wallace voit les tueurs de bisons, le rail et la ruée vers l'or, qui dévastent les indiens et leur territoire. le comble est atteint quand Joseph Wallace abandonne son projet par manque de soutien, et finit par apprendre que le gouvernement finance un autre photographe, mais bien trop tard.

Fiction, certes, mais terriblement réelle.

Graphiquement il y a un travail considérable. La plupart des cases semblent conçues comme des photos en noir et blanc, tout en faisant varier la teinte de l'image, du blanc à l'orange en passant par le sépia ou le bleu... C'est très impressionnant, vivant. le scénario est très linéaire et convenu. Il est puissant, mais il m'a manqué un chouïa d'imprévu et d'imagination.
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Alors que l'Ouest Sauvage recule devant l'extension du chemin de fer, un photographe rejoint une expédition scientifique chargée de cartographier les zones vierges entre le Mississipi et les Montagnes Rocheuses. Il se laisse progressivement envouter par la beauté des paysages avant de se retrouvé confronté à un groupe de Sioux Oglalas. Fasciné par leur mode de vie et conscient qu'il est voué à disparaitre, Joseph Wallace décide de les photographier pour livrer un témoignage visuel de leur existence. mais il se heurte à de nombreux obstacles, tant humain que technique. Une photo capture-t-elle la réalité ou n'est-elle qu'un simulacre ? de manière presque obsessionnelle Wallace se lance dans cette entreprise folle qui va le ronger de l'intérieur.
Thierry Murat livre une réflexion intéressante sur le rapport de l'image au réel, d'autant plus intéressante qu'elle se situe à une époque où les limitations techniques comme le temps de pose compliquait ce rapport. Mais il ne s'agit que d'une interface et les mêmes interrogations continuent de se poser sur la capacité d'une image, dessinée ou photographique, à rendre fidèlement la nature de son sujet. Il pose aussi la question de l'implication et des intentions du témoin. Ce qui l'anime et ce qui l'angoisse lorsqu'il tente de rendre compte d'une réalité qui lui échappe.
Graphiquement il a opté pour un graphisme qui s'inspire directement du rendu des photos de l'époque, ce qui donne un cachet d'authenticité à l'ensemble. Un beau livre, en somme.
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Très bel album au récit émouvant et aux dessins et couleurs splendides. Histoire d'un photographe qui prend des clichés des modes de vie des indiens au début du xxème siècle car il voit bien qu'ils vont être détruits ou sédentarisés.
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Littéraire, contemplative et finalement désespérée, une bd singulière sur un photographe qu'on ne peut que croire réel bien qu'il soit fictif. Parti accompagner une mission en Terres indiennes, il ne cessera plus de photographier ce peuple auquel il s'attache intimement, de plus en plus déchiré entre deux mondes.
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