Konbini (La fille de la supérette)

Un petit roman décapant qui, sous des dehors humoristiques, en dit long sur les dérives de notre société de consommation. Tous autistes ? Un jour prochain, peut-être… En attendant, prenons plaisir à cette histoire savoureuse, racontée d'une plume alerte par une jeune auteure qui sait parfaitement de quoi elle parle. Keiko, autiste Asperger parfaitement reconnaissable même si le mot n'est pas lancé, est "différente". Elle a fini par le comprendre au vu de la réaction de ses semblables à son comportement, logique mais bel et bien inadapté à la vie en société. Elle a trouvé sa voie en travaillant à temps partiel dans cette supérette qui lui fournit le moyen de financer ses études, secondaires puis supérieures. Munie de ses diplômes, elle va cependant décider d'y rester, trouvant là le confort et les certitudes dont elle a besoin, un travail soigneusement encadré au milieu des rayons parfaitement alignés et des slogans promotionnels qu'elle proclame à haute voix, en toute conviction. Keiko est rapidement devenue une employée modèle, parfaitement adaptée à ce que les gérants successifs et les clients attendent du personnel. Mais ses aventures sont loin d'être terminées, comme le lecteur s'en apercevra bientôt…

Très étonnant ce roman. On sent une sorte d'autisme sans que ça soit dit. C'est le seul roman que je connaisse qui mette en scène une personne asexuelle aromantique, même si c'est pas précisé non plus. Un gout d'étrange qui va au delà de décalage culturel même si on le sent aussi.
(laissé en commentaire, mais repris ici où il me semble avoir plus ça place)
J'ai beaucoup aimé ce roman, son atypie m'a ouvert à quelque chose du monde qui m'étais étranger et j'en suis ressortie plus vaste. Plus à même aussi d'accueillir ces autres qui ne me ressemble pas sans préjugés. Tout le job de la littérature

Dévoré en un jour, j'ai beaucoup aimé ce petit livre. L'histoire est simple, pas de grandes aventures, pas de suspens haletant, rien que de l'ordinaire. Mais l'ordinaire d'une femme qui subit sans cesse des pressions sociales pour qu'elle se normalise, elle, Furukura, 36 ans, employée à temps partielle d'un konbini, célibataire, et pourtant aussi heureuse qu'on peut l'être. Un petit bijoux que cette histoire, sorte de revendication au droit d'être heureux avec peu. Pour ceux qui l'ont lu et aimé, je conseille, bien que sans message sociale, ''La brocante Nakano'', de Hiromi Kawakami.

Je me suis plongée dans la lecture de ce court roman suite à des conseils d'amis afin de mieux cerner la thématique « vivre en société ». La lecture a été un peu déstabilisante car nous sommes loin des multiples rebondissements que l'univers romanesque peut nous offrir et nous suivons la vie rythmée,voire monotone d'une jeune vendeuse dans un konbini.
Roman empli d'humanité où les jugements de valeurs sont mis à mal. Les désirs, les envolées lyriques sont bannies pour laisser place au présent, aux actions des personnages.

Je suis tombée sur ce livre par hasard. J'ai eu envie de le lire en voyant qu'il avait eu l'équivalent du Prix Goncourt japonais. Je ne vais pas parler de l'histoire qui a été très bien détaillée sur plusieurs posts ici.
C'est un livre à la fois drôle, grinçant,, cruel parfois, sur la place de l'individu japonais dans la société, sur le droit à la différence... ou pas...sur les clichés et les traditions ancestrales sur la place de la femme dans la société japonaise. j'ai trouvé qu'il s'agit d'une fresque intéressante de la société japonaise. Mais je me suis un peu ennuyée.

Keiko, 36 ans, célibataire, a fait des études supérieures mais préfère travailler dans un konbini, (supérette ouverte 24h/24) à temps partiel plutôt que de chercher un vrai travail. Ce petit boulot la rassure, elle vit dans une bulle entre son minuscule appartement et la supérette qui fait office de matrice. Elle est souvent critiquée par sa famille et ses proches car elle n 'est pas mariée et n' a pas de travail sérieux. En bref, elle ne suit pas le schéma classique imposé par les diktats de la société. Keiko s' invente des raisons médicales pour justifier ses choix non conformes. Après la rencontre avec Shiraha, ex collègue viré de son travail, Keiko met au point une stratégie. Shiraha est un être asocial, inadapté qui refuse de travailler. Keiko lui propose de l'héberger. Shiraha accepte, ravi de vivre aux crochets de Keiko, celle-ci annonce à son entourage qu'elle vit avec un homme. Dans cette situation faussée car il n y a rien entre les deux colocataires, chacun va trouver son compte. Shiraha n'a pas besoin de travailler et Keiko prétend avoir un fiancé pour faire taire les commentaires sur son célibat.
J 'ai beaucoup aimé ce court roman qui se lit facilement. Son auteure érige une critique de la société japonaise conformiste qui laisse peu de place à la liberté de penser et d' expression.

Après «marche ou crève», voici «marche comme tout le monde, ou crève». Avec un Konbini comme une métaphore de la société.

Et pour être normal, il faut un travail, un mari et des enfants. Et vite! Et démerde-toi pour trouver ça!

C'est drôle et affligeant, c'est une ode à la différence, un cri :
- Laissez-moi être qui je suis!
Lien : http://noid.ch/konbini/

Un tout petit livre sur le choix d'être soi, de vivre sa vie comme on l'entend et ce, malgré les on-dit. C'est pas mal.

Beaucoup ont écrit sur ce roman... je n'ajoute qu'une modeste pierre pour écrire combien ce petit roman par sa taille, m'a donné beaucoup de plaisir : c'est vivant et subtil, car en aussi peu de pages mener cette critique sociétale sans lourdeur, je considère que le projet est tenu et très bien tenu.

Un ouvrage atypique, une pudeur inexistante, des personnages fous au point d'être malaisant. Voici ce qu'encours, ceux qui bravent le risque de lire ce récit. Une écriture fluide et riche, une intrigue qui tient la route avec un passif logique et pour terminer une conclusion surprenante. Voici ce que mérite les courageux après avoir terminer ce texte.