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En Sardaigne, les filles de anima sont "les enfants doublement engendrés, de la pauvreté d'une femme et de la stérilité d'une autre". A Soreni, dans les années 50, Maria Listru, 6 ans, quatrième fille de Maria Listru, née après le décès de son père à la guerre, devient la fill'e anima de Tzia Bonaria Urrai, vieille couturière, veuve d'un mari qui ne l'a jamais épousée. Si Bonaria n'a pas été mère, elle est cependant l'accabadora, la "dernière mère" qui aide les vieillards et les malades à mourir.
Monde de sorts jetés, de supertition, de secrets, lesté du poids du silence : "On peut pas tout comprendre, mais on peut devnir qu'il y a quelque chose à comprendre". "Surtout car il y a des choses qui se font et des choses qui ne se font pas".
Ecriture superbe, pauvre en adjectifs mais riche en comparaisons due sans doute à ce que l'auteur a appris le sarde avant l'italien.
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"Accabadora"...un mot étrange et mystérieux. L' "Accabadora" de Michele Murgia est un petit livre à la hauteur de son titre...mystérieux ! Une petite fille dans la Sardaigne des années 50 remise aux mains d'une veuve vien étrange. Etrange comme le rituel qui semble animer cette "Accabadora" soixantenaire...chaque nuit ou presque. Que se cache-t'il derrière les absences et les réapparitions de la "deuxième mère" ? Evidemment, il n'est pas question pour moi de le dévoiler ici, mais l'auteur ménage le suspens avec délice...Je ne connais pas l'auteur, mais ce qui émane de son roman, c'est l'amour, l'amour de la région sarde tout d'abord, l'amour de la vie...peut-être l'amour de la mort. Les paysages sont magnifiquement dépeints et m'ont laissé rêveur...je me suis imaginé errant dans une Sardaigne aride, sèche et rude mais au final tellement hors du temps. L'intrigue repose sur peu de choses et pourtant, cette balade douce et lente ne m'a jamais lassé. A lire...
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J'ai trouvé ce livre dans une boîte à lire de mon hôpital favori, j'ai donc commencé la lecture sur place mais impossible de le finir. Donc je le reprends entièrement ce mois-ci et j'ai toujours autant de mal à le finir, son principal défaut : une lecture trop lente, son point fort : le thème du deuil bien abordé.
L'accabadora c'est une sorte de grande faucheuse qui emporte avec elle les morts d'ans un petit village sarde. J'aime ce contexte, presque à huis-clos, le côté folklorique de la Sardaigne m'est totalement inconnu et pourtant je suis un grand fan de contes et légendes venu du monde. Et pourtant ça ne me plaît pas, les personnages en dehors de Maria, l'héroïne, ne sont pas vraiment travaillés, il manque de la profondeur. le fond de l'intrigue, bien qu'elle soit quasi inexistante, ne me captive pas. Pourtant les chapitres courts donnent bien souvent un bon rythme, même dans une lecture posée mais ici ça ne passe pas. Bref, je n'ai pas apprécié.
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Oeuvre d'une grande sensibilité et qui apporte sa pierre à l'édifice de plusieurs piliers de nos sociétés avec beaucoup de tact et de talent.

Piliers de la modernité d'abord, dans un société sarde très fermée et conservatrice, où se mélangent craintes ancestrales, respect de la religion, de la vie mais qui tolère, dans la mesure où cela reste discret les pratiques d'une des deux héroïnes de ce roman ; Tzia, la dernière mère, celle qui accompagne les mourants et dans la plus grande discretion mais de quelle manière ?.

Pilier de la famille ensuite, où une mère accepte de céder sa dernière fille, Maria, à Tzia, le principe de la maternité et du lien présumé privilégié entre une mère et sa fille. de la mère naturelle de Maria et de Tzia, la mère adoptive laquelle est la plus respectable, la plus légitime ?

Comment une enfant peut-elle ainsi se sentir au mieux et réaliser sa vie alors qu'elle a été balloté entre une famille originelle qui la tolère à peine et cette femme Tzia qui l'a recueilli et élevé ? Peut-elle supporter l'héritage secret de Tzia, comment va t'-elle réagir ? Fuite en avant ou retour à ses racines ?

Vous l'aurez compris un très bon moment de lecture toute en légèreté et sensibilité. A découvrir absolument....

Lien : http://passiondelecteur.over..
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A ceux qui l'ignorent, il serait criminel de révéler ce qu'est une "accabadora" (dernière mère), femme dont l'activité mystérieuse et nocturne donne son titre au roman de Michela Murgia. Bien qu'on le devine assez vite dans le livre, la jeune Maria, qui est la "fille d'âme" de l'accabadora (adoptée avec le consentement de sa véritable mère, trop pauvre pour nourrir une bouche supplémentaire) ne comprendra que tardivement de quoi il retourne et ne pourra lui pardonner. Dès les premières pages, la romancière nous introduit dans la campagne sarde des années 50, avec ses croyances et traditions ancestrales. Et avec quel talent pour décrire les us et coutumes d'un petit village, le poids des rumeurs et des conflits de voisinage. Poésie des mots, sensualité des gestes, finesse psychologique, ironie sous-jacente, le livre est étonnamment léger pour évoquer des sujets graves, celui du rapport avec la mort, principalement, qui est omniprésent. de très belles pages sont consacrées à cette coutume qui veut que les portes restent ouvertes, la nuit du 1er novembre, pour accueillir les âmes qui se promènent. Superbe, également, ce dénouement, marqué par les retrouvailles de l'accabadora et de sa fille d'âme, dans des circonstances qu'il serait, comment dire, criminel, etc. N'oublions pas Nathalie Bauer, la traductrice (romancière par ailleurs), qui a fait un travail magnifique pour restituer la qualité du style de Michela Murgia. C'est le genre de livre dont on aimerait savoir ce que les personnages vont devenir, tellement ils sont attachants, jusque dans leurs faiblesses.
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Grâce à ce livre, j'ai fait une très belle découverte. En effet, l'auteure m'a permis d'explorer une « légende » sarde que je ne connaissais absolument pas. Il s'agit là de l'Accabadora – je pourrais préciser sa fonction, mais cela gâcherait la découverte lors de votre potentielle lecture. Je dis légende car après quelques recherches sur internet, il semblerait que certains écrits attestent de son existence et d'autres la nient. Avec cette lecture, j'ai ainsi pu découvrir un bout de Sardaigne, un mode de vie et de pensée. Et si vous me suivez depuis un certain temps, vous devez savoir que j'adore ça !

L'intrigue reste simple mais elle est intéressante. On suit avec plaisir la vie de Maria, son évolution, son développement, sa compréhension du monde qui l'entoure grandit petit à petit. D'autant plus que ce personnage est très attachant, petite fille innocente qu'elle est, ballotée par la vie. Bonaria aussi est intéressante, je dirais d'ailleurs qu'elles sont toutes deux touchantes, à leur propre manière.

Je déplore cependant que certains moments restent flous. La fillette ne comprend pas la signification de ce que lui dit Bonaria mais le lecteur est lui censé comprendre. Pour moi, cela restait quand même très vague. On se fait bien entendu une idée, mais c'est dommage car l'incertitude reste présente. de même j'ai trouvé la fin un peu trop rapide. Un petit développement ne m'aurait pas gênée … J'aurais bien aimé savoir ce que sont finalement devenus les personnages.

Pour conclure, voici un roman particulier qui est très intéressant, de mon point de vue. Il serait dommage de passer à côté car il permet de nous ouvrir à une autre culture et à d'autres us et coutumes. Ce roman est une réussite que je vous recommande chaudement.
Lien : http://antredeslivres.blogsp..
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Une histoire qui sent la ruralité, la superstition, la terre et la sororité.
Une étrange transmission de maternité entre une mère qui ne sait que faire d'une enfant de trop et une femme seule qui se sait mère sans l'avoir jamais été.
Les hommes sont absents, mutilés, patriarche mais jamais au premier plan.
La vie et la mort sont étrangement liées dans cette filiation qui n'échappe pas au jugement de cette jeune fille qui découvre avec effroi ce que fait cette mère d'adoption.
C'est un livre puissant, remarquablement écrit et d'une grande beauté malgré le sujet grave qui l'entoure.
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Accabadora évoque dans un style épuré et avec beaucoup de pudeur des sujets sensibles comme l'adoption ou l'euthanasie. Michela Murgia n'émet pas de jugement mais elle nous propose des visions opposées à chaque fois : la mère naturelle et la mère adoptive de Maria qui envisagent très différemment leur rôle de mère , Maria qui rejette la tradition d'Accabadora (une forme d'euthanasie) perpétuée par Tzia Bonaria.J'ai bien aimé aussi la peinture que l'auteur nous propose d'un petit village de Sardaigne : les traditions encore très présentes, comme l'accobadora ou les pleureuses aux veillées funèbres, cèdent peu à peu la place à plus de "modernisme".Le roman m'a plu, mais le style épuré et la façon dont quinze ou vingt années sont condensées en seulement 212 pages confèrent une certaine distance ou froideur au texte, ce qui fait que j'ai eu du mal à me sentir vraiment concernée par moment.
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En Sardaigne dans les années 50, Maria 4ème enfant "non attendue" se voit confier à une vieille couturière Tzia Bonaria, femme solitaire, qui l'élève. Maria trouvera auprès d'elle une tendresse et une éducation qu'elle n'aurait pas reçue auprès de sa mère de sang. Mais un mystère entoure Tiza Bonaria qui disparait certaines nuits sans explication jusqu'au jour où un témoin révèlera ses activités et bouleversera Maria. Mais il ne faut jamais dire "Fontaine je ne boirais pas de ton eau". Joli roman conseillé lors d'un speedbooking organisé par ma bibliothèque. Ecriture fluide, histoire et décor peu communs, j'ai lu ce petit roman en une après-midi avec beaucoup de plaisir . Pas un grand roman maismalgré tout un Joli roman.
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Il est des livres où faire une critique est impossible. L'impression que m'a laissé Accabadora est sublime. Ce livre est beau, fort, profond, d'une intensité rare. C'est tellement bien écrit qu'en le refermant j'ai eu l'impression d'avoir vu un film.
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Littérature italienne - Le roman Accabadora de Michela Murgia

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