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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Fill'e anima...Tel est le lien de parenté qui unit Maria Listru à Bonaria Urrai. En Sardaigne, la fill'e anima est une fille née des entrailles d'une première mère trop pauvre pour subvenir à ses besoins et de l'âme d'une seconde qui n'a pas eu la chance d'enfanter. La tzia Bonaria, veuve de guerre avant même d'avoir été mariée, issue d'une riche famille du village, est déjà une vieille dame quand elle accueille Maria, la dernière-née des Listru, une gamine de 6 ans dont le père est mort depuis longtemps. C'est sans regret que la fillette quitte sa famille pour une nouvelle vie qui lui apporte l'aisance matérielle, l'éducation et la complicité avec la tzia.
Pourtant, la vieille dame lui cache des choses, notamment ses sorties nocturnes qui restent taboues malgré les questions de la petite.
Plus tard, Maria saura, par Andri son meilleur ami que Bonaria Urrai est l'Accabadora du village, celle qui aide les âmes à quitter ce monde.

Avec Accabadora, Michela Murgia nous plonge dans la Sardaigne des vieilles légendes, des rites ancestraux, des villages reculés.
La très belle tradition des fillus de anima est ici racontée dans toute sa simplicité, simple échange de bons procédé entre deux femmes pour le bien d'une enfant qui a tout à y gagner. Contestée à demi-mots par l'institutrice du village, une ''étrangère'' du continent, cette coutume permet à la petite Maria, de trouver un nouveau foyer, sans pour autant être coupée de sa famille d'origine. Les liens qui se tissent entre elle et sa seconde mère n'ont que faire de la généalogie ou du sang, un rapport de confiance et de bonne entente, un amour trop pudique pour être dit avec des mots. le point de discorde viendra d'une autre tradition ancestrale, celle de l'Accabadora, une ombre noire qui se glisse nuitamment dans les maisons du village pour recueillir le dernier souffle des mourants. Crainte et respectée, l'accabadora est la ''dernière mère'', celle qui aide à mourir. Maria, jeune et fougueuse, ne peut accepter cette pratique qui lui fait horreur et fuit le village et la tzia sans se retourner. Pourtant, sans le savoir, elle a été initiée au don de la mort et, le moment venu, pourrait bien recourir à ce qu'elle a rejeté...
Un très beau roman qui parle d'adoption et de transmission avec poésie et retenue. Michela Murgia partage un peu de sa belle Sardaigne, secrète et méconnue avec un lecteur emporté par la chaleur et les mystères sardes. Fort et sensible.
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Maria Listru ne se pose pas de question lorsqu'elle prend la main de Tzia Bonaria, elle est à présent sa Fill'e anima, sa fille adoptive. Elle a 6 ans. Nous sommes à Soreni, un petit village sarde un peu isolé, fier de ses us et coutumes où adopter l' enfant d'une autre est une chose qui se fait..
Les années passent , Maria Listru se fait jeune fille, aime l'école et encore plus sa mère adoptive jusqu'au jour où le voile se déchire et de couturière Tzia Bonaria se révèle être l'Accabadora, celle qui aide le mourant à trépasser, celle qui est pour tout le village la dernière mère.
Mais ce qui ne serait sans doute qu'une "banale histoire", sous la plume de Michela Murgia devient un texte tout à la fois émouvant, poétique, respectueux du passage de vie à trépas, dans un décor inondé de soleil où la terre est dure et la vie difficile mais où l'entraide est indispensable ,où la transmission exige respect et abnégation.
Un roman lumineux.

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Omertà sarde

Accabadora nous emmène dans un voyage en terre sarde, dans un lieu où les rituels ancestraux présents dans les villages reculés de Sardaigne ont encore court après-guerre. Tzia Bonaria Urrai, veuve d'un homme qu'elle n'a pas eu le temps d'épouser, sans enfant, recueille en son sein Maria, la petite dernière d'Anna Teresa Listru, une autre veuve à la vie misérable. Un sommaire arrangement entre les deux femmes et la petite fille âgée de 6 ans, jusque-là simple numéro 4, se voit confiée à cette femme vieillie avant l'âge. Sans regrets, elle devient ce qu'on appelle communément en sarde Fill'è anima (fille d'adoption). L'enfant va ainsi grandir dans un cadre privilégié et avoir accès à ce qui n'aurait pu être possible dans sa famille de sang (aisance et éducation scolaire). Une nuit on vient chercher Tzia Bonaria, l'enfant assiste intriguée aux sorties nocturnes de sa mère d'adoption, curieuse, elle pose des questions. Questions auxquelles elle n'obtiendra aucune réponse... Il lui faudra attendre d'avoir grandi et une révélation tragique, celle de son ami d'enfance Andria pour comprendre que Tzia Bonaria est l'accabadora du village.

Michela Murgia aborde dans son roman des thèmes complexes mais jamais simplifiés :

Fill'è anima : un des thèmes forts qu'aborde l'auteure dans son roman est celui des relations filiales au-delà du sang. Un thème qui lui est cher en tant qu'enfant adoptée elle-même. Son roman s'ouvre d'ailleurs sur cette dédicace "A ma mère. Toutes les deux."

A travers la relation entre Tzia Bonaria et Maria Listru, Michela Murgia nous donne à voir ce rapport particulier qui se tisse entre mère et fille adoptive. Une relation pudique où l'une et l'autre s'apprivoisent en douceur. Comment prendre sa place dans cette relation en gardant à l'esprit que la vraie mère ne pourra jamais totalement être remplacée malgré l'attachement. Parce qu'il y aura aussi toujours des gens étrangers à ces coutumes sardes qui ne comprennent pas et doutent du bien fondé de telles pratiques. Alors, Bonaria avec toute sa sagesse saura faire taire par un simple constat logique, sans appel les incompréhensions des uns et des autres :

"Cette histoire d'enfant d'âme est bizarre...
-Et pourquoi donc? interrogea Bonaria d'une voix blanche.
-Maria ne semble pas en avoir souffert le moins du monde. Voit-elle souvent sa famille d'origine?
- Oui, chaque fois qu'elle le demande. Pourquoi aurait-elle dû en souffrir?
Luciana Tellini livra une réponse dans un souffle, comme si elle l'avait remâchée en attendant que la vieille femme se présentât au rendez-vous :
Je ne sais pas. Une chose m'étonne. Quand je demande à Maria de faire le portrait de ses parents, c'est vous qu'elle dessine, non sa vraie mère..." [...]
"A propos des dessins de Maria... Que voulez-vous dire exactement quand vous affirmez qu'elle devrait faire le portrait de sa vraie mère?"
L'institutrice fut stupéfaite par le regard, plus que par les paroles, de la vieille couturière. "Ne vous méprenez pas, je pensais à sa mère naturelle, je ne voulais certes pas déprécier votre relation...
-La mère naturelle de Maria est celle qu'elle dessine quand on lui demande de faire le portrait de sa mère."

Tzia Bonaria fera en sorte que Maria n'oublie pas d'où elle vient malgré cette mère qui a si peu de considérations pour elle. Elle, la couturière sera l'accompagnatrice, celle qui guidera et qui mieux que la mère naturelle aimera et protègera. Telle une bonne fée, elle permettra à cette enfant de se sortir d'une condition miséreuse et d'accéder au savoir. Leur relation mère-fille va se contruire dans le silence, celui des nuits où Tzia Bonaria veille l'enfant, celui d'un regard protecteur posé sur Maria partant à l'école. Mais aussi par la parole servie avec sagesse, jamais inutile, prononcée avec force image, s'appuyant sur le bon sens, et toujours avec tendresse. Michela Murgia écrit le respect et l'amour qui découlent de ce lien particulier plus fort que le lien du sang, tout en retenu pourtant. Elle dit aussi, attention aux secrets de "famille", aux non-dits qui peuvent un beau jour être révélés et faire mal, très mal à cette relation filiale de remplacement. La confiance n'est pas un acquis.

S'accabadora : à mots couverts, entre mythe et réalité, la dernière mère "s'accabadora", est une ombre noire dans la nuit qui vient apporter la délivrance aux personnes en fin de vie. Entendez par là, libérer les âmes d'un corps en souffrance. le terme n'est pas traduit dans le roman, comme un fait exprès, comme pour laisser à chacun le temps de se faire à l'idée de ce qu'il signifie, comme une approche pudique de ce rôle. Regard empli de respect, voir teinté d'un peu de crainte pour cette femme qui assume cette lourde tâche dans le secret des siens. Celle par qui la fin arrive est une figure noble et silencieuse dans sa communauté. On s'efface devant elle. Nul mot, elle oeuvre de manière entendue, en catimini, non que ses actes soient honteux ou répréhensibles dans cette culture mais parce que le passage de vie à trépas n'a pas besoin de publicité, il est exécuté comme un acte de piété. S'accabadora oeuvre pour le bien de la communauté, de manière tacite, en marge de l'église, bien mieux et bien plus reconnue que cette dernière par ailleurs à qui il reste à peine un rôle d'absolution.

Quelle est la part du vrai, celle du conte? Dans ces villages reculés de Sardaigne où parfois il n'y avait pas de médecins, une femme remplissait à la fois le rôle de celle qui faisait venir au monde (allevatrice) et de celle qui aidait à le quitter (s'accabadora) :

"Quand elle avait demandé grâce, les autres femmes avaient obtempéré avec un naturel face auquel l'inertie eût passée pour un acte illicite. Elles n'avaient pas fourni d'explication à Bonaria, laquelle n'en avait toutefois pas besoin pour comprendre que c'était en vertu d'une même logique qu'elles avaient mis fin à la souffrance de la mère et coupé le cordon ombilical du bébé. Dans cette première et amère école de l'expérience, la fille de Taniei Urrai apprit la loi tacite qui veut que seules soient maudites les morts et les naissances solitaires."

(Si vous souhaitez en savoir plus sur l'accabadora, je vous invite à visiter cette page du blog "souvenirs de la Sardaigne").

Personnellement, je me souviens enfant lors de mes vacances estivales en Sardaigne avoir toujours été intriguée (voire inquiétée) par ses femmes âgées, toutes de noir vêtues rencontrées à la tombée de la nuit ou au petit matin et qui me jetaient un regard perçant, me demandant en langue sarde la fille de qui j'étais. Je me souviens de ces paroles sardes échangées dont je ne comprenais pas le sens caché. Je me souviens aussi d'un jour où l'on m'avait emmenée voir cette vieille femme paralysée dans son lit, de cette ambiance solennelle, des bougies, des prières. Etait-ce le prélude à ces derniers instants de vie? Toutes ces femmes en noir m'effrayaient mais j'étais aussi comme Maria curieuse de savoir quels secrets se cachaient derrière les portes qui se fermaient, quand on me disait "tu es trop petite, tu n'as pas le droit de voir ça". Je me souviens aussi les petites chaises posées sur le pas des portes, les anciennes qui se réunissaient et contaient dans cette langue magique et âpre des histoires à vous glacer le sang mais que je redemandais pourtant encore et encore. Je me souviens de ma mère conteuse à sa manière qui aimait à me raconter son enfance, son adolescence, les histoires de son village qui me paraissaient tout droit sorties d'un livre de contes. J'ai souri avec nostalgie en retrouvant dans ce roman ce petit jeu auquel Maria joue avec Anna Gloria et que j'ai vu ma mère pratiquer souvent pour amuser les petits :

"custu est su procu, custu dd'at mottu, custu dd'at cottu, custu si dd'at pappau et custu... mischineddu! No ndi nd'est abbarau!"

Leçon d'humilité? A l'aube des révélations, dans l'affrontement verbale entre la jeune femme qu'est devenue Maria et Bonaria qui n'est plus non plus la mère d'adoption mais s'accabadora, je me suis demandée ce qu'il me fallait retenir arrivée à ce point de l'histoire. Probablement ceci : ne pas trop s'empresser de juger les décisions et actions de chacun parce que la vie parfois nous amène à faire des choix que nous n'aurions jamais cru avoir à faire...

"Ne dis pas : fontaine, je ne boirai pas de ton eau. Tu pourrais te retrouver plongée à l'intérieur sans même savoir comment tu y es arrivée. [...] Quand le moment viendra, Maria, tu découvriras en toi des aspects insoupçonnés."


Michela Murgia est issue de cette terre sarde à la tradition orale bien ancrée, de cette Sardaigne qu'elle nomme "île des histoires". C'est une conteuse écrivain qui détient la magie des mots et qui nous les livre avec pudeur et fierté.
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J'AI été très sensible à ce roman, tant par l'histoire qu'il relate, les questions qu'il soulève que par l'écriture tout en finesse et pudeur de Michela Murcia. Si le mot Accabadora peut évoquer Abracadabra, il en est bien éloigné car nulle magie dans ce récit si ce n'est celui de la compassion, de l'abnégation et de l'amour.
Maria est fill'e anima " c'est ainsi qu'on appelle les enfants doublement engendrés, de la pauvreté d'une femme et de la stérilité d'une autre." Bonaria Urrai est sa seconde mère. L'affaire s'est rapidement réglée entre les deux femmes sans la moindre explication pour la fillette de 6 ans. Elle s'était jusqu'alors sentie inexistante, cette situation n'est donc pas un déchirement, juste une nouvelle entrée dans un monde différent. Les sorties nocturnes de Boraria sont voilées de mystère pour Maria. le mystère sera levé trop violemment pour qu'elle puisse accepter. Un troisième départ vers encore un autre monde va s'imposer pour pouvoir revenir, comprendre, accepter. Car être Accabadora c'est répondre à la demande ultime de l'autre pour l'aider à quitter ce monde. Assassinat ou acte de respect, devoir d'humanité ? le ton de ce roman est empli d'émotion tout en étant extrêmement décent. C'est la dignité qui guide chacun des personnages. Il y a, à la fois quelque chose de très moderne dans les questions qu'aborde ce récit : l'euthanasie mais quelque part aussi la GMA, et parallèlement quelque chose d'ancestral dans cette prise en charge de la vie par les femmes, de la naissance à la mort. Un lien de compréhension qui peut parfois se passer de la parole. Ce roman est finalement un coup de coeur !
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1950 en Sardaigne, ile d'origine de Michela Murgia, une époque qui peut paraitre proche, un demi-siècle ce n'est pas beaucoup .Les traditions ancestrales sont encore bien ancrées.
Histoire de transmission et d'amour filial, de mère à fille, mère biologique ou mère adoptive, les deux mères comme le rappelle Michela Murgia en hommage.
Histoire de secrets aussi, souvent difficiles à accepter quand on découvre la vie comme notre jeune héroïne Maria qui ne trouve d'abord comme réponse que la fuite.
Je ne dévoilerai rien de l'intrigue, il faut la laisser se deviner au fil des pages de ce magnifique roman, qui se lit comme un conte, avec des mots poétiques et simples qui font imaginer cette Sardaigne baignée de soleil et de coutumes qui ont contribué à son mystère et à son charme.
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C'était il y a longtemps et pourtant, nous sommes en 1950 à Soreni, village de Sardaigne. Les femmes sont habillées en noir, deuil d'un mari, d'un enfant, d'un fiancé mort pendant les 2 dernières guerres. La terre est dure, les traditions tenaces, les habitants de ce village s'épient, se jalousent, se volent, s'entraident…. La vie normale d'un petit village.

Tzia Bonaria, veuve avant d'être mariée, ventre sec, va trouver Anna Teresa Listru et lui propose de recueillir sa dernière fille Maria, dite, la dernière, la quatrième, la fille en trop…. Maria « Fill'e anima », fille d'âme, est élevée par Tzia qui lui donnera tout son amour, la confiance, l'éducation. Elle découvrira la sensation insolite d'être importante pour quelqu'un, de pouvoir grandir tranquillement. Pourtant, une nuit, elle découvre que Tzia s'absente la nuit…. Ce secret, ce sera son ami d'enfance qui le lui dévoilera à l'occasion du décès de son frère. Tzia est accabadora, l'endormeuse… Les femmes sardes donnent la vie mais certaines sont appelées au chevet de moribonds, qui le demandent, pour donner la mort. Pour l'accepter, il faudra que Maria quitte le village pour aller sur le continent, puis revienne assister Tzia mourante.

Fill'e anima, fille de l'âme, celle que l'on choisit pour l'amener vers soi, pour l'élever. Accabadora, fait presque penser à une formule magique. le pouvoir poétique des mots étrangers est immense.
Quel plaisir cette lecture lente, au rythme de la vie de ce petit village du bout du monde où la modernité, synonyme de la fin de ces traditions, arrive à tous petits pas. Michela Murgia tisse autour de nous un voile de tendresse, de rudesse, de filiation, de transmission grâce à une écriture fluide, tout en retenue et si poétique que je n'ai pu reposer le livre. Un très bon livre que je ne peux que recommander.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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je ne connaissais pas cette écrivain , et je peux le dire sans fausses notes : j'ai adoré !
Ont est dans une atmosphère de poésie, légende, ....et cette histoire poignante de ces deux femmes qui se découvre s'attachent l'une a l'autre avec des creux et des vagues de tendresse et de haine... sans parler du thème du livre abordant l'euthanasie....
chacun y piochent ce qu'il veux et l'ont en ressort pas indemne !
A lire absolument !
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« le deuil s'achève quand s'achève le chagrin. »
« le chagrin est nu. le noir sert à le couvrir, non à l'exhiber. »
Accabadora, un titre bien mystérieux, aux accents presque magiques pour une histoire narrée tout en finesse, avec un zeste de force latine qui laissera son sillage. Michela Murgia nous ramène dans les années 50, en Sardaigne, petite ile rural et isolée, pour nous dresser le portrait d'une dame pas tout à fait comme tout le monde. Accabadora, dernière mère, c'est comme ça qu'on l'appelle, se livre à des activités nocturnes assez peu communes, Maria, sa fille d'âme, peine à se trouver une place au sein de sa seconde famille. Il lui faudra s'éloigner pour mieux revenir. La filiation, l'adoption, sont ici abordée avec une certaine originalité, dans un registre assez rude qui colle bien avec la rusticité de l'époque et des lieux.
C'est avec un infini talent, une prose à la fois fine, humoristique par moments, poétique et légère que Michela Murgia nous embarque au coeur de traditions séculaires, et de ce qui préoccupe l'humain depuis la nuit des temps : la vie, la mort, la souffrance, la dignité de la fin de vie. Et si même le personnage d'Accabadora est à bien des égards condamnable, il n'en reste pas moins attachant, au point de susciter en mon âme et conscience, indulgence, compréhension, et empathie.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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J'ai énormément aimé l'atmosphère de ce roman, cette "culture" sarde, ces lois que seul ce peuple possède, même si elles sont parfois cruelles, cette vie décidée selon leurs propres critères. Une certaine forme de liberté dans laquelle la force et les sortilèges sont partie prenante.

Bien sûr, il y a l'histoire de cette enfant, d'une nouvelle famille, de cette femme que l'on convie la nuit aux chevet des mourants, il y a aussi "ces sorts", ce chien emmuré pour "détruire" la récolte du rival : c'est tout un monde que l'auteur nous laisse pénétrer....

Au fil des pages, on sent le soleil caresser la peau de notre visage, on déguste les amandes des recettes évoquées, les olives pas encore à maturité. Tout un monde de sensations...

Et puis, l'Accabadora ne quitte pas nos pensées, nous pousse à réfléchir, à repenser au choix de nos sociétés.


C'est une très belle découverte de lecture : ce livre m'habitera longtemps, je pense.
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Il est des livres où faire une critique est impossible. L'impression que m'a laissé Accabadora est sublime. Ce livre est beau, fort, profond, d'une intensité rare. C'est tellement bien écrit qu'en le refermant j'ai eu l'impression d'avoir vu un film.
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