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EAN : 9782955792902
Musée de Massiac (15/11/1997)
5/5   2 notes
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"La juste forme , la juste force" Musée municipal Elise Rieuf – Massiac

Une découverte extraordinaire...Profitant d'une très brève échappée automnale, cantalienne… même si ces mini-récréations chez des amis perdurent depuis près de 15 années… j'ai toutefois fait un passage à l'office du Tourisme. Grand bien m'a pris… car mon oeil a été immédiatement attiré par un portrait chinois dans les tons « mordorés »… Ainsi j'ai découvert le nom d'Elise RIEUF, qui avait un musée à son nom à Massiac (non loin de Murat). Il était annoncé comme fermé depuis le 15 septembre… Ne voulant avoir aucun regret avant mon départ… j'ai téléphoné...et la bonne surprise survint. L'ouverture se prolongeait jusqu'à la fin septembre.

Ainsi j'ai convaincu et entraîné mes amis… pour visiter ce musée.Magnifique double découverte avec : Elise RIEUF (1897-1990) et Charlotte MUSSON (1903-1975). Ces deux femmes artistes sont étonnantes, bien que j'éprouve une préférence pour Elise Rieuf, La Dame de Shangaï., douée pour le dessin, dès sa tendre enfance, elle prépare un professorat, entreprit avec son mari, architecte de grands voyages, dont un en Chine ; de nombreuses toiles de cette période sont conservées au musée de Massiac.

« Dès son jeune âge Elise Rieuf observe et dessine : les cornettes des religieuses qui lui font le catéchisme, ses compagnes de classe, les animaux familiers de la maison…

Son père, Antoine Rieuf, est ingénieur des Travaux Publics. Esprit ouvert et curieux, il se passionne pour les débuts de la photographie. Il correspond avec les Frères Lumière et avec Flammarion. (…) Il approuvera et soutiendra la vocation d'artiste d'Elise qui lui vouera une affection et une admiration indéfectibles « (p.3)

Elise prend des cours et rencontre Marguerite Jeanne Carpentier, qui sera « son maître »…
« A l'académie Lacaze, où elle prend des cours, Elise Rieuf rencontre Marguerite Jeanne Carpentier, disciple de Rodin, qui vient de temps en temps y enseigner. M.J. Carpentier a fait partie d'une des premières promotions admises lors de l'ouverture des Beaux-Arts et expose aux Salons. Elise Rieuf va devenir une assidue de son atelier (...)Ambiance exaltante pour la jeune artiste. Une vingtaine de jeunes femmes, qui ont choisi M.J. Carpentier comme mentor, fréquentent l'atelier. Elles forment le « Groupe d'Auteuil » : pour la premières fois dans l'histoire de l'art des peintres femmes se sont entièrement libérées de la tutelle masculine. « (p. 13)

En 1923, titulaire des diplômes d'enseignement du dessin, Elise Rieuf demande un poste au lycée français de Düsseldorf. Elle y reste une année. de ce séjour datent de belles aquarelles très colorées…

Durant l'été 1927, Elise Rieuf fait la connaissance de Paul Veysseyre, architecte, venu de Chine voir sa famille en Auvergne. Il est établi à Shanghai depuis 1922. Auréolé de succès ; il rencontre Elise, ils se fiancent, se marient, et en novembre 1927, ils s'embarquent pour la Chine.

Dans un roman à forte connotation autobiographique , -Sur les eaux chinoises- (1957), Elise Rieuf évoque « ce que furent les trois années passées en Extrême-Orient : dépaysement et émerveillement, amour passionné et désillusion, aspiration à la liberté et affirmation de sa personnalité « (p. 20)

« Il lui semblait parfois n'avoir besoin d'aucune autre chose que la libre possession d'elle-même, de n'être entravée par aucun lien (…) ; peut-être était-elle une de ces créatures qui sont destinées à envier la stabilité et ne la trouve jamais, auxquelles seule la création artistique est indispensable ? «
( Elise Rieuf, Sur les eaux chinoises)

Elle créé à Shanghai un cours de dessin ; elle reçoit des demandes pour faire le portrait de riches Chinoises de la ville, mais son époux, Paul ne veut pas.
« Amour passionné et désillusion : jalousie de l'un, maladresse de l'autre » ...La rupture se produit en 1930. Elise quitte son mari, et rentre seule en France, « emmenant avec elle plus de deux cents huiles, pastels, dessins, lavis et gravures réalisés pendant son séjour en Chine « . (p. 26). Histoire d'une passion, d'un amour qui s'achèvera définitivement en 1933 ; elle aura le courage de choisir exclusivement l'Art, elle enseignera le dessin pour assumer son indépendance financière, puis elle se mit à écrire. En 1950, elle rassemble dans un ouvrage qu'elle intitule – La Leçon des maîtres- » tout ce que l'enseignement de M.J. Carpentier et ses propres recherches lui ont appris sur la couleur, la lumière, le modelé, la ressemblance, leçon précieuse sur les derniers feux de la peinture figurative.

Par ailleurs, elle rédige également des amorces de romans, dont le plus achevé, intitulé -Sur les eaux chinoises-, est doublement intéressant par son aspect autobiographique ainsi que par le regard et le témoignage qu'elle porte sur la Chine des années trente. « (p. 33)

Elise se passionna pour les portraits, utilisa pastel , huile, aquarelle et lavis.. eut une autre passion dans sa longue existence: les voyages !
Elle rapportera, de ses escapades, des carnets remplis de croquis : « impressions saisies au vol, visages, végétation, émotions esthétiques fugaces »...

« Gaie ou triste, inquiète ou rêveuse, tendre ou dramatique, discrète ou éclatante, la couleur ajoute à l'expression. Suivant le tempérament du peintre et le sujet qu'il traite, elle se modifie, et même se fait complètement oublier pour mieux magnifier la lumière, mais elle reste asservie au modelé, intimement unie à lui » (« La Leçon des maîtres », p. 37)

En dehors de ses multiples voyages, Elise reste très attachée à son Auvergne natale… de très belles scènes du quotidien comme « des scènes naturalistes hollandaises »...
A 90 ans, Elise dessine encore, entretient une abondante correspondance, offre une vitalité intellectuelle étonnante, intacte… Elle léguera son oeuvre complète à son neveu, Charles Rieuf, qui à son tour en fera don à Massiac (ville natale de l'artiste )… Ce qui permettra d'ouvrir ce musée en son honneur, en 1993 (3 ans après sa mort)

Je présente à l'avance mes plus « plates excuses » au vu de ma préférence outrancière envers Elise Rieuf, alors que cette publication met aussi à l'honneur une autre artiste de talent, Charlotte MUSSON, « au coeur du monde des arts et des lettres »...Parisienne de naissance et de goût, elle rencontrera Elise à l'atelier de Marguerite Jeanne Carpentier, à qui, elle vouera une admiration et une amitié durables. Pour vivre, Charlotte travaillait chez des éditeurs,où elle rencontra Gonzague Truc, chez Gallimard, dont elle fut la secrétaire, la collaboratrice et la compagne. Rappelons que Gonzague Truc, était un écrivain reconnu, ainsi qu'un homme clef de la maison Gallimard. Ainsi créant un salon littéraire, « Charlotte prendra pour modèles Marcel Aymé, Jean Paulhan, l'académicien André Chamson, Maurice Genevoix, Madeleine Robinson, Daniel Halévy, Blaise Cendrars, Colette, Marguerite Yourcenar et tant d'autres. .. »

Mes préférences vont aux portraits de Marguerite Yourcenar ( très beau pastel, daté de 1934), et de Marcel Aymé...
« Grâce à la solidité de son dessin, à la vigueur de son talent de coloriste,ils sont là, présents, témoignage précieux sur la vitalité artistique de trois décennies » (p. 62)

Cette publication accompagnait une exposition ayant eu lieu à la Maison de l'Auvergne, à Paris, en 1997.Un grand bonheur que d'avoir fait cette visite et découverte même très tardives au Musée de Massiac, lors de cette courte récréation cantalienne !. A la mesure de mon enthousiasme, Je m'empresse de vous faire partager ces deux rencontres incroyables !!

J'achèverai cette « déjà »… très longue chronique par une phrase d'Elise Rieuf…
« Car ce qui compte dans un tableau, ce n'est pas sa ressemblance avec un objet quelconque, avec un être, avec la nature: c'est la magie qui s'en dégage, où coïncident le monde extérieur à l'artiste et son monde intérieur », ("La Leçon des Maîtres")


Voir interview avec la très accueillante Sophie Rieuf [ que j'ai eu le plaisir de rencontrer ], parente par alliance avec l'artiste, Elise Rieuf...
https://www.dailymotion.com/video/x2424mt

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Le musée Élise Rieuf (Massiac, Cantal) est une source d'émerveillement.
De multiples oeuvres d'Élise Rieuf et Charlotte Musson y sont exposées.
Dessins, croquis rapides, pastels, aquarelles, peintures...tout est merveilleux et l'apparente simplicité du trait ou de la touche de couleur, prouve le talent de ces deux artistes.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Gaie ou triste, inquiète ou rêveuse, tendre ou dramatique, discrète ou éclatante, la couleur ajoute à l'expression. Suivant le tempérament du peintre et le sujet qu'il traite, elle se modifie, et même se fait complètement oublier pour mieux magnifier la lumière, mais elle reste asservie au modelé, intimement unie à lui. (« La Leçon des maîtres », p. 37)
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A l'académie Lacaze, où elle prend des cours, Elise Rieuf rencontre Marguerite Jeanne Carpentier, disciple de Rodin, qui vient de temps en temps y enseigner. M.J. Carpentier a fait partie d'une des premières promotions admises lors de l'ouverture des Beaux-Arts et expose aux Salons. Elise Rieuf va devenir une assidue de son atelier (...)Ambiance exaltante pour la jeune artiste. Une vingtaine de jeunes femmes, qui ont choisi M.J. Carpentier comme mentor, fréquentent l'atelier. Elles forment le « Groupe d'Auteuil » : pour la premières fois dans l'histoire de l'art des peintres femmes se sont entièrement libérées de la tutelle masculine. (p. 13)
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Marcel Aymé « en 1923, il monte à Paris où il exerce divers métiers : employé de banque, d'assurance, journaliste. Mais il ne se trouve aucun talent et se décrit ainsi : « Petit provincial cornichon, pas plus doué pour les lettres que ne l'étaient alors les dix mille garçons de mon âge, n'ayant seulement jamais été premier en composition française... » (p. 72 )
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Il lui semblait parfois n'avoir besoin d'aucune autre chose que la libre possession d'elle-même, de n'être entravée par aucun lien (…) ; peut-être était-elle une de ces créatures qui sont destinées à envier la stabilité et ne la trouve jamais, auxquelles seule la création artistique est indispensable ? «
[ Elise Rieuf, Sur les eaux chinoises]
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