L'histoire de l'art, c'est l'histoire de la transgression.
"_C'était une erreur d'arrêter d'écrire, reprit-il comme s'il venait d'avoir une révélation soudaine.
L'écriture structure ta vie et tes idées, elle finit souvent par mettre de l'ordre dans le chaos de l'existence."
La seule relation valable avec l’écrivain, c’est de le lire
"Je ne l'ai pas compris tout de suite, mais les livres ne sont pas toujours des vecteurs d’émancipation. Les livres sont aussi facteurs de séparation. Les livres n'abattent pas seulement des murs, ils en construisent. Plus souvent qu'on ne le croit, les livres blessent, brisent et tuent. Les livres sont des soleils trompeurs."
"_Vous allez vraiment fermer la librairie ?
_Sans regret, affirma-t-il. Les gens ne lisent plus, c'est comme ça.
Je nuançais :
_Les gens lisent peut-être différemment, mais ils lisent toujours."
"_Même si je suis un assassin, tu ne peux rien contre mes livres.
_Oui, je sais, c'est très à la mode en ce moment de vouloir séparer l'homme de l'artiste : Untel a commis des atrocités, mais reste un artiste génial. Désolé, mais pour moi, ça ne marche pas comme ça.
_C'est un vrai débat, mais tu peux tuer l'artiste, tu ne tueras jamais l'oeuvre d'art."
La seule relation valable avec l'écrivain, c'est de le lire.
Ce livre n'avait dû son salut qu'au bouche à oreille enthousiaste des lecteurs.(...)
Il faut dire que l'histoire du livre s'y prêtait bien.Elle narrait, le temps d'un week-end, les rencontres que faisait Loreleï, une jeune pensionnaire d'un hôpital psychiatrique. Cette mise en scène était prétexte à décrire une galerie de personnages peuplant l' hôpital.
Peu à peu, le roman s'était hissé dans les classements des meilleures ventes, accédant au statut envié de phénomène littéraire. Ceux qui l'avaient snobé au début s'empressaient de prendre le train en marche.
Le roman était lu par les jeunes, les vieux, les intellos, les profs, les élèves, les gens qui lisaient beaucoup, ceux qui ne lisaient pas.Tout le monde s'était mis à avoir une opinion sur
" Loreleï Strange" et on faisait dire au livre des choses qu'il ne disait pas.
( p.95)
- Ce n'est pas légal tout ça..
- Si tu ne veux faire que ce qui est permis, tu ne seras jamais un bon romancier.Et tu ne seras jamais un artiste.l'histoire de l'art, c'est l'histoire de la transgression.
( p.155)
Il n'y a pas de méthodes, de règles, de parcours fléché. Chaque fois que vous débutez un nouveau roman, c'est le même seau dans l'inconnu.