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Mélange entre un conte emplit de vieilles croyances et de légendes norvégiennes et une belle histoire d'humains vivant dans les dures conditions d'une contrée rude avec un climat extrême. Des personnages attachants, parfois avec des raisonnements peu compréhensibles à notre époque. Collision entre diverses conceptions du monde, l'une qui veut sauver le patrimoine, l'autre qui veut garder son âme et la religion qui n'est pas forcément là où il faudrait. Un déroulement de l'histoire qui surprend chapitre après chapitre. Pas toujours simple à lire, cet excellent roman vaut le grand détour où il nous emmène.
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Voici un roman original qui m'avait séduite par sa couverture, avec cette belle image d'une église en bois debout. Mon retour est un peu mitigé, l'histoire est intéressante, mais j'ai trouvé le roman très très long et j'ai passablement décroché par moments. Heureusement, le style de la traductrice est d'une grande qualité, ce qui rend la lecture agréable, par la beauté de la construction des phrases.
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Dans un village perdu dans la montagne norvégienne, un nouveau pasteur souhaite changer les choses. L'église du village, érigée 700 ans plus tôt (nous sommes alors dans les années 1850), est trop petite, trop froide, trop sombre. le fait que ce soit une oeuvre d'art n'émeut pas le pasteur mais il en tient compte pour négocier la vente de son église à une université allemande dans le but qu'elle soit reconstruite à Dresde. La nouvelle église pourra alors être construite au même emplacement (le meilleur du village), plus grande, plus claire, plus visible, et alors mieux servir la religion chrétienne.
Le pasteur n'imagine pas du tout ce qu'il est en train de mettre en branle dans ce village où la religion est encore très imprégnée des rites païens anciens...

J'ai mis un peu de temps à entrer dans l'histoire. J'ai beaucoup aimé la description (même si c'était parfois long) de la vie rude et laborieuse de la population de ce village, le décalage palpable entre le nouveau pasteur aux dents longues et les villageois qui restent avant tout des paysans, attachés à la terre et aux rites qui permettent de vivre, voire de survivre.
J'ai voyagé, j'ai découvert ces magnifiques constructions, tout en imaginant bien combien le quotidien ne devait pas être simple dans ces bâtisses d'un autre temps.
Je me suis finalement laissée prendre par les personnages d'Astrid (jeune fille du village dont la famille a fait cadeau des cloches jumelles), de Kai (le pasteur) et de Gerhard (l'étudiant architecte qui est mandaté pour diriger le démontage de l'église ainsi que le remontage en Allemagne).

J'ai été marquée par la traduction qui a dû être compliqué par le fait que les villageois parlent un patois que le pasteur a parfois du mal à comprendre. Les tournures sont parfois un peu obscures, avec des mots dont je suis curieuse de connaître la provenance 😉
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En des temps anciens, dans la vallée montagneuse de Butangen en Norvège, naquirent deux soeurs siamoises, Halfrid et Gunhild Hekne. Reliées par la hanche, elles étaient très douées pour tisser de magnifiques tissus à quatre mains. A leur mort, survenue trop tôt, leur père rassembla tout le métal de la propriété et fit fondre deux cloches identiques avant d'en faire don à l'église en bois du village. Dès lors, on prêta à ces cloches le pouvoir d'annoncer les malheurs ou de prévenir des dangers.
Des siècles plus tard, un nouveau pasteur, Kai Schweigaard, décide de remplacer la vieille église, trop vétuste et trop petite pour sa communauté grandissante. Elle sera vendue et démontée planche par planche afin d'être reconstruite à Dresde, où l'Académie des Beaux-Arts s'intéresse à la conservation du patrimoine nordique. Ils envoient donc le jeune Gerard Schönauer, un étudiant talentueux chargé de dessiner des croquis et de superviser les travaux de démantèlement ainsi que le transport du bâtiment jusqu'en Allemagne. Mais la jeune Astrid Hekne, descendante des soeurs siamoises, est choquée d'apprendre que les cloches, don de sa famille, vont quitter la vallée et elle tente de convaincre tant le pasteur que l'architecte qu'ils se doivent de les laisser à leur place… Les deux hommes ne sont pas insensibles au charme de la jeune fille et ils vont bientôt rivaliser pour tenter de gagner le coeur de la belle.
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Avis :
Entre tradition et modernité, superstitions et sacrilège, Lars Mytting nous offre un magnifique conte noir où les croyances nordiques et la foi chrétienne s'affrontent, la nécessité de la modernisation aux dépens de la préservation d'un patrimoine extraordinaire. On sent la rudesse de la vie montagnarde norvégienne, le poids des traditions et la magie d'un lieu vivant appelé à disparaître. Porté par une langue riche et imagée, le récit se déroule comme une tapisserie ancienne et fragile que l'on a peur de toucher. Un roman nordique à découvrir absolument !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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La vie est rude dans la montagne norvégienne au XIXe siècle, surtout en hiver : froid, faim, isolement… La seule richesse du village de Butangen est une église médiévale en bois debout. Des historiens allemands la convoitent, un étudiant architecte est dépêché sur place pour en étudier le démontage, le nouveau pasteur est prêt à la vendre. Qu'en pense la jeune Astrid dont la famille s'est ruinée en offrant deux cloches à la paroisse ?
Ce roman m'a amenée dans un monde inconnu où les nuits sont longues et froides, la terre et les lacs gelés, les hommes et femmes sombres et résistants au mal, solidaires dans l'adversité.
Je reconnais le talent de Lars Mytting : l'écriture est agréable, le récit est bien construit, les personnages sont intéressants. Mais, comme un hiver en Norvège, ce roman m'a semblé un peu trop long.
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entre conte féerique et saga, nous suivons la vie d'Astrid, jeune fille pétillante de la campagne norvégienne des années 1800. Plus particulièrement l'épopée de la destruction 'une église et de son transfert en Allemagne ainsi que les relations entre Astrid , un pasteur et un peintre. Je recommande vivement.
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Ce livre aura eu le mérite de me faire découvrir les églises « en bois debout » de Norvège, ces églises médiévales dont il reste à peine une trentaine d'exemplaires et dont les photos sont un vrai « choc » tellement elles sont belles. Construites dans des décors majestueux, ces églises mélangent dans leur décoration anciennes croyances païennes nordiques et foi chrétienne. L'une d'elles est au coeur de ce roman, dans un village reculé de Norvège et doit être démontée pièce par pièce pour être transplantée dans une ville allemande.
le roman nous raconte en parallèle de ce démontage, la vie d'une jeune fille de ce village partagée entre son attachement à son village, à la vie dure et monotone qu'elle y mène, aux cloches de son église, et son aspiration à vivre autre chose, à découvrir la ville où la vie est plus facile, où les lumières artificielles chassent l'obscurité de la nuit. Entre réalité et croyances ancestrales, l'auteur nous fait vivre le quotidien de cette communauté où le froid de l'hiver, la pauvreté, le manque de médicaments et de médecins entrainent une mortalité élevée.
J'ai eu du mal à aller au bout de ce livre. Ce n'est pas inintéressant mais c'est long et tout n'est pas toujours palpitant… Par ailleurs, est-ce du fait de l'auteur ou du traducteur, le texte est carrément obscur par moments… j'ai persévéré pour connaître le sort d'Astrid, de Gerhard, des cloches jumelles… Un roman original mais qui aurait gagné à être plus concis et nerveux
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C'est ma soeur qui m'a prêté ce roman et ce livre m'a procuré un grand plaisir de lecture. Cela fait longtemps que je ne suis pas partie grâce à un livre, dans une région lointaine, si hostile et dans le passé. Connaissez vous les églises que les français appelle « église au bois debout » ou « starkike » en danois ou « Starkyrkje » en norvégien ?
Lars Mytting décrit avec une grande minutie, la construction de ces églises aux environs du XI° siècle et leur sort à la fin du XIX° siècle. Elles ont failli complètement disparaître car elles étaient sombres et pas assez grandes pour accueillir les nombreux fidèles. Mais surtout ce qui ne se disait qu'à demi-mot, c'est qu'elles avaient été construites au début de la christianisation de la Norvège. Les habitants avaient fait un mélange des forces qu'ils imploraient traditionnellement, les dieux qui les avaient toujours protégés et ce nouveau venu le Christ. C'est pourquoi ses églises sont décorés de serpents monstrueux et de dragons crachant du feu.

Son roman est consacré à une de ces église, un jeune pasteur énergique a le projet de la vendre aux Allemands qui veulent la reconstruire à Dresde. L'architecte allemand qui vient dessiner cette église tombera sous le charme de cette incroyable exploit des bâtisseurs du Moyen-âge et ne sera pas insensible à celui de la jeune Astrid… L'église de la paroisse de Butagen, endroit très isolé de la Norvège, a de plus un charme particulier, liée à une histoire tragique : lors de sa construction, des soeurs siamoises reliées par le bassin ont vécu dans ce village, tout le monde les aimait et à leur mort, leur père désespéré fera fondre deux cloches (d'où le titre du roman) en y ajoutant tout l'argent de la maison, ce qui leur conférera un son très particulier.

Les descendants de cette histoire habitent toujours le village et dans la ferme des Hekne, en 1880, les gens ne sont pas riches mais sont considérés dans le village. La jeune Astrid, la jeune fille de la ferme, mettra toutes ses forces et son intelligence dans la bataille pour garder son église ou au moins les deux cloches. C'est une période très pauvre pour la Norvège et l'hiver tout le monde, est à la limite de la survie, on assistera à la mort de froid d'une vieille femme lors de la messe du nouvel an. Une messe trop longue du jeune pasteur, ce qui le confortera dans son idée qu'il faut démolir cette bâtisse et construire une église plus confortable. le froid et la faim sont le quotidien des villageois et les idées nouvelles du pasteur ne sont pas les bienvenues, même si c'est pour leur « bien ». Il souhaite que chaque paroissien puisse être enterré, en ayant le droit à une messe, mais que faire des cadavres quand on ne peut pas creuser la terre. Il lutte aussi contre les superstitions mais contre le malheur qui s'abat si souvent sur eux les Norvégiens préfèrent se protéger avec les deux croyances celle de la religion chrétienne et celle des dieux de leurs ancêtres. Tout le roman nous permet de découvrir les moeurs des Norvégiens de cette contrée à la fin du XIX° siècle. C'est passionnant et même si leur vie est dure le roman ne tombe pas dans la tristesse, c'est une lecture qui curieusement reste gaie alors que la réalité est sombre et souvent tragique

Astrid sera aimée par les deux hommes apportant (peut-être) le progrès : le pasteur et l'architecte allemand. Évidemment, ce ne sera pas sans conséquence sur son destin.

Le personnage principal de ce roman reste cette église qui doit être déplacée à Dresde en Allemagne. Je ne sais pas si c'est historique, mais ce que j'ai pensé tout au long de cette lecture, c'est que je regrettais qu'aucun écrivain français, ayant le talent de conteur et d'historien de Lars Mytting , ne se soit penché sur ce qui s'est passé à la même époque en Bretagne : combien de petites églises romanes ont été complètement démolies pour laisser place à de grandes églises triomphantes qui sont complètement vides aujourd'hui. Les rares chapelles anciennes qui ont résisté au renouveau de la foi, après la révolution française, sont si jolies et attirent les touristes contrairement à ces énormes bâtissent sans aucun charme .

Un excellent roman dont j'ai recopié tant de passages pour essayer de ne pas oublier cette lecture qui m'a enchantée, et j'espère que vous apprécierez l'humour particulier de cet auteur.



Lien : http://luocine.fr/?p=16520
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Une histoire magnifique. Un roman palpitant sur une histoire originale. Au décès de soeurs siamoises qui fabriquaient des tapisseries extraordinaires au XIIe siècle, leur père, inconsolable, a investi toute la fortune familiale dans la fabrication de deux cloches jumelles installées dans l'église en bois du village. Au XIXe siècle, un pasteur moderne souhaite rénover le culte et le bâtiment ancien dans lequel les paroissiens meurent littéralement de froid. La lointaine descendante des soeurs siamoises, Astrid, n'est pas insensible au charme du pasteur, et réciproquement. Mais ne va pas accepter qu'un architecte allemand, charmant également, au demeurant, projette de démonter l'église pour l'installer en Allemagne. de ce fait artistique et de ce triangle amoureux part une histoire sur 3 volumes. La fin des cloches jumelles m'a donné très envie de lire la suite. C'est un ouvrage bien écrit et très romanesque, ce qui est rare. On découvre notamment une scène d'amour autour d'un dictionnaire germano-norvégien assez extraordinaire. Une excellente lecture.
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Deuxième livre de Lars Mytting, deuxième coup de coeur (même si les Seize Arbres de la somme resonnait plus en moi).
Nous sommes plongés au milieu de la forêt, au fin fond d'une vallée Norvégienne, bien avant la découverte du pétrole et de la richesse. Ici la nature est rude, elle tolère tout juste les hommes et les femmes qui doivent sans cesse s'adapter, croire et avoir la foi de maintenir leur vie là-bas, quitte à enrichir leur vie d'ancienne croyance noroise quand on en a besoin.
Les cloches jumelles, fondues par un grand propriétaire en souvenir de sa femme et de ses filles siamoises, sont le symbole de cette vie rude, de foi chrétienne et païenne, teintée de mystère, qui protège les gens de la vallée des malheurs, des difficultés, des peurs.
Kaï Schweigaard, jeune pasteur ambitieux veut porter la modernité dans sa communauté, dans le respect de la religion. Son projet se portera à détruire la vieille église construite à la frontières de deux ères , les Norois et les chrétiens, portant les symboliques des deux religions, pour en reconstruire une simple et fonctionnelle, où ses ouailles ne mourront plus de froid pendant l'office! Mais pour cela, il faut des fonds, la vieille église sera donc vendue à des amateurs du style architecturale des églises en bois debout "stavkirke" pour être reconstruite à Dresde. Et les cloches jumelles partiront avec! Ce que la jeune Astrid Hekne, descendante de la famille des soeurs siamoises, ne peut pas concevoir. Au milieu de ce village, du duo du pasteur et d'Astrid, un jeune étudiant architecte, en charge de dessiner l'église dans les moindres détails, de comprendre l'ingéniosité des charpentiers Norois.
Je 'arrêterais là pour le résumé, car le livre est riche et dense (il m'a fallu beaucoup de temps pour le lire). Lars Mytting est un formidable conteur, mais ce que j'aime encore plus chez lui, c'est son regard plein d'acuité qu'il porte à la nature, aux conditions de vie des humains dans cette nature, et à la sociologie de ces communautés. Tout sonne juste et tout est dit en délicatesse et nuance, la position des femmes (rude, très rude) dans les fermes et les petites communautés, la vision du pasteur et son envie de modernité, la préservation du patrimoine et des savoir-faire, entre respect et irrespect des grands maîtres architectes.
C'est dense à lire, c'est beau, et je lirais la suite. Pour connaître le destin d'Halfrid et de Gunhild, les cloches jumelles, et de l'héritage d'Astrid.
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