Wilfried N'Sondé, "
Femme du ciel et des tempêtes" 267 pages.
J'ai lu ce roman en deux temps et, bizarrement, mon avis est assez différent sur ces deux parties :
J'ai adoré la première partie, qui raconte que, dans la péninsule de Yamal, en Sibérie, un chaman nenets trouve, la sépulture d'une reine africaine ayant vécu il y a plus de 10.000 ans. Il fait aussitôt appel à un scientifique français afin qu'il l'aide à informer le monde de cette incroyable découverte, et ainsi, le site sera protégé des industriels qui veulent le saccager pour en extraire le gaz.
J'ai trouvé la langue très belle. Au point que je me suis retrouvée dans la toundra magnifiquement décrite. L'expérience chamanique de Noun, puis celle de Silvère sont surprenantes : "Immobile, couché les bras en croix sur la sépulture, Silvère entendit clairement un voix d'outre tombe. Des restes de la défunte enfouie dans la terre, enserrée dans un linceul en fibre de raphia tressées, s'élevèrent des paroles rassurantes. Elle commencèrent à raisonner dans l'âme du jeune homme. Avec elles se déposa délicatement sur des tourments un voile de clarté apaisante. La vision qui le hantait depuis des jours et des nuits se précisa: sous le ciel orageux de la toundra, un vieil homme, emmitouflé dans un long manteau de peau, cheminait vers une tente en forme de tipi."
En revanche, j'ai trouvé le côté "roman d'aventures" (la 2nde partie) voulu par l'auteur peu intéressant, surtout avec celle concernant Sergeï l'industriel mafieux russe. Qui boit, torture les femmes, dresse ses pitbulls pour tuer ses ennemis... Et est très répétitif dans ses menaces. Tout comme l' histoire d'amour entre les savants totalement inutile.
Au fond, cette partie était trop réaliste trop crue, trop brutale pour s'insérer dans un récit éminemment poétique. Certes, l'auteur a voulu magnifier la nature sauvage et dénoncer son exploitation et sa destruction, mais il aurait sans doute atteint davantage son but, s'il s'était éloigné des clichés.