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J'ai été emballée par ce texte, roman historique qui nous entraîne au 19e siècle aux Etats Unis mais aussi en Afrique.
J'ai beaucoup appris sur cette époque et sur des événements dont je ne connaissais pas l'existence. A travers des personnages existants et fictifs, l'auteur nous parle de la situation des noirs aux Etats Unis, à la veille de la guerre de sécession. Et des idées qui ont circulé pendant cette période, que ce soit dans les Etats du Nord, plus ouverts sur les droits humains ou ceux du Sud, qui souhaitaient maintenir l'esclavage.
1807. Massachusetts. À dix-huit ans, Julius Washington est apprenti journaliste au Mercury. Fils d'une ancienne esclave et d'un marin de passage, il rêve de voyager. Un jour, le capitaine Paul Cuffee, riche quaker noir, bouleverse son existence. Il l'embarque à bord d'un de ses navires à destination de Negroland, mystérieuse contrée à l'extrême ouest de l'Afrique. Ensemble, ils vont réaliser un rêve : le Grand Retour des esclaves sur la terre de leurs ancêtres.
Une société, l'American Colonization Society, créée par les planteurs du Sud, a été créée dans le but de se débarrasser des Nègres turbulents et de leur faciliter leur retour en Afrique. Mais la création de ces colonies, avec des noirs affranchis ne se fera pas de façon si simple car ils vont être affrontés aux locaux, ceux ci d'ailleurs les appellent les Blancs.
L'auteur nous parle donc de cette ACS, de la création du Liberia en 1822.
Nous croisons de nombreux personnages, chacun avec leur histoire, leur passé, leurs choix de vie, leurs espoirs.
Un texte foisonnant, très bien documenté, riche de références historiques mais qui est aussi un roman historique, d'aventures (de belles pages de navigation), d'amour, d'amitié..
Il a des échos dans le monde actuel car certaines idées persistent. Car il parle de racisme "-J'en ai assez de tout voir par la couleur. Un homme est un homme et doit être jugé par ses actes. C'est mon combat." (p329), d'exil, de retour au pays.
"L'émigration doit être une option pour eux comme pour tout citoyen du monde qui n'est pas satisfait de son sort, qui est persécuté ou en danger. Quitter son pays pour un autre pays doit être le choix d'hommes libres qui peuvent décider où, quand et dans quelles conditions ils veulent et peuvent partir" (p347)
Et qui parle aussi très bien de l'histoire si terrible des Etats Unis et d'échos actuels :
"Nous sommes la moitié passéiste de l'Amérique. Nous sommes cultivés, raffinés, nous connaissons les auteurs et les philosophes européens, nous aimons la France, toujours fidèle, la vieille Albion qui ne nous ennuie plus, l'Italie des peintres, l'Autriche des musiciens, nous avons les bonnes manières et de l'argenterie sur nos tables.. Snobs. Mais c'est l'autre moitié de l'Amérique, celle qui aime le fer, le charbon et la graisse, qui préfère les banques aux bibliothèques, la ville à la campagne, les ateliers et les usines aux fermes et aux plantations, c'est cette moitié là qui est l'avenir. (p350)
J'ai donc beaucoup appris mais ai aussi apprécié le côté aventure de ce texte. La réédition par les presses de la cité de ce texte, préalablement édité par Taillandier en 2017 va, j'espère, permettre à un plus grand nombre de découvrir ce texte.
Une magnifique fresque sur la progressive abolition de l'esclavage et les idées qui ont été pensées et les projets (quelques pages sur le Underground Railroad », le réseau clandestin d'aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, ce return African pour les affranchis...).
Je vais lire très vite l'autre texte de cet auteur, Mambo point blues.
#Liberia #NetGalleyFrance
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Relate l'histoire de l'esclavage africain via l'Amérique du IV ème a la guerre de sécession,en se servant de deux noirs navigateurs, américain,dont un rêve de libérer les esclaves plus savants en les faisant coloniser un pays,negroland,le Liberia,et l'autre inversement imagine les noirs dominant l'Amérique.On apprend que l'homme applique toujours la loi du plus fort et si on en doutait meurt de cette soif de pouvoir et de domination.Le pouvoir revient au plus clair...et c'est ainsi. Intéressant mais bien long et c'est dommage, ça aurait pu gagner en densité.Mais bon livre
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Voilà, pour moi, un livre difficilement critiquable.
Je ne 'attendais pas à ça en commençant ce roman. Je m'attendais plutôt à un roman certes historique mais plus de narration, d'actions et surtout plus de Libéria.
En fait, il y a bien une histoire romancée, il ne s'agit pas d'un essai, mais il est surtout question des points de vue sur l'abolition de l'esclave et surtout sur ce qu'il faut faire de ceux-ci une fois libre.
Et dans ce grand questionnement, on suit julius washington, jeune journaliste noir né libre en Nouvelle-Angleterre. Et à travers son parcours et son travail on croisera différents protagonistes qui vont défendre leurs idées durant ce XIX ème siècle.
Ce n'est pas une lecture facile mais hautement intéressante.
Je ne le recommanderai pas sur la plage cet été, mais indéniablement il pousse à la réflexion.
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Au début du XIXème siècle, Angleterre puis aux Etats-Unis, c'est le début de l'émancipation des esclaves.
Julius Washington, un jeune journaliste noir rencontre le capitaine Paul Cuffee
D'un continent à l'autre, ils vont affronter les éléments, rencontrer des tas de gens et contribuer à la naissance d'un nouveau pays, le Liberia.
S'inspirant de personnages réels, Christophe Naigeon écrit un livre riche, parfaitement documenté.
On sent le journaliste et le documentaliste, rien n'est laissé au hasard.
Malheureusement, c'est peut-être trop documenté pour moi.
J'ai lu 100 pages avec un réel intérêt, mais c'était tellement dense et fourni que je n'ai pas pu aller plus loin. Je retenterai une autre fois, à un moment plus propice.
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Titre : Liberia
Auteur : Christophe Naigeon
Année : 2017
Editeur : Tallandier
Résumé : Julius Washington est un jeune noir, journaliste débutant dans un quotidien local du Massachusetts. Né libre en 1789, dans un état abolitionniste, il ne rêve que d'aventure et de liberté. Lorsque le projet de retour des anciens esclaves sur les terres africaines se fait jour, il n'hésite pas une seconde et se joint à la traversée. S'ensuivra une vie dédiée à la création de l'état indépendant du Liberia et un combat acharné contre l'horreur de l'esclavage et de ses conséquences.
Mon humble avis : La création du Liberia, la cause abolitionniste ou le retour des anciens esclaves sur les côtes africaines à la fin du XIXe siècle sont des sujets passionnants, au moins passionnants pour votre humble serviteur. Sur un thème identique je garde un excellent souvenir de la lecture de American Darling du génial Russel Banks et un souvenir plus mitigé du récent Underground Railroad de Colson Whitehead. D'autres romans marquants ont traité du même sujet comme Beloved de la regrettée Toni Morrisson, le fameux Racines d'Alex Haley ou la Couleur pourpre d'Alice Walker pour ne citer qu'eux. C'est donc avec une vraie curiosité et beaucoup d'envie que je me lançais dans la lecture de ce bouquin à la réputation flatteuse. Saga somptueuse, roman marquant, magnifique fresque, voilà un bon résumé des avis glanés ça et là. Ne restait donc plus qu'à découvrir le texte, et la suite de cette chronique confirmera ces avis, avec toutefois quelques réserves qui n'entachent en rien le plaisir de lecture que m'aura procuré cet ouvrage. Liberia est une sage ample, extrêmement documentée, le genre de roman où l'on sent un immense travail de l'auteur pour coller à la réalité de ce que fut la création de cet état indépendant au coeur de l'Afrique. Érudites et brillantes, les aventures de Julius Washington ne sont jamais ennuyeuses et les dialogues reflètent avec brio et intelligence les différents courants qui existaient à l'époque quant à l'avenir de ce pays en construction. Des côtes Africaines aux ports Américains, des plantations du sud aux villes du nord des Etats-unis, rien n'est laissé au hasard par Naigeon qui aborde tous les thèmes inhérents à la traite des esclaves avec une prédilection pour les aspects humains et économiques. Jamais manichéen, encore une fois érudit, le lecteur se retrouve à la table de Jefferson, de Monroe ou de Dupont de Nemours aux côté de Julius, personnage principal de ce texte. On pourra regretter que l'aspect documentaire prenne le pas sur la fiction, surtout dans la partie centrale du roman, mais ce reproche est vite balayé par le souffle et l'ampleur de ce beau roman qu'est Liberia.
J'achète ? : Sans aucun doute. Nul besoin d'être féru d'histoire pour trouver un immense plaisir à cette épopée. Liberia cumule donc un grand plaisir de lecture et une réflexion complexe sur l'un des plus grands crimes que l'humanité est connue. Édifiant. 
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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A lire ! A lire ! A lire !
Quoi ?
Qu'est-ce que tu dis ?
A lire….
Pourquoi ?
Pour le plaisir du voyage. Pour cette scène qui raconte qu'il faut arrêter l'esclavage, avec pour acteur principal un futur président étatsunien, planteur de son état accompagné de ces condisciples qui écoutent ébahi un noble français, Dupont de Nemours. Ce dernier leur explique, fier et sûr de lui, leur bêtise crasse. Les esclaves coûtent une fortune. Des employés reviendraient bien moins cher. Il évoque le début du libéralisme. Cette scène historique qui a vraiment eu lieu est un coup de poing à l'estomac. Mais franchement il n'y a pas que ça. Tout le roman a une charpente solide. L'auteur connaît son sujet et aime le décor. Aime les odeurs. Aime l'aventure. On part, voyage, traverse l'Atlantique. On est marin, planteur, paysan, pirate. On est rebelle, intellectuel, penseur. Et quoi de mieux qu'un roman qui l'air de rien fait comprendre le présent africain à travers son passé ? A lire pour englober la grande histoire avec la petite. Pour être plein de tropiques. Pour les parfums. Pour l'épopée. Pour le coeur chaviré.
Un grand roman oublié dans la masse des romans publiés. Pourtant Liberia est un grand cri. Un beau cri déployé par un homme ayant été journaliste en plein coeur des savanes urbanisées d'un continent sans limites. Libéria est de ces romans qui vous prenne par la main et qui finisse par vous jeter du haut d'une falaise, dont on ne sort pas indemne.
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Formidable fresque historique sur la problématique de l'esclavage aux États-Unis et les solutions qu'on a essayé d'y apporter. Nous voyons que la vision que nous avons trop souvent, en gros au nord on est contre et au sud pour, est largement simpliste.
Sous forme de roman, nous apprenons beaucoup et voyons que la réalité est bien souvent plus complexe que ce que l'on nous a trop souvent présenté. Les personnages sont très bien campés. Nous suivons un jeune journaliste noir et libre qui va connaître une destinée tout à fait extraordinaire qui l'amènera à sortir de son milieu pour parcourir les mers et participer à la création de l'État du Libéria.
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Une fresque historique remarquable sur l'indépendance, la colonisation et la naissance d'un pays le Libéria.
C'est un roman dense, riche, documenté, qui nous emporte dans un tourbillon incroyable.
J'ai adoré le personnage Julius, j'ai adoré les voyages sur les voiliers à côté de ces capitaines au caractère bien trempé aux idées bien déterminées.
Quel voyage, de l'Amérique à l'Afrique, en passant par l'Europe.
J'ai notamment beaucoup appris sur la colonisation de l'Afrique par les affranchis d'Amérique, un retour aux sources. Et on comprend beaucoup mieux toute la grande Histoire en lisant ce roman sur ces peuples traitées comme de la marchandise, qui ont souffert durant plusieurs générations.
Ce livre se démarque des traditionnels romans sur le sujet, ici, on ne fait pas part exclusivement des relations 'maître-esclave' mais plutôt la façon dont certains américains et européens ont mis le mouvement en route pour abolir l'esclavage, et donner un nouveau départ à ces africains arrachés à leur racine.
Puis en poursuivant l'histoire de l'autre côté, sur le territoire d'origine, on peut comprendre que ce n'est pas si simple pour eux de revenir sur leur continent.
Une grande connaissance du sujet, l'auteur nous a fourni une remarquable épopée doté d'une très jolie saga familiale.
Un roman qu'il faut faire circuler, faire connaitre, quand je vois le peu de critiques sur Babelio j'en suis étonnée et quel dommage de se priver d'un livre aussi intéressant et si bien écrit.
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Un bon roman sur fond historique comme je les aime
Dés le début nous sommes dans le vif du sujet(l esclavage)
Il n'y a pas de violence c'est très bien écrit et facile à lirebien qu au début je me sois perdu avec les nombreux personnages
Une grande fresque historique sur la naissance de l'état du Liberia
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Liberia, c'est une histoire vraie et méconnue, celle de l'African Return. Une Histoire avec un grand H, scandaleusement absente des livres d'Histoire. Honnêtement, je n'avais jamais entendu parler de ces colons noirs venus, ou revenus, s'installer sur la côte Africaine au milieu du XIXe siècle. Et pourtant, quel incroyable chemin ils ont parcouru !

Liberia, c'est une fiction qui n'en est pas une, où les personnages historiques se confondent avec leurs versions romancées. Comme le Julius Washington du roman qui ressemble étrangement à l'Augustus du même nom, premier daguerréotypiste du Liberia, et bien réel lui. Ou encore comme la famille Hartwell Cocke qui – hormis le prénom du patriarche John devenu George – est tout aussi réelle que les présidents Jefferson et Madison, pour ne citer qu'eux.

Liberia, c'est un roman captivant, extrêmement bien documenté, qui vous fait traverser l'océan à bord de majestueux voiliers, arpenter les côtes Américaines et Africaines, y côtoyer des peuples fiers composés d'individus, plus ou moins ambitieux, plus ou moins idéalistes. Et plus ou moins intègres aussi. Un roman qui vous transporte dans d'autres lieux et d'autres temps, curieusement semblables aux nôtres.

Liberia, c'est une réflexion poussée, qui creuse objectivement la question de l'abolition et de l'augmentation de la population noire américaine qui en découle. Une réflexion qui va bien plus loin que "l'esclavage c'est pas bien" ou "la liberté c'est super" . Certes, je caricature un peu, mais c'est quand même souvent le trait directeur de ce type d'ouvrage. Les différents points de vue sont ici détaillés, argumentés. Qu'on soit d'accord ou non avec chacun des protagonistes, on comprend ses motivations, on ressent ses peurs et ses questionnements. Ça donne à réfléchir. Et ça donne aussi envie de se documenter plus encore sur le sujet.

Liberia, c'est un témoignage fort et bienveillant. Une leçon historique et politique, à lire et à faire lire à tous. Surtout par les temps qui courent.

PS : En revanche Monsieur Naigeon, en tant que fan inconditionnelle d'Autant en emporte le vent, je ne peux pas laisser passer une si grossière erreur en p. 264 : Non, fort heureusement, les yankees n'ont jamais incendié Tara !!!
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
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