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J'étais impatiente de découvrir le tout dernier roman de Tobie Nathan, déjà sous le charme de Ce pays qui te ressemble, signé aux éditions Stock en 2015, j'ai eu grand plaisir à retrouver la plume de cet auteur donc, que j'affectionne tout particulièrement. Merci à la plateforme Netgalley, à la confiance des éditions Stock.
L'évangile selon Youri est certes un roman, mais un roman fort, un roman géographique qui nous emmène dans les rues de Paris, nous invitant à les découvrir autrement, révélant ce qui s'est vécu jadis, sous le béton d'aujourd'hui. Sous le boulevard Arago coule la Bièvre, cette rivière ensevelie va ressurgir. Comment ? par la présence de cet enfant. Un enfant, jeune tsigane, migrant, âgé de 10 ans à peine qui va se retrouver en présence d'un vieux psychologue, Elie, à la retraite, qui consulte dans un centre d'ethnopsychiatrie. Une rencontre : " Les âmes s'attirent comme des aimants, invisible fluidité des rencontres au-delà des temps, des langues et des pays." Entre ces deux êtres va se nouer une relation toute particulière. Car Youri n'est pas un enfant ordinaire, habité d'un esprit extra-ordinaire, il a des pouvoirs, il semble incarner un nouveau dieu. Elie aussi est différent de bien nombre de ces collègues, ce dernier est curieux : " Ma spécialité, l'ethnopsychiatrie, m'a enseigné qu'au coeur des croyances archaïques ou savantes se cachent parfois des savoirs secrets, des façons de guérir ou de connaître l'avenir. J'ai voulu en avoir le coeur net." C'est le point de départ de cette histoire, l'aventure de Youri racontée par Elie. le conteur, tout en nous relatant cette histoire, s'interroge, nous interpellant sur le sens de l'hospitalité, l'écoute de l'autre aussi différent qu'il puisse être. Dans certaine période, des dieux sont apparus, aujourd'hui, si un dieu devait revenir, sous quel forme nous arriverait-il ? Comment serait-il accueilli ? Et nous, qu'est ce que nous aurions à lui confier ? Qu'attendrions nous de lui ? .... Ce roman fut un pur bonheur de lecture, une envolée vers d'autres mondes, peut être d'ailleurs pas si éloignés que cela .. vers d'autres cultures si intéressantes .... Un roman tout simplement passionnant. Merci monsieur Nathan.
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Elie est un psy revenu de tout, à la vie monotone. Il se partage entre sa petite tribu d‘originaux (Samuel le fripier qui voit au premier coup d'oeil ce qui vous faut, le Poète, Le Professeur…) et son centre d'ethnopsychatrie. Jusqu'au jour où sa route croise celle d'un petit garçon aux pouvoirs mystérieux. Il s'appelle Youri , diminutif de « Ouri », la lumière. Et cet enfant (mais est-il vraiment un simple enfant ?) va éclairer la vie non seulement d'Elie, mais de bien d'autres personnes…

le roman accroche dès les premières pages : qui est cet enfant ? Quel est son but ? Mais très vite, l'intrigue part dans tous les sens : violence dans les quartiers, prise d'otage du président (E. Macron, jamais nommé, mais facile à identifier), radicalisation et attentat kamikaze… Les scènes se répètent (la mère de Youri qui demande à Elie de protéger son fils) sans grand intérêt, des personnages apparaissent puis disparaissent sans réelle explication (Sabrina, Luisa, Avril …). Les amis d'Elie m'ont d'abord fait penser aux personnages de « Mangeclous » d'A. Cohen. Mais ils n'ont pas la truculence de leurs aînés … La fin elle-même est décevante. Bref, je n'ai pas accroché.
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L'Évangile selon Youri est ma première lecture d'un roman de l'ethnopsychiatre Tobie Nathan. J'imagine que l'auteur s'est beaucoup inspiré de son expérience pour créer le personnage d'Eli.
Pour moi ce récit est déroutant, n'étant ni adepte du para-normal ni portée sur la spiritualité.
Des réflexions intéressantes sur notre époque sont perdues dans de nombreuses digressions qui se veulent humoristiques mais que j'ai souvent trouvées vieillottes. Des personnages trop caricaturaux entourent le personnage principal sans lui apporter de profondeur.
Et que penser de ce jeune roumain: un Enfant-Dieu, un sorcier, un manipulateur, une vue de l'esprit?
Ce n'est pas une lecture pour moi, ça ne correspond pas à mon mode de pensée.
#L'evangileSelonYouri #NetGalleyFrance



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Je connaissais déjà Tobie Nathan grâce à Dieu Dope, un de ses précédents romans que j'ai lu à sa sortie (1995) et que j'avais beaucoup aimé. Si mes souvenirs sont exacts, la drogue en était le thème principal, mais il me semble que le traversaient déjà certains des motifs que l'on retrouve dans L'Évangile selon Youri : l'immigration, le choc des cultures, la difficulté de comprendre et surtout d'admettre les différences. Dans ce dernier roman, un autre système de pensée, de valeurs et de croyances se retrouve confronté au nôtre qui le considère soit comme délirant, soit comme dangereux, voire les deux…

Tobie Nathan est ethnopsychiatre, comme Élie, le narrateur de ce roman et, sans trop s'avancer, on peut affirmer qu'ils ont de nombreux points communs… Élie, qui exerce encore de temps en temps dans un centre d'ethnopsychiatrie, se sent parfois poussé vers la sortie par ses jeunes collègues. Il a d'ailleurs un peu perdu le feu sacré. Mais il est présent le jour où Youri se présente au centre : d'origine roumaine, l'enfant ne parle apparemment pas le français, ou ne parle pas du tout, on ne sait trop, au début. Quand il est présent, les gens se comportent bizarrement, mais les objets aussi : il se passe des choses vraiment inhabituelles, étranges et effrayantes…

J'ai bien accroché au début, disons le premier tiers du roman. Après, on s'y perd tellement que, pour moi, le pacte avec le lecteur s'en est trouvé rompu. Je n'ai pas suivi l'auteur dans les représentations des personnalités attribuées aux différents personnages féminins, ni dans celles de l'attentat ou de la prise d'otage, ni dans celles de la plus part des interventions surnaturelles de cet enfant-dieu. Bref, je suis restée là, en marge, à lire la suite en diagonale… Dommage, j'avais un faible pour Samuel, le fripier !
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L'essentiel du récit se déroule dans le Paris d'aujourd'hui, du côté de la Place Monge, non loin du Jardin des plantes. Elie, ethnopsychiatre, est divorcé, désenchanté, et superstitieux. Notre homme est très coquet, et a ses habitudes dans une friperie du Boulevard Arago, chez Samuel's. Un jour, les éducateurs de l'aide sociale à l'enfance amènent à ce psy des émigrés une jeune Roumaine, Moïra, accompagnée de son fils, un garçon tout à fait étrange d'une dizaine d'années. Il va s'avérer que Youri, c'est son prénom, est doté de pouvoirs surnaturels. Il opère des guérisons, fait éclater un collier en mille morceaux, et je vous laisse le plaisir de la découverte pour le reste. Youri se révèle très puissant, capable du pire comme du meilleur. Rapidement Elie se prend d'affection pour cet enfant, émigré comme lui. Il se demande peu à peu si Youri ne serait pas un nouveau Dieu. Mais alors pourquoi apparaître en France, l'un des pays les moins religieux au monde ?
Une galerie de personnages sympathiques sert ce roman philosophique, les habitués de chez Samuel's sont de vieux originaux un peu fêlés, entourant un Elie fantasmant sur à peu près toutes les femmes qu'il est amené à croiser. J'ai bien aimé le fait que les personnages secondaires ont de l'épaisseur, comme Moïra, Samuel, et Avril. Ils ont leur propre histoire, et l'auteur leur fait une belle place au sein du récit. J'avais entendu parler du livre et je m'attendais à ce que Youri en soit l'élément central, or il ne l'est pas, on le perd de vue régulièrement, c'est déconcertant.

L'évangile selon Youri est un livre original, un Conte spirituel où se côtoient esprits, sorcières, sourciers, croyances slaves, trafiquants de voitures de luxe, poètes, et psy. Après un démarrage qui m'avait moyennement enthousiasmée, la seconde partie du roman m'a bien accrochée et j'ai finalement pris un réel plaisir et cette lecture m'a séduite au final. Un bon candidat aux Goncourt des Lycéens.
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Une très belle couverture qui incite à la lecture de ce roman, où nous abordons le thème des migrants et de leur ressource.
Youri est un enfant migrant roumain, qui en apparence possède des dons.
Cependant, il fait peur aux autres enfants des foyers d'accueil et il revient donc systématiquement au centre d'ethnopsychiatrie.
C'est à la fois un roman où se mêle l'autobiographie de l'auteur ethnopsychiatre, et de la fiction, où l'on suit le parcours atypique de Youri, enfant dont les capacités font peur et suscite l'admiration à la fois.
Une lecture intéressante, surprenante, magique.
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Les dieux naissent et meurent, surtout à des époques troubles. Dès qu'ils apparaissent, ils doivent trouver un lieu propice à leur ambition totalitaire jamais réalisée. S'il en surgissait un aujourd'hui en France, quels traits prendrait-il ? Sans doute ceux d'un enfant migrant, et des plus stigmatisés : un petit tzigane. Et chez qui pourrait-il trouver refuge ? Sans doute chez un ethno-psychiatre. Quels seraient ses premiers antagonistes ? Sans doutes des djihadistes. Et ses premiers acolytes ? Les clients d'un fripier, et très vite tous les laissés-pour-compte.

J'aime les romans de Tobie Nathan : les polars et les romans historiques, les ethno-psychiatriques et les science-fictionnels, avec ou sans dieux, êtres et esprits, surnaturel, nuits torrides et poursuites automobiles... J'aime Tobie Nathan et sa prose pleine de poésie – pas mal de vers classiques français dans ce livre-ci – et de paraboles simili-bibliques, sa manière si auto-ironique de camper un personnage de vieux psy satyre, pluri-névrosé et obsédé sexuel, qui pourrait lui ressembler énormément... ou bien, plus probablement, pas du tout. J'aime la foison de personnages secondaires qui semblent n'avoir rien à voir avec l'histoire, comme s'il s'agissait de perpétuelles divagations personnifiées, alors que si, ils tombent tout à fait au bon endroit au bon moment, pourvu qu'on y repense après avoir terminé la lecture. J'aime en particulier les personnages féminins, si attirants dans leur complexité, ni victimes ni dominatrices. J'aime les petites références cachées à la judéité, comme les demi-mots de Samuel et sa rengaine : « Qu'est-ce qu'on va devenir ? ». J'aime l'alternance de contes intemporels, d'inceste et de sorcellerie, entremêlés de clins d'oeil à l'actualité, notamment politique, de notions récemment découvertes dans les sciences du psychisme et d'anciennes sagesses bibliques... J'aime l'intelligence pétillante qui est requise du lecteur pour en faire son complice, mais sans pédanterie, je dirais même presque sans attentes.
La trame peut-être devinée dès le titre, le rôle du narrateur aussi, naturellement, et pourtant le suspense est là, à la fin de chaque chapitre, comme dans un polar. Cette oeuvre n'est pas ma préférée de l'auteur, même en me cantonnant à la fiction, et pourtant l'enchantement, le vrai bonheur pendant la lecture qui me donnerait envie de le remercier personnellement, s'est encore produit.
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Décidément, les romans qui abordent de diverses façons des questions de spiritualité me tomberont toujours des mains. Il y a quelque temps, j'ai fini par lire le fameux L'Alchimiste de Paolo Coelho, j'avais trouvé le texte pontifiant et naïf, une succession sans saveur de petites phrases qui se donnaient des airs philosophiques mais qui ne sont, au final, qu'un mélange indigeste et bateau de ces petites phrases dites « inspirantes » de développement personnel. Néanmoins, j'ai fini par craquer sur L'Évangile selon Youri, celui-ci ayant atterri dans la liste du prix Goncourt et se démarquant nettement des autres titres proposés. J'ai été curieuse.

Le héros du roman, Élie (notez que c'est l'un des plus célèbres prophètes bibliques, dont le nom veut littéralement dire « Mon Dieu est YHWH »), est un vieil ethnopsychiatre désabusé, divorcé et, au fond, seul. Il continue de se rendre au centre d'ethnopsychiatrie où, s'il ne travaille plus, on lui a confié la charge honorifique de conseiller. Personne ne l'écoute véritablement, la vieillesse n'est plus, à notre époque, signe de sagesse, mais d'inutilité. Mais on reste poli, il est tout de même le fondateur du centre. Ses quelques amis sont frappés du sceau de la marginalité, nous avons pêle-mêle Samuel, le fripier vintage qui parviendrait à vendre du sable à un bédouin, un vieil accro du sexe, surnommé Old-new-sex, un poète qui s'ignore et qui connaît toutes les poésies du monde ou encore Le Professeur, un vieil homme cardiaque. Apparemment, le dernier plaisir qu'il leur reste, c'est de se rendre chez le fripier et de discourir. La vieillesse est un naufrage qui se partage, tout comme l'ennui…

Puis survient un jour un cas particulier. Un jeune enfant, roumain d'origine, confié à l'assistance publique, a terrifié autant ses camarades que le personnel encadrant. Il aurait poussé un enfant dans les escaliers par la force de son esprit, et il aurait même, avec un simple regard, explosé les fausses perles du collier de la directrice du centre. On l'amène alors au centre d'ethnopsychiatrie, et le cas est confié à Élie qui rencontre alors Moïra, la jeune mère, et son fils, Youri. En gros, Élie rencontre son destin et fait entrer la lumière dans sa vie – ha ! les prénoms signifiants, ça fonctionne toujours (Moïra vient du grec ancien et veut dire « Destin », Youri est un cas un peu plus complexe, normalement, il est l'équivalent de notre prénom Georges, ici, plutôt une déclinaison de Ouri, soit Uriel, qui signifie « Lumière de Dieu »).

L'histoire se teinte alors de réalisme magique. Moïra raconte la naissance de Youri, possiblement fils d'un être surnaturel qui a disparu juste après avoir fait l'amour à la jeune adolescente. Youri aurait dès lors commencé à parler dans le ventre de sa mère. Petit-fils chéri d'un grand-père un brin mafieux, il apporte, comme par miracle, la fortune à sa famille. Il fait des envieux, son grand-père le surveille comme le lait sur le feu. On croise aussi, dans ce récit, une sorcière qui le démembre avant de le reconstituer. Encore une fois, il faut y voir une figure du folklore roumain, ce qui n'est pas inintéressant, loin de là. Moïra confie alors son enfant à Élie, pour qu'il le protège des convoitises des autres. À moins que ce ne soit Youri qui veille sur le vieil Élie en faisant entrer un peu de magie dans son morne quotidien.

À partir de là, l'histoire part dans tous les sens. On y croise des figures féminines fugaces, qui finiront toutes dans les bras de notre psychiatre volage. On y croise un Président de la République dans la tourmente médiatique, un ministre de l'intérieur débordé, de jeunes terroristes, la mère et la grand-mère kabyle du jeune terroriste qui voit dans son parcours la marque du mauvais oeil. Et au milieu de ces multiples événements, la présence discrète du jeune tsigane qui remet de l'ordre dans le désordre, qui réapprend la foi aux mécréants, qui distribue la compassion comme des bonbons, qui guérit les âmes comme les corps avec ses mots. On aura aussi une longue procession de gens en attente ou en demande devant la boutique du fripier, la transformant en un lieu de culte éphémère, pour confier leurs maux au jeune enfant thaumaturge. En gros, de nombreuses digressions nourrissent ce texte et perdent un peu le lecteur. Que pensait de l'étrange histoire – un peu malsaine malgré tout – d'Avril, cette femme qui se précipite chez notre psychiatre parce qu'elle a entendu Youri dans ses rêves. Quel rapport son histoire personnelle a-t-elle avec l'histoire principale ? Je cherche encore…

On l'aura compris, Tobie Nathan propose un regard croisé sur notre société en perte de repères, sur le retour du religieux, sur la place des croyances dans un pays laïque. Qui est Youri ? Un prophète ? Un nouveau messie ? Ou mieux encore, un nouveau Dieu, qui remplacerait le Dieu des trois autres religions monothéistes, qui ont prouvé leur inefficacité à installer la paix parmi les hommes. Je n'en sais toujours rien, et pire, je m'en fiche pas mal.

L'écriture de Tobie Nathan est agréable, on sent l'aisance avec les mots, et une envie de jouer avec – un peu académique tout de même, un peu facile par instant, mais jamais horripilant. Ce qui explique pourquoi je suis allée au bout de ce roman. Mais, une fois encore, toute la démarche spirituelle de cette fable m'échappe totalement, à croire que je suis totalement hermétique à tout discours frappé du sceau de la spiritualité. Je n'ai trouvé ni réelle sagesse ni profondeur dans les propos. L'ethnopsychiatrie, matière dont j'ignorais l'existence, aurait pu être intéressante, mais à la fin du roman, je ne suis pas plus avancée sur cette discipline qu'au début du récit. Quant aux personnages secondaires, leur marginalité est un brin caricaturale et on n'y croit pas vraiment.
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J'ai été envoûtée par ce conte original plein de charmes, un récit sur les forces primaires et invisibles. J'en suis sortie éblouie comme à la sortie d'un spectacle époustouflant.
L'histoire est originale entre roman du quotidien d'un psychiatre et roman ésotérique. Les personnages sont truculents. La langue est poétique : des petites conclusions tout en sonorités comme des poèmes. Un bien joli texte.
Merci aux Editions Stock de m'avoir fait découvrir ce texte.


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Le voir pour le croire, le lire pour le vivre

«Il faut prendre garde aux étrangers; parmi eux se cachent des êtres d'exception».

C'est sur cette saisissante citation de Tobie Nathan tirée de son roman l'Évangile selon Youri, que nous pouvons résumer celui-ci. Ethnopsychiatre français d'origine égyptienne, il a su nous faire immerger dans la poésie et la réflexion que nous procure son oeuvre. Vous pensiez avoir tout vu en ce qui concerne la fiction? Il arrive pourtant à nous prouver le contraire...

Élie, homme en âge exerçant dans un centre d'éthnopsychiatrie et menant une vie monotone, voit son quotidien bouleversé par l'arrivée impromptue d'un jeune patient, un petit garçon roumain prénommé Youri. L'enfant, aussi étrange que silencieux, est témoin d'étranges phénomènes inexplicables dont tout laisse penser qu'il en est l'auteur… une caravane scindée en deux, un mystérieux accident survenu à un des enfant du centre, un collier volant aux éclats… et tout cela en sa présence.
Comment penser autrement? Il y a également son air hautain, son regard mystérieux qui en dit peu et qui tend à effrayer son entourage. Comment expliquer l'inexplicable? Élie sera le premier à découvrir la réponse. Il en est persuadé: cet enfant, sorti de nulle part, est un être d'exception qui sûrement changera sa vie mais également celles de ceux dont le garçon côtoiera à tout jamais.

«L'Évangile selon Youri» est un roman qui nous donne l'impression que nous avons nous-même connu Youri. Nous nous questionnons, réfléchissons… Nous finissons par nous interroger sur notre époque actuelle: pouvons-nous tout expliquer? Sommes-nous arrivés à un point de notre société où nous ressentons le besoin de tout rationaliser? Ce roman nous met une claque en abordant ce sujet subtilement ainsi que sur la question de la migration, et arrive à nous faire plonger à la fois dans l'histoire mais également dans ces réflexions. le style d'écriture de l'auteur rend les personnages attachants et le tout agréable à lire, notamment entre le contraste du récit sérieux et poétique aux moments comiques, comme les passages d'Élie dans la boutique de son ami Samuel. le mystique est habilement mélangé au réel, avec une touche d'humour et de philosophie, rendant l'histoire plausible.

En effet, c'est un roman qui, en l'espace d'un instant, vous transporte aux côtés des personnages et nous permet de nous identifier à eux. Car finalement, si l'on en croit Tobie Nathan, cette situation bien que fictive pourrait survenir à n'importe qui et justifierai les croyances de certains. Chaque page est une pièce manquante du puzzle. Et peut-être que, au fur et à mesure de votre lecture, vous finirez par accepter le fait de ne pas pouvoir expliquer des phénomènes, et que vous finirez par y croire…


Anjara Ratsimbazafy . 1e L
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