J'ai tout lu de
Maggie Nelson, et ce livre de quatre chants est ma dernière lecture. Je ne l'ai pas terminée, car contrairement aux autres, ce recueil d'essais est très exigeant et demande à ce que l'on se penche avec attention sur chaque chant "sur le soin et la contrainte".
Maggie Nelson revient ici sur la notion de liberté. La pandémie aura montré les limites de la "liberté individuelle" ("ta liberté me tue" pouvait-on lire sur des pancartes de manifestants).
Maggie Nelson revient sur la liberté, longtemps défendue par les démocrates, les "liberal" mais pendant l'ère de Trump, elle fut reprise par les extrémistes - les populistes ont réussi à s'en emparer.
Ce chapitre m'a vraiment passionné, elle revient sur la notion de liberté - on a chacun sa propre définition mais cette liberté devient un enjeu politique entre les mains d'extrémistes de tout bord. Je me rappelle des "liberty fries" au lieu des "French Fries" - symbole de la colère des Américains de ne pas voir la France le suivre dans le bourbier iraquien.
Le deuxième chant porte sur l'art ou la notion de "liberté absolue" vient aujourd'hui se cogner aux nouvelles règles de société. le sujet est passionnant, nous avons, aussi tous un avis. Longtemps, l'artiste pouvait tout produire, tout exhiber, et parfois choquer la société. Aujourd'hui, il peut être soudainement attaqué. Elle cite ainsi deux artistes américains ayant voulu s'approprier des sujets brûlants (le génocide envers les tribus indiennes, symbolisé par le massacre de 38 indiens Dakota sous l'ère Lincoln, et l'autre en photographiant un cercueil représentant le jeune Emmett Till, symbole de la haine envers les Noirs). Mais les deux artistes voient leurs oeuvres fustigées par les représentants des deux nations. Ils ont voulu mettre en avant des tragédies, mais se retrouvent soudainement accusés de faire l'inverse. La question se pose en effet. L'art s'interprète de manière individuelle. Mais aujourd'hui, l'artiste a-t-il encore la liberté absolue ?
J'ai pensé évidemment aux nombreux ouvrages censurés en ce moment-même aux USA des bibliothèques scolaires.
Les autres chapitres sur la liberté sexuelle, et la liberté liée aux drogues m'attendent. Je prends mon temps, je note les références, je fais mes recherches.
Maggie Nelson demande du temps et son travail le vaut amplement.