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Irène Némirovsky meurt en 1942 à Auschwitz .Elle n'avait que 39 ans!
Sa courte vie ne l'empêche pas de laisser à la postérité les empreintes d'une grande dame de la littérature.
Sa vie qu'elle raconte de manière peu déguisée dans le vin de solitude est peuplée d'errances, d'errances géographiques, d'errances sentimentales.
Son plus grand chagrin qui marque sa vie est le manque d'amour de sa mère et une enfance perdue qu'elle exprime si bien :
"De n'avoir pas été une enfant quand il était temps de l'être, il semble que l'on ne peut jamais mûrir comme les autres, on est fané d'un côté et vert de l'autre, comme un fruit trop exposé au froid et au vent.."
Née à Kiew, appartenant alors à l'empire Russe, Hélène, le nom qu'elle se donne dans le roman est une petite fille qui vit entre un père aimant mais souvent absent et une mère qui ne vit que de conquêtes et pour qui une enfant est un bagage oublié.
Très rapidement, à cette famille mal assortie, un cousin de famille s'interpose dans celle-ci et devient l'amant de sa mère.
Hélène n'a que son institutrice et gouvernante comme amie.
La vie d'Irène Némirovsky est faîte de multiples déracinemnts, la guerre les entraîne à Saint-Petersbourg, puis la Finlande et pour finir la France.
La France, Irène Némirovsky la connaît bien, elle l'aime passionnément, elle parle mieux le français que sa langue maternelle, le russe.
C'est un peu grâce à sa mère qui lui fait faire de longs séjours durant l'enfance et ne lui parle qu'en français.
L'arrivée définitive en France scelle en Irène sa haine qu'elle porte à sa mère et l'idée d'une vengeance lui vient en séduisant l'amant de sa mère.
Irène Némirovsky décrit avec beaucoup de finesse les lâchetés humaines, l'amour, la pitié, l'orgueil, la compassion.
C'est un ravissement que de lire Irène Némirovsky même si on en sort, un peu meurtri devant tant de désamour.
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J'aime tous les livres de cette romancière douée, morte prématurément, à Auschwitz.

Dans cette oeuvre, largement autobiographique, on retrouve son talent d'écriture et son art de l'analyse psychologique.

On suit le parcours initiatique douloureux d'une enfant jusqu'à sa majorité, celui d'Hélène Karol. D'Ukraine en Russie et de Finlande en France, elle connaîtra une enfance solitaire et instable.Entre un père toujours absent, en quête de fortune mais obsédé par le jeu, et une mère hautaine, qui ne l'aime pas et dilapide l'argent gagné par son mari. Par la suite, elle imposera aussi ses amants à sa fille.

- Cette petite, par moments, a l'air d'une idiote.On dirait qu'elle tombe de la lune !
Voilà le genre de propos que tient la froide et aigre Bella, concernant sa fille...Hélène, enfant sauvage et repliée sur elle même, s'évade dans ses rêves et essaie de ne pas entendre, en vain, les disputes de ses parents. Elle n'accorde son affection qu'à une seule personne, sa gouvernante, Miss Rose.

L'enfant précoce mûrit vite et ne pourra enfin se libérer de l'emprise haineuse de sa mère que lorsqu'elle sera une jeune adulte.Elle songera alors:" Je n'ai pas peur de la vie.Ce ne sont que les années d'apprentissage.Elles ont été exceptionnellement dures, mais elles ont trempé mon courage et mon orgueil."

Avec finesse et sens de l'observation, l'auteure nous fait pénétrer dans les pensées d'Hélène , où dureté et souffrance, désir éperdu d'affection et rejet de la mère se combattent.

On ne peut que compatir face à ce destin déchiré, cette vie vide d'amour. A ce manque maternel terrible. A cette " solitude âpre et enivrante" de la fin ...

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Se plonger dans un texte d'Irène Némirovsky et en ressortir éblouie par la clarté et la beauté de l'écriture, c'est ce qui, sans surprise, vient de m'arriver une fois de plus.

Dans ce roman d'apprentissage, nous suivons Hélène âgée de 8 ans au début de l'histoire.
Entourée d'un père qu'elle adore, d'une mère froide, égoïste et indifférente au bonheur de sa fille, Hélène écoute, surveille et enregistre les moindres faits et gestes des adultes.
Très tôt cette enfant fait preuve d'un sens aigu de l'observation.
Hélène, privée d'amour et d'attentions, grandit dans une immense solitude affective, comblée seulement par la présence de sa nurse française, la seule personne qu'elle aime et respecte.
Le temps passe, la première guerre mondiale éclate, la famille se réfugie en Finlande puis en France.
Devenue adolescente Hélène ressent de plus en plus de haine envers sa mère.
Dans ce roman, largement autobiographique, Irène Nemirovsky brosse sans concession ni fioriture, les fêlures de l'enfance en prise avec la médiocrité des adultes.
Les moindres sentiments sont exposés avec minutie.
Les adultes se montrent égoïstes, inconséquents, indifférents.
On ne ressent de compassion que pour une enfant dépassée par ce qu'elle voit et qui va la transformer en adulte dure et forte, peaufinant sa vengeance.

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L'enfance d'hélene, jeune russe, qui va connaitre les bouleversements liés à la première guerre mondiale puis à la révolution bolchévick .
De déménagement en déménagements...
Mais c'est surtout les relations mére-fille qui sont le coeur de cet ouvrage.
Avec les réflexions d' hélene, l'on voit la femme apparaître au travers de l'enfant. Son caractère s'affirmer. L'on voit également les séquelles psychologiques que peuvent laisser une enfance malheureuse. Ce livre pourrait se comparer à une longue plainte. Est-ce un récit autobiographique ?
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Encore un merveilleux roman d'Irène Némirovsky, sans doute l'un des meilleurs avec "Le bal" et "David Golder".

Les évènements se déroulent sur la toile de fond des troubles sociaux survenus en Russie en ce début de vingtième siècle suivis par la première guerre mondiale.

La famille de la narratrice appartient à un milieu de spéculateurs de guerre sachant tirer profit de la panique générale et s'enrichir prodigieusement. La contrepartie en est une vie de fuite et d'exil.

Irène Némirovsky campe toujours avec succès les personnages qui l'obsèdent : un père absent toujours en affaires à l'étranger ; une mère égoïste, éternelle inassouvie pour qui sa fille n'existe que comme témoin des années qui passent ; la gouvernante, seul être aimé par la narratrice et bientôt sacrifiée par des parents inhumains ; l'amant, car il en est toujours un qui rôde, avide des charmes mûrs de la coquette ou de l'argent de son mari.

Pendant que se déroulent ces drames bourgeois, on tue et on meurt sous les fenêtres. Ou on y crève de faim dans l'indifférence.

L'auteure a une vison du monde très désenchantée et ce n'est pas sa fin tragique qui la démentira.

Heureusement pour nous, le roman s'achève sur une bouffée d'espoir. Elle est la bienvenue.
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Premier livre de cette auteure que je lis et je compte bien lire tous les autres...
Son regard et son analyse sur son environnement et ses contemporains sont précis et tranchants. Pas de demi-mesure et pas de concession.
Un ton juste et si bien écrit, très très belle découverte ! !
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C'est un livre remarquable à lire, écrit avec une froideur, ou plutôt un détachement, qui peut déranger le lecteur, d'autant plus que c'est largement inspiré par l'enfance d'Irène Némirovsky et la façon dont elle était traitée par sa mère.
Les propos sont durs, l'héroïne l'est aussi, elle va construire méthodiquement sa vengeance sur sa mère qui ne l'a jamais aimée et qui ne l'aimera jamais et elle ne s'arrêtera que lorsqu'elle l'aura anéantie.
C'est une fillette qui a mûri avant l'âge et porte un regard sans concession sur les adultes, particulièrement ses parents.
La fin est assez belle, elle ouvre sur un nouveau monde, un peu plus heureux, en tout cas c'est ce que le lecteur espère.
Le contexte historique est intéressant également, il passe de la Russie à la France et c'est toujours intéressant de découvrir les modes de vie à l'époque dans ces deux pays.
J'ai été marquée par l'écriture et les mots employés, Irène Némirovsky a réellement été une grande écrivain du vingtième siècle, il serait dommage de ne pas découvrir ses oeuvres.
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Si comme les critiques le disent, ce livre est en partie autobiographique, on ne peut qu'admirer un peu plus son auteur. Quelle force et quelle intelligence a-t-elle du montrer pour devenir la femme qu'elle fut après une telle enfance! Un père démissionnaire et fuyant, une mère froide et méchante, tous deux effroyablement égoïstes et uniquement préoccupés l'un par l'argent et l'autre par son apparence puis ses amants. Une enfance sans amour, sans attention, dont elle s'échappe avec un courage et une force incroyables.
Nul besoin de dire que l'écriture est magnifique. Lecture qui confirme la nécessité de poursuivre ma découverte de cette auteure.
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Irène Némirovsky est morte en déportation à Auschwitz en 1942 à l'âge de 39 ans, laissant derrière elle une oeuvre littéraire remarquable. J'ai découvert son univers avec le passionnant "Suite française", écrit au début des années 40 et publié à titre posthume en 2004. Puis, l'été dernier, j'ai lu en version audio sa formidable et grinçante nouvelle "Le bal" (je n'ai pas fait de billet). Ces deux livres ont été de véritables coups de coeur.
La fillette dont il est question dans "Le vin de solitude" vit en Russie dans un milieu très aisé. Matériellement, elle est très gâtée et bénéficie d'une éducation "comme il faut". Mais cela ne suffit pas à combler un enfant. Il lui manque l'essentiel, l'amour de sa mère. Son père, qu'elle aime beaucoup, ne lui accorde que très peu de temps. Son seul réconfort est la gouvernante française, Mademoiselle Rose.
Dans ce roman, Irène Némirosvky nous dessine un terrible portrait de mère. Bella est une femme superficielle qui passe ses journées à se pomponner pour plaire à son très jeune amant, délaissant sa fille qu'elle considère comme un boulet. le père de l'enfant, très occupé par ses affaires et par sa passion du jeu ne se soucie guère de ce que peut faire son épouse, du moment qu'elle lui fiche la paix. L'enfant est la grande victime de cette situation.
Le contexte historique du roman est fort intéressant. Nous traversons la révolution russe et assistons à l'exode de la famille en Finlande puis en France. L'enfant grandit, peinant à trouver sa place dans cette curieuse famille. A l'adolescence, elle ne songe qu'à une chose : se venger de sa mère. Elle ne va pas s'en priver...
"Le vin de solitude" permet de mieux comprendre l'univers d'Irène Nemirovsky car l'enfant dont il est question n'est autre que la romancière. On retrouve dans d'autres ouvrages des allusions à sa famille. Dans "Le bal", par exemple, elle nous décrit une femme qui ressemble comme deux gouttes d'eau à sa mère. La vie et l'oeuvre d'Irène Nemirovsky sont étroitement liées et passionnantes à découvrir. Je continuerai sans nul doute à les explorer.
Un roman autobiographique fort intéressant.
Lien : http://www.sylire.com/2016/0..
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Comment évoquer la puissance d'un roman tel que le vin de solitude ? Il y a une finesse psychologique rare dans ces lignes ... Une beauté qu'on ne peut nier aussi dans la cruauté de chacun des personnages. La plume semble virevolter avec une fluidité remarquable sur le papier ... Un sujet que les grands maîtres de la littérature ont parfois peu creusé, est ici parfaitement exploité. Une relation fondée sur une jalousie maladive entre une mère et sa fille, qui révèle toutes les bassesses dont sont capables les femmes attisées par un sentiment d'envie incommensurable. Alors oui, je déplore un esprit brillant de littérature parti trop tôt dans les méandres de l'enfer.
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