Chanson de geste : Cancion de gesta

Et pour cela je raconte et je chante
Et pour tous les hommes je regarde et je vis :
C’est mon devoir de raconter ce que tu ignores
Et ce que tu connais je le chanterai avec toi

En parlant des torrides palmiers
Que la Caraïbe embrasse et ébranle
Je dirai que parmi tant d’yeux noirs,
Ceux de Marti ont été les plus vaillants.

Car je ne peux pas être sans être à tous,
à tous les opprimés et les sans-voix,
je viens du peuple et pour lui je chante :
ma poésie est cantique et châtiment.

j'ai un pacte d'amour avec la beauté :
j'ai un pacte de sang avec mon peuple.

Je ne suis pas si je n'accompagne pas les douleurs
de ceux qui souffrent : ce sont mes douleurs
car je ne peux pas être sans être à tous,
à tous les opprimés et les sans-voix

ô Caraïbes aux dons éblouissants,
ô terre et mer éclaboussées de sang,
ô Antilles destinées au ciel,
par le Diable et l'homme maltraitées :
à présent l'heure des heures est arrivée :
l'heure de l'aurore déployée
et celui qui prétendra anéantir la lumière
tombera avec la vie dépecée

ma poésie descend jusqu'aux prisons
pour converser avec celui qui m'attendait,
[...]
les récifs de la mer ne m'arrêtent pas :
les mitrailleuses ne me refrènent pas :
[...]
si on me salue dans les ports lointains
ou dans les infernales mines souterraines
c'est parce que par là est passée ma poésie
avec sa roue d'amour et de vengeance
pour établir la clarté du monde
et donner la lumière à ceux qui l'attendaient
et amener la victoire à ceux qui luttent
et rendre la terre à ceux qui la labourent.

Nos peuples ont tellement souffert que lorsque nous leur donnerons tout ce sera encore peu.

Et s'ils osaient toucher le front
de Cuba libérée par tes mains
ils trouveraient les poings des peuples,
nous sortirions les armes enterrées :
le sang et l'orgueil viendront
défendre notre Cuba bien-aimée.

Le livre a grandi plus tard grâce aux évènements magnifiques de Cuba et s'est développé dans le milieu des Caraïbes.
Je le dédie donc aux libérateurs de Cuba : Fidel Castro, ses camarades et le peuple cubain.
Je le dédie à tous ceux qui, à Puerto Rico et dans tout le monde éclatant des Caraïbes, ont combattu pour la liberté et la vérité toujours menacée par les États-Unis d'Amérique.