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Citations sur Hauteurs de Machu-Picchu (13)

Hauteurs de Macchu-Picchu


X
Extrait 1

Pierre dans la pierre, l’homme, où était-il ?
Air dans l’air, l’homme, où était-il ?
Temps dans le temps, l’homme, où était-il ?
Tu fus sans doute aussi le débris
De l’homme inachevé, d’aigle vide,
Qui par les rues d’aujourd’hui, qui par les ornières,
Qui par les feuilles de l’automne mort,
Va triturant son âme jusqu’à la tombe,
La pauvre main, le pied, la pauvre vie !
Les jours de lumière effilochée
En toi, comme la pluie
Sur les banderilles de la fête,
Pétale à pétale donnèrent leur aliment obscur
À une bouche vide.
               Faim, corail de l’homme,
Faim, plante secrète, racine des bûcherons,
Faim, la ligne des récifs s’élèvera-t-elle
Jusqu’à ces hautes tours abandonnées ?


//Traduit de l’espagnol par Roger Caillois
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Hauteurs de Macchu-Picchu


VI
Extrait 2

Ceci fut la demeure, ceci est le lieu :
Là, les larges grains de maïs montèrent
Et descendirent à nouveau comme une grêle rouge.

Là, le fil doré fut tiré de la vigogne
Pour vêtir les amours, les tombes, les mères,
Le roi, les prières, les guerriers.
Là, les pieds de l’homme reposèrent la nuit,
Auprès des serres de l’aigle, dans les hauts repaires
Des carnassiers, et, à l’aurore,
Foulèrent à côté des pieds du tonnerre le brouillard raréfié,
Et touchèrent terres et pierres assez
Pour les reconnaître dans la nuit ou la mort.

Je regarde les vêtements et les mains,
La trace de l’eau dans le creux sonore,
La paroi adoucie par le contact d’un visage
Qui regarda, avec mes yeux, les lampes de la terre,
Qui huila, avec mes mains, les bois
Disparus parce que tout, les habits, la peau, la vaisselle,
Les mots, le vin, le pain,
Tomba, s’en fut à terre.

Et l’air passa avec ses doigts
De jasmin sur tous les dormants :
Mille années d’air, des mois, des semaines d’air,
De vent bleu, de cordillère de fer,
Qui furent comme de doux ouragans de pas
Lustrant le solitaire enclos de la pierre.

//Traduit de l’espagnol par Roger Caillois
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Hauteurs de Macchu-Picchu


VI
Extrait 1

Alors, j’ai monté sur l’échelle de la terre,
Parmi l’atroce enchevêtrement des forêts perdues,

Jusqu’à toi, Macchu-Picchu.

Haute cité de pierres escalières,
La demeure, enfin, de ce que la terre
Ne dissimula pas sous des vêtements endormis.
En toi, comme deux lignées parallèles,
Le berceau de l’éclair et celui de l’homme
Se balançaient dans un vent d’épines.

Mère de pierre, écume des condors.

Hauts récifs de l’aurore humaine.

Pelle abandonnée dans le premier sable.


//Traduit de l’espagnol par Roger Caillois
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