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Citations sur La solitude lumineuse (60)

Ses mots m'incitèrent à revivre ma propre vie, mes sentiments lointains enfouis en moi, dans ma propre absence. Je voulus voir dans la phrase musicale le récit magique de Proust et empruntai les ailes de la musique ou fut enlevé par elles.
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Au zoo de Singapour on pouvait voir dans une volière 'oiseau-lyre, phosphorescent et coléreux, incomparable en sa beauté d'oiseau sorti depuis peu du paradis. Un peu plus loin, dans une autre cage ,allait et venait une panthère noire, encore pleine de l'odeur de sa foret natale. C'était un étrange fragment de nuit étoilée, une bande magnétique qui s'agitait sans arrêt, un volcan noir et élastique qui voulait raser le monde, une dynamo de force pure qui ondulait ; et deux yeux jaunes, précis comme des poignards, et qui interrogeaient de tout leur feu car ils ne comprenaient ni la prison ni le genre humain.
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Par le fond de la maison et pareille à une noire statue en mouvement, je vis entrer la femme la plus belle que j'eusse aperçue jusqu'alors à Ceylan, une Tamoul de la caste des parias. Un sari rouge et or de toile grossière l'enveloppait. De lourds anneaux entouraient ses pieds nus. Sur chacune de ses narines brillaient deux petits points rouges, verroterie ordinaire sans doute mais qui prenait sur elle des allures de rubis.
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Je n'avais d'autre compagnie qu'une table et deux chaises, mon travail, mon chien, ma mangouste et le boy qui me servait et retournait, la nuit venue, à son village. Cet homme n'était pas à proprement parler une compagnie ; sa condition de serviteur oriental l'obligeait à être plus silencieux qu'une ombre. Il s'appelait et s'appelle peut-être encore Brampy. Je n'avais pas besoin de lui demander quoi que ce fût car tout était toujours prêt: mon repas sur la table, mon linge qu'il venait de repasser, la bouteille de whisky dans la véranda. Il n'avait oublié, semblait-il, que le langage. Il savait seulement sourire de ses grandes dents de cheval.
La solitude, dans ce cas, ne se réduisait pas à un thème d'invocation littéraire, elle était une chose dure comme le mur du prisonnier, contre lequel on peut s'ouvrir la tête sans que personne accoure, même si on crie, même si on pleure.
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Et il en émane une odeur non de pièce morte, non de sacristie et de toiles d'araignée, mais d'espace végétal, de rafales qui retombent soudain en ouragan de plumes, de feuilles, de pollen de la forêt sans fin...
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Un peu plus loin, dans une autre cage, allait et venait une panthère noire, encore pleine de l'odeur de sa forêt natale. C'était un étrange fragment de nuit étoilée, une bande magnétique qui s'agitait sans arrêt, un volcan noir et élastique qui voulait raser le monde, une dynamo de force pure qui ondulait; et deux yeux jaunes, précis comme des poignards, et qui interrogeaient de tout leur feu car il ne comprenaient ni la prison ni le genre humain.
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L'océan - ce n'est pas moi qui l'observe de ma fenêtre, c'est plutôt lui qui me regarde de ses mille yeux d'écume - conserve encore dans sa houle la terrible ténacité de la tempête.
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Je n'ai jamais lu et avec autant de plaisir que dans ce faubourg de Colombo où je vécus si longtemps solitaire. De temps en temps, je revenais à Rimbaud, à Quevedo, à Marcel Proust. Du côté de chez Swan me fit revivre les tourments, les amours et les jalousies de mon adolescence.
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J'avais presque fini d'écrire le premier volume de Résidence sur la terre.
Cependant , mon travail avait avancé avec lenteur . La distance et le silence me séparaient de mon milieu naturel et j'étais incapable d'entrer vraiment dans le monde étrange qui m'entourait.
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Ceylan, la plus belle des grandes îles du monde, avait dans les années 29 la même structure coloniale que l'Inde et la Birmanie. Les anglais se retranchaient dans leurs quartiers et dans leurs clubs, entourés d'une foule immense de musiciens, de potiers, de tisserands , d'esclaves des plantations, de moines vêtus de jaune et de gigantesques dieux sculptés dans les montagnes de pierre.
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