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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après" Quatre maisons et un exil", voilà encore le thème de l'habitation, qui semble important pour cet auteur israélien! Je n'ai pas vu le film italien qui en a été adapté récemment, ce ne doit pas être évident de retranscrire en images le foisonnement des réflexions intérieures des personnages!

Chaque étage correspond à une partie du roman et symboliquement évoque les différentes zones de conscience, selon Freud, ce qui nous est expliqué vers la fin du livre.Il nous présente donc trois habitants aux caractères et parcours fort divers ,mais qui ont pour point commun de s'adresser à un interlocuteur , afin de révéler un secret ou une obsession: ami(e) réel(le)..ou pas, répondeur...La folie guette souvent , les pensées s'affolent. Chacun se débat dans ses contradictions et ses fantasmes. C'est Hina qui m'a le plus attirée. Même si ses soliloques sont inquiétants...

Si j'ai beaucoup aimé ce livre, je lui ai préféré " Quatre maisons et un exil", plus déjanté, plus émouvant. Ce n'est qu'un ressenti personnel. En tout cas, Eshkol Nevo est un auteur vraiment intéressant. Je pense lire aussi" le cours du jeu est bouleversé".
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Trois étages pour trois histoires israéliennes, mais qui pourraient avoir lieu n'importe où puisque les sujets sont universels. le couple, la maternité, la culpabilité, la tromperie. Une bonne introspection dans le cerveau féminin. Plus les marches montent, plus c'est fort. Apothéose au dernier étage. Des questions viennent en refermant ce roman. Si nous avions eu d'autres voisins, d'autres parents, autre fratrie, des enfants différents des nôtres ? J'invite les lectrices à découvrir cet auteur comme l'a fait pour moi Bookycooky.
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Au premier étage de cet immeuble de Tel Aviv, vit un couple d'une quarantaine d'années, Ayelet est avocate et Arnon, après avoir fait faillite s'est orienté vers la décoration de restaurants; il est surtout devenu papa-poule avec sa fille aînée Ofri, qu'il protège de la dureté d'Ayelet qui, maltraitée par sa mère, n'a jamais vraiment su s'y prendre avec sa propre fille. Quand le couple doit s'absenter, ce sont les voisins âgés, juifs allemands, Ruth et Hermann qui s'occupent de la petite. Mais un matin, Hermann, qui perd un peu la tête, et Ofri sont retrouvés quelques heures après dans un verger, Hermann, hagard, la tête posée sur les jambes allongées de la petite fille. Arnon va alors enquêter, épiant le moindre signe dans le comportement de sa fille qui pourrait évoquer un abus, se faisant de plus en plus menaçant envers Hermann et Ruth.
Un couple de trentenaires Hani et son mari Assaf, leurs deux enfants Liri et Nimrod habitent au second étage. Assaf est souvent en déplacement et Hani a renoncé à travailler pour rester femme au foyer. Mais quand Eviatar, le frère d'Assad débarque un matin, aux abois car il est poursuivi pour avoir monté un système de Ponzi, Hani l'héberge et la présence attentionnée de son beau-frère remet en cause ses certitudes, sa vie d'épouse peu épanouie et de mère qui se voudrait parfaite.
Au troisième, Déborah, juge à la retraire vient de perdre son mari Mickaël, qui était juge également. Sa douleur est encore intense et à l'occasion du rangement d'un répondeur téléphonique, écoutant la voix de son mari, elle se met à enregistrer des messages pour lui raconter sa peine et les petits évènements de sa vie. Elle lui raconte sa participation à une manifestation, où suite à un malaise, elle a été secourue par des jeunes et fait la connaissance d'Avner Ashdot, un ancien du Mossad, qui semble connaître beaucoup de sa vie.
Une découverte avec ce roman chorale dans lequel Eshkol Nevo qui tour à tour se met dans la peau d'un homme dévoré par le doute et deux femmes, l'une de trente ans et l'autre à la retraite, chacune d'elle ayant ses propres angoisses, des résidents au bord de la crise de nerf qui se retrouvent confrontés à leur point de rupture et des choix de vie. Un roman qui pourrait presque être un recueil de nouvelles où l'on se croise et dans lequel la psychologie des personnages est très finement analysée; au delà des relations humaines, ces récits évoquent des aspects de la vie en Israël, pour certains un retour à la nature dans un kibboutz ou les escroqueries financières, pour les autres les références au service militaire ou au Mossad.

Une lecture qui permet d'en connaître un peu plus sur la société israélienne.
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Arnon est un vrai dur avec un flingue et une libido de vrai dur et aussi un cerveau de vrai dur, qui laisse, en connaissance de cause, sa fille à la garde d'un vieux fou pour ne pas louper son fitness puis lui en veut à mort.

Au deuxième, 'La veuve' ainsi nommée car souvent délaissée par son mari en voyage d'affaire et qui prend le risque de cacher le beau frère, investisseur véreux poursuivi par la mafia, mais extraordinaire avec les enfants.

Au troisième une veuve, Déborah, juge retraitée, socialement engagée, tentant de renouer avec le fils qui les a reniés.

Trois étages, trois monologues attirant l'empathie mais nous déposant leurs angoisses.
Découverte intéressante d'un auteur israélien.
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Secrets et solitude, tranches de vie, quotidiens tourmentés, à travers trois voix qui confient leurs blessures, rêves et fantasmes.

Trois étages, trois ambiances aux tons différents, sombre - pathétique - bouleversant.

"...les brusques métamorphoses sont possibles quand, sous la croûte des apparences, quelque chose attend qui ne demande qu'à éclore"[...]

Tragi-comédie à l'image de la théorie freudienne que ce roman "Trois étages" :
Ça - Moi - Surmoi. C'est brillant.
"La théorie psychanalytique de Freud divise la personnalité en trois topiques, soit trois étages, premier étage le Ça, nos pulsions, nos instincts ; deuxième étage le Moi, qui tente d'établir un rapport entre nos pulsions et la réalité ; troisième étage, le Surmoi, qui exige que nous prenions en compte l'influence que nos actes exercent sur la société ".

Quels secrets se cachent derrière les portes des appartements de ses voisins, dans cet immeuble de la banlieue de Tel-Aviv ?
"Car quel est le plus gros secret qu'un être humain dissimule aux yeux du monde ? Sa vulnérabilité".

- Que s'est-il passé entre sa fille et son voisin, vieux monsieur ? Arnon l'ignore, la situation est ambiguë, ça tourne à l'obsession chez lui.
- Hani souffre d'ennui, s'occupe seule de ses enfants, son mari toujours absent pour son travail, elle doute d'avoir encore toute sa tête.
- Deborah, juge à la retraite, veuve, se débat avec sa solitude, veut se sentir utile.
Tous ressentent le besoin urgent de soulager leur conscience en se confiant à un être cher.

De confidences en révélations, un canevas de personnalités, de conséquences.
*
Un roman intelligent, habilement construit, que j'ai apprécié, découvrant ici un auteur que je continuerai à lire.
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Construit sur modèle de la conscience selon Freud, le roman est divisé en trois lignes narratives mettant en scène un homme et deux femmes habitant le même immeuble dans une banlieue huppée de Tel-Aviv, chacun à un étage différent. Chacun à leur tour, ils se confient. Leurs troubles et leurs secrets exposent la psyché de personnes prises à des moments critiques de leur vie, tous axés sur la parentalité.
Chaque partie est racontée à la première personne sous la forme d'une conversation entre le protagoniste et l'un de ses proches. Arnon discute de sa situation difficile avec un vieil ami de l'armée, le seul qui peut comprendre ses pulsions violentes. Hani écrit une lettre à une vieille copine, tandis que Déborah laisse des messages sur un vieux répondeur, le seul endroit où elle peut encore entendre la voix enregistrée de son mari décédé.
L'histoire de chaque étage est distincte même s'il y a des moments où les personnages se rencontrent furtivement. Il y règne une atmosphère uniforme de mystère, de pressentiment à la limite de la paranoïa, avec une menace de violence à peine dissimulée. Eskol Nevo m'a encore une fois très agréablement surprise !
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Trois étages reprend un dispositif narratif qui n'a rien d'original : pénétrer l'intimité des occupants d'un immeuble pour raconter un moment de basculement de leur existence. Ici, les trois personnages principaux, confrontés à une crise, se livrent à une confession : Arnon parle à un vieux copain de l'armée dans un restaurant, Hani, la mère de famille, écrit une longue lettre à son amie Néta qui vit aux États-Unis, et Déborah, la juge à la retraite, laisse des messages à son défunt mari sur un vieux répondeur téléphonique. Chaque histoire est construite sur une sorte de contrepoint. La faiblesse perverse qu'Arnon dénonce chez son vieux voisin le guette lui aussi. Hani qui dénigre sans cesse son époux se laisse séduire par un beau-frère margoulin. Quant à Déborah, si prompte au jugement, elle supporte difficilement celui des autres. En référence à l'analyse freudienne, chacun joue sa partition, Arnon cède à ses pulsions (le Ça), Hani peine à démêler réalité et mirages (le Moi) et Déborah se débat avec sa conscience (le Surmoi). Chacun, à tour de rôle, déroule le fil de ses confidences, entre amertume, soulagement et culpabilité. le roman d'Eshkol Nevo est étroitement corseté par le procédé adopté ; si brillant et complexe soit-il, il prive parfois l'écriture d'une respiration libératrice.
Le second reproche que je ferai au roman est de ne pas être tout à fait convaincant sur la parole féminine. La psychologie de Hani, la jeune femme frustrée, et de Déborah, la veuve âgée esseulée, me semble convenue. Entre l'épouse au foyer culpabilisant de trouver ses enfants insupportables – rejetons à qui elle sacrifierait cependant tout – et la femme qui a fait carrière et s'en veut d'avoir laissé son bébé difficile à une assistante maternelle, se décline le même sentiment d'insatisfaction. Travailler ou ne pas travailler, se comporter d'une manière ou d'une autre, de toute façon l'éducation des enfants sera un fiasco. le fardeau des adultes, leur violence, leur folie, leur immaturité, leur intransigeance, passeront un jour sur leurs épaules. Eshkol Nevo entonne alors le chant des pères au coeur saignant d'amour face à des mères aux sentiments ambivalents et aux attitudes contradictoires.
Tout ceci n'empêche pas le roman d'avoir des qualités certaines, notamment quand il saisit le vacillement des couples face aux épreuves, les compromis qui n'en sont pas, la porosité des corps et des esprits aux non-dits.
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Trois étages m'est apparu comme un livre assez étrange et relativement déroutant à certains égards. En effet il est divisé en trois parties qui chacune sont centrées sur un ou une habitante d'un étage d'un petit immeuble. Mais ces histoires ont en commun une certaine bizarrerie. Sans être dans le fantastique, on est toutefois dans des histoires fort singulières, vraiment originales. Une femme délaissée au second mais s'invente-t-elle des histoires ou les vit-elle vraiment ? Une juge à la retraite au troisième dont l'histoire familiale est très énigmatique...Le tout est fort bien écrit, de manière parfois détaillée, très psychologique, mais c'est aussi parfois plus elliptique. Certains passages sont particulièrement beaux. On pourrait d'ailleurs extraire quelques phrases remarquables du livre.
Et tout en même temps c'est un regard curieux sur la société israélienne, il y a là tout à la fois chez certains personnages une obsession sécuritaire, mais aussi les revendications de la jeunesse de gauche ou bien la solitude des personnes âgées. Et à un moment l'on se trouve dans un véritable road novel (je ne sais pas si l'expression existe) et l'on fait presque une traversée d'israël.
Enfin vers la fin du livre une étonnante explication du titre se fait jour et témoigne encore davantage de la profondeur du livre. Je n'en dis rien pour en laisser la surprise aux lecteurs.
En tout cas un livre singulier dont il me semble que l'on peut se souvenir durablement. Ce qui n'est déjà pas mal !
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j'ai découvert Eshkol Nevo avec La Dernière Interview et je m'étais promis de lire Trois Etages. La sortie du film de Nanni Moretti, Tre Piani, a précipité cette lecture. J'aime beaucoup ce réalisateur mais je ne voulais pas voir le film avant d'avoir fini le livre. J'aime prendre mon temps, le temps du livre, pour découvrir une histoire, me faire mon propre cinéma, imaginer les décors, vivre trois jours à Tel Aviv avant de voir les images italiennes que Moretti aura imaginées. 

Trois étages, trois histoires, trois confessions. 


Arnon - du Premier Etage -   a invité un ami écrivain pour se confier. Il a besoin de voir plus clair dans son comportement, devenu depuis quelques temps dysfonctionnel, et son couple en crise. Il a confié sa fille de sept ans à son voisin de palier atteint d'Alzheimer, et soupçonne que le vieil homme a abusé de la fillette. Aucune preuve tangible, mais une inquiétude, un remords, qui l'entraîne à devenir violent ce que sa femme ne supporte pas. Les catastrophes s'enchaînent...Arnon n'attend pas d'excuse ou de pardon de son ami qui n'intervient pas dans le récit. Il cherche à comprendre ce qui lui arrive. 

Au deuxième étage, Hani rédige une longue lettre à Neta, son amie d'enfance partie aux Etats Unis. Son mari la délaisse voyage à l'étranger pour son travail. Elle se retrouve mère au foyer tout juste bonne à conduire ses enfants à l'école et aux activités extra-scolaire, sans ambitions, sans contact avec des adultes. Frustrée, elle débloque, voit des chouettes perchées lui parler...Elle non plus n'attend pas de réponse de Neta, elle ressuscite les confidences entre amies du temps de leur adolescence.  

Au troisième étage, Deborah - juge d'instance retraitée, enregistre des cassettes sur le répondeur de Michaël, son mari décédé. Elle poursuit le dialogue jamais interrompu. Déborah vit mal sa solitude. A Tel Aviv, un mouvement social rappelant Les Indignés ou Occupy , Nuit Debout, ou la Place Tahrir regroupe des manifestations, les manifestants ont planté des tentes où se déroulent des forums.


Deborah décide de rejoindre le mouvement et de mettre au service des jeunes manifestants ses connaissances du Droit et son expérience juridique. A l'occasion, elle fait la connaissance d'un homme de son âge, veuf, qui l'entraîne dans un voyage dans le désert. Sur la route elle va raconter son histoire....


On se demande si ces histoires vont se rejoindre.

L'histoire de Hani m'a moins touchée que les deux autres, celle de Déborah m'a beaucoup plu.

Ce n'est pas un dilemme à imposer à une mère, Michaël. Car quel pacte est le plus important : entre une femme et son conjoint ou entre une mère et ses enfants ?

Histoires de paternité, de rapports père/fille, mère/fils...qui s'inscrivent dans l'espace réduit d'un immeuble de trois étages.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Lu dans le cadre du prix des libraires Folio Télérama 2021.
A proximité de Tel-Aviv, dans un immeuble bourgeois, trois familles vivant sur trois étages offrent le cadre narratif de trois histoires successives rattachées aux trois niveaux Freudien de l'âme, le çà, le moi et le surmoi. Arnon est confronté à la recherche des causes de la détresse de sa fille Ofri qu'il raconte à un ami écrivain. Hani, femme d'Assaf, trop souvent en voyages d'affaires s'interroge sur le sens de sa vie en rencontrant Eviatar, son beau frère et se confie à son amie Néta. Déborah, juge à la retraite et veuve de Michaël cherche un sens à sa vie et culpabilise sur l'abandon de son fils Adar en confiant ses états d'âme à son défunt mari.. Les tourments intérieurs et la psychologie des personnages sont magnifiquement décrits par une grande qualité d'écriture et une superbe construction romanesque qui retient puissamment l'attention du lecteur.
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