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EAN : 9782070148943
320 pages
Gallimard (15/02/2016)
3.71/5   45 notes
Résumé :
Quand le riche Américain Jeremiah Mendelstrum décide de faire un legs à la Ville des Justes, en Galilée, afin que la municipalité y édifie un bain rituel à la mémoire de son épouse décédée, il ne sait pas encore que ce don va tout changer pour Anton et Katia, nouveaux immigrants russes dans un quartier excentré de la ville. Ni que les vies de la séduisante professeure de clarinette Yona et de Naïm, un jeune Arabe israélien chargé des travaux, seront bouleversées par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a eu Zadig ou La Destinée,  voici Moshé ou le mikvé.

Ou Anton, ou Jeremiah, ou Naïm, ou Ayélet ou Kotik, ou Dany, ou Danino.....

Qu'ont tous ces personnages à tourner autour du mikvé, comme on tourne autour du pot ? Ou comme des oiseaux rares, migrants inattendus, autour d'une mangeoire improvisée ? ..

Et d'abord, qu'est ce qu'un mikvé?

Comment? Vous ne savez pas ce qu'est un mikvé? Savez vous seulement ce qu'est une drache, une drève,  une couque ?    Ou une parodos, une polyptote, un agôn?

Bon, je condescends à une  explication: c'est, dans la religion juive de stricte obédience,   un bain rituel de purification où les pratiquantes et  "repentantes" vont se laver les miches après leurs ragnagnas et avant de convoler derechef avec leur conjoint après ces quelques jours d'impureté et d'abstinence menstruelles . Les hommes aussi peuvent s'y rendre, dans une autre salle de bain rituel,   cela va de soi,  pour y demander bénédiction,  fécondité et érections vigoureuses.

Pour les personnages de Jours de miel, les motivations à user du mikvé sont nettement moins religieuses.

Pour Anton, goy, vieux, amoureux  et russe, il s'agit d'y retrouver deux choses : les échecs.. et la gaule ! Pour Danino, des électeurs;  pour Dany, un exutoire à ses talents précoces de traducteur et les regards admiratifs d'une petite minette à son goût.  Pour Jeremiah,  d'immortaliser sa défunte et d'y célébrer sa nouvelle conquête. Pour Naïm,  architecte..par correspondance, ornithologue et arabe d'Israël, de le voir, ce fichu mikvé,  autrement qu'à travers les barreaux d'un cachot. Pour Ayélet et Moshé d'y découvrir que les voies du Seigneur, elles, sont impénétrables et Ses volontés,  pour le moins contradictoires, et dures à  décoder ...

Roman cocasse, déguisé en conte philosophique ....assez voltairien, malgré son sujet...

J'ai beaucoup ri, et trouvé que derrière la farce, se cachaient plusieurs vérités bien senties.

 J'ai aimé le regard critique, mais toujours bienveillant, joyeusement ironique qu'Eshkol Nevo jette, encore une fois, sur Israël, son pays. Sur l'immigration de l'extérieur et son intégration difficile, sur la cohabitation compliquée voire catastrophique avec les Arabes d'Israël. Sur le retour inquiétant du  religieux, du sectaire, de l'irrationnel, voire du "perché" quand la réalité devient trop rude, ou trop explosive. Sur la nécessité-et souvent l'échec-des politiques de paix, de dialogue, de concertation. Sur l'espoir et l'amour et l'humour qui malgré tout demeurent.

J'ai aimé la forme, chorale et prolixe, mais toujours alerte, rapide, bien maîtrisée, et le ton du conte où le procédé de Sirius fait merveille: on cherche la Base -ultra- secrète connue- de- tous, on identifie  la ville des Justes, la ville frontalière, la ville des Sables, la ville des Péchés, la ville portuaire..on rit franchement devant l'appellation de certains quartiers...

Moins de gravité , donc, derrière les trouvailles stylistiques: Nevo comme Anton, ou Moshé ou Ayélet semble avoir pris son pied, et un moment nécessaire de récréation...le lecteur/la lectrice aussi! Quelques scènes d'anthologie franchement érotiques, voire  égrillardes qui en réjouiront plus d'un(e)...

Le mikvé est aussi là pour nous rappeler que nous ne sommes pas qu'esprit : il faut aussi que le corps jubile! Malgré ou au-delà de cette repentance que semblent vouloir exiger les religions et leurs zélotes trop zélés.

Mais ze ne vous dirai pas ce qu'est un zélote, z'ai trop peur qu' 'ils ne me zuzent à  mon tour....
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Tout commence avec un mikvé !
Jeremiah Mendelstrum, un riche veuf américain fait le voeu d'immortaliser le nom de sa femme bien-aimée ,décédée, grâce à un mikvé neuf, un bain rituel ( destiné à se purifier dans le judaïsme ) qu'il souhaite faire construire dans la Ville des Justes ,en Israel, où son épouse et lui-même avaient l'intention de se rendre au cours de l'été précédent . Mais pour ce don il a une condition, l'édifice, dont l'entrée porterait le nom de sa défunte épouse, doit être prêt pour l'été prochain car il compte effectuer une visite en Terre sainte. Probléme ! Selon les cartes de l'adjoint du maire ,point de place dans la ville,mais le maire tient à tout prix à ce don généreux , alors où construire ? Son verdict tombe sur "la Sibérie", nouveau quartier de banlieue, à un kilomètre de la ville, habité par des vieux nouveaux immigrants russes,ne parlant pas un seul mot d'hébreu. ......un sacré mikvé qui va chambouler des vies....et donner cours à des jours de miel.....et quels jours de miel !!!
Eshkol avec ce quatrième et dernier livre nous surprend avec sa verve comique, loin de ses précédents . Nous voici en présence de personnages,mi tragiques-mi comiques (Naim/Noam
entrepreneur - passionné d'ornithologie , Ben Tsouk ,adjoint du maire - collectionnaire de cartes géographiques, Anton ,"simple serrurier qui se prend pour Kasparov",Ayélet, femme débauchée ,atterrie dans la religion.....), dans le melting-pot israélien, où Superstition et Religion sont roi. Mais qui est qui dans ce pays? Dés que l'arabe de service disparaît, le juif de souche différente devient l'étranger, voir l'ennemi.....
Un récit qui transpire de sensualité, sous couvert de religion, d'interdit et du qu'en dira-t-on.
Un récit où villes et quartiers sont des lieux non définis, sans noms propres ,aux surnoms,"Ville des Justes, Ville des péchés,Ville du vin,la Sibérie.....", comme dans un conte.
Un récit, satire discrète, sociale et politique, dans ce pays qui vit dans une peur constante,où tout est prétexte aux suspicions, sans aucune logique, ni justice.
Nevo nous livre un conte loufoque, dans un cadre très israélien,mais dans le fond, universel, puisque tout ces personnages qui ont des rapports compliqués avec Dieu, ne cherchent finalement qu'un sens à leurs vies, surtout quand l'amour y fait défaut.
Nevo,est un de mes écrivains préférés , dont j'aime beaucoup la plume et les histoires, et ce dernier livre ne déroge pas à la règle.
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«  Rien ne m'excite plus qu'un homme en pleurs » .

«  le jour, la Ville des Justes vivote. Mais la nuit , les cervelles des pieux érudits crépitent , et les lettres du Talmud s'en échappent vers les cieux étoilés, s'envolent et s'épanchent le long du canal qui relie les mondes inférieurs aux mondes supérieurs » .

Deux courts extraits de ce récit partagé entre la sensualité malgré la religion au sein d'une petite bourgade en Israël, au diable le qu'en dira t- on , des vies banales et autres cocasseries ….

Car ce livre , où j'ai eu beaucoup de difficultés à entrer ressemble fort à un conte —— les villes et les quartiers ne sont définis que par la Ville des Justes', la Ville des péchés , la ville du Vin, la Sibérie ——

Quand un riche Américain Jeremiah Mendelstrum décide de faire un legs afin que la municipalité y construise un mikvé : bain rituel ( destiné à se purifier dans le judaïsme ) à la mémoire de son épouse décédée , il ne se rend pas compte que le quotidien va changer pour Anton et Katia , une histoire d'amour qui m'a beaucoup intéressée , ces nouveaux immigrants russes vivant dans «  la Ville des Justes » où ne vivent que des réfugiés à la retraite , un quartier excentré de la ville .

Difficile de se familiariser avec ces personnes : Ayelet et Moché , venus dans la ville des Justes juste après leur retour à la religion mais dévorés par leur passion, ou encore Naïm / Noam , Kotik et bien d'autres . …..
Tous se cherchent , se fuient , se retrouvent parfois , puis se séparent .

En quête de jouissance sexuelle, de quête d'un sens à leur vie.

Personnages tragi- comiques ils ont des rapports très compliqués avec la religion.
On y parle aussi d'ornithologie , de musique , de miracles et d'espionnage militaire , d'érections perdues , de pérégrinations en Inde ou au Costa Rica .
Je n'ai pas réussi à trouver le ton juste pour évoquer ce livre des plus cocasses , drôle et émouvant , conte surréaliste difficile à décrypter .

Ah , «  Quand deux êtres humains se rencontrent au bon moment et se transforment en un lieu , un lieu authentique , chacun pour l'autre » .

Un ouvrage au cadre typiquement israélien !
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Un livre amusant. Oeuvre de l'écrivain israélien contemporain Eshkol Nevo, il m'a fait penser à une sorte de conte oriental un peu loufoque.

Des événements absurdes se déroulent dans la Ville des Justes, plus précisément dans un nouveau quartier nommé Source-de-fierté... On n'en sait pas plus sur l'identité de la ville ! Tous les lieux d'Israël dont il est question dans l'ouvrage, sont désignés par une métaphore. Il y a la Ville des Pêchés, la Ville des Sables, la Ville Frontière... Dans le quartier Source-de-fierté, appelé la Sibérie par certains en raison d'une légende microclimatique, l'on trouve des logements occupés par des immigrants et un camp militaire ultra-confidentiel, la base-secrète-connue-de-tous.

Le personnage principal du roman… n'est pas un personnage ! C'est un mikvé. Pour ceux qui ne le savent pas, un mikvé est, dans la tradition juive, le lieu de bain rituel où les femmes vont se purifier avant de prendre époux et, pour les plus observantes, chaque mois à la fin de leurs règles. Une purification très symbolique, à laquelle peuvent aussi procéder – séparément, cela va de soi ! – les hommes très religieux ayant le sentiment d'avoir péché. D'un point de vue pratique profane, bien qu'aménagé suivant des spécifications propres au judaïsme, un mikvé s'apparente à un établissement de bains classique.

Mais que peut-il advenir lorsqu'un mikvé est construit dans un quartier où les femmes ont toutes passé l'âge de procréer, où de surcroît les habitants, des juifs russes retraités fraîchement immigrés, ne parlent pas un mot d'hébreu, sont très éloignés de la religion, et ne savent pas très bien à quoi sert ce nouvel établissement joliment agrémenté de petits bassins, construit par la municipalité ?

On ne rencontre dans le livre que des personnages lunaires. Chacun comprend à sa manière la finalité de l'établissement, choisit de s'y rendre ou pas, de s'y baigner ou pas, et peut même, si affinités, y passer des moments d'extase, des jours de miel.

Parmi ces personnages, deux couples retiennent l'attention.

Un homme et une femme natifs d'Israël, incapables de tirer un trait sur une liaison torride terminée depuis sept ans. Elevés dans la tradition laïque d'un kibboutz, ils se sont réfugiés, après des expériences plus ou moins convaincantes, dans une pratique orthodoxe du judaïsme. Eux connaissent la finalité sacrée du mikvé. Cela ne les empêchera pas de… Mais l'on peut toujours y voir une volonté de Dieu !

Un couple d'immigrants russes retraités, Katia et Anton. Ils se sont rencontrés récemment et sont en quête de la sublimation de l'amour tendre qu'ils se portent. Ils ne savent pas ce qu'est un mikvé, d'autant plus qu'Anton n'est pas juif. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir de l'imagination... et de bénéficier d'un coup de main divin.

On rencontre aussi un milliardaire américain juif, prodigue et prolixe, qui a financé le mikvé en l'honneur de sa femme disparue. Un maire en mal de vie sexuelle, qui fantasme sur l'éventualité de découvrir une jeune et jolie célibataire dans son prochain lot d'immigrants russes. Un jeune entrepreneur arabe israélien, qui se fait passer pour juif, spécialisé dans la construction de bains rituels. Il est aussi passionné d'ornithologie, une activité qui requiert d'observer les alentours à la jumelle et qui ne convainc pas l'officier de sécurité de la base-secrète-connue-de-tous. Sans oublier Nathanaël le-Juste-caché qui terrorise ceux qui croient à son existence.

Eshkol Nevo s'adonne à une critique satirique mi-acerbe, mi-affectueuse, des moeurs de son pays, de ses diversités, de ses contrastes, de ses charmes, de ses travers.

Un livre amusant… Ah ! Je l'ai déjà dit ! … Bon, disons : des petites histoires mignonnes, qui se lisent agréablement.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Tout commence par une lettre dans laquelle un Juif américain fait don d'une généreuse somme d'argent à une ville israélienne dans le but d'ériger un bain rituel au nom de sa défunte épouse. Mais problème, la ville en possède déjà une bonne dizaine ! Plutôt que de voir la subvention et les prochaines élections lui passer sous le nez, le maire trouve un emplacement assez improbable pour implanter l'édifice: près d'une base militaire et d'un lotissement occupé par de nouveaux immigrants russes "de qualité" mais trop vieux pour être "intéressants", ne comprenant pas le moindre mot d'hébreu et surtout n'en ayant rien à faire de la religion.
La construction de ce mikvé inopportun devient le pivot de toute une série d'histoires brassant en arrière-plan les sujets récurrents de la critique sociale propre à la littérature hébraïque contemporaine: la religion, l'armée, le kibboutz, la politique, la question de l'identité entre appartenance et exclusion. Ceci tout en laissant une très large part au thème plus intimiste des relations entre hommes et femmes à travers l'évocation de l'amour, du mariage, de la famille et de la sexualité...
La grande originalité de ce roman à multiples facettes réside dans le ton inhabituel employé par l'auteur, entre la gravité et le burlesque inspiré de la tradition yiddish. C'est surprenant, à la fois irrévérencieux dans la façon peu orthodoxe dont les vieux Russes utilisent le mikvé et pourtant très respectueux en ce qui concerne le retour à la religion.
Une lecture réjouissante et particulièrement savoureuse qui mélange avec brio pirojkis et falafels, un vrai régal à la sauce piquante, relevé de juste ce qu'il faut d'humour pour ne pas verser dans l'absurde. J'ai adoré !
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critiques presse (1)
Chro
15 avril 2016
Un assemblage drolatique, où les problèmes d’érection des uns côtoient les observations ornithologiques des autres, où les amours adolescentes s’estompent dans des voyages au long cours.
Lire la critique sur le site : Chro
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Et peut-être ne pouvait-il savoir alors, à l’âge de vingt ans et des poussières, que chacun possède sa part d’ombre et que le plus important est de savoir si la part lumineuse est vraiment aussi rayonnante…
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«  Daniel est le seul être qui ait plu à Anton dans son nouveau pays. Parce que tout le reste n’était qu’une énorme farce à ses yeux : les chants russes sur lesquels on plaque des paroles en hébreu à la radio. Les religieux qui portent des costumes boutonnés jusqu’au cou en plein été . Les hommes qui boivent du café au lait .Cette nourriture arabe, le falafel, que les juifs prennent comme leur nourriture nationale » ….
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Et, enfin, le Premier ministre est assassiné sur une place de Tel-Aviv, ce qui incite toute la population à se conduire avec une prudence exemplaire, sur la route comme dans tous les autres domaines de la vie.
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"Écoute-moi bien, Mochik. Fais attention, mais pas seulement aux obus et aux mines. Personne ne te le dira au kibboutz, mais, moi, je vais te le dire : le plus grand danger que tu cours à l’armée, c’est pour ton âme. Pas pour ton corps".
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Un expert expliquait qu'il s'agit d'un phénomène exceptionnel,celui des “oiseaux perdus” ou “oiseaux rares”, des oiseaux solitaires qui apparaissent soudain loin de leurs couloirs habituels de migration, loin de leurs semblables, sur un continent où ils ne sont pas censés résider. Comme si quelque chose s’était déréglé dans leur boussole interne.
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Cette semaine, les conseils de lecture de la librairie Point Virgule sont marqués du sceau du mystère. En effet, voici trois romans récemment parus en format poche qui vous réservent, chacun à leur manière, leur lot d'énigmes et de révélations.
- L'Infortunée, Wesley Stace, J'ai Lu, 8,90€ - L'Homme Coquillage, Asli Erdogan, Babel, 7,70€ - Trois étages, Eshkol Nevo, Folio, 8,60€
Musique du générique d'intro par Anna Sentina.
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