Je ne sais pas si l'ancienne version éditée comprenait également le "Anno Dracula 1968" que je viens de découvrir dans la nouvelle version Bragelonne, après avoir cru qu'il y avait plus de 140 pages "d'annotations", arf ! Bonne surprise, donc...
Toujours est-il que le "Anno Dracula 1959" m'a encore scotchée. Certes, c'est moins mouvementé que les deux premiers, moins cynique, aussi. Il y a une sorte de tendre nostalgie dans ce troisième opus. Lassitude, fatigue, vieillesse, le ton a beaucoup changé par rapport au deux premiers. Et c'est une force, pour un auteur, de savoir changer de style ainsi, je trouve. On retrouve ici un nouveau "mythe", mais également de nouveaux "surnaturels", que je n'ai pas souvenir d'avoir croisés dans les deux premiers tomes.
La Rome de Kim Newman est sombre et glauque, au delà du luxe tapageur des stars vamps (et vampires, lol), et l'histoire qui s'y déroule ne l'est pas moins.
Avec le changement de ton, et c'est lié, Newman se fixe sur les personnages féminins, Penny, Geneviève, et Kate, qui deviennent les personnages principaux de ce roman. Les personnages masculins s'effacent doucement pour leur laisser la place, et c'est avec une grandiose "méchante" que cette partie d'échec féminine s'achève...
Bref, si on a un roman fort différent des deux premiers, il n'en est pas moins bon...
J'aime beaucoup cet auteur. Et je vais de ce pas lire "Anno Dracula 1968" de la nouvelle édition...
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Ce qui existait entre Geneviève et Charles l'avait toujours blessée, même en 1888, quand elle était encore une sang-chaud et que Geneviève avait été la première vampire de Charles. Kate aimait cet homme, bien sûr, ce qui la rendait parfois stupide et triste, et très vite la perdrait et l'isolerait. Elle était toujours passée en dernier quand il s'agissait de Charles Beauregard : après Pamela, son épouse ; Penelope, sa fiancée ; Victoria, sa reine ; et plus difficile à accepter parce qu'elle serait toujours là, après l'incontournable Geneviève Dieudonné.
- Nous sommes tous des êtres surnaturels, les sang-chauds autant que les non-morts. Quand j'étais enfant, je ne pouvais séparer la religion de l'Eglise. C'était une institution temporelle, vouée à la perpétuation de sa propre puissance. Quand j'ai épousé les ténèbres, nous étions encore persécutés. Ceux qui nous traquaient et nous détruisaient agissaient au nom de Dieu. De nos jours, nous sommes tous des objets d'étude pour les scientifiques, et nos mystères sont disséqués. Ceux qui ont essayé de nous détruire l'ont fait au nom de la science, dans un effort calculé pour pour éliminer une espèce qui constituait une rivalité dans l'évolution.
(Geneviève, une "Ancienne").
- Pour l'instant, les Aînés ne sont encore qu'une poignée, mais bientôt ils seront beaucoup plus nombreux, quand les ressuscités des années 1880-1890 atteindront la maturité. Ils représenteront alors une force réelle. Ils seront peut-être ceux qui décideront du cours de l'histoire humaine pendant le millénaire à venir. Nous avons toujours redouté que les non-morts dirigent le monde.
(Charles Beauregard à Bond, Hamish Bond... ;-) )
Le visage de l'enfant, joli et maléfique, restait gravé dans sa mémoire. Tout pouvait mourir, ici, à Rome, la gamine survivrait. Kate avait l'intuition que c'était une créature très ancienne ; pas une vampire, mais une élémentale, une entité éternelle et redoutable.
- Suis-je seulement une femme ?
Tom aurait nettement préféré répondre à n'importe laquelle des questions tordues de Max Brock.
- Je suis morte, Tom, murmura-t-elle piteusement. Serrez-moi dans vos bras.
- Vous êtes dans mes bras, Penny.