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3,01

sur 89 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Kim Newman m'a conquise avec sa série Anno Dracula. Autant dire que j'avais de très grandes attentes en commençant Moriarty. le Chien des d'Urberville.

Commençons par un rapide résumé. Dans cet univers, ce n'est pas le duo Sherlock Holmes-John Watson qui est au centre de l'histoire. Non, cette fois ce sont le professeur Jim Moriarty et le colonel Sebastian Moran qui mènent la danse. Autant dire que, face à la même situation, les réponses seront différentes…

Dans ce livre, nous revisitons plusieurs enquêtes de Sherlock Holmes parmi les plus connues. Nous croisons aussi de nombreux personnages de la littérature, imaginés par Sir Arthur Conan Doyle ou par d'autres écrivains. L'idée est intéressante et le résultat ne m'a pas déçu. Sur ce point, du moins.
On peut quand même reprocher à ce roman – ou plutôt à ce recueil de nouvelles – quelques longueurs et un style pas aussi entraînant que dans Anno Dracula. Je ne suis pas rentré aussi facilement dans l'histoire et j'ai même failli par décrocher par moments. J'ai cependant persévéré et je suis ressortie de ma lecture avec une opinion très positive de ce roman. Je peux toutefois comprendre que certains ne soient pas convaincus par leur lecture.

Nous avons donc, au départ, une idée intéressante mais un résultat un peu moins captivant qu'on ne le penserait. Tout le monde n'appréciera pas mais, personnellement, une telle relecture des aventures de Sherlock Holmes mérite une certaine reconnaissance et d'être lue.
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Un monde en miroir de celui de Arthur Conan Doyle plutôt original…

Au début du livre, une préface imaginaire est présente pour situer le livre comme un manuscrit attribué à Moran, retrouvé dans un coffre de la banque Box Brothers, la banque des criminels de Londres. On relèvera l'hommage au Canon (=nom donné aux livres principaux de Sherlock Holmes) où les notes du Docteur Watson sont retrouvées et mettent au jour les aventures de son compagnon.
Ici, c'est Moran le personnage principal. Celui-ci raconte son ascension dans l'empire du crime construit par Moriarty, en devenant son bras droit. le personnage est dès le départ antipathique, ce qui nuit parfois à la narration. A la fois roublard, voleur, violeur, joueur invétéré, alcoolique et surtout assoiffé d'adrénaline, il peut tout lâcher pour partir à la chasse à l'homme ou à l'animal. Son sens de l'humour un peu graveleux et son manque de génie en font une copie négative du brave Docteur Watson, tout aussi benêt à côté de Sherlock Holmes.
Le quartier général de Moriarty est situé au-dessus d'un bordel, ce qui ne manque pas de piquant lorsque Moriarty reçoit des clients. Cela s'oppose surtout à la pension sérieuse dans laquelle habite Sherlock et Watson, à Baker Street.
L'empire est construit sur un réseau bien ordonné de petites frappes, de prostituées, mais aussi d'assassins, d'avocats, de policiers corrompus et de raquetteurs notoires. Moriarty tient ses comptes en langage crypté très scrupuleusement et n'hésite pas à dépenser des sommes astronomiques pour satisfaire son besoin de reconnaissance comme étant le pire criminel existant.
Enfin, le roman est plutôt une succession de nouvelles,commes les aventures de Sherlock Holmes. Plusieurs histoires du Canon sont reprises dans le titre comme le chien des d'Urberville ou nous donnent l'envers du décor d'une histoire de Sherlock comme le Problème de l'aventure finale, autre facette de le Problème final.

Un hommage à Moriarty

Moriarty, vu par Moran, est calculateur, froid, imbu de lui-même mais il a aussi ses petites manies qui le rendent tantôt loufoque, tantôt bizarre. Par exemple, Moran ne cesse de parler sans arrêt du TOC du professeur : Moriarty dodeline de la tête quand il réfléchit, ce qui par moments est très drôle.
On apprend surtout multitudes de détails sur l'empire du diabolique professeur et des détails personnels, complètement originaux.
Pour commencer, Moriarty a une famille qu'il déteste : deux frères nommés James Moriarty, comme lui, dont un qui travaille au gouvernement britannique (tout comme Mycroft, le frère de Sherlock). Les rencontres ont lieu dans la nouvelle “L'invertébré grec” sur fonds d'espionnage. Si Mycroft connaît tout des activités de son frère, les Moriarty ignorent les réelles activités du leur et se moquent surtout de sa chaire de professeur et de son manque d'ambition. Mais Moriarty est malgré tout fidèle à sa famille. le passage expliquant l'origine du même prénom des trois frères nous donne des indications sur son enfance et son besoin de reconnaissance paternelle.
En dehors de son empire du crime, Moriarty a une passion : les guêpes ! Il les élève dans une pièce près de son bureau et en prend plus soin que d'un être humain, tout comme Sherlock avec ses abeilles. Il ira même jusqu'à assigner une des prostituées de son bordel pour les soigner pendant son absence à Reichenbach en lui promettant d'éviter la prison s'il venait à disparaître. Il utilise égalementses guêpes pour mener des expériences immondes sur des enfants.
Moriarty est très imbu de lui-même, on le savait déjà. Mais dans La Ligue de la Planète Rouge, on découvre à quel point il peut aller pour se venger de qui oserait douter de son intelligence. Moqué par un jeune confrère en astronomie, lui aussi très imbu de sa personne, il réalise un piège énorme pour ridiculiser ledit confrère aux yeux de toute la société londonienne. La nouvelle ne manque pas de piquant, surtout quand l'histoire est racontée par le journal du confrère en question et ne laisse pas présager au départ toute la machination en oeuvre pour le détruire.

Un récit truffé de références

Sherlock Holmes, ce grand absent de l'histoire n'est mentionné que dans la dernière nouvelle : le Problème de l'aventure Finale. Sherlock y est vu comme un imbécile par Moriarty, qui le surnomme « le grand échalas » et lui semble un piètre danger. Malgré tout, Moriarty décide de le tuer en lui tendant un piège en Suisse, aux fameuses chutes. Il embarque avec lui Moran, qui en proie à des doutes quant à l'avenir de sa collaboration avec le grand génie du crime, est chargé de tirer sur Sherlock avant sa chute. Jusqu'à la fin, on ne saura pas sur qui il a tiré. Mais d'après les récits de Doyle, vous vous en doutez peut-être un peu…
Quelques références à Tintin de Hergé avec les bijoux de la Castafiore notamment dans L'aventure des six malédictions dérident un peu l'univers. Ici il est question d'une malédiction autour d'un joyau qui donne lieu à une chasse au trésor d'objets maudits partout dans le monde. Cela nous donne l'occasion de rencontrer les autres grandes figures du mal existant dans les autres pays, et leurs organisations.
Dracula est brièvement mentionné à cette occasion, comme “le Grand Vampire de Paris” mais aussi James Bond, Arsène Lupin, Irène Adler dans d'autre nouvelles.
Irène Adler fait l'objet d'une nouvelle à elle seule en miroir du Scandale en Bohème, sur fonds de succession royale. Elle sera gratifiée du surnom “La salope” par Moran et Moriarty et reste la seule femme à avoir réussi à berner le professeur (et Sherlock).

Moriarty, un récit steampunk?

Chez Bragelonne, ce n'est pas un parti pris de mettre en avant Moriarty comme un récit Steampunk. Il y a certes un travail de mise en page très soigné avec une tranche argentée, une couverture élégante, des dessins dans les paginations qui pourraient laisser penser que le roman est steampunk dans sa présentation. Mais le roman est paru en novembre alors que traditionnellement les romans steampunk sont publiés en février lors de l'opération le “Mois du cuivre”. Et la tranche est argentée et non dorée à l'instar des autres romans steampunk, parus chez l'éditeur. Au-delà de la forme du roman, le fonds s'intéresse à de grandes figures du steampunk : Sherlock Holmes et Moriarty. Même si l'esthétisme s'éloigne des rouages et vapeurs, le style victorien est très présent et on ne peut qu'admirer le côté savant (fou) des deux génies, une thématique que l'on retrouve dans le steampunk. Grands inventeurs et amateurs de sciences, ce sont des figures emblématiques qui ne demandent qu'à être mises en lumière. Kim Newman réussit parfaitement cette mise en lumière, malgré l'oeil critique du Colonel Moran.
Le débat reste ouvert, toujours est-il que ce roman apporte une nouvelle perspective concernant le double maléfique de Sherlock et qu'il reste un bon divertissement, steampunk ou non !
Lien : http://french-steampunk.fr/m..
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Quel bonheur de lecture.
à la manière du narrateur John Watson on passe là de l'autre côté du miroir pour suivre les mémoires de Sebastian Moran, gredin patenté et bras droit de James Moriarty.
Comme dans sa série Anno Dracula, Kim Newman rassemble nombres de personnages de fiction de l'époque et s'amuse de clins d'oeils au pendant Holmes et Watson des 7 récits qui composent ici les mémoires de Moran.
C'est réjouissant au possible.
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Dès les premières pages et la découverte du journal du colonel Sebastian Moran dans les coffres d'une banque dédiée aux escrocs et fripouilles de haute classe, on sent le potentiel de la bête mais on n'ose encore y croire.

C'est alors que mon heureuse surprise se fit. Je m'attendais, allez savoir pourquoi, à une histoire globale, une sorte de biographie de Moriarty par son second. Et je me retrouve plongée dans un recueil de nouvelles dont les titres sonnent familièrement à l'oreille de tout holmésien qui se respecte :

Un volume en vermillon : Une étude en rouge.
Désordre à Belgravia : Un scandale en Bohême.
La ligue de la planète rouge : La ligue des rouquins.
Le chien des d'Uberville : le Chien des Baskerville.
L'aventure des Six malédictions : Les Six Napoléons.
L'invertébré grec: L'interprète grec.
Le Problème de l'aventure finale : le dernier Problème.
Non content d'établir un parallèle diabolique, Kim Newman pousse le vice, non seulement jusqu'à respecter l'ordre des choses en terminant par le dernier problème, mais aussi jusqu'à multiplier les références au canon : noms, lieux, etc. Sans pour autant se contenter de nous offrir simplement une version sombre des nouvelles originales. Bien au contraire, dans les aventures du colonel Moran et du professeur Moriarty, notre auteur prend un malin plaisir à user des éléments de départ pour en recomposer des histoires à sa sauce, mais tout aussi savoureuses, avouons-le.
Lien : https://juneandcie.com/2017/..
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Ce beau volume édité par Bragelonne il y a un an contient les écrits du colonel Sebastian Moran, le second du célèbre Professeur Moriarty, ennemi juré du grand Sherlock Holmes. Mais est-ce bien le cas ?

Dans ce livre, vous trouverez sept histoires écrites par le colonel Moran et relatant sa longue et fructueuse collaboration avec celui que l'on surnomme le ''Napoléon du Crime''. Comme par jeu de miroirs, tous les titres font écho à une nouvelle ou un roman des aventures de Sherlock Holmes :

Un volume en vermillon
Désordre à Belgravia
La Ligue de la Planète Rouge
le Chien des dUrberville
L'Aventure des Six Malédictions
L'Invertébré grec
le Problème de l'aventure finale


Chacun de ces récits présente sous un tout nouveau jour, un nouvel éclairage, le personnage du Professeur Moriarty, ce génie du crime implacable et inarrêtable, à travers le prisme de la narration de son plus proche collaborateur, Sebastian Moran, son John Watson à lui. le lecteur se prendra au jeu et éprouvera plusieurs sentiments partagés pour ces deux crapules de la pire espèce, allant de la sympathie à l'horreur en passant par l'humour noir. D'un point de vue strictement littéraire, cet épais volume aux pages argentées contient énormément de références culturelles à d'autres oeuvres de l'époque et d'autres personnages célèbres, tels que le Dr. Mabuse ou encore le Fantôme de l'Opéra. Plus que tout, Kim Newman fait preuve d'un très intense et pointilleux esprit de recherche et est allé fouiller au plus profond des écrits de Conan Doyle pour nous brosser un portrait de Moriarty le plus fidèle et le plus réaliste possible, allant même jusqu'à résoudre la fameuse controverse au sujet du prénom du Professeur avec un habile tour de langage. Personnages fouillés, travaillés, étudiés et maîtrisés, on trouve dans Moriarty – le Chiens des d'Urberville un vibrant hommage aux ombres des récits de Sir Arthur Conan Doyle. La barre est placée très très haut, même si en enchaînant les histoires les unes après les autres on finit vite par constater qu'elles ne sont pas toutes de la même intensité ou du même intérêt, tout comme pour les récits de Watson.

Et bien sûr, on en arrive au chapitre final, au fameux Problème final, avec énormément d'envie et d'attentes à satisfaire. Et on ne ressort pas déçus de cette lecture, loin de là ! Newman manie avec brio les zones d'ombres et les éclairages savants, parvenant à donner toute une dimension concrète à une nouvelle qui à l'origine se voulait assez expéditive, Conan Doyle voulant tuer son personnage fétiche devenu trop encombrant. L'exploit réalisé ici est de reléguer Sherlock Holmes, le grand détective-conseille, au second voir au troisième plan, c'est à peine si un portrait exhaustif de lui est esquissé par Moran. La fin surprendra plus d'un lecteur fidèle et posera un sacré casse-tête à de nombreux experts, j'en suis le premier tout retourné !

C'est un magnifique ouvrage que voilà, qui traite d'un personnage méconnu du grand public ou du moins en dehors des cercles de connaisseurs, Bragelonne nous offre un très beau support pour ces sept histoires criminelles, dignes héritières des aventures de Sherlock Holmes et surtout donnant enfin, après toutes ces années, un rôle digne de ce nom au Professeur Moriarty et à son second. Comme le dit la petite réclame pour le roman Moriarty de Anthony Horowitz : ''Sherlock Holmes est mort. Vive Moriarty !''. Achetez ou louez d'urgence ce recueil si vous le trouvez encore sur les étalages et les rayons, et savourez-le comme il se doit ! Si à première vue certaines histoires paraîtront un peu lourdes, patientez et attendez le grand final, qui vaut largement ce léger manque d'équilibre.
Lien : https://radiophogeek.blogspo..
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