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Carbon Grey tome 2 sur 2
EAN : 9782809438642
128 pages
Panini France (23/04/2014)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Les soeurs Grey sont parvenues à survivre malgré que leur dieu soit mort ! Mais aujourd'hui, les conspirations de la Reine vont les retourner les unes contre les autres. Mathilde entreprend alors un voyage visant à récupérer une pierre légendaire tandis que Giselle doit résoudre le mystère de l'ultime message du Kaiser
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Ce tome fait suite à Carbon Grey, Tome 1 : La prophétie de Gottfaust (2011) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les 3 épisodes parus en 2012/2013. Il s'agit d'une série indépendante de toute autre. Elle a été créée par Khari Evans, Mike Kennedy et Hoang Nguyen. le scénario est de Paul Gardner. Les illustrations et couleurs sont réalisées par Khari Evans, Kinsun Loh, et Hoang Nguyen, avec l'assistance de Joffrey Suarez et Paul Gardner pour les épisodes 1 et 2. le récit se termine dans Carbon Grey Volume 3: Mothers of the Revolution. La série a également bénéficié d'un artbook : The Art of Carbon Grey.

En deuxième de couverture : les paroles et la partition de la chanson Zima Prishla. Pendant de nombreuses générations, le royaume d'Ursa fut gouverné par la famille de nobles Zakharin. Il semblait y avoir toujours eu un Tsar et la cité de de Meska s'en trouvait rassérénée de savoir qu'il en serait toujours ainsi. Puis vint un hiver il y a de cela quelques années, plus rigoureux que la nation n'en avait jamais connu. Pendant sept semaines d'affilée, la neige s'est déposée en couches épaisses, et le vent a rugi dans les rues, assez fort pour geler les prières d'un homme dans sa gorge. Un seul nouveau-né survécut à cet hiver : Raisa, une demoiselle fille d'une servante du palais, à la peau pale. Selon la tradition, son nom lui fut donné par le Tsar. Après la mort prématurée de sa mère et la disparition de son père, elle fut adoptée par la famille royale car Alena, leur fille, en avait fait sa meilleure copine. Mais ces semaines de tempête avivèrent la colère du peuple, beaucoup étant mort de froid ou de faim et une révolution éclata. Alors que le palais était la proie des flammes, une servante réussit à évacuer les deux jeunes filles et à s'enfuir, pour rejoindre un carrosse. Malheureusement le cocher était à la solde du peuple et il exécuta froidement la servante. Les deux fillettes parvinrent à s'enfuir dans la neige et à rejoindre par miracle le point de rendez-vous.

Au temps présent, les journaux ne parlent que de la réapparition des soeurs Grey, du fait qu'elles soient quatre et non trois comme le veut la tradition, de l'assassinat du Kaiser à l'occasion de la signature d'un traité de cessez-le-feu, en la présence de Giselle Grey. L'article se termine en se demandant quand les soeurs réapparaîtront. À Kernauw, les ministres et les riches industriels sont réunis pour une soirée. le premier ministre décide de rentrer chez lui avec son épouse. Une jeune femme approche en sortant de la brume. Les gardes se précipitent sur elle et commencent à la tabasser, estimant qu'elle représente un danger. Elle succombe sous le nombre et gît à terre. le premier ministre parvient enfin à se frayer un chemin et il reconnaît Giselle Grey, tenant dans ses mains une lettre cachetée par un sceau de cire. Dans le palais, la reine récemment couronnée s'apprête à parler à son peuple depuis le balcon, avec le représentant de la Cabale à ses côtés.

Après un premier tome très dense, le lecteur replonge dans cet univers si riche, avec une histoire familiale complexe pour la famille régnante d'Ursa, une histoire de ce monde sur plusieurs générations, une mystérieuse sororité et une prophétie associée à Gottfaust, un individu semi-historique, semi-mythologique. L'intrigue et son environnement s'avère encore plus riche que dans le premier tome. Cela commence avec une introduction de 10 pages, retraçant les premières années de la vie de Raisa, évoquant vaguement la Russie et les drames de sa famille royale. Cette partie est racontée sous la forme de cases avec un texte qui court de l'une à l'autre, sans phylactère de dialogue. le lettreur a choisi une police de type manuscrite, un peu serrée, quelques mots ressortant parfois mal sur le fond, pouvant rendre la lecture plus difficile. Les dessins sont de nature réaliste, réalisés à l'infographie ce qui leur donne une texture riche, avec des éléments visuels entre le récit historique et le conte : le somptueux palais à l'architecture russe, la tempête de neige qui n'en finit pas, la masure délabrée, la cape rouge avec capuche évoquant un chaperon, le pont de bois sur pilotis, le torrent qui a grossi, une gravure pour la prophétie, un incendie qui ravage une maison en pleine ville, un bal donné pour les débutantes. Dans le même temps, la tonalité n'est pas celle un peu sucrée et faussement romantique des dessins animés de Walt Disney : elle est plus adulte et réaliste, avec une légère saveur d'horreur, en voyant ces enfants ballottés et arrachés à leurs parents, et la mort d'individus.

Le lecteur passe ensuite aux 3 épisodes de cette deuxième saison, la suite directe de la première. Il constate que les auteurs continuent à avoir énormément de choses à raconter. Ils évoquent les relations entre les quatre soeurs, mais sans en dire beaucoup plus. le lecteur peut voir Giselle en action, surpris par son apparente jeunesse, contrastant avec sa capacité d'action rapide et violente, et sa compréhension des forces en présence, en particulier politiques. de son côté la reine Aleta s'est lancée dans une politique complexe pour que l'ordre du monde revienne en faveur de la nation d'Ursa. le lecteur qui a suivi l'introduction apprécie le talent de manipulation de cette femme et la manière dont elle ourdit son complot, dont elle manipule les uns et les autres. Plus tard un personnage fait observer qu'elle n'a aucune chance de maîtriser les forces qu'elle a mises en branle. Il est visible les artistes ont pris un réel plaisir à lui donner une allure régalienne : la couronne finement ouvragée, le manteau avec le col d'hermine, les insignes du pouvoir, l'air hautain d'une personne qui a conscience d'engager le destin des citoyens qui composent son peuple, y compris leur mort dans la guerre à venir, avec une planche magnifique (un dessin en pleine page) quand elle annonce la purge qui va avoir lieu : son visage dominant les deux tiers supérieurs, et trois soldats lourdement armés et casqués qui avancent vers le lecteur, le fusil pointé en avant, dans le tiers inférieur.

Le récit se construit sur la base de plusieurs fils narratifs qui s'entremêlent avec des points de jonction où les personnages se rencontrent, ou subissant les conséquences d'un autre fil narratif, ou avançant vers des territoires inattendus. Après la reine et Giselle Grey, le lecteur s'attache aux faits et gestes du général Wolf et de Mathilde Grey. C'est une autre facette du récit avec une tentative d'assassinat, puis un périple d'abord par mer, puis par terre dans des régions montagneuses et enneigées pour rallier la cité de Heilig. Les auteurs montrent une jeune femme très compétente pour l'art du combat, qui est le jouet des circonstances, et ne peut que suivre le mouvement en se montrant combative. C'est l'occasion pour les artistes de montrer de nouveaux environnements : le port de la capitale où elle embarque sur un aéroglisseur avec le reste de la troupe commandée par le général Wolf, le souk qu'elle visite en suivant un étrange symbole sur le mur jusqu'à retrouver Marshall et Marshal, le poste de pilotage de l'Hovercraft alors que le navire est assailli par un monstre marin, le rivage sur lequel ils finissent par accoster avec un loup blanc qui les observe, et une longue marche dans des pentes enneigées pour enfin découvrir la cité si particulière de Heilig. le lecteur en prend plein les yeux, sans que les artistes ne se contentent de réaliser des cases spectaculaires pour mettre en avant un lieu ou une action. Il s'agit d'une narration organique qui montre les événements comme ils surviennent avec un bon niveau de détails et un budget illimité en ce qui concerne les moyens de transport, la technologie ou encore les localisations.

Le tome se termine avec plusieurs surprises. Cela commence avec la reprise de la carte du monde sur deux pages. Puis suit une enquête de Marshall et Marshal, de 10 pages, réalisée par les mêmes auteurs. Ce n'est pas un bonus intégré comme ça, pour faire bouche-trou. le lecteur en apprend plus sur le risque de déformation de la réalité, dans des pages aussi riches que celles de l'aventure principale, avec un sacrifice émouvant. Puis le lecteur découvre une aventure d'Elliott Pepper, racontée dans un style ligne clair très inattendu, quatre pages de pure aventure sans phylactère, agréable et rigolo, un bel hommage à Hergé. Comme à la fin du premier tome, il lit ensuite la rédaction d'une jeune fille, une écriture encore un peu malhabile, avec une couleur différente pour chaque paragraphe et une forme de naïveté qui incite le lecteur à se représenter la même scène avec un point de vue adulte. En fin, il découvre 8 illustrations en pleine page, les couvertures originales et les couvertures alternatives. Une seule petite coquille visuelle dans ce tome, le bandeau sur l'oeil de Dina Cumming qui passe de l'oeil droit dans la première moitié, à l'oeil gauche dans la seconde, sans explication.

Deuxième tome de la trilogie pour une histoire alternative particulièrement ambitieuse, racontée dans un nombre de pages maîtrisé. le lecteur s'immerge dans un monde représenté avec un luxe de détails, et dans des intrigues politiques, mêlées aux hauts faits des personnages principaux.
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