Citations sur Seules les bêtes (108)
Jamais je n'oublierai ces paroles poignantes qu'un jour il avait prononcées à demi-voix, peu après ses quatre-vingts ans. C'est dommage, c'est tellement dommage,disait-il. Et enfoncé dans son fauteuil aussi vieux que lui, lui qui avait toujours veillé à se préserver, à rester digne comme le font les gens d'ici,, il s'était mis à pleurer. Oui, il avait pleuré devant moi sur cette existence qui le désolait. p. 35
Ils ne voyaient presque personne mais, comme tout le monde, ils avaient dans leur salon la télévision qui leur servait de porte sur l'extérieur.
Cette poitrine siliconée, c'est tout ce qui me reste de ma vie numéro deux. Richard, ambiance Brésil et brega, lui aussi je lui aurais tout donné au début quand on s'est installés ensemble. Il en avait tellement envie, j'étais dans le trip, pour un peu je tatouais son nom en dessous des deux obus. J'y croyais, comme à chaque fois.
Dans le temps, les vieux disaient que ton ombre, c'était l'image de la mort. Comme un double de toi qui s'accroche à tes pas et qui te quittera le jour où tu seras sous la terre.
Les gens veulent toujours un début . Ils s'imaginent que si une histoire commence quelque part , c'est qu'elle a aussi une fin . Que l'orage a cessé , qu'ils peuvent revenir à leur routine , épargnés qu'ils ont été . Ça se tient , je ne dit pas . Et puis ça rassure un peu . Il faut bien parce que ce qui s'est passé cette année-là , ça en a inquiété plus d'un ...
Oui, certains disaient qu'Evelyne Ducat avait été emportée par la tourmente, comme autrefois. La tourmente, c'est le nom que l'on donne à ce vent d'hiver qui se déchaîne parfois sur les sommets. Un vent qui draine avec lui des bourrasques de neige violentes, qui façonne les congères derrière chaque bloc de roche, et qui, disait-on dans le temps, peut tuer plus sûrement qu'une mauvaise gangrène. C'est comme ça que deux enseignantes avaient péri dans les années 1940, je connaissais l'histoire depuis toute gamine.
Mais cela avait un prix, il n’y a rien de gratuit sur la Terre. Pas de roses sans épine.
Tout ce que je sais c'est qu'à partir de là, c'est toute ma vie qui a changé. J'ai recommencé à croire en moi. Je me sentais plus fort, ce que disaient les autres , ça me touchait de moins en moins parce que dans un coin dema tête il y avait Amandine
J'ai placé le corps à l'entrée. J'ai hésité un moment et ça ressemblait à une séparation qui me remplissait d'une émotion que je pourrais pas décrire. De la mélancolie, je crois que c'est le bon mot pour dire ce que je ressentais.
Non, pour moi les femmes ça a toujours été une sorte d’autre monde que je ne comprenais pas bien, où j’avais pas trop ma place, mais où il y avait surtout des jolies choses. Je leur parlais pas des masses mais j’aimais bien les regarder et les écouter, il y avait un truc agréable qui se dégageait d’elles et que les hommes, rien à faire, on n’avait pas en nous.