Dans "
Le Crépuscule des Idoles",
Nietzsche entreprend une critique acerbe de la morale traditionnelle, en particulier de l'influence platonicienne et socratique sur la pensée occidentale. Il met en lumière le nihilisme latent dissimulé derrière les notions de bien, de beauté et de vertu, démontrant que ces idéaux sont souvent le masque d'un renoncement à la vie réelle.
Pour
Nietzsche, la mort de Socrate devient le symbole d'une acceptation morbide de la vie, comme en témoigne son appel au sacrifice d'un coq à Asclépios, dieu de la médecine, au moment de sa mort. L'auteur s'interroge sur la nature de cette maladie morale qui afflige Socrate, affirmant que la philosophie platonicienne est le symptôme d'une décadence corporelle plutôt que la quête de vérité. Il dénonce ainsi l'incapacité de la pensée platonicienne à embrasser la complexité de la vie et à affronter son caractère tragique, préférant se réfugier dans des idéaux irréalistes et des mondes fictifs.
Nietzsche voit dans cette attitude une forme de nihilisme, un abandon de la réalité au profit de l'illusion, une fuite devant l'absurdité de l'existence. Il critique également la méthode dialectique de Socrate, qui, selon lui, substitue la démonstration artificielle à la véritable autorité de la beauté et de l'intuition.
Ainsi, "
Le Crépuscule des Idoles" représente un vigoureux plaidoyer nietzschéen en faveur d'une réévaluation radicale des valeurs morales et d'une reconnexion authentique avec la vie dans toute sa richesse et sa complexité.