Citations sur Oeuvres philosophiques complètes, tome 5 : Le gai savoi.. (395)
Il faut apprendre à aimer
...Nous finissons toujours par être récompensés pour notre bonne volonté, notre patience, notre équité, notre tendresse envers l'étrangeté, du fait que l'étrangeté peu à peu se dévoile et vient s'offrir à nous en tant que nouvelle et indicible beauté : - c'est là sa gratitude pour notre hospitalité. Qui s'aime soi-même n'y sera parvenu que par cette voie : il n'en est point d'autre. L'amour aussi doit s'apprendre.
Quand on vit seul, on ne parle pas trop fort, on n'écrit pas trop fort non plus : car on craint la résonance du vide - la critique de la nymphe Écho. Et toutes les voix sonnent différemment dans la solitude!
Que dit ta conscience ? Tu dois devenir l'homme que tu es.
L’homme est devenu peu à peu un animal fantastique, qui doit remplir une condition d’existence de plus que tout autre animal : l’homme doit de temps en temps croire qu’il sait pourquoi il existe, son espèce ne peut pas prospérer sans confiance périodique en la vie ! Sans la foi en la raison dans la vie.
Celui qui est mécontent de lui-même est toujours prêt à s'en venger : nous autres deviendrons ses victimes, ne serait-ce que pour avoir à toujours supporter la laideur de son aspect. Car la vision du laid rend mauvais et sombre.
Corruption n'est qu'un terme péjoratif pour désigner les automnes d'un peuple.
Le prochain
Je n’aime pas que mon prochain soit trop proche de moi :
Qu’il s’en aille au loin dans les hauteurs !
Sinon comment ferait-il pour devenir mon étoile ?
Nous appelons cela "explication": mais c'est une "description", ce qui nous distingue des stades plus anciens de la connaissance et de la science. Nous décrivons mieux, - nous expliquons tout aussi peu que tous nos prédécesseurs.
Nous voulons être les poètes de notre vie et d'abord dans les choses les plus modestes et les plus quotidiennes.
Les quatre erreurs - L'homme a été éduqué par ses erreurs : en premier lieu, il ne se vit toujours qu'incomplètement, en second lieu il s'attribua des qualités imaginaires, en troisième lieu il se sentit dans un rapport hiérarchique faux vis-à-vis des animaux et de la nature, en quatrième lieu il inventa des tables du bien toujours nouvelles, les considérant, pendant un certain temps, comme éternelles et absolues, en sorte que tantôt tel instinct humain, tantôt tel autre occupait la première place, anobli par suite de cette appréciation. En finir avec ces quatre erreurs, ce serait en finir avec les notions d'humanité et de «dignité de l'homme»