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Christopher Mitten (Illustrateur)
EAN : 9781616553036
112 pages
Dark Horse (01/07/2014)
5/5   1 notes
Résumé :
With ghouls dying all around him and the mystery of his own violent illness racking his body and mind, occult detective Cal McDonald takes on a new case from an old friend--Frankenstein's monster. To solve the case, Cal seeks help from a man billed as "the world's foremost authority on the supernatural." Cal must trust this wealthy entertainer to save his friends and cure his illness. But that trust leads down a dangerous path that will leave Cal changed forever. St... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Final night qu'il est préférable d'avoir lu avant, les personnages faisant référence aux événements survenus précédemment, à une ou deux reprises. Il comprend les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2013, écrits par Steve Niles, dessinés et encrés par Christopher Mitten, avec une mise en couleurs réalisée par Michelle Marsden. Les couvertures ont été illustrées par Justin Erickson. Cette histoire a été rééditée dans Criminal Macabre Omnibus Volume 3.

Dans une magnifique demeure à Pasadena en Californie, de nombreuses personnes, en habit de soirée et portant un loup ou un masque, se rassemblent dans la pièce principale pour célébrer une messe noire. Sur l'autel au centre de la pièce, une femme est couchée sur le dos, enceinte jusqu'aux yeux. Alors que le bébé commence à sortir, elle explose littéralement aspergeant les présents et la pièce de sang. À Los Angeles, Cal McDonald fait le pied de grue sur un trottoir, salue Mo'Lock (un goule et aussi son meilleur ami) qui vient d'arriver. Il été était en train de penser qu'au final, la grande guerre annoncée ne fut qu'une simple bagarre entre goules et vampires. Il vomit ses tripes sur le trottoir, comme souvent depuis quelques temps.

Mo'Lock lui fait observer que cette simple bagarre ne constituait en rien la grande guerre prévue et qu'il a une bonne et une mauvaise nouvelle à lui annoncer. Grâce au tact proverbial de McDonald, la bonne nouvelle a tôt fait de se transformer en échec. La mauvaise nouvelle est plus persistante et inquiétante : plusieurs goules sont en train de mourir, alors même qu'il s'agit de la race surnaturelle la plus résistante. Après avoir constaté de visu le déclin de plusieurs goules, Cal McDonald se rend à une bibliothèque municipale dans le nord d'Hollywood, à la demande de l'inspecteur Lou Wheatley. À l'intérieur, il se retrouve face au monstre de Frankenstein qui lui explique qu'il est en train de perdre la vue. Sur les conseils de Mo'Lock, McDonald et le monstre (se faisant appeler Adam) se rendent chez Jason Hemlock un occultiste de renom. Pendant ce temps-là, Lou Wheatley est appelé à enquêter dans le demeure où a eu lieu l'enfantement explosif.

Contre toute attente, le lecteur se réjouit de retrouver ce faux détective privé (il n'a toujours aucun client) au caractère franchement exécrable, vomissant de la bile noire en public et par jet, flanqué d'une goule qui le supporte quels que soient ses accès d'humeur. Il a également fini par s'accoutumer aux dessins d'apparence très fruste de Christopher Mitten, ainsi qu'à la mise en couleurs assez terne. Comme à son habitude, Steve Niles alterne différentes tonalités dans sa narration, ce qui peut déconcerter un nouveau lecteur. Il commence par une scène d'horreur très classique, tellement qu'elle en est stéréotypée et insipide, avec ce rassemblement de personnes financièrement à l'aise venant s'encanailler dans une cérémonie satanique de pacotille. Mitten fait plus d'efforts que d'habitude pour décrire l'extérieur et l'intérieur de la demeure dans le détail, toujours avec ses traits de contours irréguliers, et même Michelle Madsen ajoute quelques touches de couleurs plus gaies. Bien sûr l'explosion de la presque-mère relève du grand guignol avec une quantité de sang impossible, et des bouts informes de bidoche projetés partout. Il faut alors se souvenir que Steve Niles joue avec le registre de la parodie. Cette explosion de ventre arrivé à terme est à la fois à prendre au premier degré (pour le sort de la pauvre presque mère), et à la fois une moquerie tournant en dérision sa propre histoire, se moquant de son caractère convenu. Sous réserve de faire l'effort d'ajustement mental nécessaire, le lecteur peut alors apprécier sa lecture.

Steve Niles s'avère un peu plus facétieux que dans le tome précédent. Il insère de vrais moments humoristiques : Adam (le monstre de Frankenstein) chaussant des lunettes à double foyer ce qui lui donne un regard insoutenable, Adam dépassant pour moitié de la voiture par la fenêtre passager parce que sa grande carcasse ne tient pas dans l'habitacle, Cal McDonald & Mo'Lock cambriolant une banque de globes oculaires en renversant partout, Cal McDonald étirant la peau du visage d'un démon pour lui faire faire une grimace, etc. le dessinateur se prête au jeu avec bonne grâce apportant l'exagération nécessaire pour rendre ces moments visuellement comiques, sans pour autant négliger la fonction narrative de ces cases. En fait les 2 auteurs ne se prennent pas au sérieux, et introduisent une veine parodique, sans pour autant nuire au premier degré de leur histoire. La moitié du temps, il s'agit d'un humour servi bien noir, et pas franchement politiquement correct.

Dans le même temps, Steve Niles a écrit une histoire, avec un scénario plus épais qu'à son habitude, comme si tous ces récits de Cal McDonald avaient fini par lui donner des idées et une direction de ce vers quoi il veut amener son personnage. Il y a donc cette histoire d'enfantement explosif qui renvoie à une histoire précédente dans No peace for dead men, et le retour de la créature de Frankenstein que Cal McDonald avait déjà croisée dans le même recueil. Il subsiste ces vilains vomissements par jet qui laissent augurer d'un gros souci de santé pour le personnage principal. Ce scénariste continue à raconter son histoire comme bon lui semble, avec des grosses ficelles apparentes par moment. le lecteur découvre, interdit, que l'accouchement explosif n'est qu'un rappel d'une intrigue secondaire qui n'a aucune incidence sur le présent récit, et que l'auteur s'en sert, sans vergogne, pour envoyer un de ses personnages voir l'occultiste Jason Hemlock, à un moment bien opportun. de même le combat final relève du grand guignol assumé, dans lequel le lecteur ne peut pas croire un instant à la mise en péril des personnages concernés.

Pour étoffer son intrigue Steve, Niles entremêle plusieurs fils narratifs : la potentielle naissance de l'anti-christ, la perte de vue progressive d'Adam, l'état de santé déclinant de la population des goules, l'état de santé préoccupant de Cal McDonald qui se bourre de cachets d'aspirine par poignées entières (en faisant descendre avec un peu de bibine) l'apparition d'un nouveau personnage. Malgré son attitude cynique et revenue de tout, Cal McDonald se laisse assez facilement convaincre d'aller consulter un confrère, ou plutôt un charlatan, à moins que ce ne soit un rival potentiel. Pour le coup, le lecteur est pris par surprise, ne parvenant pas à deviner par avance quel schéma usé jusqu'à la corde va ressortir Steve Niles. Il s'agit d'une nouveauté très inattendue, puisque le récit quitte le domaine des hommages rentre dedans, en faveur d'une intrigue plus personnelle et plus consistante, quasiment une première pour cette série.

D'un autre côté, les personnages restent réduits à l'état unidimensionnel : Cal McDonald toujours aussi buté, Mo'Lock toujours aussi dévoué et sérieux, l'inspecteur Lou Wheatley plus humain mais réduit au rôle d'expédient narratif, Adam à la fois désabusé et encore un peu naïf. le scénariste fait tout pour faciliter la tâche au lecteur, en restant à un niveau très basique de narration pour que ce ne soit pas trop compliqué et que ça se lise vite. Christopher Mitten surprend également le lecteur avec des pages présentant une plus grande densité d'informations visuelles que dans les histoires précédentes.

Mis à part dans le quatrième épisode, il prend le temps de décrire les environnements avec plus de 3 détails, et il évite la plupart du temps la disparition des arrière-plans pendant tout une page. Ses dessins présentent toujours cette apparence râpeuse et un peu expéditive, avec des formes simplifiées, mais rendues plus consistante par l'artifice de traits de contour torturés. le lecteur peut apprécier la belle demeure s'apprêtant à accueillir un nouveau-né, les basfonds dans lesquels se terrent les goules, les rues dégages de Los Angeles et de ses environs, le capharnaüm indescriptible de la maison à un étage de Cal McDonald, la magnifique demeure de Jason Hemlock, le stockage improbable de la banque de globes oculaires. Les personnages sont rapidement croqués, avec le visage ferme de Mo'Lock, la silhouette imposante d'Adam, le visage avenant et souriant de Jason Hemlock, l'exaspération de Lou Wheatley à chaque nouvelle découverte désagréable sur les actions de McDonald. Michelle Madsen effectue à nouveau un travail discret et efficace pour habiller les dessins rapides de Christopher Mitten, pour établir une ambiance spécifique dans chaque endroit, pour mettre en oeuvre des effets pyrotechniques sans manger tout le dessin.

Sous réserve d'être capable de s'adapter à la narration pétrie d'autodérision des auteurs, le lecteur découvre une nouvelle phase dans la vie de Cal McDonald, où il survient plus d'événements que d'habitude, avec un nouveau personnage haut en couleurs (Jason Hemlock), le retour d'une semi parodie du monstre de Frankenstein savoureuse, une enquête qui réserve plusieurs surprises, le tout mis en images avec désinvolture, mais aussi efficacité, en phase avec le ton de Steve Niles.
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