AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,28

sur 72 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2014-2015.

J'ai découvert Justine Niogret par le biais de critiques élogieuses sur son premier roman, « Chien du Heaume ». Je me suis néanmoins laissée tenter par ce roman de la défunte collection Pandore du Pré aux Clercs. La couverture en est très belle et le résumé assez énigmatique. Et finalement, après une lecture rapide, cette histoire reste un mystère pour moi. Que je vous explique pourquoi !

En premier lieu, l'histoire. On suit Saxe, un jeune adolescent, et Dresde, un automate intelligent, dans les méandres d'une cité pour en trouver la sortie et voir le vrai soleil. Expliquer de cette façon, ça ne ressemble en rien au résumé, et pour cause. Celui-ci dévoile des informations qu'on n'apprend qu'à la fin de ce roman. le résumé parle également de choses qui n'apparaissent pas dans l'histoire... Heureusement que quand je lis un roman, je ne me souviens pas du résumé car pour le coup, ça aurait faussé la donne et la découverte. L'histoire aurait pu être assez linéaire mais l'auteur a une telle imagination qu'on ne s'attend pas aux différents rebondissements qu'elle sème sur la route de nos 2 personnages. Nous allons donc de surprises en surprises et Saxe également si l'on puisse dire.

En second lieu, les personnages. Ceux-ci sont un brin atypique, un jeune garçon et une automate. Non, ce n'est pas une erreur de ma part pour « une automate » car pour Saxe, notre narrateur, Dresde, le robot qui l'accompagne, est de sexe féminin mais s'il est asexué, donc « une » automate. Quand Saxe se retrouve tout seul, on se rend compte que c'est finalement Dresde qui mène l'expédition (même si on s'en doutait un peu) car il ne sait plus où aller ni comment faire. Peut-être, est-ce dû à son jeune âge... Nous avons également un 3ème personnage par lequel cette histoire commence, que j'ai d'ailleurs failli abandonner tellement il me déplaisait par sa cruauté et sa logique tordue. Heureusement, on ne le croise pas souvent. Par contre, un petit détail m'a un peu gêné vers la fin. Leur périple semble durer quelques jours mais on ne les voit pas souvent se reposer ou se restaurer, ne serait-ce que pour Saxe.

Et en troisième lieu, l'écriture et l'univers de l'auteur. Son style est assez particulier mais se lit très facilement et avec plaisir malgré quelques passages durs par leur violence quasi gratuite. Par contre, l'univers de l'auteur m'a un peu dérouté. Je lisais le périple de Saxe et de Dresde tout en me demandant qu'elle était cette curieuse cité, ce sentiment m'est resté jusqu'à la fin. Cette cité, par ses différents niveaux, me faisait penser à une métaphore sur les siècles passant sur une ville et les modifications qu'elle a suivant ses habitants. Comme si au lieu de détruire l'ancien pour construire du neuf, on ferme l'ancien et on construit au-dessus. Une métaphore sur l'évolution des civilisations donc. Mais je ne comprenais pas le fait d'être enfermé entre 4 « murs » et 1 « étage » alors qu'il s'agit d'une ville entière. du coup, il n'y a plus de vrais arbres, le soleil est artificiel et la pluie automatique. Curieux monde dont la réponse nous est donnée en fin de volume même si on ne connaît pas la raison de tout ceci. Ce roman reste donc un mystère pour moi. A-t-il une suite ou est-ce un one shoot aux tenants et aux aboutissants inconnus ? Curieuse lecture donc.

Comme vous l'aurez compris, mon avis est plutôt mitigé pour ce roman, l'écriture et l'imagination de l'auteur sont très agréables car sortant de l'ordinaire et on ne s'attend pas du tout aux différents rebondissements rencontrés par Saxe et Dresde. Par contre, l'histoire en elle-même est une énigme pour moi et je ne saurais vous l'expliquer mieux. Petit plus de cet auteur, ses titres sont toujours curieux et remplis de mystères. Pour ce roman, je vous conseille donc de le lire pour vous en faire votre propre avis, tellement il est singulier. Pour ma part, dès que ma PAL aura un peu diminuée, je lirais un autre roman de cet auteur car son style est vraiment très particulier, mais agréable à lire.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
Commenter  J’apprécie          1911
Peut-on toujours vivre ses rêves ? Saxe,jeune réparateur d'agolem sait qu'il ne vit pas dans le vrai monde, mais dans une pâle copie qu dégénère. Il veut sentir le vrai vent, entendre les vrais oiseaux. Mais la cité ne se laisse pas quitté aussi aisément...
Voyage initiatique, découverte de l'altérité, de la violence gratuite, de la peur... C'est tout ça, pourtant il m'a manqué un petit quelque chose ; une petite prise de risque peut-être. J'avais beaucoup aimé Chien du Heaume et sa suite pour cette rage et le plaisir dans l'écriture. Ici c'est plus sage et je crois que ce décalage me laisse un goût d'inachevé... Cela dit, j'ai passé une bonne lecture pas prise de tête et j'ai beaucoup aimé la fin.
Commenter  J’apprécie          180
Coeur rouillé.

Un début plutôt prometteur tant pour l'univers que pour les personnages, ainsi que pour les thématiques sous-jacentes.
Mais des répétitions dans la structure de l'intrigue et un faux rythme qui s'installe durablement finissent par créer une sorte d'apathie qui m'a franchement ennuyé une bonne partie du roman.
La fin regagne en vie et en énergie, mais n'efface pas ce ventre mou, c'est dommage.

Reste l'écriture de Justine Niogret, qui même pour un récit plutôt orienté Young Adult, s'avère inventive, très imagée et sensorielle. Bref, un régal.
Commenter  J’apprécie          60
Un livre qui me fait penser à ces dentelles, ces napperons que ma grand-mère plaçait sous ses vases et autres bibelots décoratifs...

Comparés aux autres romans de Justine Niogret, ce dernier fait dans la douceur et la tendresse, certes le récit empreinte les voies de la violence mais au final, cette violence n'est que l'accessoire, le révélateur d'une photo souvenir qui contre notre volonté nous arrache une larme.

Si l'émotion est au rendez-vous, enfin pour moi, je reste cependant sceptique sur la qualité globale de ce récit et ma note de 3 étoiles reflète d'une part les lacunes, qui je pense ont pu troubler voire décevoir plus d'un(e) lecteur(rice) et d'autre part, une certaine déception, non pas sur le roman mais sur l'oeuvre globale de Justine Niogret.

Alors, les lacunes,... Ma première grosse question vient de la possiblité pour Pue-la-Viande de prendre "possession" des corps inanimés de la cité, de les faire revivre pendant un instant et plutôt qu'un premier chapitre introduisant la sauvagerie de Pue-la-Viande, j'aurais préféré un avant-gout, une introduction à cette faculté qui se révèle être une clé du récit. Deuxième lacune et attention spoiler

Bref, si Justine Niogret maitrise bien son sujet quand il s'agit du "moyen-âge", elle semble avoir plus de difficultés dans la "science-fiction".

Enfin, la déception... J'ai lu presque l'un après l'autre Gueule de Truie et Coeur de rouille et j'entends déjà les cris me dire que ces 2 romans sont à l'opposé l'un de l'autre et bien moi je dis pas tant que ça et à plus y réfléchir, j'ai l'impression que l'ensemble des romans de Justine Niogret tourne autour d'une même trame et d'une même problématique. D'accord les mondes, l'ambiance sont différents mais...

Mordre le bouclier, Gueule de Truie et Coeur de rouille raconte tous les trois le périple de 2 personnages que je qualifierais d'antagoniste. Chien du heaume et Mordred n'ont pas cette dualité mais les 5 romans parlent d'une recherche d'identité, d'une quête de sens, d'un besoin d'asseoir ses émotions sur une réalité qui se délite et échappe aux personnages. Des personnages qui cherchent à s'engager mais restent toujours au bord de l'eau à tergiverser sur la nécessité de s'y jeter, d'y aller corps et âmes. Des personnages qui au travers des évènements, cherchent un sens, une identité à leur vie au lieu d'agir dans le sens de leur vie pour donner aux évènements l'empreinte de leur identité.

Et si la lecture reste agréable, les mots et les phrases bien ajustés, inscrit dans une certaine poésie, au final, je me lasse, surtout quand la fin des récits n'apporte aucune réponse ferme et laisse le lecteur dans l'expectative.

En conclusion, à lire, pour le plaisir du verbe, pour la fraicheur naïve de Saxe, pour cette ambiance de fonds de grenier mais surement pas pour sa rigueur ni pour son action.
Commenter  J’apprécie          60
Ce roman à l'atmosphère particulière m'a mise mal à l'aise mais m'a aussi beaucoup intrigué de part son univers et la présence des créatures si mystérieuses que sont les golems. Il offre des réflexions intéressantes sur la relation entre un automate et un humain (sujet assez classique en SF mais développé d'une manière originale ici je trouve). Mais aussi sur le comportement humain : c'est tellement irrationnel de voir des individus détruire ou abandonner leur création une fois que celle-ci leur échappe... Une ambiance sale et glauque, mais étrangement poétique, un univers unique qui inspire autant le dégoût que la curiosité. Un mélange étrange, propre à l'auteure, avec une fin ouverte qui n'a pas répondu à toutes mes questions.
Lien : http://lecturestrollesques.b..
Commenter  J’apprécie          60
Mitigée. Positive tout de même, mais pas plus emballée que ça.

Attention les yeux, première chronique de 2014 !!!

Cette chronique ne va pas être simple. J'avais pas mal entendu parler de ce roman, avec des avis toujours très tranchés, dans un sens ou dans l'autre. Quasiment jamais de chronique mitigée, ou au milieu. Les blogueurs ont adoré, ou alors vraiment detesté. En général c'est le style de l'auteure qui a été mis en cause (du moins dans les chroniques que j'ai lues) et qui justifiait les coups de coeur ou les avis franchement négatifs.

Du coup, lorsque j'ai vu qu'il était proposé en masse critique chez Babelio, je me suis sentie très curieuse de me faire mon propre avis.

Première impression de lecture : La plume de Justine Niogret ne me dérange absolument pas. Ok c'est un peu oral, un peu direct, pas forcément très raffiné ou travaillé, mais ça va relativement bien avec le fond de trame. Un peu comme pour Insaisissable de Tahereh Mafi, cette plume va droit au but, toujours dans l'urgence, et donne un sentiment de fuite, d'oppression, pour un peu, on se sentirait presque parano en même temps que nos deux personnages principaux : Dresde la golem, un robot (presque) dernière représentante de son espèce, et Saxe, un jeune garçon humain.

Du coup, j'étais plutôt contente, à priori, si la plume ne posait pas de problème, normalement, j'allais faire partie de ceux qui ont adoré ce livre.

En fait, finalement pas tant que ça. D'ailleurs jusqu'au deux premiers tiers, je me suis même plutôt ennuyée. Si la forme me convenait, le fond ne m'a pas franchement transportée. C'est un genre de huis clos mais sur un très grand espace. Pour diverses raisons, Saxe et Dresde sont les deux seuls personnages de l'histoire, coincés dans une cité à étage, fermée par une porte scellée et infranchissable. Les autres intervenants ne sont pas à proprement parler des persos, mais des créatures diverses, avec ou sans conscience propre. Pas d'autres humains. Alors ok, cela contribue à rendre le sentiment d'oppresion omniprésent et bien profond, mais je ne me suis pas éclatée. On tournait un peu en rond, et malgré le talent de Justine pour nous faire visualiser le décor, et le malaise que tout cela représentait, j'en ai eu un peu marre. Jusqu'au dernier tiers, je pensais lui donner 2 coeurs, pas plus.
Heureusement, la dernière partie m'a davantage convaincue. Un peu plus prenante, la course poursuite prend de l'ampleur, de la vitesse et de la force, et nos deux héros se fracassent d'autant plus contre leur ennemi, puissant et assoiffé de vengeance, le golem Pue-La-Viande.

Hop, cette troisième partie a donc fait gagner un coeur de plus pour ma chronique. A vrai dire, on aurait peut-être même pu passer à 4, mais la fin m'a déçue. Je n'ai pas été agréablement surprise, voire, pas surprise du tout en fait. Et moi, ben... J'aime être surprise par les fins.
Du coup, pour la globalité, je pense que 3 coeurs représentent bien mon impression générale.

Entrons maintenant dans le détail :

- La couverture : Alors là, rien à redire, elle m'a plu dès que je l'ai apperçue sur la toile. J'ai adoré les couleurs, l'ambiance qu'elle dégage, la beauté du robot représenté, le rendu général de l'illustration. Je suis tombée très vite love dessus. Cette couverture est une réussite.

- le style : On lit un peu tout et rien sur la plume de Justine Niogret. Personnellement je l'ai trouvée plutôt bien adaptée à l'histoire, et je pense que le message qu'elle voulait faire passer passe plus que bien. La plume est ainsi pour servir une ambiance particulière, et même si elle peut déplaire à ceux qui recherchent plus de densité, plus de raffinement, plus de construction dans l'expression écrite, elle m'a parue bien servir les objectifs de l'auteure (si je ne me trompe pas sur ceux-ci, bien entendu.) C'est une narration dans l'urgence, la panique, représentant la peur, d'être rattrapé, de mourir... de ce point de vue-là, ça marche plutôt bien, je ne reprocherai donc pas ses choix narratifs à l'auteur, je pense qu'elle a fait les bons.

- L'histoire : C'est là que j'ai eu un peu plus de mal. Je ne peux pas dire qu'elle soit totalement inintéressante, mais si Dresde et Saxe ont su me faire courir avec eux sur la fin, ça n'aura pas été suffisant pour moi. Il m'a manqué un peu d'historique, peut-être quelques autres personnages, plus de surprises et de rebondissements, je suis pas mal restée sur ma faim. Cela dit, l'idée est bonne, les décors sont très bien décrits, on s'y croirait. Je condamne plus le "trop peu" qu'une "mauvaise idée". J'ai aimé, mais il m'a manqué trop de choses pour que ça me paraisse vraiment génial. Peut-être que ce livre aurait pu être plus long pour permettre à l'auteure de développer davantage ces aspects.

- Les personnages : J'ai bien aimé Saxe et Dresde, la golem, la relation qu'ils nouent au fil de l'histoire, qui s'intensifie page après page, la confiance qu'ils s'accordent petit à petit, cette forme d'amour sans en être vraiment qui naît doucement... Mais encore une fois, c'est un livre trop court pour qu'on en sache suffisamment pour s'éprendre vraiment d'eux, s'y identifier, s'y attacher. On apprend quelques petites choses sur leur passé, mais pas suffisamment pour leur construire une identité, une histoire. Ca manquait de profondeur aussi, de ce côté-là.

- L'édition : de belle qualité. L'objet-livre est solide, et bien fait. le chapitrage est parfait comme il est, le texte est aéré et agréable à lire. Au niveau de la correction, rien à redire non plus. Une seule faute/coquille m'a sauté aux yeux (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y en avait qu'une, juste que JE n'en ai vu qu'une) ce qui me paraît être un plus qu'excellent score. Bref, c'est un ouvrage de qualité :)

Voilà, pour résumer, eh bien... C'est mitigé comme je le disais en tout début de chronique. Mitigé +, mais pas complètement convaincue quoi... Cela m'a donné envie néanmoins de découvrir un autre texte de l'auteure, car les défauts que j'ai pu trouver à Coeurs de rouille sont dûs à l'intrigue, et non à son écriture. Donc, si je trouve autre chose d'elle, je pense que je testerai pour voir.
Pour Coeurs de rouille, je suis désolée de me rendre compte que ce n'est pas ma chronique qui vous décidera, car entre les "j'ai adoré" et les "j'ai detesté" très tranchés, mon "j'ai bien aimé mais avec plein de bémols" ne va pas vous aider beaucoup... :(
Je vous conseille donc de tenter votre chance et de vous faire votre propre avis comme je l'ai fait !

Cali
Lien : http://calidoscope.canalblog..
Commenter  J’apprécie          53
Cela fait quelques temps que je voulais découvrir cette auteure. Voilà qui est chose faite. Je suis d'ailleurs plutôt enthousiaste quant à mon ressenti.

Coeurs de rouille est un roman de fantasy avec une pointe de science-fiction et de steampuck. L'auteure mixe ces différents genres avec brio. Justine Niogret possède une créativité et une imagination foisonnante. Tout ceci se ressent notamment grâce aux descriptions des personnages et des paysages que nous traversons durant cette aventure. le monde créé est surtout très sombre voire glauque par moment mais aussi riche et mystérieux. Sa plume particulière avec ses constructions de phrases comprenant beaucoup de virgules est un peu troublante au départ. Cependant, au fur et à mesure nous nous habituons et finissons par avoir une lecture fluide.

Dès le début du roman et durant plus de 50 pages nous assistons à la mise en place du contexte, de l'intrigue mais aussi des différents personnages. Pendant les premiers chapitres, ces passages m'ont paru un peu brouillon voire un peu poussif. Un manque de fluidité s'est donc ressenti à la lecture. J'ai dû relire quelques phrases pour bien comprendre de quoi il retournait. Par contre, une fois le tout bien installé j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman plein d'originalité. Par contre un conseil pour les futurs lecteurs : ne lisez surtout pas la quatrième de couverture. Elle dévoile un détail qui est censé être une révélation ainsi qu'un retournement de situation à la fin du roman et qui remet totalement en cause les croyances des deux personnages principaux. Ces deux héros, Saxe et Dresde, sont d'ailleurs très attachants. Il court après un idéal et un monde ancien décrit comme un eldorado.

Une facette de ce roman m'a particulièrement plu. C'est la mise en avant de la complexité et de l'ambiguïté des relations entre un humain et un automate (un robot). Ici plusieurs questions sont posées : un robot est-il capable de sentiment ? Un humain peut-il s'attendre égoïstement à une réciprocité d'attention ? Ce sujet de science-fiction est assez courant mais reste intéressant et m'interpelle. Ici Saxe, l'humain, s'attend à chaque fois que Dresde lui procure une certaine affection ainsi que de l'empathie. On se rend vite compte des limites d'une telle relation.

Malgré un début un peu difficile, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman avec une mention spéciale à cette belle couverture. J'ai découvert une auteure française au talent indéniable. J'essaierais de suivre son évolution ainsi que de lire ses précédents romans.
Lien : http://netherfieldpark.wordp..
Commenter  J’apprécie          50
Je n'ai pas détesté ce roman de science-fiction d'un sous-genre (le steampunk) que je connais très peu. Toutefois, je ne peux pas dire non plus que je l'ai adoré.

- Il y a plusieurs longueurs qui n'apportent rien au récit (ni réflexion de la part du lecteur)
- Les grandes lignes du roman demeurent très très simples d'un bout à l'autre (deux personnages qui fuient la cité dans l'espoir qu'il existe quelque chose au-delà s'ils réussissent à sortir, on n'apprendra presque rien sur Saxe et très peu sur Desde (le robot), on ne connaîtra rien de la cité ni de ce qu'il y a à l'extérieur).
- Plusieurs souvenirs me sont venus en tête en lisant le roman: le film Blade Runner pour le côté glauque de la cité et pour la relation humains/robots, l'impression d'un jeu vidéo avec les différents paliers que doivent traverser les personnages tout en évitant les obstacles et en échappant à leur poursuivant, le film L'homme bicentenaire (avec Robin Williams) pour les souvenirs du robot et sa traversée du temps.
- L'action a tôt fait d'ennuyer un peu puisqu'il manque d'éléments dramatiques pour intriguer le lecteur ou le rendre empathique par rapport aux personnages.
- La fin ne présente pas de "chute" ou de rebondissement créant la surprise du lecteur.
- J'ai aimé la découverte d'un genre que je connais moins.
- J'ai aimé l'histoire du robot (Desde): ses souvenirs, ses pseudo-sentiments, etc. ainsi que la relation entre les deux principaux personnages.


Commenter  J’apprécie          30
Voici une lecture très particulière, qui, je pense, peut plaire comme ne pas du tout séduire. Pour ma part, je me situe entre les deux : même si je n'ai pas beaucoup aimé l'histoire, j'ai adoré l'écriture. Ma note est donc plus haute que la moyenne, parce que ce livre m'a vraiment donné envie de découvrir d'autres récits de Justine Niogret. Attention à vos attentes en commençant votre lecture, vous serez troublés... L'histoire n'est pas celle à laquelle on s'attend, il ne faut pas se fier au résumé. Ou alors on risque de trop en savoir, autant laisser les mots des premières pages nous installer, confortablement, la trame et le décors.

J'ai plus que tout aimé la plume et le style de l'auteure, cette poésie dans les mots, et cette manière de me faire ressentir ces mots, plus que les visualiser. Un peu comme l'écriture de Tahereh Mafi dans Insaisissable, elle parle au coeur et a le don de faire ressentir les émotions, si ce n'est de faire imaginer les lieux et les univers.

Cette plume et ces mots m'ont parlé, des mots choisis précisément tels que "Un oiseau mécanique, tombé sur le dos, mort et rouillé. Son bec criait en silence, ouvert et vide. Un chant du cygne déchiqueté. La toute petite perle, minuscule comme une goutte de sang, tout au fond, était éteinte."(p13),"Elle hésita, sembla réfléchir. Et puis le garçon saisit la raison de ces silences entre les mots de la créature ; elle les avait oubliés. Cela faisait si longtemps qu'elle ne parlait pas qu'elle avait perdu sa propre langue. Il le sut sans même savoir comment il avait fait. Les automates aussi pouvaient rouiller leur cerveau, comme les humains trop vieux dont les anciennes habitudes s'effaçaient l'une après l'autre." (p 28)"Saxe ne parvenait pas à se sentir en danger, pressé de fuir, encore. Il était choqué. Il avait appris à croire Pue-la-Viande, il devinait que la créature était capable de commettre cela. Il fallait partir, mais la langueur l'avait pris et il semblait incapable de se presser. Il se demandait ce qui avait encore de l'importance." (p114). Grâce à eux j'ai pu être emportée dans un monde inconnu, le temps d'une aventure, comme dans un dessin animé un peu lougoque.

Loufoque, car ce monde est étranger au notre, fait d'une structure... pyramidale (à l'envers), peut être. On y croise des golems serviteurs, étranges ou dangereux. Mais loufoque aussi car il est quasiment impossible de le visualiser, et c'est là le plus gros défaut du livre. On n'y voit qu'un seul quartier et des "étages" de la cité, aussi grands que flous, alors qu'ils sont visités en peu de temps. C'est une dégringolade dans un monde trop rapide pour nous permettre de le visualiser, et de l'apprécier. Même choses pour les habitants, humains, ou agolems, de ce monde, où on ne voit que les golems ! Et Saxe bien sur... Une absence qui nous amène à nous demander si nos héros vivent vraiment cette aventure ou si ce n'est pas un rêve... Des questions un peu dérangeantes pour une lecture, mais moins lorsqu'on prend l'histoire comme une escapade proche de la folie. Rapide, et très insolite.

Ce défaut de description trop peu présente ne pas empêché d'apprécier Coeurs de rouille pour autant. Je l'ai vu, et lu, comme un rêve mêlé d'impressions de cauchemar, dans lequel il fallait un fil directeur pour arriver à en sortir. Plus qu'un fil, un besoin, et un désir. Pour ma part, ce furet la plume de Justine Niogret, ses mots, qui me donnèrent l'envie de continuer. Cette volonté d'entrevoir encore le coeur de Dresde l'automate, et la fragilité de Saxe. de lire leurs âmes, musicales, au travers des mots. de toucher à une sensibilité douce, fugace et impossible. Grâce à Dresde, qui a fait voyager et tressauter mon coeur le temps d'une lecture intense en émotions et en plaisir des mots, et de leur si belle conjugaison.

A lire, pour vous faire une idée. Et pour savoir si vous accrochez au style-Niogret.
Lien : http://rayon-passion.blogspo..
Commenter  J’apprécie          30
Initialement paru dans la défunte collection Young Adult Pandore chez Pré au clercs sous la direction de Xavier Mauméjean, Coeurs de rouille est aujourd'hui réédité dans la collection poche Hélios sous l'impulsion de Mnémos. Son auteure, Justine Niogret, est mieux connue pour ses romans de fantasy comme l'excellent Chien du Heaume ou le chef d'oeuvre Mordred. Cette fois pourtant, c'est bien une histoire de science-fiction que la française se propose de raconter au coeur d'une cité morte hantée par des golems.

Rouages et décrépitude
Coeurs de rouille installe son intrigue au sein d'une cité déserte où les vestiges de l'ancien temps subsistent encore. Saxe, le jeune héros de cette histoire torturée, tente désespérément de trouver la porte qui lui permettra de quitter l'infâme usine où il travaille à la réparation des golems, sorte d'automates fabriqués trop sensibles pour leur propre bien…et surtout trop dangereux pour l'homme. D'autant plus dangereux quand les robots s'aperçoivent qu'ils sont exploités sans vergogne. Cependant, Coeurs de rouille ne débute pas réellement par l'histoire de Saxe mais par celle de Pue-La-Viande, un golem devenu fou qui cherche à récupérer les perles — des sortes de moteurs à souvenirs pour golems — et qui use de toute la violence nécessaire pour se faire. Justine Niogret introduit également un troisième personnage nommé Dresde, en fait une golem oubliée dans la cité par son maître. Elle et Saxe cherche dès lors à s'échapper en s'enfonçant dans les niveaux inférieurs pour découvrir les secrets de cet Enfer de Dante science-fictif.

Atmosphère en nuances de fuite
Malheureusement, Coeurs de rouille se trouve rapidement confronté à un choix narratif évident. Justine Niogret tente au début avec succès de capitaliser sur son écriture fine pour capturer l'étrange (et inquiétante) ambiance de ce lieu hors du temps qui tient à la fois du mythologique et du religieux…mais le récit se laisse rapidement bouffé par un côté survival teenager où Pue-La-Viande devient une simple Némésis (ou le Diable, on vous laisse choisir) et où les deux pêcheurs tentent de sauver leur peau. A compter de ce moment, Coeurs de rouilles s'épuise et se répète, Saxe n'arrêtant pas de ressasser ce qu'il a déjà dit encore et encore auparavant alors que l'action elle-même s'embourbe, brisant même la qualité stylistique de Justine. Bien que l'on aime tout particulièrement l'idée d'une visite technologique dans un Enfer de Dante revu et corrigé, l'histoire ne tient pas la longueur. Si certaine scènes superbes surnagent de-ci de-là (le squelette de la baleine, l'histoire de Pue-La-Viande…), les péripéties de notre improbable duo ne prennent pas. Saxe ennuie puis énerve tandis que Justine Niogret échoue à insuffler de l'émotion dans le personnage de Dresde…

Plus c'est long…
…plus c'est long ! Basiquement, Coeurs de rouilles s'essouffle dès la centième page. Tout se passe comme-ci Justine Niogret avait eu la brillante idée de croiser Bioshock et Dante mais qu'elle avait trop tiré sur la corde. En l'état, Coeurs de rouille s'avère un brillant exemple que le mieux est l'ennemi du bien et que la française tenait certainement là une excellente novella à l'ambiance dérangeante et originale. Sous forme de roman, et malgré une fin inattendue, Coeurs de rouille se traîne péniblement et grince comme un vieux golem mal huilé. Seule la thématique mémorielle et la réflexion menée sur l'emprise du souvenir, boulet ou catalyseur de l'action, semble rejoindre les beautés entrevues dans Mordred. le reste laisse froid.

Coeurs de rouille est un échec sur la longueur, une tentative ratée pour détourner les mythes qui trébuche sur l'angle young adult de son histoire et finit par perdre la savante ambiance de ses premières pages trop vite remplacée par un jeu du chat et de la souris rébarbatif.
On vous conseillera plutôt Mordred de la même auteure ou, pour une plongée dans l'horreur d'une cité terrifiante, Veniss Undergound, le chef d'oeuvre de Jeff Vandermeer.
Lien : https://justaword.fr/c%C5%93..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (136) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4899 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}