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Citations sur Antoine Bloyé (54)

Notre malheur c'est d'être isolés, nous sommes chacun dans notre coin et nous nous tirons dans les jambes... les patrons ne pourront plus rien sur nous quand nous serons unis...
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C'était fini, il avait dit à Marcelle qu'il se mariait. Elle avait ri. Elle ne s'était pas mise en colère, elle lui avait dit :
"Eh bien, marie-toi... Cela devait finir de cette façon-là."
Antoine avait demandé : "Tu m'en veux ?"
Elle avait répondu :
"Mais non, ne crois pas ça. Je ne t'en veux pas, c'est toi qui t'en voudras… Tu quittes le monde où nous étions, tu vas devenir un monsieur, un bourgeois, vraiment un bourgeois… Tu t'ennuieras, Antoine, tu feras des économies, tu feras des enfants…
- Alors ?
- Alors, adieu."
C'était ainsi, c'était l'ordre. Marcelle l'avait regardé s'éloigner ; elle était restée sur le seuil du café d'Orléans, comme Ariane sous le soleil de Naxos regardait Thésée se perdre en haute mer.
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Derrière les fenêtres des maisons, des mains soulevaient les rideaux, des mains sans corps qui battaient comme des oiseaux sournois.
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On se dit si vite qu'on est comme les deux doigts de la main qu'on a l'illusion de se bien connaître. Mais les deux doigts de la main ne sont pas si intimes, ni si simples...
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De plus hauts destins sont réservés aux fils des grands bourgeois, des bourgeois des métiers libéraux, des destins ornés par les mots de passe des Humanités, mais quelles réserves parmi les fils d'ouvriers bien doués, quelles inépuisables sources de bons serviteurs. On a besoin d'eux, on les séduit donc en leur promettant le grand avenir des chances égales, c'est la démocratie qui monte comme un soleil, chaque fils d'ouvrier a dans son cartable un diplôme de Conducteur d'Hommes, un diplôme en blanc de bourgeois...
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Au grenier, il y avait une malle pleine des papiers, des carnets, des rapports qu'Antoine avait accumulés pendant sa vie; dans la garde-robe, ses vêtements commençaient à perdre les plis que ses mouvements leur avaient donnés. Sa montre s'arrêta soudain, comme un cœur. Les lampes s'éteignirent. Par les croisées ouvertes, les dernières odeurs de la mort, des bougies et des fleurs s'évadaient. C'est ainsi qu'une vie s'évapore, c'est ainsi qu'un homme quitte ses compagnons...
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Il y a beaucoup d'hommes fidèles à leur femme, par paresse, par manque de loisirs, par crainte des colères domestiques; la plupart des fidélités ne sont pas des vertus héroïques, les sacrifices consentis à un grand amour, mais des amollissements, des abandons : c'est pour être infidèle qu'il faudrait du courage, des efforts.
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Il faut mourir au moins pour des fins qui en valent la peine, mais mourir parce que la voie n'était pas en bon état, parce qu'il y avait une traverse pourrie, parce qu'une éclisse avait sauté, mourir pour les actionnaires, pour ces hommes inconnus qui ne connaissent des lignes que des gares, des coupons, des wagons de première, des trains de luxe, pour des barons de Rothschild, pour de petits rentiers porteurs d'obligations, pour des combinaisons de négociants, de financiers ?
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Les ambitions des jeunes gens sont bien souvent limitées au désir de dépasser leur père... Ce dépassement les venge des petites humiliations de l'enfance. Il était plus facile à un Antoine Bloyé de se voir machiniste de rapides que directeur d'une grande agence maritime...
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La mort d'un homme déclenche une suite bien réglée d'actions et de paroles : cette transformation d'un vivant en un objet silencieux qui ne questionne plus, qui ne commande plus, qu'on n'interroge plus, qui ne répond plus Je, ce passage de la condition humaine à la situation du minéral mobilisent bien des gens qui décident pour lui et chacune de leurs décisions le repousse vers la falaise de la mort.
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