Riant aux papillons d'or

La nuit dernière mon père est mort sur un trottoir. Tu n'imagines pas comme ça tourne m'avait-il dit, un vrai pochard ! J'évolue dans un monde flottant.
J'avais pensé à Ishiguro et vu mon père aveuglé par les couleurs criardes des néons, balloté entre perte de soi, turbulences chancelantes, fièvres intempestives.
- Je suis au ralenti, m'avait-il dit aussi. Ce n'est pas drôle pour toi d'avoir un père aussi moche. D'ailleurs il ne serait pas bien que tu trouves ça drôle !
Son rire grinçait. Mais il riait. Ses nouvelles façons de parler me bouleversaient.