Ever est la seule survivante de l'accident de voiture qui a tué toute sa famille. Evermore, premier tome de la saga Éternels, la suit dans sa nouvelle vie, celle qu'elle commence en Californie auprès de sa tante qui l'a recueillie, et dans son nouveau lycée où elle fréquente les marginaux. Car marginale, Ever l'est devenue quand elle a pris conscience qu'elle distinguait l'aura et les pensées d'autrui…
Si vous connaissez Chroniques de Zombieland (
Gena Showalter), vous ne serez pas particulièrement dépaysés en vous plongeant dans ce livre, car il contient les mêmes défauts. En pire. Et pourtant, je ne pensais pas que c'était possible.
Sauf que là où les Chroniques de Zombieland ont le mérite de se démarquer de manière originale grâce à leurs zombies et le traitement qui est le leur, Evermore n'a absolument rien pour lui. À moins que la superficialité et l'enchaînement de clichés ne soient considérés comme des qualités, auquel cas c'est un chef-d'oeuvre.
On commence donc l'histoire avec Ever l'orpheline (coucou Ali), qui voit sa petite soeur fantôme (coucou Ali), qui arrive dans un nouveau lycée où elle rencontre un beau ténébreux mystérieux (coucou Ali), pour qui elle ressent immédiatement une irrésistible et inexplicable attirance (coucou Al… Bon, d'accord, j'arrête).
Et bien sûr, Ever est top canon, elle aussi. Cachée sous des sweats à capuche et des jeans (parce que marginale, évidemment, sinon elle porterait des chaussures à talons et des tenues sexy), mais top canon quand même. Et trop misanthrope / odieuse, paske sa vie, elle est pas facile, et qu'elle se culpabilise de la mort de ses proches.
Tellement misanthrope et odieuse, en fait, qu'elle envoie systématiquement promener les gens qui peuvent lui apporter des réponses aux questions qu'elle se pose, parce que… Parce que le roman se serait conclu en quatre chapitres, je suppose ?
Damen lui lâche des indications énormes à chaque conversation, mais non, hein, pourquoi elle relèverait le fait qu'il a enseigné l'art à Picasso ? Dans un monde où notre chère Ever lit les pensées et voit les auras, c'est teeellement pas possible qu'il ait vécu à cette époque, voire avant. Même pas envisageable, je vous dis.
Donc qu'est-ce qu'elle fait ? Elle tire la tronche, fuit la conversation, re-tire la tronche, re-fuit toute forme de confrontation… Et c'est comme ça qu'on meuble un récit. Bon, à la décharge d'Ever, les rares fois où elle consent à ne pas se comporter ainsi, c'est Damen qui, en dépit de ses bombes récurrentes, préfère prendre la tangente. Parce que. Oui, il y a beaucoup de « parce que » dans ce livre.
Et beaucoup de garces, aussi. À part Sabine, Riley (qui est quand même insupportable par moments) et cette pauvre Ava qui sera pourtant étiquetée plus ou moins comme telle par Ever, les filles d'Éternels sont toutes de joyeuses camarades toujours promptes à mépriser notre charmante protagoniste et à lui planter un couteau dans le dos. Y compris sa « meilleure amie ».
Quant à la dimension fantastique, la seule qui aurait pu se révéler un tant soit peu intéressante, elle a tendance à passer au second plan en raison de la propension d'Ever à lui tourner le dos. Après tout, pourquoi chercher une solution stable et fiable, ou même à comprendre de quoi il en retourne exactement, quand on peut obtenir le même résultat à grand renfort de vodka ?
Et quand les révélations surviennent enfin… Eh bien, rien. Grâce à tous les sous-entendus de Damen, l'omniprésence de Drina et les indices gros comme une maison sauf pour Ever, on peut difficilement parler de coup de théâtre.
J'ai le deuxième tome dans ma PAL, je le lirai un jour prochain (j'avoue que je suis curieuse, dans le mauvais sens du terme, de voir ce qui va encore rallonger une intrigue qui n'appelle pas spécialement de suite), mais je ne vous recommande pas cette saga. La qualifier de très médiocre serait un euphémisme.
Lien :
https://leslecturesdecyrligh..