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4,2

sur 1559 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre a reçu le grand prix RTL Lire magazine. C'est amplement mérité. le travail de l'auteure est remarquable. C'est un roman bien sûr mais les évènements relatés sont vrais et c'est glaçant. Gaëlle Nohant a fait le pari de dérouler cette histoire par l'oeil d'une archiviste/enquêtrice de l'International Tracing Service. Pari gagné car toute l'horreur des camps, des enlèvements d'enfants, des personnes disparues est contrebalancée par la ténacité et l'empathie de ces enquêteurs.
C'est un roman où l'émotion est palpable du début à la fin, un roman qui ne peut pas laisser indifférent.
Pour aller plus loin, je vous conseille le site suivant https://arolsen-archives.org/fr/
Une partie est accessible en français, le reste en anglais. Un site pour que vive la mémoire.
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L' « International Tracing Service » de Bad Arolsen en Allemagne est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies.
Irène, une jeune française, y travaille depuis une trentaine d'années. Archiviste, enquêtrice, elle se passionne pour ces missions de recherches à la dimension vertigineuse, véritable travail d'investigation.

Il s'agit de retrouver les disparus, rendre aux familles des victimes, des objets du quotidien, sans valeur marchande, leur ayant appartenu. Des milliers d'objets sommeillent et sont stockés en ces lieux, dans l'attente, parfois improbable, de retrouver un jour ses propriétaires ou leurs descendants.

Les missions d'Irène et l'histoire de l'ITS, de l'intérieur, passionnante à découvrir, sont racontées dans ce roman ; et, des destins brisés bouleversants, évoqués avec beaucoup d'émotions et d'intensité.

Ses investigations progressant, Irène découvre que chaque objet renferme son histoire, lourde de sens, et ses secrets, sa part d'ombre non élucidée. Lorsque le disparu « revient » à travers l'objet, ce n'est pas sans douleur.
Un tourbillon renvoyant à des mystères enfouis, à des mémoires, et, à son propre passé aussi.
Le passé, la plupart du temps, est bien difficile, sensible et délicat à affronter.

On mesure, au fil de la lecture, toute la persévérance, la patience, la méticulosité, l'exigence, qualités nécessaires pour mener à bien ces missions.
Irène devra accepter de se laisser guider par les nombreuses rencontres dans ses enquêtes minutieuses, suivre son instinct, forte de son obstination, happée par son métier passion, afin de retrouver les descendants.
*
L'autrice réussit à retranscrire le côté captivant, éprouvant, dans un style où les émotions sont palpables.
C'est une histoire brillante et d'une grande puissance émotionnelle.
Pour ma part, une réussite littéraire et une découverte de l'ITS que je ne connaissais pas.
*
J'ai été émue aux larmes sur la fin de ma lecture, malgré quelques enchevêtrements dans les liens à établir entre les nombreux personnages, cela n'est pas très gênant.
On peut noter quelques glissements vers des opinions politiques du monde d'aujourd'hui – message de l'autrice - qui n'apportent rien d'essentiel au roman, à mon sens.
J'ai aimé le titre, inspiré du nom de l'organisme en question, « éclaircissement » apporte des explications, un éclairage pour oeuvrer à une mémoire collective, donner du sens au dévouement des gens qui travaillent à ces missions ; et surtout, pour que jamais l'on n'oublie.
Une histoire pour éclairer le présent.
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Après avoir rencontré l'autrice raconter la naissance de ce roman, je note de lire « Légende d'un dormeur éveillé ».
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ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi bouleversée... Que dire pour rester à la hauteur de la qualité du récit. Une telle écriture, pour nous donner à vivre comme si on y était, des scènes, des rencontres, des questionnements.... le nouveau roman de Gaëlle Nohant est est remarquable.
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Autant dire tout de suite que les histoires des victimes du livres ont hanté mes nuits... Au début de la lecture, j'étais perplexe de savoir ce que j'allais y trouver mais très vite j'ai été happée par les enquêtes d'Irène à la recherche des propriétaires d'objets qu'elle doit restituer. Nous sommes plongés dans l'horreur des génocides et des camps de concentration, nous voyageons également entre la Hesse, Berlin, Varsovie, Paris, Thessalonique... Malgré quelques clichés autour de l'héroïne, ce livre m'a beaucoup plu et m'a permis de réapprendre des aspects de la Seconde Guerre mondiale comme le traitement des Polonais.
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Bouleversant et passionnant ! Beaucoup d'éloges ont déjà été faites sur ce roman, que pourrais-je rajouter d'autre ? Poignant, fascinant, dramatique, émouvant, troublant ?

Irène, française, travaille depuis 25 ans à l'International Tracking Service en Allemagne, le plus grand centre d'archives et d'information sur la persécution nazie. Elle y est archiviste, et depuis peu on lui a donné une nouvelle mission : restituer les objets recueillis dans les camps de concentration à leurs propriétaires, ou plutôt aux descendants de ces propriétaires. Alors qu'elle se cantonnait jusque-là à des recherches ne lui faisant jamais rencontrer de rescapés de la Shoah, elle va devoir là s'impliquer davantage auprès des vivants, tout en démêlant les fils d'histoires tragiques qui se sont déroulées à Auschwitz, Treblinka, Ravensbrück entre autres camps de la mort. Et ces recherches et investigations vont changer Irène à jamais.

Alors voilà, est-ce encore un énième roman sur la Seconde Guerre Mondiale ? Pas tout à fait. La guerre est seulement le mobile. Il est surtout question ici de l'après-guerre, des conséquences de cette guerre terrible, de ce que le monde d'après a fait de tous ces morts, des quelques rescapés, des bourreaux, de la reconstruction, et de l'oubli volontaire. Mais pas seulement, Gaëlle Nohant a fait là un incroyable travail de recherche historique, tout en mêlant des personnages fictifs qui amènent une grande humanité à l'enfer de cette guerre et à l'hypocrisie de l'après-guerre.

Le contexte de l'après-guerre, c'était la guerre froide. Un bloc contre l'autre, peu importe les morts, les survivants, l'heure est à la reconstruction, à l'oubli, et à la défense de ce nouveau monde. Les ennemis d'hier deviennent les alliés d'aujourd'hui, et vice-versa. Quitte à oublier les horreurs commises et l'inhumanité des camps et de certains hommes.
En réalité, on en apprend beaucoup sur cette période d'après-guerre, sur les liens politiques troubles, sur tous ces soldats nazis qui n'ont jamais été jugés ni inquiétés et ont même rejoint la société civile comme si de rien n'était. Période pendant laquelle on ne voulait pas entendre les récits des rescapés des camps qui n'auraient pas permis de célébrer la fin de la guerre. Ce roman met tout cela en lumière, et on en apprend beaucoup (en particulier l'existence de cet organisme qu'est l'ITS), c'est absolument passionnant, et à la fois profondément troublant. C'est également un bel avertissement au monde d'aujourd'hui, au repli sur soi des nations, à l'obscurcissement du monde.

Malgré toute la noirceur de la guerre, et l'hypocrisie des hommes et des politiques après la guerre, les pérégrinations d'Irène à travers l'Europe pour retrouver des survivants et leurs familles est une petite lueur d'espoir. C'est la vie qui l'emporte malgré tout, ce sont des destins qui s'éclaircissent grâce à des fils d'histoire qui se dénouent, et à la restitution de simples objets à des descendants de martyres de l'Histoire. J'ai pleuré un peu, j'ai été très émue souvent, choquée parfois, j'ai beaucoup appris, et tout cela par la très belle écriture de Gaëlle Nohant. Un roman qui coche toutes les cases d'un roman magnifique.
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Ce livre à la couverture jaune trainait sur une étagère à la maison depuis quelque temps déjà. Un roman délaissé par mon épouse pour je ne sais quelle raison.

Je ne connaissais pas l'auteur, mais le titre m'a intrigué, alors j'ai retourné le livre, parcouru le résumé et me suis perdu dans ses pages.

Gaëlle Nohant raconte l'histoire d'Irene, une mère célibataire, archiviste travaillant à l'ITS, l'international trading service, des archives de la Shoah, où des enquêteurs tentent de retrouver ce que sont devenues certaines victimes des camps de concentration en fouillant les archives et en questionnant les familles.

Irene, cette française arrivée à l'ITS presque par hasard, est chargée par sa directrice, de retrouver les propriétaires milliers d'objets perdus datant des camps, entreposés dans les archives. de longues enquêtes à la recherche d'allemands, de français, de polonais, descendants des victimes des chambres à gaz ou miraculeux survivants exilés de part le monde.

C'est une tranche de vie de cette femme particulière et une de ses enquêtes que l'on suit pendant plus de quatre cents pages. Un roman qui évoque les atrocités de la seconde guerre mondiale, les nazis, les SS, le ghetto de Varsovie, les convois de prisonniers, la déportation, les camps de concentration, l'après guerre et une actualité plus proche, celle des migrants et des attentats de Berlin.

Il y a beaucoup d'amour et de souffrance sous la délicate plume de Gaëlle. Il y a du respect, de la révolte et de l'émotion. Les chapitres qui évoquent les camps sont terribles, compensés par l'amour que se portent tous les personnages qui donnent un titre à chacun des chapitres.

Un roman beau et fort que je vous recommande vivement.
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🌸 Mon avis :

Un livre entre le fictif et l'histoire d'une guerre qui a ravagé tellement de destins 🕊

Dans cette histoire nous suivons Irène qui travail à l'ITS ( International Tracing Service), un centre d'archive qui cherche les descendants pour restituer les objets retrouvés dans les camps mais aussi pour certains obtenir des réponses ☺

Oui, l'autrice nous informe que les histoires des personnages sont fictives mais nous ne pouvons qu'imaginer que d'une certaines façon ces histoires sont peut-être réelles. Sachant, que l'autrice retrace l'histoire de la guerre : le avant, pendant et après.

Grâce a ce livre, j'ai découvert que l'ITS, est un endroit qui existe réellement, il est situé au centre d'archive d'Arolsen. Il permet bien aux descendants d'obtenir des informations sur l'histoire de leur famille. N'hésitez pas à aller voir leur site internet qui est traduit en français et qui montre les actions que mène le centre.

Un livre qui m'a transporté, des destins tragiques, des retrouvailles, de l'amour, fes familles … toutes ses notions qui ne peuvent que créer une histoire poignante et émouvante. Je conseil fortement cette lecture


Je remercie le livre de poche et l'enseigne U de m'avoir fait découvrir cette incroyable histoire !
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Audio-lu en septembre 2023 : le Bureau d'éclaircissement des destins par Gaëlle Nohant, lu par Anne le Contour, Audiolib, paru en juin 2023.

Joli titre, très évocateur pour parler de l'International Tracing Service, le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies.
Nous allons suivre Irène, une employée particulièrement méticuleuse et persévérante qui, en 2016, se voit confier une mission inédite. Il s'agit de restituer les milliers d'objets dont le centre a hérité à la libération des camps.
À travers un pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé, Gaëlle Nohant nous donne à lire un roman historique, des fresques familiales… Chaque objet renferme ses secrets.
Au fil des enquêtes, Irène se heurte aux mystères du centre et à son propre passé. Cherchant les disparus, elle se laisse guider par des rencontres bouleversantes, de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou encore l'Argentine.

J'avoue avoir mis un peu de temps à entrer dans ce roman et puis, les destins des protagonistes m'ont émue et captivée. J'ai apprécié l'approche par le prisme de ces objets modestes, portés au rang de reliques sacrées, la posture non-manichéenne qui rend compte de l'héritage, pour l'Allemagne, de ce douloureux et indicible passé nazi.
Le personnage d'Irène évolue au fur et à mesure qu'elle avance dans ses investigations et dans un parcours professionnel un peu particulier, qui prend de plus en plus de place dans sa vie, au détriment de sa vie privée. Les rencontres qu'elle fait sont toutes lourdes de sens.

Le roman étant assez long, plus de 400 pages en version brochée, le récit évite les longueur car la narration est partagée entre présent et passé, correspondances, témoignages, document d'archives… C'est vivant, surprenant, captivant, horrible, bouleversant. Les histoires individuelles racontées dans ce livre regroupent toutes les horreurs de l'holocauste, les déportations, les séparations des familles, les exécutions, les expériences médicales, les vols d'enfants, les traumatismes des survivants des camps… Les objets à restituer deviennent objets transitionnels et donnent au récit une finalité à la fois intra-diégétique et détachée.

Un excellent roman, ma deuxième incursion chez Gaëlle Nohant dont j'avais déjà beaucoup apprécié La Femme révélée (Grasset, 2020).

La version audio est très agréable à écouter, la narratrice usant d'une certaine retenue dans son appropriation du texte.


#LeBureaudéclaircissementdesdestins #NetGalleyFrance

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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J'ai commencé la lecture de ce livre mi-janvier et je viens tout juste de le refermer après avoir lu les dernières pages. C'est la première fois, je crois, que je ressens le besoin de prendre mon temps de lire un livre. de réellement prendre le temps de digérer et de vivre l'intrigue. le Bureau d'éclaircissement des destins est un livre qu'on ne veut pas (ou qu'on ne peut pas) lire vite. On y découvre tant d'histoires et de vies bousculées, détruites par l'horreur nazie.

J'ai beaucoup lu sur la Seconde guerre mondiale, les déportations et la Résistance mais ce livre est un ovni dans mes lectures : j'ai tout particulièrement apprécié de voir que la lumière était sur l'humanité des déportés plutôt que sur l'inhumanité de leurs bourreaux.

Si je devais choisir un seul destin dans tous ceux que l'on découvre, je dirais que celui de Lazar m'a le plus touchée. Au fil des chapitres et des recherches d'Irène, un homme torturé et traumatisé se présente à nous. Sa vie m'a paru être une représentation de celles de tous ces rescapés des camps qui ont dû apprendre à vivre avec les horreurs qu'ils ont vécues et été contraints d'expérimenter.

À de nombreux moments, le roman parle des morts au travers des vivants et c'est assez rare de lire des livres sur la Seconde guerre mondiale qui évoque aussi cet aspect. La famille, les descendants dont certains ont connu les histoires des déportations toutes leurs vies mais où d'autres découvrent pour la première fois ces histoires. C'est une manière de remettre l'histoire à sa place : dans un passé qu'il ne faut pas oublier.

Au-delà du sujet qui m'intéresse particulièrement depuis plusieurs années, j'ai découvert la beauté de la recherche généalogique. Ou devrais-je dire la beauté de découvrir la “petite” histoire dans la grande. On nous apprend l'histoire à l'échelle des pays, de la politique, dans les salles de classe mais il est tout aussi important de se rappeler qu'au coeur de ce conflit des familles et des vies ont été détruites.

Enfin, je tiens à saluer le travail de l'autrice qui a réalisé des recherches approfondies, autant de lectures et de rencontres. Ce qui permet au lecteur de se plonger dans une intrigue de fiction empreint d'une réalité historique parfois violente mais nécessaire pour un tel sujet. Aussi, j'ignore si c'était voulu ou non mais j'ai apprécié découvrir des noms à la place de numéros à chaque chapitre : comme pour conjurer le mauvais sort de la déshumanisation par l'immatriculation des déportés.

En somme, cette lecture est un réel coup de coeur, le premier de 2023 et surtout une lecture qui m'a marqué et que je vais recommander à tous ceux qui s'intéresse de près ou de loin à ce sujet.
Lien : https://autodidacteauxmillel..
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Ce roman est très très émouvant.
Suivre Irène dans son travail, son recueil des objets, des identités, des lieux passés.
L'international Tracking Service, a Bad Arolsen existe et il s'agit du plus grand centre de documentation des exactions nazis. Irène doit retrouver les descendants des objets récupérés dans les camps.
C'est réellement poignant et toujours effarant de se rappeler que toutes ces atrocités ont été commises, que la nature humaine a créé ce chaos, qu'elle l'a encouragé ou parfois a fermé les yeux....
La multitude de personnages et donc d'objets a, au départ, rendu ma lecture labyrinthique mais labyrinthique pour justement mettre en avant ces recherches sans fin et si courageuses...
Vous pouvez le lire en vous attendant à de l'émotion...
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