Entre deux mondes

Une lecture bouleversante.
Olivier Norek met au centre de son récit ce que vivent les migrants dans la "jungle" de Calais, une situation horrifiante face à laquelle nous ne pouvons que nous sentir mal.
Nous alternons différents points de vue, principalement celui d'Adam, un policier syrien ayant rejoint la "jungle" pour survivre et Bastien, un policier français qui tente de comprendre mais aussi d'apporter son aide aux migrants.
Je connaissais très peu la situation à Calais, j'ai donc beaucoup appris sur la situation des migrants là-bas qui tentent de rejoindre l'Angleterre en se cachant dans des camions de transport tout en étant empêchés de le faire par les forces de l'ordre.

Qu'est-ce que c'était que la jungle de Calais ?
Et surtout qu'est-ce que c'était de vivre - ou plutôt de survivre- dans la jungle de Calais ?
C'est une sorte de Purgatoire pour migrants : entre l'Enfer d'où ils viennent et le Paradis auquel ils aspirent. Ce Paradis, du moins le croient-ils, c'est Youké, le Royaume Uni. Cet espace au-delà de la mer dangereuse quasi inaccessible. Et l'Enfer, pour Adam, c'était la Syrie de Bachar. Ses prisons d'horreur et de souffrance. Par sécurité, il envoie sa femme et sa fille d'abord. Puis, il tente de les retrouver dans la jungle. En attendant leur arrivée de moins en moins probable, le Syrien arrache un enfant des griffes de la mafia afghane qui contrôle la jungle. L'enfant muet ne peut raconter son histoire mais son Enfer, il le traine avec lui dans la jungle. C'est une mutilation et une malédiction muette.
Dans cette zone de non-droit, des meurtres sont perpétrés. La police ne peut pénétrer dans cet Entre deux mondes. Adam, l'ancien flic syrien, enquête.
Au Purgatoire, il est difficile de distinguer les victimes et les bourreaux : les victimes deviennent bourreaux pour survivre, personne n'en sort indemne. Et Adam fait penser à Oedipe dont l'enquête le mène de manière inéluctable à l'issue tragique.

Pour tout dire voici un admirable roman qui offre un récit terrible centré sur le parcours d un migrant et évoque la jungle de Calais aujourd'hui disparue. le style est sobre depouillé et sans pathos, le drame intrinsèque au récit n en est que plus poignant. Je dois le dire je lis Norek qui est bon en général, voire très bon.
je suis cependant nettement gené je l avoue par ses choix et descriptions de personnages de flics, on se croirait quand meme au pays de teletubies🙃..
Il faut reconnaître que l écrivain a du talent et dans ce roman, l humanisme de l homme est évident. Il rappelle si besoin (!)qu un migrant est un être humain avec une histoire... c est une belle, trés belle démarche et un récit très reussi
Si on ne lit qu un seul Norek je dirais de prendre celui là !

Olivier Norek est l'auteur qui montre la vie de policiers sous toutes ces formes.
Avec l'équipe de Victor Costes et la série qu'il a écrite ou il y a des enquêtes.
Mais aussi avec Impact ou celui-ci, ou il nous parle de sujets importants, de thèmes qui fâchent, blessent, qu'on voit aux informations mais auxquels on ne préfère pas penser.
L'auteur malmène ses personnages, surtout dans celui-ci.

D'abord avec Adam qui veut sauver sa femme et sa fille en les forçant à quitter la Syrie pour l'Angleterre, mais une toux va provoquer leur mort.
Il va partir pour la France et la Jungle de Calais où il pense les retrouver. Il va s'attacher à ce jeune garçon qui a vécu tant d'horreurs et qui en a commis aussi malgré son jeune âge.
Il y a ce côté bienveillant qu'aura le flic Français, Bastien, et sa famille, qui a, elle aussi, ses problèmes.

Norek nous montre qu'il n'est pas facile d'affronter cette situation, quelle que soit le côté dans lequel on se trouve.
Le ras le bol, le manque de moyens, la colère, la peine, l'horreur, le manque d'hygiène, le risque terroriste,...
Une condition humaine inacceptable et pourtant qui est réelle.
Une solution qui n'en est pas une.

On ferme le roman et encore une fois, on n'est pas tout à fait indemne et il n'est pas évident d'aller se plonger dans un autre roman.
Besoin de légèreté. Les infos sont déjà tellement angoissantes, surtout en 2024 !
Mais quand ça sera le bon moment pour vous...lisez-le.

sur le fil, tout au long du roman, Norek maintient en haleine, dans un monde où tout est gris. Au-delà du rythme effréné, du réalisme de la situation, l'auteur réussi le tour de magie de rester dans la nuance, la complexité sans les grands mots pour toucher les grands maux. Une claque disait la quatrième de couverture, on en reprendrait bien quelques autres tant la matière est condensée.

💔 Poignant
En trois mots : migrants - violence - espoir

« Nous sommes tellement de personnes différentes dans une même vie. Père, assassin, ami. »

➡ Quel livre difficile sur un sujet tout aussi complexe… Si l'auteur dénonce, je ne l'ai trouvé à aucun moment moralisateur. Il amène à la réflexion tout en donnant plusieurs points de vue. Attention, l'ensemble reste très violent, certaines scènes peuvent choquer.

➡ On ressent de l'attachement pour les protagonistes, pourtant différents mais finalement juste humains. Malgré un côté très documenté, c'est émouvant mais sans tomber dans le pathos.

➡ La construction globale du livre m'a paru un peu classique malgré quelques surprises appréciables. Il faut garder à l'esprit qu'il s'agit plus d'un roman noir / drame qu'un pur polar…

Il est difficile de chroniquer ce roman, il est simplement à découvrir pour son sujet important.

J'ai bien aimé ce roman malgré le fait que je m'attendais à un pure roman policier, ce qui n'est pas vraiment le cas. Un livre qui fait voyager et qui fait réfléchir. Un début assez mouvementé et intriguant. Par contre, j'aurais aimé que l'intrigue à propos de la famille d'Adam dure un peu plus longtemps et ne pas savoir ce qui s'est passé avant d'être encore plus avancé dans ma lecture, question de garder plus de suspense.

Un ex flic syrien à la recherche de sa femme et de sa fille dans la jungle de Calais. Un enfant seul au monde dans un monde où les règles sont abolies. Un flic français prêt à franchir les barrières de la légalité au nom de l'humanité.
Ce polar original d'Olivier Norek touche du doigt la chaîne des responsabilités politiques qui crée aujourd'hui ce no man's land humanitaire sur le sol français.

Un roman policier original, à tel point que je ne pense pas que ce soit un roman policier !

C'est plutôt une quête (désespérée) au cours de laquelle, le héros (personnage très romantique, au sens propre du terme et qui s'avère être un policier Syrien) rencontre d'autres personnages (dont un autre policier Français).

Le sujet est difficile, le lieu est difficile, les situations sont difficiles.

Le noeud de l'histoire est révélé dès les premiers chapitres, la raison de la quête de Adam et de sa rencontre avec les autres protagonistes. On connaît donc la fin de la quête dès le début et cela rend la lecture très intéressante.

C'est relativement bien écrit, c'est fluide, c'est emmêlé. Les personnages sont pleins, bien décrits, profonds. Les descriptions sont impeccables : ni trop, ni trop peu.

Pour moi, ce sera 4/5; le point manquant vient du fait que j'ai trouvé ce roman un petit peu long.

D'habitude, j'écris mes retours à chaud, à peine le livre refermé.
Les circonstances ont fait que pour Entre deux mondes, je n'aie pas été en mesure de le faire.
En effet, j'avais encore à l'esprit ma lecture du Passeur, sur laquelle il était temps que je m'exprime.

Pourquoi je vous raconte tout ça ? vous vous en fichez comme de votre première couche-culotte.
Mais voilà, il s'avère qu'entre le moment où j'ai fini ce livre et maintenant, ce que je pensais dire il y a deux ou trois jours a pris un peu de plomb dans l'aile.

Mon enthousiasme, malgré quelques petits bémols sur lesquels j'avais allègrement fait l'impasse, a eu le temps de redescendre.
Par le fameux système des vases communiquants, les petits bémols ont pris de l'importance.

C'est mon premier Norek, je découvre, et je dois dire qu'en chapitres coups de poing, il sait y faire, l'homme aux yeux bleus.
Dès le début, on s'en prend plein la tronche. On est sur un rafiot en Méditerranée. 273 migrants entassés... parmi eux, une gamine tousse et un mec donne l'ordre à sa maman de la jeter par-dessus bord.
Ça calme !
L'auteur reviendra sur cet "épisode" plus loin dans le roman, une fois qu'on sera bien attaché aux personnages.

Sans transition, on se retrouve dans la "jungle" de Calais, plus précisément le dernier jour de son démantèlement.

Je ne vais pas vous raconter ce qu'il se passe dans le livre parce qu'à moins d'habiter dans une bulle dans laquelle peu de choses pénètrent, et encore, on vous l'aura seriné depuis la sortie du bouquin.

Moi qui vis dans une bulle du genre, je n'avais aucune idée du thème du roman. Pour être honnête, j'avais sans aucun doute oublié.
Nettoyage de cerveau, faculté précieuse pour ne pas être affecté par les spoilers de toute nature qui frappent tout lecteur assidu de critiques et 4e de couverture.

Bref, quand ma Yaya m'a donné ce livre à lire, j'ignorais où je mettais les pieds.
Depuis le temps que je voulais découvrir l'auteur, un bon coup de rouleau à pâtisserie où je pense m'a aidée à franchir le pas. Merci ma Yaya.

En bref, j'ai adoré Entre deux mondes, évidemment. Je l'ai avalé avec la gloutonnerie qui s'impose.

La plume d'Olivier Norek est magnifique, le rythme du récit est soutenu, la corde sensible vibre à tout-va, les héros se bousculent, les salauds aussi, les innocents trinquent.
Sans vouloir dénigrer le travail de recherche de l'auteur, la part de fiction l'engloutit un chouia, et c'est dommage.

Les Avengers avec un coeur énorme dans le plus gigantesque bidonville d'Europe.
Le bidonville et tout ce qui l'entoure existent. Les Avengers sont fictifs.
Vous allez me dire que quasiment tout le monde aime Marvel, donc la plupart des lecteurs adorent, moi comprise.

Mais on le classifie comment, ce livre ? parce qu'il est instructif, je ne peux prétendre le contraire.
Ce qui est réel nous chope de plein fouet. La fiction nous chope aussi.

J'ai arrêté de bloquer sur les incohérences et décidé de voir le récit comme une excellente fiction, ce qu'il est puisque très orienté sur les personnages principaux.

Un petit truc que j'aurais aussi aimé, c'est que l'auteur évoque les riverains de la fameuse jungle, parce que j'y ai souvent pensé dans la vraie vie.

Je stoppe là mon décortiquage. Si vous ne l'avez pas lu, faites-le.
Tous les ingrédients sont réunis pour traverser un sacré panel d'émotions, des plus éprouvantes aux plus émouvantes.
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