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sur 358 notes
« Le jeu […] est celui des Rois. A l'intérieur de ces coffrets, vous trouverez des pièces qu'il vous sera loisible de déployer. Chaque pièce représente une personne, quelque part dans la ville, que ses actes inconsidérés, des paris, des dettes ou une ambition mal placée, ont rendu redevable envers cette maison. »

Cela vous donne un petit peu l'ambiance de ce premier tome (et probablement de cette trilogie) dont j'ai beaucoup entendu parler et qui me tentait énormément. Je ne vais pas tourner autour du pot, j'ai passé un très bon moment aux côtés de Thene, cette femme au grand potentiel, brimée par son mari.

Je dois avouer que cela me change de mes lectures habituelles. Ici, peu voire pas de combats physiques je dirai mais plutôt des joutes intellectuelles dans un jeu à taille réelle mêlant échecs et tarot. Les pièces et les atouts, vous l'aurez compris, sont des personnages qui sont redevables à la Maîtresse des Jeux et qui seront mis à disposition des quatre joueurs qui s'affronteront (et dont Thene fait partie). La narration à la troisième personne (comme si nous étions dans la peau des observateurs) est très originale et renforce ce sentiment d'être spectateur du jeu. le suspense est à son comble du début à la fin et l'autrice remporte haut la main ce challenge. La seule petite difficulté résidait parfois dans l'introduction de multiples personnages en un temps très court. Tout était vite rattrapé grâce à des scènes dédiées à Thene et à « ses pions ».

Thene est vraiment la figure centrale de cette novella et c'est tant mieux. Elle fait preuve d'un grand courage durant les premières pages pour se révéler être pleine de potentiel. Tout en gardant la tête sur les épaules, elle parvient à jouer des coudes dans la court des grands, celle où l'on met en jeu une partie de soi-même: son talent, sa vue et même des années de vie. C'est d'ailleurs sur une très belle fin ouverte que se conclut ce premier tome et donne l'ampleur de ce jeu qui ne se limite probablement pas à la ville de Venise au 17ème siècle.

Je n'hésiterai donc pas très longtemps avant de me lancer sur la suite. Une lecture qui se boit comme du petit lait.
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Marc Alyn dans son livre sobrement intitulé "Venise, démons et merveilles" écrit :
Peu à peu, le puzzle se complète et nous voyons apparaître ce qui était dissimulé ou que notre regard se refusait à percevoir. À quoi rêvaient les constructeurs cachés en élaborant ces liturgies d'ombre, à la fois cosmologie ésotérique et numérologie du demi-sommeil ? Avec ses obélisque dressés jusqu'aux faîtes et ses trompe-l'oeil si spacieux qu'un ange s'y perdrait, Venise tient du labyrinthe et de l'échiquier. Seuls les revenants endurcis se déplacent à l'aise sur ces cases de mandala communiquant avec des univers virtuels accessibles uniquement par le pouvoir de l'imaginaire.

Lecture entamée de concert avec ce tome 1 de la trilogie "La Maison des jeux" , qui a été mis sur mon chemin littéraire par une somptueuse critique.
Cette critique mettait en exergue 3 mots beau, réjouissant et brillant. J'ajouterai intriguant et envoûtant.

Quand on y pense c'est fou le nombre d'expressions qui font référence au jeu sans forcément que l'on s'en rende compte :
L'échiquier politique ;
Jouer sa vie sur un coup de dés ;
Faire le jeu d'untel, entrer dans le jeu d'untel,
Être sous la coupe de quelqu'un ;
Damer le pion et j'en passe.

Le choix de Venise est propice à ce premier titre, cité des mystères, aux personnages qui se dissimulent derrière un masque est-ce pour mieux cacher son jeu ?
Dans quelle autre ville placer une telle intrigue. Tant elle paraît simple et abordable comme l'est cette ville. Mais tant elle est multiple, complexe et insaisissable.

Multiple car de prime abord car
"Il a toujours existé des maisons où se pratiquent des jeux, mais ceci n'est pas un vulgaire tripot, pas un établissement où l'on jette des dés ou abat des cartes sur une table. Oh, certes, si tel est le dérivatif que vous cherchez, vous pouvez jouer dans le cadre de la Basse Loge avec les hommes de peu, ceux qui ne misent qu'argent et fierté. Mais si vous êtes assez doué — si vous avez la volonté de gagner —, franchissez donc les portes d'argent qui mènent au lieu élevé où nous autres, âmes antiques et joueurs madrés, déposons nos enjeux de vie et de sang, de vue et d'âme. Je pourrais vous parler des parties que j'ai jouées — des châteaux que j'ai pris et tenus, sept mille hommes sous mes ordres pour protéger de mon adversaire un drapeau ! Des rois que j'ai hissés sur le trône ou renversés, des monuments  que j'ai érigés, des risques que j'ai courus sur les marchés financiers, propulsant le joueur que j'étais vers un monopole du pétrole, du bois, du fer, des hommes. Des meurtriers que j'ai poursuivis et des occasions où j'ai été traqué ; des courses que j'ai entreprises à travers le monde, vingt hommes d'équipage et une unique caravelle sous mon commandement, des pièces ou des hommes étranges que j'ai joués pour obtenir la victoire." (citation extraite du tome 2).

Complexe car on est libre d'y voir un simple jeu de pouvoir, imbriqué dans d'autres jeux échecs ou tarots où selon le moment auquel le coup sera joué, l'issue ne sera pas la même. Les mises ne sont pas les mêmes, les capacités requises ne sont pas le mêmes.
Il semble exister plusieurs tiroirs, plusieurs compartiments un peu comme la vie elle-même. Doit-on voir dans ce jeu une dimension plus philosophique qu'il n'y paraît ?

Certains passages sont juste magnifiques et intriguant s à souhait :
" Pourtant, retournons-nous. Qu'y a-t-il à présent là qui ne représente un menace ? Les ruelles trop sombres, les murs trop rapprochés, l'eau qui vous èche les pieds, affamée, assoiffée de sang. Combien d'os ont-ils été dépouillés de toute chair par les poissons aux larges yeux qui échappent aux asticots et à la canne à pêche pour se gorger en de plus verts pâturages ? Combien des corbeaux nichant dans les plus hautes tours ont-ils, lors d'une nuit d'hiver gelée, fondu du ciel pour arracher un oeil fixe à un cadavre qui, le lendemain, n'aura pas de nom à inscrire sur sa pierre tombale ? Beauté et sang : le sang sublime-t-il la beauté ? La peau est-elle plus pâle lorsqu'elle est inondée de rouge ? Ou est-ce le sang lui-même qui est beau : les hommes flamboient sans aucun doute d'autant plus fort lorsqu'ils savent risquer d'être noyés le lendemain.


Insaisissable comme l'est Venise
Venise est un joyau de contradictions. Installés au bord de la lagune, vous  et moi, nous observons le clair de lune plissé sur les eaux, sous un ciel piqueté d'étoiles. Comme les craquements des bateaux parviennent à nos oreilles, le parfum des poissons qui rissolent dans la poêle à nos narines, comme nous entendons les rires lointains et sentons la chaleur qui s'échappe d'une porte ouverte, nous comprenons que cette belle cité est sans conteste le paradis, et nous nous émerveillons de la grandeur des oeuvres humaines."
Une véritable ode aux sens, ne serait-ce pas un clé de lecture également les sens aux aguets pour donner un sens à ce jeu ?
Et puis il y cette combinaison échecs/tarot.
Les échecs synonyme de stratégie, de réflexion, d'anticipation. Ce rois de Jeux et jeux de Rois...
Le tarot et ses cartes aux figures symboliques, qui en fonction de leur tirage n'ont pas la même interprétation, le même signification. Ces cartes tirées au hasard qui s'expriment par des allégories qu'il faut ou connaître ou déchiffrer...

Et puis enfin ces narrateurs invisibles ne s'agit-il pas, d'anges comme y fait référence Marc Alyn :
"Le premier miracle de Venise, c'est la multiplication des anges. Ils vous attendent dans la pénombre des chapelles ou vous épient depuis les corniches des palais, acrobates au sourire de chat soupesant un oiseau. L'oeil en voit de toutes les couleurs, l'oreille capte à foison vocalises et roulades modulées par le choeur innombrable des anges musiciens qui vont et viennent à leur guise dans l'air de la plus mélodieuse des cités."

En tout cas ce livre fut une très belle découverte, qui s'est enchaînée par la lecture su second tome, et une attente du troisième afin d'y trouver les clefs. Certainement par une relecture globale.
" Mais la vérité la plus terrible est peut-être la suivante : dans une cité aussi soumise aux marées que Venise, il est simplement trop difficile de trouver amour, loyauté et vérité ; on investit donc son coeur en d'autres vertus — passion, beauté, poésie et chanson —, en s'imaginant les ombres de la première aussi grandioses que l'amour lui-même."

Pour y trouver peut-être des réponses, à moins que le pion soit le lecteur... Et que le lecteur ne soit le pion sur l'échiquier de la vie...
Une chose est sûre dans ce premier volume on y trouve passion, poésie et beauté
Et ce livre fut le fruit d'une triple résonance : une critique, un livre sur Venise en cours, deux perles qui ne font qu'une sur un collier littéraire qui s'étoffe au fil du temps...
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Extrait de ma chronique :

"C'est en effet un style de bonimenteur, dont le sérieux peut parfois interroger ; mais quoi de plus approprié pour un ouvrage qui parle avant tout de jeux, et de leur impact secret sur nos vies ? quoi de plus approprié aussi, comme le fait remarquer Stéphanie Chaptal, pour une histoire qui recourt aux "intrigues vénitiennes camouflées derrière des masques, comme des pièces de théâtre" ?


Ceci dit, tout comme le style filmique en apparence froid de Kiyoshi Kurosawa n'empêche pas l'émotion de survenir, en dépit ou peut-être à cause de cette froideur même (voir Real), la narration distanciée de Claire North, écho de la façon dont l'héroïne essaye de tenir ses émotions à distance, parvient souvent à nous toucher, pour peu que nous soyons capables de lire sous la surface des choses.


Plus précisément, l'émotion naît des rapprochements que nous sommes capables d'effectuer entre deux passages, en apparence bénins mais en fait cruciaux pour l'évolution de l'héroïne, par exemple page 12 ("elle ne chanta plus jamais") et page 63 ("en attendant, Thene fredonne à voix basse la berceuse de sa mère – presque sans le remarquer")."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Un livre original dans son thème et dont j'ai apprécié la finesse d'écriture. L'auteure à la bonne idée de limiter le nombre de pages donnant ainsi plus de force à son récit. La sérénissime est le lieu idéal pour servir de plateau à ces intrigues aux enjeux majeurs. "Le jeux est tout". Frustration quand même car on aurait aimé plus d'explications sur La Maison des jeux. Impatient de lire les suites. Comme quoi on peut toujours être surpris dans ses lecture.
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La Maison des Jeux est une trilogie de novellas de Claire North (l'autrice entre autres des Quinze premières vies d'Harry August ou de Touch) publiée dans la collection Une-Heure-Lumière du Bélial. le premier opus, le Serpent, est sorti ce mois-ci, les deux autres arriveront prochainement.

La Maison des Jeux, comme son nom l'indique est un immense plateau de jeux où l'on découvre les règles et les limites au fur et à mesure de la lecture.

Le Serpent premier tome de la Maison des Jeux c'est avant tout une ambiance, celle de Venise au début du XVIIème siècle, emplie de secrets et de mystères.

Avec le Serpent, La Maison des Jeux est un récit politique, un jeu d'influence et de pouvoir, une histoire simple et complexe à la fois.

La Maison des Jeux, c'est une narration originale où le lecteur est pris à parti, où il est un personnage à part entière à qui l'on s'adresse et à qui l'on explique les tenants et aboutissants tout en le laissant dans l'ombre.

La Maison des Jeux est un récit immersif, visuel, où les chapitres courts rythment l'histoire ou plutôt devrais-je dire le jeu.

La Maison des Jeux, c'est une galerie de personnages plus truculents les uns que les autres, où chacun joue sa partition, sa petite partie individuelle au sein d'un ensemble qui le dépasse.

La Maison des Jeux, c'est une héroïne principale, intelligente-ingénue, manipulatrice et manipulée, forte et faible à la fois. La pièce maitresse du jeu ou un simple pion ? Allez savoir.

La Maison des Jeux : 1. le Serpent est un texte somptueux, magique, une des plus belles réussites de la collection.



Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Après la saga des Molly Southborne, la collection Une-Heure-Lumière s'essaie de nouveau à la publication d'une série. Ce coup-ci, l'affaire est clairement indiquée en couverture avec un tome publié par an jusqu'en 2024.
Rassurez-vous, si La Maison des Jeux de Claire North forme un ensemble cohérent, à chaque volume correspond une période particulière. Et le premier, le Serpent, peut se lire comme une histoire indépendante.
Le récit se situe donc à Venise en 1610. Guidés par un narrateur similaire à la voix off des documentaires animaliers, nous y suivons le parcours de Thene. Mal mariée trop jeune à un homme plus vieux, violent et flambeur, elle le suit nuit après nuit dans la Maison des Jeux où il la force à le regarder dilapider sa dot. Thene se met alors à jouer à son tour, mais elle gagne plus souvent qu'elle ne perd. Elle est repérée par les dirigeants de la Maison, qui lui propose d'intégrer un cercle privé où les parties se jouent avec des pions humains et où les enjeux sont le pouvoir, la liberté et la vie elle-même.
Ce parti-pris de raconter à distance l'histoire peut soit rebuter soit séduire le lectorat. Personnellement, j'ai apprécié ce regard extérieur et ce recul qui correspondent à l'image que je me fais des intrigues vénitiennes camouflées derrière des masques, comme des pièces de théâtre.
Le jeu en lui-même est une sorte de partie de cartes géantes à quatre joueurs (avec des pions nommés comme le tarot de Marseille). Il a pour but de placer quelqu'un à l'une des plus hautes magistratures de la ville. Tous les coups sont permis sauf attenter directement à la vie des autres joueurs. Et il est fortement déconseillé de tricher. Pour nous, c'est surtout l'occasion de suivre l'évolution de Thene, femme meurtrie obligée de cacher ses sentiments, se battant pour obtenir une liberté où elle ne sera pas « fille de… » ou « femme de… » Mais sera-t-elle toujours elle-même ? Sera-t-elle prête à aller jusqu'au bout de la partie ? de manipulatrice, n'est-elle pas non plus manipulée ? Parce que la Maison des Jeux s'ouvre à différentes époques et différents lieux à la fois, les parties qu'elle réserve à l'élite de ses joueurs ont souvent des conséquences fantastiques sur eux qu'ils gagnent ou que, perdants, ils soient relégués à l'état de simples pions.
Et pour la lectrice ? J'ai particulièrement apprécié cette première manche, et je me suis laissée happer par la musicalité du texte et la mécanique de précision de sa narration. Je serai présente pour la partie suivante.
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
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Le Serpent, premier tome de la trilogie La Maison des Jeux de Claire North (ou Catherine Webb) est un court roman à l'écriture impeccable et à la présentation soignée.

Une novella à la narration atypique avec un narrateur observateur invisible qui nous prend à parti ; au concept intriguant et original, celui d'une maison des jeux où la Basse Loge est réservée aux simples parties d'échecs, de dès ou de dames, quand la Haute Loge est l'antre de jeux bien plus... sophistiqués et dangereux. Et où la politique vénitienne n'est rien de plus qu'un Tarot grandeur nature...

Je me suis régalée avec ce petit livre, même si la lecture est un peu complexe quand on ne lit pas ce roman d'une seule traite. J'ai adoré Thene, héroïne brimée par un mari alcoolique, accro aux jeux et endetté qui cherche à reconquérir sa liberté et sa vie.
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Une lecture étonnante !
Je n'ai tout d'abord pas accroché au style et pendant la majorité de ma lecture, je ne savais pas quoi en penser... C'est un livre que je ne conseillerais pas aux personnes qui aiment tout comprendre car il faut sacrément accepter de se laisser porter.
Beaucoup d'éléments m'ont fait penser au Cirque des rêves d'Erin Morgenstern (que j'avais adoré) et ça a pas mal renforcé mon intérêt.
Finalement c'est une bonne lecture et je serais curieuse de lire les autres tomes. L'histoire est très riche, intriguante et complète bien que le roman soit très court.
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Ce roman avait tout pour me plaire sur le papier. La couverture est magnifique mais, parce que oui il y a un mais... et pas un petit.
Je suis passé à côté de cette lecture.
Plusieurs choses m'ont dérangé, la narration à la 3ème personne qui met trop de distance. Je n'ai pas réussi à me sentir "impliquée". le personnage de Thene ma totalement laissé de marbre.
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Et si le monde et la politique n'était qu'un jeu ? Ou plutôt plusieurs partis de jeu en simultané où l'enjeu serait d'ordre politique, économique, voire vital.
C'est ce que propose de manière originale ce premier tome de fantasy de la Maison des jeux. Ce roman est brillant.

Venise : 1610. Mariée à un homme qui a liquidé sa dot et tout son argent, Thene se retrouve à jouer dans la maison des jeux. Elle joue si bien que peu de temps après elle est conviée dans une partie de jeu sélective en grandeur nature, opposant 4 joueurs.
Tel une partie d'échec, nous pouvons admirer la stratégie des personnages, voir évaluer la qualité de leur jeu, les coups portés plus ou moins fatals. L'unique règle : interdiction pour les joueurs de s'entretuer, ce qui laisse encore beaucoup d'autres possibilités.

Tant d'éléments qui gravitent autour d'une question fondamentale : pourquoi joue t'on ? Les joueurs sont-il eux même les pions d'une plus grand partie ? Tant de questions qui donnent envie de lire le second tome.

Le récit est prenant et finit en apothéose. le narrateur suit les stratégies des personnes en faisant preuve d'un voyeurisme intéressant.
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