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sur 551 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Première participation au club de lecture de Babelio – avril 2011
Quand on démarre « La tombe des lucioles », en ayant auparavant vu l'anime qui en a été tiré, on sait que l'on va avoir à faire à un texte difficile. On sait que NOSAKA Akiyuki narre l'errance de deux orphelins dans une guerre qui les affame. La personnalité de cette lointaine tante, sa cruauté de ne voir qu'en eux deux bouches à nourrir à l'époque du marché noir et du rationnement nous attriste et nous révulse. On sait aussi l'attendrissement que l'on va porter sur ce frère, Seita, qui va tout faire pour sauver sa petite soeur Setsuko, en chapardant de quoi survivre dans les champs éloignés, mais surtout en lui offrant du réconfort (et de l'oubli aussi) en illuminant leur grotte-sanctuaire de lucioles. Mais ce à quoi l'on s'attend beaucoup moins, c'est à cette langue qui accroche, ces descriptions crues, qui renforce l'horreur des situations. Bien sûr, n'étant pas (encore) japonisante, le recours à la traduction est indispensable, même s'il se doit d'être interrogé. L'argot omniprésent m'a gêné dans la lecture, bien qu'il puisse être considéré comme un artifice littéraire permettant proximité et identification.
De ce fait, la comparaison entre la nouvelle et son adaptation cinématographique va dans le sens d'un adoucissement. Et cet adoucissement transparaît dans la mutation du mot « tombe » du titre en « tombeau » (comme cette boîte que Seita garde sur lui avec les ossements maternels). Alors que la tombe est froide, impersonnelle, le tombeau est écrin, souvenir et mémoire.

La seconde nouvelle traite du rapport d'un quarantenaire japonais avec l'américain, à la fois la langue et l'ancien colon, le nouveau frère. Alors que le personnage principal, Toshio, doit accueillir, sur demande de sa femme un couple d'américain, il se remémore l'occupation après la seconde guerre mondiale (seuls passages où Toshio devient narrateur). Et c'est avec les mêmes artifices qu'il essaie d'être un bon hôte. Mais là où, pendant l'occupation, il essayait de profiter de la richesse américaine en offrant des femmes aux soldats, Toshio offre au vieil américain des spectacles sexuels où les acteurs ne peuvent se départir de l'origine du spectateur. C'est ainsi que renait la distance qui confine à la haine. Il est parfois comique d'imaginer les japonais affamés désarmés face aux rations de chewing gum déposés en parachute, mais le ton de la nouvelle se veut bien plus dur, empreint de rejet de l'Autre. Comme les lucioles, les algues d'Amérique (en fait le thé noir) cristallisent dans un procédé tout japonais l'incompréhension et le pardon impossible.
Du point de vue strictement littéraire, il est intéressant de voir dans cette nouvelle une préfiguration des thèmes qui seront eux de la littérature Jpop (ceux d'un Ryu Murakami par exemple).
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Il y a plusieurs années, j'avais découvert le film d'animation « Le tombeau des lucioles », très triste et touchant, avec une musique magnifique. J'ai donc voulu lire l'oeuvre originale, « La tombe des lucioles » de Nosaka Akiyuki, suivi d'une seconde nouvelle, « Les algues d'Amérique ».

Dans le Japon de 1945, nous suivons le jeune Seita et sa petite soeur Setsuko, orphelins de guerre, qui essaient de survivre dans ce climat de misère et où rien ne leur est épargné. le récit est dur et percutant, et pour cause : la nouvelle est quasi autobiographique.

Malheureusement, le style d'écriture ne m'a pas accrochée et, peut-être parce que l'histoire est courte, les personnages m'ont paru moins attachants que dans l'adaptation, qui est cependant très fidèle. Peut-être faut-il lire d'abord la nouvelle avant de regarder le film d'animation afin de ne pas connaître d'avance la fin.
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Ce petit livre est constitué de deux nouvelles, la première porte le même titre que le recueil.
Elle raconte l'histoire de deux enfants en commençant par la fin, tragique. Puis un retour en arrière nous permet de comprendre comment le garçon s'est retrouvé mourant de faim dans la gare de Tokyo.
Nous sommes vers la fin de la seconde guerre mondiale, les Américains attaquent sans cesse le Japon, les hommes sont partis, les habitants des quartiers se regroupent. Parmi ces habitants se trouve un garçon et sa petite soeur, au cours d'un bombardement ils perdent leur maison et leur mère qui meurt de ses blessures. Ils se retrouvent alors chez une cousine de leur père très inhospitalière, ils doivent alors tenter de survivre!
La seconde nouvelle est un peu moins tragique, l'ambiance y est plus légère même si... les vieux démons resurgissent. le narrateur reçoit des Américains, amis de sa femme, connus en vacances à Hawaï. L'arrivée de ses hôtes lui rappelle l'occupation Américaine juste après la défaite Japonaise. Cela lui rappelle aussi son incapacité à parler Anglais!
Deux nouvelles différentes de par le sujet, et l'ambiance. On retrouve tout de même les dialogues au style si particuliers de l'auteur, un mélange d'argot et de langage familiers qui contraste avec les descriptions au style très sobre. Ces dialogues m'ont dérangé, ils raisonnent de façon assez étrange avec le reste du récit.
La première histoire est dure, on assiste au triste périple de ces malheureux enfants à qui personne ne tend la main. Manque d'humanité, dégoût, pas vraiment de quoi remonter le moral. La deuxième nouvelle est totalement différente avec un petit plus d'humour.
Ces deux nouvelles nous montre sous un point de vue différent, un autre petit bout de Japon. le Japon, marqué par sa défaite et surtout par la guerre, les destructions et la mort qu'elle amène.
Lien : http://l-ivresque-des-livres..
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En 1945 alors que le japon est lui aussi frappé par la 2nde guerre mondiale, la petite ville où habite une femme et ses deux enfants,Seita un adolescent de 14 ans et Setsuko une petite fille de 4 ans, est bombardé par des B29 de l'aviation américaine. La famille court alors se réfugier dans un abri anti-atomique, Seita portant sur son dos sa jeune soeur. Ayant dû prendre un chemin différent de leur mère à cause des déflagrations et incendies bloquant les rues, ils ne rejoindront jamais l'abri. Apprenant le lendemain que leur mère, brûlée lors de sa fuite, se meurt, Seita et Setsuko se retrouvent seuls et démunis. Leur maison détruite, leur père enrôlé dans la marine, leurs ressources rendues au minimum, ils décident d'aller vivre chez une tante qui aura tôt fait de profiter de leur tickets de rationnement et de ce que le pauvre Seita réussit à ramener comme nourriture, en échangeant les vêtements de sa mère.
Préférant alors se débrouiller seuls, Seita décide de partir vivre ou plutôt survivre, avec sa petite soeur dans un abri au bord d'un lac, sorte de cave abandonnée. Seita tente chaque jour de préserver sa petite soeur de la maladie, de la faim et de la détresse en cherchant tous les moyens possibles afin de la nourrir, de la rassurer, de la consoler. Il vole pour se rassasier, invente des histoires pour faire rire sa soeur, la lave pour éloigner les poux et la vermine de son petit corps. Et surtout il invente des histoires, dont celle des vers-luisant, lucioles magiques qui rassurent la petite fille effrayée par le noir.
Mais malheureusement ces petits insectes ne se mangent pas et la petite fille sera emportée par la maladie, sous les yeux impuissants de son frère, qui ne pourra rien faire d'autre que de se laisser mourir à son tour. (...)


Lien : http://les-petitescapucines...
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La tombe des lucioles est une nouvelle triste et bien écrite qui prend aux tripes
Une description très précise des conditions de vie pendant les bombardements sur le japon pendant la guerre 39/45 . d'autant plus dure que les protagonistes sont des enfants.
La deuxième nouvelle est dans la continuité de la tombe des lucioles , tout aussi dérangeante je trouve.
Le dessin animé que j'ai vu il y a longtemps m'avait laissé la même impression de malaise. A ne pas lire si l'on est déprimé.
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« le corps plié en deux, les yeux obstinément fixés sur la fine couche de poussière qui, à la surface du sol, frémissait au rythme de sa faible respiration, et se demandant seulement « quel jour qu'y peut être, quel jour qu'c'est ?», Seita expira… »

Japon, 1945. Des milliers d'enfants sont laissés pour morts dans les rues. Parmi eux, un frère et une soeur se retrouvent pris au piège dans l'enfer de la guerre. Leur courage, leur innocence et leur naïveté sont bouleversants mais que sont-ils face aux bombardements et à la faim ?

« c'était des scintillements de lucioles juchées chacune au bout d'une feuille, il suffisait de tendre la main pour faire monter les petites lumières le long des doigts, " regarde ! Essaie de la prendre ! " il en fit tomber une sur la paume de Setsuko, mais elle ferma le poing si fort qu'elle l'écrasa ».

Nosaka dépeint la beauté de l'innocence réduit à néant en un claquement de doigts, en un « Boum ». Il nous confronte aux conséquences les plus crasses de la guerre, avec poésie et brutalité. Son style est déstabilisant, chaotique comme ce qu'il décrit. Des sujets en fin de phrases, un flot de pensées ininterrompu, des images troublantes de réalisme qu'on aimerait ne pas croire.

Cette oeuvre semi-autobiographique publiée en 1967 est à l'image de son adaptation par le studio Ghibli : marquante. Qui ne garde pas un souvenir âcre de son visionnage du « Tombeau des lucioles » ?

Lien : https://www.instagram.com/vo..
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