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Citations sur Acide sulfurique (280)

J’aimerais que vous cessiez de me raconter ce que vous auriez fait à ma place. Personne n’est à ma place, personne n’est à la place de personne.
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Pannonique avait encore embelli depuis qu’elle s’était nommée. Son éclat avait accru son éclat. Et puis, on est toujours plus beau quand on est désigné par un terme, quand on a un mot rien que pour soi. Le langage est moins pratique qu’esthétique. Si, voulant parler d’une rose, on ne disposait d’aucun vocable, si l’on devait à chaque fois dire « la chose qui se déploie au printemps et qui sent bon », la chose en question serait beaucoup moins belle. Et quand le mot est un mot luxueux, à savoir un nom, sa mission est de révéler la beauté.
Dans le cas de Pannonique, si son matricule se contentait de la désigner, son nom la portait autant qu’elle le portait. Si l’on faisait résonner ces trois syllabes le long du tube du Cratyle, on obtenait une musique qui était son visage.
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Simon de Cyrène : pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? C’était le plus beau personnage de la Bible, parce qu’il n’était pas nécessaire de croire en Dieu pour le trouver miraculeux. Un être humain qui en aide un autre, pour ce seul motif que sa charge est trop pesante sur ses épaules.
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Au fond, la création accomplie, quelle était la tâche de Dieu ? Sans doute celle d’un écrivain quand son livre est édité : aimer publiquement son texte, recevoir pour lui les compliments, les quolibets, l’indifférence. Affronter certains lecteurs qui dénoncent les défauts de l’œuvre alors que, même s’ils avaient raison, on serait impuissant à la changer. Cet amour était la seule aide concrète que l’on pourrait lui apporter.
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Depuis son arrestation, Pannonique avait de Dieu un besoin atroce. Elle avait faim de l’insulter jusqu’à plus soif. Si seulement elle avait pu tenir une présence supérieure pour responsable de cet enfer, elle aurait eu le réconfort de pouvoir la haïr de toutes ses forces et de l’accabler des injures les plus violentes.
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Pannonique ne supporta plus cette souffrance. Lors d’un repas, elle se mit à parler. Comme une convive autour d’une table bien garnie, elle engagea la conversation avec les gens de son unité. Elle évoqua des films qu’elle avait aimés et les acteurs qu’elle admirait. Un voisin approuva, le suivant s’indigna, le contredit, expliqua son point de vue. Le ton monta. Chacun prit position. On s’enflamma. Pannonique éclata de rire.
Il n’y eut qu’EPJ 327 pour s’en apercevoir.
— C’est la première fois que je vous vois rire.
— Je ris de bonheur. Ils parlent, ils se disputent, comme si c’était important. C’est merveilleux !
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— Croyez-vous que ce vouvoiement servira à quelque-chose ?
— Ce qui nous différencie des kapos est forcément indispensable. Comme tout ce qui rappelle que, contrairement à eux, nous sommes des individus civilisés.
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Son intelligence rendait sa splendeur encore plus terrifiante.
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Le public admirait les victimes.
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Zdena ne comprit rien au déferlement de mépris dont elle était l’objet. Pas un instant elle ne pensa s’être mal exprimé. Elle en conclut simplement que les spectateurs et les journalistes étaient des bourgeois qui lui reprochaient son peu d’éducation ; elle mit leurs réactions sur le compte de leur haine du lumpenproletariat. « Et dire que je les respecte, moi ! » se dit-elle.
Elle cessa d’ailleurs très vite de les respecter. Son estime se reporta sur les organisateurs, à l’exclusion du reste du monde. « Eux au moins, ils ne me jugent pas. La preuve, c’est qu’ils me paient. Et ils me paient bien. » Une erreur par phrase : les chefs méprisaient Zdena. Ils se payaient sa tête. Et ils la payaient mal.
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    acide sulfurique

    1.Quel était le métier de Pannonique?

    a.bouchère
    b.paléontologue
    c.directrice d’école

    10 questions
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    Thème : Acide sulfurique de Amélie NothombCréer un quiz sur ce livre

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