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3,65

sur 3584 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
!Je ne m'attendais absolument pas à un tel roman, très dérangeant, dès les premières lignes… « Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus ; il leur en fallut le spectacle ». le ton est donné, d'emblée.

Des producteurs de télévision ont l'idée extraordinaire de créer une émission de téléréalité appelée, en toute simplicité, Concentration. L'idée : faire le show pour le public. « le chiqué, le mièvre, c'est fini ». Vivre l'horreur en direct, par procuration, en voilà un concept ! Ainsi, sont raflées à l'aveugle dans les rues des personnes, sans aucun critère précis de sélection, sauf celui d'être humain. Elles sont alors soumises à des conditions de vie et de mort proches de celles des camps de concentration, à la différence près – et pas des moindres – que chaque instant est filmé. Les prisonniers sont déshumanisés, perdent leur identité au profit de matricules dont ils sont affublés. Ils se tuent à la tâche jour après jour. Certains d'entre eux sont supprimés sur la simple volonté de kapos qui ont ainsi l'occasion d'exercer sur eux leurs plus bas instincts. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, personne ne réagit face à cette ignominie, personne ne se révolte : ni le public, présent en masse aux rendez-vous télévisuels, ni les personnes dans le camp, ni les dirigeants du pays… Si certains médias prennent néanmoins position et s'offusquent de la situation, l'audimat n'en croit que davantage ! Une hypocrisie écoeurante où la critique du concept n'empêche en rien une adhésion massive des téléspectateurs.

Seule lueur d'espoir dans toute cette noirceur, une jeune femme, la seule qui résiste. Matricule, CKZ 114, Pannonique de son vrai nom bénéficie d'un mental incroyable. Usant de son intelligence, de son courage, et de son sens de la stratégie, elle parvient peu à peu à donner de l'espoir à ses congénères et même à infléchir l'affreuse kapo Zdena, âgée de 20 ans tout comme elle. Celle dernière avait vu en l'expérience une manière de se valoriser pour la première fois de sa vie. Mais sa cruauté s'est rapidement heurtée au magnétisme incarné par Pannonique dont elle tombe éperdument amoureuse. Souhaitant l'épargner, elle expérimente plusieurs voies mais se heurte à son inflexibilité. Pannonique intègre en effet rapidement le fait que l'émission n'existe qu'en raison de l'attente du public qui en redemande toujours plus, jusqu'à faire de ce concept d'émission les jeux du cirque des temps modernes, où les spectateurs sont sollicités pour dire quels sont les prisonniers qui doivent être éliminés. Devenue son égérie, elle saisit alors sa chance en interpelant directement le public grâce aux caméras la filmant et en influant sur la personnalité de Zdena, lui faisant réaliser peu à peu la monstruosité de la situation.

Amélie Nothomb avait-elle le droit de banaliser en quelque sorte la shoah pour mieux dénoncer la téléréalité et les risques qui y sont inhérents ? le livre a fait débat sur ce point lors de sa parution. Mais à la lecture de ce livre, je ne suis pas certaine que l'auteur ait réellement souhaité comparer les deux univers. Elle s'est davantage livrée à un récit de science-fiction visant à la prise de conscience d'une réalité, celle de la déshumanisation liée aux programmes de téléréalité notamment.

Une provocation dérangeante mais qui a le grand mérite de poser de bonnes questions : où est la morale ? Qui sont les plus monstrueux au final des kapos ou des spectateurs ? Quid de la démocratie et quelle est la place de la religion ? Pas mal de pistes de réflexions dans ce court roman pour chaque lecteur, particulièrement bienvenues pour les plus jeunes d'entre eux.



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Pas mon roman préféré d'Amélie Nothomb, je n'ai pas été autant transportée par cette histoire qu'avec d'autres titres et ai été un peu déçue par la fin. Mais il n'en demeure pas moins une critique acide de la télévision et des médias qui ne reculent devant rien pour faire grimper leur audimat, et cette critique est menée avec brio (et surtout sans le côté "regardez comme je suis intelligente moi qui n'ai pas la télé"). C'est aussi une critique du voyeurisme des téléspectateurs qui poussé à son paroxysme devient carrément du sadisme, et on en vient à s'interroger sur notre propre façon de faire. Ne sommes nous pas nous mêmes responsables de ces images toujours plus choquantes qui nous sont proposées et dont on s'offusque en se frottant les mains?
À méditer...
En conclusion, je dirais que même si je n'ai pas adhéré entièrement à l'histoire, j'ai adoré la façon dont A.N traite les questions de fond de ce roman et je pense qu'il mérite d'être lu.
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Ce livre montre bien la cruauté de l'humanité ainsi que sa stupidité et son addiction à la violence et à l'appât du gain, de l'argent. le livre reprend l'histoire des gens enfermés dans les camps d'exterminations mais cette fois ce sont des gens pris au hasard qui sont pris et enfermés dans ces camps et filmés pour un jeu télévisé. A chaque fois des « candidats » sont nominés et les téléspectateurs doivent décider qui est éliminé. Sauf que dans ce cas les gens ne rentrent pas chez eux ils sont exterminés comme l'ont été les juifs ou les prisonniers. Cela dure un certain temps jusqu'à ce que l'une des « gardes » se prenne d'affection pour l'une des prisonnières et fasse tout pour arrêter l'émission et libérer les gens qui restent encore. L'action de cette « garde » nous montre que l'espoir existe et que toute l'humanité n'est pas perdue. J'ai vraiment aimé ce livre et il se lit facilement si on met de côté la difficulté du texte.
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On m'avait fortement recommandé de lire cet ouvrage d'Amélie Nothomb et pour une fois, j'ai bien fait d'écouter ce fameux "on". Il y a un très bon sujet de philo qui pose la question suivante ; L'Histoire est-elle un éternel recommencement ? et je crois qu'Amélie Nothomb a mis les pieds dans le plat avec cet ouvrage.
Le contexte ; de nos jours (bien que cela ne soit pas précisé exactement), une nouvelle émission de télé-réalité intitulée "Concentration" fait tabac. de plus, elle fait la une de tous les journaux et jamais le taux d'audience n'a été aussi élevé. Une véritable réussite basée sur la souffrance et la mort d'autrui. En effet, le principe est simple : reconstituer l'horreur qui sévissait durant les premiers camps de concentration sauf qu'ici, tout se passe en direct et, en plus d'être filmé, est retranscrit sur les écrans de télévision. Contre son gré, Pannonique est l'une des participantes à ce jeu cruel et démoniaque. Elle sera même privée de son nom si symphonique et si doux à l'oreille car désormais, comme tous les autres détenus, elle ne sera appelée et connue que sous son nom de matricule ; le sien étant CKZ 114. Les organisateurs ont pensé à tout pour déshumaniser complètement les prisonniers et leur enlever toute dignité. Pannonique, pardon CKZ 114 possède néanmoins un atout majeur : la beauté...une beauté telle qu'elle déstabilise non seulement les téléspectateurs mais également et surtout une kapo du nom de Zdena. Cette dernière sera tellement envoûtée qu'elle n'aura plus qu'une seule idée en tête : obtenir les charmes de la détenue CKZ 114 et pour cela, elle est prête à entraver bien des règles.

Un roman diaboliquement bien écrit qui nous prouve que nous ne sommes à l'abri de rien : malgré les horreurs que nous avons connu, les leçons que nous en avons tirées sont trop faibles et trop fragiles pour que cela ne se reproduise pas à nouveau. Dans cet ouvrage, le lecteur fait la rencontre de personnages très attachants, bien que confrontés à leurs instincts les plus primaires et en tire surtout une bonne dose de morale. A découvrir et à faire découvrir et surtout, un seul mot d'ordre : plus jamais ça !
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Certes, ce roman n'est pas mon préféré, c'est peut-être même un de ceux que j'ai le moins aimé chez Amélie Nothomb, mais il faut reconnaître que la plume et le sujet sont comme toujours très bons.
J'ai eu par contre un peu plus de mal à rentrer dans l'histoire. Je n'ai pas trouvé les personnages attachants (ce qui est logique) donc plus difficile de m'immerger. Comme l'indique le titre, le sujet est acide. Une reconstitution des camps de concentration sous forme d'émission de télé-réalité. Une satyre sociale qui nous met face à nos travers et confronte aux limites de la société actuelle.
Un livre à lire pour le fond.
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Grand lecteur des livres d'Amélie Nothomb, "acide sulfurique" n'était pas encore passé entre mes mains.
C'est un livre qui m'a marqué. Une histoire profondément choquante. Il est ici question d'une émission de téléréalité : "concentration". Une émission odieuse, indigne et meurtrière. Une émission dont le principe se calquait sur les camps nazi. C'est très dur et surréaliste. En effet, à chaque page, je me demandais "mais ce n'est pas possible, une autorité, des associations, quelqu'un va s'en offusquer et faire cesser tout ça". Nothomb signe un livre fort et nous fait réfléchir sur la téléréalité, qui, bien que n'étant pas (encore) si extrême, ne devrait pas entrer dans les normes...
Un excellent roman.
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Mon édition ne comporte pas réellement de résumé sur la quatrième de couverture et c'est aussi bien comme cela. Acide sulfurique est le genre de roman qui se passe de résumé. Je ne savais pas à quoi m'attendre en l'ouvrant et c'était parfait.

Comme pour la plupart des romans d'Amélie Nothomb que j'ai lus, j'ai été happée dès les premières pages. L'écriture est fluide et va à l'essentiel, pas de mots superflus. Que des mots forts et imagés. C'est sans doute la qualité que j'aime le plus chez Nothomb. Cette capacité qu'elle a de dire tant de choses avec une économie de mots. Qualité que je suis loin de posséder. C'est sans doute la raison pour laquelle je l'admire autant.

Ce roman est noir et présente la nature humaine dans ce qu'elle a de plus dégoûtant. le voyeurisme à son extrême. C'est une critique de la télé-réalité, mais surtout de ceux qui la consomment sans se poser de questions.

Malgré toutes ces qualités, je me dois d'être honnête. Même si ma lecture a été intense, elle fera sans doute comme les autres romans que j'ai lus de l'auteure. Vite consommée, vite oubliée. J'admire l'écriture, mais les histoires sont vite oubliées.
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Ce roman raconte l'histoire d'un jeu télévisé nommé «Concentration» où les participants sont choisis au hasard par «bombardements». Le but est de laisser les candidats dans le jeu comme dans un camp de concentration nazi ; où les noms des candidats sont remplacés par des matricules. Mais tout ne se passe pas comme prévu…
J'ai beaucoup aimé ce livre, c'est à la fin que l'on sait pourquoi le titre a été choisi, il est passionnant et captivant.
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J'ai mis une étoile de plus pour le postulat de départ que je trouve culotté : une chaîne de télé décide de remettre au goût du jour un camp de concentration pour en faire une émission de téléréalité.

Le reste c'est du Nothomb tout craché : des situations improbables, des dialogues excessifs, des bons mots, une réflexion sur le langage et le prénom, un questionnement sur Dieu et aussi un peu d'humour.

J'ai aimé relire ce livre qui fait partie de mes Nothomb favoris.
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L'histoire se déroule dans un futur proche, où une téléréalité qui simule les camps de concentration fait une sélection de personnes qui doivent y participer. On vit les événements du côté de Pannonique, une jeune femmes qui fait partie des prisonniers et qui tente de s'évader à tout prix. (Lu par Nola)
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