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EAN : 9782357820661
129 pages
az'art atelier editions (21/11/2020)
4/5   1 notes
Résumé :
Angèle n’a aucun ami, ne joue avec personne d’autre qu’avec sa poupée.
Elle vit à la marge.
Ses journées s’étirent sur des lignes discontinues.
Chez elle, l’appartement est trop petit, là-bas, la maison de Madame est trop vaste.
Ici le bruit l’envahit, là-bas le silence l’étouffe.
Partout elle est seule. Alors elle flotte et rejoint à sa guise les choses et les gens.
Elle peut ainsi les aimer et les détester alternativeme... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La Petite, c'est Angèle, quatre ans au début du roman. Elle vit avec sa mère et ses frères et soeurs, plus âgés, et qui l'excluent de leurs activités, dans un appartement trop exigu du quartier pauvre de la ville. Sa mère, femme courageuse mais frustre, l'emmène avec elle lorsqu'elle va faire des ménages dans la grande maison des quartiers chics, chez Rose et Henry.
Quand sa mère tombe malade, ces derniers la prennent en charge. Coupée de sa famille, Angèle est partagée entre deux mondes antagonistes : richesse, confort, ouverture culturelle d'une part, pauvreté, promiscuité, misère intellectuelle, de l'autre. Ses relations avec les autres s'en trouvent affectées : avec sa famille qui la voit comme une étrangère, avec ses camarades de classe à la vie plus traditionnelle, quand, elle, ne sait où se situer et doit affronter l'absence et le silence qui entoure son père.
Ce roman d'apprentissage aborde de nombreuses thématiques : l'identité, les déchirures sociales, les liens familiaux, les éveils et les ruptures de l'adolescence. M.H. Nunez mène son récit d'une écriture fine, élégante, au vocabulaire précis, soigné. En dépit d'une situation assez convenue, elle parvient à attacher lecteur à ses personnages. J'ai aimé sa façon de faire vibrer la musique du piano qui accompagne son texte d'un fil rouge. Elle nous offre là un beau moment de lecture.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Angèle se sent triste pour l’homme qui s’est évanoui dans une nuit sans réponse. Elle non plus n’a pas de réponse. Les questions restent dans sa tête, elle ne les laisse pas sortir ou seulement la nuit quand elles cognent trop fort, elle les laisse tournoyer au-dessus du lit comme des papillons nocturnes. Elle voudrait les faire passer de son crâne à celui de sa mère. Alors le matin, dans la lumière du jour, la mère dirait qui est l’homme, pourquoi il vient à la maison, pourquoi on la cache, elle et non les autres sœurs, si c’est un ogre qui mange les petits enfants, pourquoi sa mère tremble à son départ, pourquoi cette nuit-là elle ne veut pas dormir avec sa petite. Elle aurait des mots clairs qui chasseraient les papillons noirs, des mots simples choisis exprès pour sa fille, des mots précautionneux comme des caresses sur un corps de nouveau-né.
Mais la mère qui parle sans cesse ne dit que des mots sans destinataire. Comme les lettres égarées faute d’adresse. Les mots de la mère ne sont pas pour la fille. Dans la chambre ils grattent les murs décrépis, dans la rue ils gonflent comme des bulles, ils reviennent en écho répéter les mêmes litanies faites d’ordres, de plaintes contre la vie dure, contre les corvées à faire, les dettes à payer. Ils n’ont pas de signature, ils sont anonymes, impersonnels, vides d’affects. Ils servent à protéger la mère comme des habits de papier journal, vus de tous et neutres.

(page 24)
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Angèle n’a aucun ami, ne joue avec personne qu’avec sa poupée. Elle vit dans une tribu, à la marge. Parfois la limite s’élargit, elle circule, orbite en mouvement autour d’un corps compact qui l’attire et l’éloigne . On parle d’elle dans cet espace, on ne lui parle pas. Elle n’a rien à dire.
Ses journées s’étirent sur des lignes discontinues.
Chez elle l’appartement est trop petit, là-bas, la maison de Madame est trop vaste, ici le bruit l’envahit, là-bas le silence l’étouffe. Partout elle est seule. Alors elle flotte et rejoint à sa guise les choses et les gens. Elle peut ainsi les aimer et les détester alternativement.
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