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3,34

sur 159 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans un petit village perdu d'Irlande, au début des années 2000, arrive au pub un individu étrange, imposant, à la crinière blanche.
Il vient du Montenegro, s'appelle Vladimir Dragan.
Il cherche un endroit pour s'installer et exercer son art de guérisseur;
Ce sera chose faite. La consultation de soeur Bonaventure constitue ma scène préférée ainsi que celle où il est inquiété par un agent dans les bois.
Fidelma, une jeune femme en mal d'enfant va se laisser manipuler et envoûter par cet homme qui ne restera pas longtemps inconnu malgré son habileté à tromper son monde.
Il sera arrêté et démasqué en tant que le fameux boucher des Balkans, Radovan Karadzic, responsable du siège inhumain de Sarajevo, du massacre de Srebrenica....
Le travail d'Edna O'Brian est remarquable car elle nous livre un roman avec un personnage étrange et d'autres qui gravitent autour.
Elle nous montre bien les deux faces du personnages : le bourreau et le poète. J'ai envie d'ajouter une troisième, le manipulateur.
Elle ne nous livre pas les éléments en bloc, elle alterne les évènements qui se passent en Irlande imaginés par l'auteure et le passé de l'homme faisant malheureusement partie de l'Histoire bien réelle celle-là.
J'ai beaucoup apprécié le roman mais ai été parfois un peu déroutée par l'étrangeté, l'ambiance de certains chapitres en Irlande.
Le titre choisi rappelle la commémoration du siège de Sarajevo où 11541 chaises rouges ont été alignées dans la grand-rue pour rendre hommage aux victimes. Parmi elles 643 petites chaises rouges représentaient les enfants abattus.
Dans notre région, fin des années 1990, nous avons accueilli quelques Kosovars dans nos villages et nos écoles. La petite fille qui était dans ma classe dessinait des scènes atroces et plongeait sous les bancs dès qu'elle entendait un avion. Il a fallu quelques mois pour qu'elle s'apaise.

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Quand le doc arrive à Cloonoila, un petit village irlandais, personne ne sait qui il est, mais il fascine immédiatement tous ceux qu'il croise. Ainsi, l'homme qui dit s'appeler Vladimir Dragan et avoir été médecin au Monténégro est bien accueilli par les villageois. Certains l'aident à trouver un logement et un endroit pour exercer ses talents de guérisseur. Cette médecine alternative qu'il pratique avec succès lui fait croiser des femmes. Beaucoup sont attirées par lui, surtout Fidelma, qui est mariée et qui tombe de haut quand la véritable identité de Vlad est révélée à tous. Un calvaire qui n'est qu'à son début.

Edna O'Brien a choisi de délocaliser en Irlande la fugue du criminel de guerre serbe, Radovan Karadzic. Coupable de nombreux crimes - dont le siège de Sarajevo pendant trois longues années : 11541 morts dont 600 enfants symbolisés par des petites chaises rouges, et de la purification ethnique de Srebrenica : huit mille Bosniaques exécutés pendant quatre jours et quatre nuits - Karadzic est un médecin ordinaire et plutôt placide, poète à ses heures (étonnante d'ailleurs cette attirance pour la poésie d'hommes capables du pire, Staline était aussi un poète reconnu), qui est devenu à 45 ans un être sanguinaire, comme si les guerres des Balkans avaient libéré chez lui et chez d'autres des siècles de haine.

Mêlant réalité et fiction, Les petites chaises rouges est aussi l'histoire d'une femme, une innocente qui a croisé le mal absolu, qui, malgré la culpabilité et la honte d'avoir aimé un monstre, a la volonté de se retrouver, tout en sachant que ses questions resteront sans réponses - l'abomination ne peut avoir d'explication, ni de justification. Un magnifique roman, dur, touchant et inoubliable.
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Un style différent des autres de ses livres, mais on y retrouve son Irlande dans sa réalité et son humanité. le sujet est grave, il est traité de façon originale avec le succession de rencontres. L'héroïne subit le pire et se reconstruit lentement, elle change de vie, c'est une véritable mutation dans la douleur. Des phrases télégraphiques, beaucoup de gens différents où la souffrance est la base. Un bon roman, qui "décape" et change .
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Quand un Étranger débarque à Cloonoila, c'est la stupeur ! Que vient donc faire ici cet homme de haute stature,à la longue barbe ,aux cheveux blancs ,et portant des lunettes noires ? Il s'appelle Vladimir Dragan ,il vient du MOnténégro, est médecin de profession et cherche à s'installer en Irlande comme médecin naturaliste . Il est tombé amoureux de ce coin perdu d'Irlande.... Bientôt le village va devoir s'y habituer !Les femmes seront les premières à succomber à son charme . Fidelma sera l'une d'elles et malgré le regard de son époux, malgré l'opprobre de son village elle va tomber passionnément amoureuse de Vlad.
Mais voilà que Vlad est arrêté, qu'il était recherché par toutes les polices internationales , cet homme n'était que le sanguinaire Radovan Karadzic ..
Fidelma va alors tomber au plus bas, poursuivie par ce qu'elle a découvert , blessée meurtrie au plus profond de sa chair , elle part loin de Cloonoila ,se réfugie à Londres vit comme elle peut ,partage le quotidien de tous ces migrants venus de partout et surtout de l'ex-Yougoslavie, de Bosnie , de Sarajevo .
Edna O'Brien avec un rare talent, nous fait revivre cette monstruosité , mais surtout nous dresse le portrait d'une femme déchue qui porte en elle un sentiment de honte et de culpabilité mais comment pouvait elle savoir avant ? Un roman magistral , sans concessions,un regard acéré porté sur un monde dévasté où les hommes sont capables au nom d'idéaux absurdes du pire et rarement du meilleur
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L'histoire que raconte Edna O' Brien dans ce roman lui a été inspirée par l'installation organisée à Sarajevo en 2012 pour commémorer le vingtième anniversaire du début du siège de la ville : 11.541 chaises rouges représentant les victimes tombées sous le feu des forces serbes dont plus de 600 petites chaises symbolisant les enfants.
Quel rapport avec Cloonoila, le paisible village irlandais qui sert de toile de fond à la moitié du roman ? Tout simplement parce c'est là que celui qui a ordonné et orchestré ces morts, a trouvé refuge après plusieurs années de cavale sous diverses apparences et identités.
Cette fois, il a choisi d'endosser le personnage d'un guérisseur new-âge , moine et poète... Une personnalité parfaitement acceptable pour les habitants de Cloonoila dont l'esprit est encore imprégné d'anciennes croyances païennes proches de la nature.
Les villageois se laissent facilement séduire par cet homme étrange qui ressemble presque à un druide, ils ne se rendent pas compte qu'ils ont laissé entrer le loup dans la bergerie et le laissent s'installer pour pratiquer sa médecine holistique. L'homme prend ses aises, organise des sorties avec les enfants et les femmes du village.... Il en est une en particulier qui succombe à son charme, c'est Fidelma qui sera victime des conséquences de sa naïveté.
L'histoire de cette femme et de bien d'autres encore que nous raconte Edna O'Brien surprend tant par son fond que par sa forme.
La première partie du roman m'a passionnée par son écriture au rythme chaotique qui ne laisse pas place à la respiration, qui coupe le souffle dans ses tours et détours, par sa capacité à changer de forme et de ton, à nous transporter sans préavis dans les pensées ou les rêves de l'un ou de l'autre des personnages.
Par contre, je suis très réservée quant à la crédibilité du moment clé du roman, celui qui précipite le destin de Fidelma et justifie le titre. Ce manque de vraisemblance donne au roman un coté mal fichu qui l'entache et a refroidi mon enthousiasme pour le reste de la lecture.
J'ai d'ailleurs moins apprécié la seconde partie du roman, dépouillée de tout intensité dramatique, qui décrit l'errance de Fidelma en exil à Londres, sa vie parmi d'autres réfugiés de toute nationalités, traumatisés par l'atrocité des guerres qu'ils ont fui. Chacun y raconte son histoire, c'est bouleversant mais j'ai trouvé cette longue litanie de destins tragiques un peu lassante.
Le récit retrouve toute sa force vers la fin, dans une dernière partie qui m'a donné des sueurs froides, lorsque Fidelma se sent le courage d'affronter la réalité pour pouvoir enfin se retrouver et avancer.
Les petites chaises rouges sont déconcertantes, dérangeantes et laissent un goût amer qui interroge... Que peut la littérature face à la barbarie ?
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C'est avec perplexité que je ferme ce livre à la fois admirative par le style de l'auteure qui sait créer des ambiances aussi douces que violentes, poétiques que crues et totalement désorientée par l'histoire.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman, qui m'a paru totalement décousu. J'ai cru à plusieurs reprises avoir en main un recueil de nouvelle pendant lequel un ou deux personnages réapparaissaient.

Je crois que je suis passée totalement à coté de ce roman et je ne suis allée jusqu'au bout que pour la beauté des mots.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Je suis très indécise par rapport à ce roman, j'ai dû m'y reprendre en plusieurs fois pour arriver à le terminer... Cependant, l'écriture m'a subjuguée ; Edna O'Brien à travers son style enlevé et précis arrive à nous rendre attachant un individu abject , elle nous fait ainsi percevoir comment il a pu duper tout un village et encore bien plus prendre dans ses filets une femme cultivée et intelligente. En dehors de cette passion inexplicable, l'auteur nous amène à réfléchir sur la dangerosité de certains individus auxquels on ferait confiance en se basant sur leur bonne apparence.
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Une merveille que ce livre,plein d'humanité,de suspense;mélange de noirceur et de rêves esquissés
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Deuxième livre de cet autrice comme on dit dorénavant que je lis et encore la même impression : c'est prenant, plaisant, bien écrit et construit. Mais d'une part je n'y crois pas même si je suis tenue par l'histoire et d'autre part on flirte avec le trop de pathétique ou d'empathie. Il m'en faut lire encore un pour vérifier ces impressions
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Un roman sur les déracinés, déracinés de leur terre à cause des guerres mais aussi déracinés de soi, de ses valeurs.
Fidelma est une jeune femme irlandaise, marié avec un homme beaucoup plus âgé qu'elle, elle rêve d'avoir en vain un enfant. Elle rencontre un médecin gourou, nouvellement installé dans son village et tombe sous le charme de celui-ci qui malheureusement pour elle et un ancien tortionnaire serbe recherché par toutes les polices du monde. Arrêté, sa vie bascule dans la honte et le déshonneur.
Ce beau roman nous parle de notre déchéance, de nos croyances, des exilés qui tentent de se reconstruire, qu'ils soient exilés politiques ou exilés de leur propre vie, de la honte et de la résilience.
Difficile au début de rentrer dans ce livre étayé de poèmes et de description nombreuse de la nature irlandaise mais il faut s'accrocher et l'on n'est pas déçu.
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