Une immersion dans une Londres victorienne, en compagnie d'un trio d'artistes ayant réellement existés. Loin du strass et des paillettes, avec leurs travers et leurs désillusions, leur amour de l'art les réunit dans l'antre du Lyceum, un théâtre à l'abandon que l'on dit hanté, rongé par la décrépitude, qui sera restauré à force de sueur et d'acharnement.
Il y a d'abord le directeur, Henri Irving, célèbre interprète shaekspearien, acteur mégalo, caractériel, ivre de gloire, qui par son talent attirera peu à peu les foules dans son établissement.
Bram Stoker, pas encore reconnu comme créateur du fameux
Dracula, écrivain tourmenté par son besoin d'écrire, mais qui n'arrive à rien, est nommé administrateur du théâtre, avec le rôle ingrat de mener la barque en dépit des idées de grandeur d'Irving. Et Ellen Terry, fabuleuse actrice, qui complète ce trio avec une bonne dose d'ironie mordante et de modernité.
C'est très bien documenté et intéressant, l'auteur fait vivre ses personnages sur un fond historique passionnant ( l'arrivée des effets spéciaux sur scène, la terreur que semait Jack l'Eventreur dans les rues de Londres, le balbutiement de la loi sur les droits d'auteur,..), avec en filigrane, toute la génèse de "
Dracula", roman qui ne rendit célèbre son auteur qu'à titre posthume.
Un mélange de récit, d'extraits de journal intime ou d'interviews d'Ellen Terry revenant sur sa carrière dynamise le récit en en modifiant la forme.
Les affres de la création, les difficultés d'être un artiste, quand on est habité par le désir de créer, en sachant pertinemment qu'on le fait au détriment de son entourage sont également très bien dessinés, tout comme les liens unissant le trio.
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