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sur 183 notes
Fiction autour des vies de l'auteur de Dracula mésestimé de son vivant, l'Irlandais Bram Stoker, ainsi que des acteurs de théâtre Henry Irving et Ellen Terry, ce roman propose une plongée dans une époque fascinante, l'Angleterre dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle.
J'ai trouvé le roman formidable dès les premières pages, craignant toutefois que l'enchantement cesse. En effet, jusqu'alors, je n'avais pas trop aimé Joseph O'Connor dans ses romans historiques : léger ennui avec L'étoile des mers et vraie déception avec Muse, alors que j'avais adoré ses romans à l'atmosphère plus contemporaine.
Rien de tel cette fois, l'immersion dans les coulisses d'un théâtre londonien est totale, c'est une parenthèse merveilleuse. le très sérieux Bram Stoker y était régisseur, bras droit du « Chef » Irving, personnage des plus fantasques. L'actrice Ellen Terry a fréquenté souvent les planches du Lyceum. Entre les trois figures du roman s'est jouée une grande histoire d'amitié, très certainement, d'amour, peut-être, qui a été, comme le suggère Joseph O'Connor, un des moteurs de la création de Dracula.

Je ne saurais énumérer tout ce qui m'a plu dans le roman, les passages émouvants avec Mina, vous verrez qui elle est, drôles avec Oscar Wilde, légers avec Ellen Terry, torturés avec Bram Stoker, amers avec Florence, son épouse… La multiplicité des thèmes, des points de vue, des supports de récit est quelque chose que je n'aime pas toujours dans un roman, l'artificialité y pointe parfois son nez, mais pas ici !
J'ai lu que la dernière partie avait parfois été jugée trop longue, mais pour moi, il est indispensable de retrouver deux des personnages dans leur vieillesse et certaine scène de la salle des ventes n'aurait pu être négligée. Bref, tout m'a plu, de la forme au fond, et surtout la forme d'ailleurs, ce qui est la marque d'un texte qui va rester. Je repars avec des images formidables, nées de l'imagination de Bram Stoker lorsqu'il se rend dans les combles du théâtre pour s'y isoler et écrire, comme lorsqu'il surplombe la ville et imagine Londres vidée de ses habitants par une épidémie, ou qu'il tremble en imaginant derrière chaque quidam Jack l'Éventreur. Outre ce personnage de sinistre réputation, on croise dans le roman, parmi d'autres, Oscar Wilde ou Walt Whitman, et les rencontres sonnent toujours tellement juste qu'on est là, parmi eux, sur les planches du Lyceum, dans un train ou une taverne. On assiste également à des événements de la fin d'un siècle au début d'un autre, des prémices de l'impression de photographies aux manifestations des Suffragettes.
Je crains de ne pas réussir à vous montrer à quel point ce roman est splendide et foisonnant, faisant passer en quelques lignes du sourire aux yeux embués… Quelle fantastique re-création, elle m'a procuré une semaine de lecture en apesanteur !
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Direction Londres dans les années 1880 avec le dernier roman de Joseph O'Connor, le bal des ombres. Bram Stoker (auteur du livre Dracula qui a un succès énorme seulement après sa mort) est gratte papier au château de Dublin et écrit, en dehors de ses heures de travail, des critiques de théâtre pour la presse. Fervent admirateur de l'acteur Henri Irving (qui a aussi existé), il écrit un jour un papier élogieux à son sujet et est alors convoqué par ce dernier. Il est alors embauché comme administrateur du théâtre Lyceum (en ruines) et part pour Londres. le bal des ombres suit le destin et les rapports complexes de cet écrivain, de cet acteur et d'Ellen Terry, actrice londonienne. Il dresse aussi le tableau de Londres à cette époque.Pourquoi j'ai aimé le bal des ombres ?
Non seulement Joseph O'Connor s'affranchit d'un découpage chronologique classique mais il mêle lettres, enregistrement de radio, récit, passant d'un registre à l'autre sans accroc et sans nous perdre, nous lecteurs.

L'auteur mêle aussi les tonalités : mystérieuse, ténébreuse, sombre quand Londres vit dans la peur depuis qu'un homme assassine des jeunes femmes dans un quartier pauvre de la ville. Au théâtre, un fantôme erre dans les couloirs et on ne s'aventure pas certaines parties du dédale.

Tragique parfois face aux coups durs vécus par les protagonistes, drôle aussi, en particulier dans les dialogues particulièrement incisifs et savoureux.

Et puis les personnages sont à la fois hauts en couleur et complexes, à la fois diamétralement différents et incroyablement proches dans ce désir de reconnaissance, dans cette manière de se nourrir de ce qui les entoure pour créer. Pour finir de vous convaincre, une petite surprise sur le blog


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J'ai lu presque tout Joseph O'Connor, nouvelles ou romans. Plusieurs ont été chroniqués ici. Et je n'ai pas été déçu cette fois encore. Comme dans Muse l'auteur irlandais mêle une relation de fiction à la vie de trois célébrités, Bram Stoker, immortel auteur de Dracula et deux gloires britanniques du théâtre de la fin du XIXème siècle, Henry Irving et Ellen Terry, souvent comparée à Sarah Bernhardt. O'Connor est expert en grand romanesque et s'y entend pour les retours sur le passé, mais aussi la forme épistolaire et le journal pour nous entraîner dans l'inimité de ce trio qui brûle les planches de ces scènes londoniennes puis du monde entier. Où rôdent Dorian Gray, ce qui reste acceptable, mais aussi Jack l'Etrangleur, ce qui l'est moins.

Si Henry Irving et Ellen Terry connaissent une renommée internationale, Bram Stoker, lui, restera dans l'ombre toute sa vie. Ce n'est que plus tard notamment grace au cinéma qu'il triomphera bien que, comme souvent, sa créature soit devenue plus célèbre que lui-même. Tous trois se rencontrent au Lyceum Theater dont Stoker deviendra le régisseur. Comme toujours, de sa plume chatoyante et souvent enjouée, O'Connor excelle à nous faire vivre dans l'air du temps. En l'occurrence cette Angleterre victorienne si propice aux intrigues en coulisses et aux triomphes scéniques.

La genèse très laborieuse de Dracula parsème le récit régulièrement au gré des hauts et des bas de Bram Stoker, souvent rudoyé, voire humilié par le cabotin shakespearien génial Henry Irving. L'amitié survit malgré tout et Ellen Terry de toute sa grace illumine volontiers le trio. On sourit souvent à la truculence du récit qui court sur les trois carrières des protagonistes. George Bernard Shaw, par exemple, en prend pour son grade, jalousie des théâtreux. Joseph O'Connor est aussi à l'aise que lorsqu'il explore la poésie dans Muse, le monde du rock dans Maintenant ou jamais, l'immigration dans L'Etoile des Mers. Mais tous ses livres sont formidables même si mon irlandophilie frise le déraisonnable.

Irving, parlant de Stoker: C'est un petit gratte-papier irlandais, Ellen. Il ne sera jamais rien d'autre. Ces prétentions à produire de la soi-disant littérature, c'est la malédiction des gens de son pays, je n'en ai jamais rencontré un seul qui ne se prenne pour un fichu poète, comme tous les autres sauvages à la surface de cette terre.

Dialogue Irving-Stoker: Et quel est donc le thème de ta dernière efflorescence artistique? - C'est une histoire de vampire. - Que Dieu nous garde. - En quoi cela pose-t-il des difficultés. - Les vampires ont été usés jusqu'au sang, si je puis dire - Il ya là ce que j'espère être un rôle majeur pour un acteur. Accepterais-tu de le lire? - Tu imagines Sir Henry Irving jouant un croquemitaine dans un spectacle de grand-guignol? Je ne crois pas, mon chéri.
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C'est assez rare mais impossible pour moi d'arriver au bout de ce roman de Joseph O'connor. le style n'y est sans doute pas étranger : tantôt épistolaire, tantôt narré à la première personne, puis sous la forme de dialogue théâtral puis de l'interview… Je n'ai jamais pu entrer dans l'histoire qui pourtant, a priori, avait tous les ingrédients pour me plaire.
Le roman a comme cadre principal le théâtre Lyceum, à Londres. On est à la fin du XIXème siècle et Bram Stocker – à la grande consternation de sa fiancée Florence – plaque son emploi de fonctionnaire pour devenir le régisseur de ce lieu à l'abandon dont le célèbre acteur Henry Irving vient de se porter acquéreur.
Bram voue depuis toujours une grande passion à cet acteur fantasque et hésite quelques secondes seulement lorsque ce dernier lui propose de venir travailler avec lui. Il s'engage alors dans une grande aventure – lui dont le souhait profond est de se consacrer à l'écriture, de devenir un écrivain reconnu et pas de gérer des acteurs capricieux, des costumes, des décors et l'ensemble des coulisses de ce haut-lieu !
J'ai abandonné au bout de 200 pages, un peu désolée de ne pas accrocher alors même que l'auteur déploie un talent certain. Trop foisonnant pour moi et sans doute pas le bon moment pour débuter cette lecture…
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Immersion totale et envoûtante dans le Londres de la fin du XIXe.

Février 1908, à la demande de son amie, la célébrissime actrice Ellen Terry, l'auteur Bram Stoker lui envoie tous les souvenirs écrits qu'il lui reste de leur ami décédé depuis peu, l'acteur Henry Irving.
Tous les trois ont, pendant de nombreuses années, redonné vie au théâtre du Lyceum à Londres, célèbre notamment pour ses représentations de pièces de Shakespeare.

« le Lyceum est couvert de chaînes, le verre des tableaux d'affichage brisé, les marches de l'entrée recouvertes de feuilles mortes et de bouteilles cassées. le porche sert de latrines aux gens de la rue ; les cadenas des portes principales sont noirs de rouille. Plus loin dans la rue, la splendeur de marbre de l'opéra Royal toise le Lyceum d'un air condescendant mêlé de pitié. Pauvre trou misérable. »

Toute ressemblance avec la forme épistolaire du roman Dracula n'est bien sûre pas fortuite. S'enchaînent ainsi des pages de journal, quelques retranscriptions d'enregistrement audio ou encore des liasses de notes, parfois très énigmatiques. Création dans la création, l'auteur se plait à imaginer qu'elles auraient pu être les sources d'inspiration de Bram Stoker dans l'écriture de son chef d'oeuvre. Et les références sont nombreuses, tantôt évidentes quand il s'agit du nom de certains personnages, tantôt plus discrètes. Je pense d'ailleurs que certaines m'ont échappé, ma lecture de Dracula n'étant pas récente.

Ce qui aurait pu juste être une belle idée de départ est magnifié par une écriture qui donne à chaque lieu, chaque personnage, authenticité et profondeur. L'effervescence d'une représentation au Lyceum, l'atmosphère angoissante des rues de Londres alors que Jack l'éventreur y rode, ou encore le mystère qui règne dans l'antre de Mina, tout est minutieusement décrit et prend vie sous nos yeux.

« Ciel pourpre taché de sang, marbré de traces de doigts noires et d'une poignée d'étincelles d'or. Puis une aube laiteuse se lève au-dessus des marais, des bleus pâles, des gris, des verts boueux, pareils à l'aurore sur une aquarelle de jeune vierge. Hêtres vacillants ici et là, sorbiers, grands érables, puis une rangée royale d'ormes battus par les vents, et le V d'une volée d'oies sauvages s'élançant à travers le vaste ciel, telle une flèche pointée vers quelque immensité. »

Les acteurs de ce spectacle victorien ne sont pas en reste. Exubérants ou mélancoliques, sublimes ou terrifiants, parfois au bord de la folie, ils sont tous superbement incarnés. Henry Irving a-t-il réellement inspiré Bram Stoker pour son Dracula, le mystère reste entier, mais la fascination qu'il a dû exercer fait elle peu de doute.

Un univers chatoyant, parfois sombre et étrange, qui oscille en permanence entre le réel, l'imaginaire et le surnaturel pour nous replonger avec délectation dans les récits gothiques du XIXe.

(Un grand merci à ODP31 dont la critique m'a permis cette belle lecture).
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Le comte Dracula, figure mythique du vampirisme, a été créé, bien avant son incarnation au cinéma, par Bram (Abraham) Stoker en 1897, un auteur irlandais qui, comme bien d'autres avant lui, a connu une renommée posthume.
Joseph O'Connor le fait revivre dans ce roman historique, aux côtés des acteurs londoniens célèbres de l'époque victorienne, Henry Irving (1838-1905) et Alice Ellen Terry (1847-1928). Pendant de nombreuses années fructueuses, le triumvirat a dirigé le théâtre Lyceum situé dans le quartier Covent Garden près de la Tamise. Époque bénie pour les représentations théâtrales, celles de Shakespeare bien entendu, mais aussi celles des nouveaux auteurs, dont Oscar Wilde et George Bernard Shaw. Stoker, qui en était l'administrateur officiel, aurait bien voulu écrire pour le théâtre mais l'attrait du roman le tenaillait : « Je regrette amèrement d'avoir jamais posé les yeux sur un livre, et plus encore d'avoir permis à cet affreux succube, l'ambition, d'avoir affûté ma plume. »
O'Connor nous fait voir le côté sombre de l'écriture de Stoker, ce qui se cache derrière son roman le plus célèbre. À l'origine, une enfance rongée par la maladie, un imaginaire nourri de contes celtiques, des songes tourmentés, et l'ombre de Jack l'Éventreur hantant les rues de Whitechapel. « J'ai l'impression de m'être ouvert les veines pour découvrir qu'il n'y coule que la lie des égouts. ».
Le bal des ombres, un roman réussi qui donne une vision enrichissante des affres de la création et qui fait la part belle aux rêveries, qu'elles soient douces ou troublantes.
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Pour ce mois de la Saint Patrick, j'avais jeté mon dévolu sur le bal des Ombres. Cette lecture m'avait attirée parce que j'avais beaucoup apprécié lire le grand classique de Bram Stoker, Dracula. Cela me faisait plaisir de découvrir, en quelque sorte, l'envers du décor, le contexte dans lequel Bram Stoker avait écrit son chef d'oeuvre. Je n'ai pas du tout été déçue. J'ai beaucoup aimé être plongée dans cette Londres de la fin 19ème, période durant laquelle Bram Stoker fut l'administrateur du théâtre qui vit se produire Henry Irving et Ellen Terry. L'ombre de Jack l'Eventreur plane dans les rues, pendant que d'autres fantômes hantent l'esprit de Stoker et que le trouble Oscar Wilde fait également quelques apparitions. le récit oscille entre les basses réalités de la vie de théâtre, et les divagations d'un auteur non reconnu. Une belle lecture dépaysante et instructive à la fois.
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Je m'étais noté ce livre dans ma PAL depuis un moment et je me suis enfin lancée cet été. Pourtant, dès le début j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. L'atmosphère, la narration, rien n'a réussi à m'accrocher. Après quelques pages, j'ai fini par abandonner.
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[ Tous en scène]

Voilà une fiction historique intelligente qui m'a offert un très beau moment de lecture.

Jospeh O'Connor met en vedette un célèbre trio de personnages réels de l'époque victorienne: Abraham Stoker, l'auteur de Dracula, Henry Irving, brillant acteur shakespearien et Ellen Terry, l'actrice la mieux payée et la plus adorée de son époque.
Il examine, avec beaucoup de fantaisie, la relation entre ces trois personnalités. Ils prennent corps sous l'oeil du lecteur dans le Londres de Jack L'éventreur.

Légèrement déboussolée dans un premier temps en raison de la construction qui est un collage d'enregistrements phonographiques, d'extraits de journaux intimes, de lettres et d'affiches de théâtre, j'ai fini par plonger en apnée dans cette histoire à trois, dans cette vue panoramique de la vie londonienne, dans cette description intime de la vie d'un théâtre et du processus créatif.
Cette construction fait bien sûr écho au Dracula de Stocker, roman épistolaire dans lequel des documents imaginés forment le développement de la narration.

Un roman rythmé, pénétrant, totalement réussi qui m'incite à me pencher sur les ouvrages précédents de l'auteur.

Traduit par Carine Chichereau
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La première chose qui m'a attirée vers ce livre, c'est sa couverture. Bleu de nuit, mystérieuse et surréelle, avec cette femme portant un croissant de lune sur un plateau et le Londres du XIXe – tout du moins, j'imagine que la scène qui transparaît sous sa robe est celle d'une rue londonienne du XIXe siècle. La seconde, c'est sa quatrième de couverture. Y est mentionné Bram Stoker et cela a suffit à me faire acquérir l'ouvrage ! Je ne connaissais ni Henry Irving, ni Ellen Terry, mais la simple évocation du célèbre auteur de Dracula avait déjà aiguisé ma curiosité.

Autant vous prévenir de suite, même si l'auteur, lui, ne le fait qu'à la fin : il s'agit là d'une fiction historique, autrement dit une biographie romancée, autrement dit encore la fiction se mélange tellement avec les faits historiques, de telles libertés sont prises avec l'Histoire que l'ouvrage doit s'approcher davantage comme un roman que comme un livre précis sur certains moments de la vie de nos trois artistes.

L'avertissement posé, je dois dire que la quatrième de couverture n'a pas menti ! En lisant le bal des ombres, je me suis retrouvée plongée dans le bouillonnant Londres artistique de cette époque ! La majorité de l'intrigue tourne autour du fameux Lyceum, théâtre où vont travailler, se croiser, s'aimer, se détester, s'apprécier les acteurs Henry Irving et Ellen Terry ainsi que l'écrivain Bram Stoker (même s'il ne connaîtra pas le succès de son vivant). Autour d'eux graviteront quelques têtes connues (Oscar Wilde) et, en arrière-plan, plane la menace de Jack l'Éventreur.

Au fil du texte, on rencontre également, ici et là, des traces de la présence du célèbre comte buveur de sang qui a fait rentrer Bram Stoker au panthéon des auteurs classiques de fantastique. Tout cela recrée le formidable chaos qui entoure inévitablement un travail créatif ; le bazar de la préparation d'une pièce de théâtre avant la transfiguration, sur scène, de l'histoire par toute l'équipe qui y a travaillé ; le besoin de solitude de l'auteur pour se mettre à son ouvrage et comment ce qu'il vit, observe, éprouve, bouillonne dans son inconscient telle une potion de sorcière dans un chaudron, avant de pouvoir être couché sur le papier.

Les trajectoires de nos trois têtes connues sont également dépeintes – de manière romancée, bien évidemment – et forment une description douce-amère de leurs différentes destinées. La dernière partie, particulièrement, est à la fois triste et attachante. Personnellement, les dernières pages m'ont laissée le coeur un petit peu serré, je l'avoue. Joseph O'Connor a su décrire fort bien tant la jeunesse que les dernières années de ses illustres personnages.

L'histoire est également servie par une plume dont je me suis régalée ! de nombreux passages aux métaphores inhabituelles, poétiques, frôlant le réalisme magique, côtoient des répliques plus truculentes. Entre descriptions imagées et répliques pleines de gouaille, Joseph O'Connor joue sur un bel équilibre et casse régulièrement le rythme en glissant des lettres fictives ou des retranscriptions d'interviews ou de journaux intimes. Un procédé qui, loin de sortir du texte, permet de garder en éveil un lecteur qui pourrait autrement être hypnotisé par les descriptions si métaphoriques et pourtant ancrées dans tous nos sens qui émaillent le récit. J'ai du noter plusieurs citations, tellement les phrases qui m'ont marquée sont nombreuses.

Pour résumer, je n'ai pas regretté une seconde cet achat imprévu en ce début d'année !
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