Le Portrait de mariage

- Abandon -

Débuts laborieux, mais je m'accroche, les retours dithyrambiques m'en convainquent.

Aux alentours de la Page 30 , je baille, l'ennui point, mais allez, je continue à m'accrocher.

Page 80: je commence à sauter des mots, des paragraphes, je retourne difficilement à ma lecture, lorgne mes autres bouquins avec envie, c'est mauvais signe…

Page 100: j'arrête les frais, ce livre est chiant. Au suivant!

Meh.

J'ai l'impression d'avoir lu l'histoire fantasmée de Lucrezia de Medicis, avec celle-ci en héroïne habituelle de roman historique ; belle sans le savoir, intelligente, différente des autres, cultivée, douée avec les animaux, mise à l'écart par sa famille de gens mesquins à peine écrits, qui se pense tenace mais se fait rouler dessus pendant toute l'histoire, qui est l'amie des bêtes et des serviteurs, ingénue, incroyablement douée dans un loisir / discipline dans laquelle elle n'a pas eu de formation (et très coûteuse pour l'époque), sait lire les gens mais est une tranche de saindoux lorsqu'on lui demande de lâcher un dialogue, porte des idées actuelles. Elle tombe également fort amoureuse d'un jeune homme de rien qui est la seule à la comprendre (et elle aussi), sait analyser les oeuvres et est amoureuse de l'art, sous la coupe d'un mari toxique qui ne la laisse pas s'épanouir. Vraiment, une personne idéalisée, qui se détache fortement de ce qu'on sait au final de la vraie Lucrezia de Medicis. L'autrice fait remarquer qu'elle a changé pas mal de choses dans son histoire pour avoir une continuité narrative, on oscille donc entre la lecture de la page wikipedia de la famille Médicis et les fantasmes de l'autrice.

Et puis, qu'est-ce que cette pauvre fille est molle dans la narration, elle subit absolument tout (en essayant de nous faire croire qu'elle pourrait, éventuellement, faire quelque chose si on était vraiment très méchant avec elle, mais qui est "?????" la moitié du temps et l'autre "boh, je sais comment réagir face à ce genre de situation : laisser couler"). Entre ça et les descriptions interminables qui n'apportent pas grand chose au récit, l'atmosphère poisseuse à laquelle l'héroïne ne comprend rien et le final un peu attendu, je me sens comme Lucrezia "meh".