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sur 402 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Décidément, le mariage ne porta pas bonheur aux filles de Cosme 1er de Médicis, maître de Florence pendant la Renaissance. Isabelle fut assassinée par son mari, et si Marie et Lucrèce semblent avoir succombé, l'une à la malaria, l'autre à la tuberculose, la légende colporta une version bien moins naturelle de leur mort, survenue lorsqu'elles n'avaient respectivement que dix-sept et seize ans. L'aînée s'apprêtait alors à épouser Alphonse II, le puissant duc de Ferrare. La plus jeune venait de le faire à sa place. Les rumeurs de leur assassinat ont inspiré deux romans parus presque concomitamment : Marie est au centre de l'intrigue du passionnant Perpective(s) de Laurent Binet, Lucrèce est la tragique héroïne du nouveau livre de Maggie O'Farrell, impatiemment attendu après le succès de Hamnet.


De fait, en dehors des festivités qui soulignèrent de leur exceptionnelle somptuosité le mariage de Lucrèce et d'Alfonso, et aussi du portrait de la jeune épousée par le Bronzino, l'on ne sait pas grand-chose de cette éphémère duchesse de Ferrare. Mariée à treize ans à un homme du double de son âge pour servir d'amples enjeux politiques, elle connaît le sort habituel des filles de familles illustres, élevées dans le seul but d'au plus vite rendre fertile le jeu des alliances de pouvoir. Alors, fallait-il lui consacrer tout un roman ?


Reprenant à son compte la rumeur d'empoisonnement dont Richard Browning s'est fait l'écho en 1842 dans son poème My Last Duchess, Maggie O'Farrell l'imagine en épouse innocente et naïve à peine sortie de l'enfance, sa spontanéité juvénile et ses élans affectifs bientôt douchés par la peur croissante que lui inspire un époux autoritaire et cruel sous le vernis des bonnes manières. Semant le doute dans l'esprit du lecteur quant aux réelles intentions d'Alfonso, l'intrigue se resserre en un huis clos inquiétant, partagé entre l'imposant château d'Este, retranché entre ses douves et ses tours défensives en plein centre de Ferrare, et une austère forteresse isolée en bordure de forêt, à des jours d'inconfortable et malaisé voyage du riant palais florentin qui abrita l'enfance insouciante de Lucrèce.


Hélas, la belle écriture fluide et l'imagination de l'écrivain ont beau fouiller personnages et décors pour parer la narration des reflets chamarrés de la Renaissance italienne, le roman peine à trouver la consistance suffisante pour épargner l'ennui à son lecteur. Non seulement le scénario d'un romanesque presque mièvre accumule les invraisemblances, mais l'ensemble trahit un regard beaucoup trop moderne pour ne pas engendrer une vague mais persistante sensation d'anachronisme. Reste une jolie fantaisie historique, réussie dans la reconstitution de ses décors et de son contexte, mais trop superficielle sur le fond pour convaincre aussi bien que le précédent succès de Maggie O'Farrell.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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« Elle pourrait mourir. Ce constat se présente à elle comme une mouette sortie de la tempête et Lucrèce l'examine, prostrée, à travers le voile remuant de la maladie. Elle pourrait. Elle le reconnaît ; l'accepte. Car elle a atteint un lieu où tous ses désirs se réduisent à souhaiter la fin de ce tourment, de ce martyre physique. Souhaiter la fin, seulement. »

Eh bien moi aussi j'ai souhaité la fin rapide de cette pauvre Lucrèce, même si je n'ai rien de personnel contre elle. Car dès le début je me suis ennuyée fermement à la lecture des descriptions interminables des états d'âme de cette jeune fille et de son environnement. Certes il est bien triste d'épouser à 13 ans un homme de plus de dix ans son aîné pour des raisons d'intérêt financier et d'État (mais n'est-ce pas ce qui arrive à de nombreuses princesses ?).

De plus Lucrèce de Médicis n'a pas vécu longtemps puisqu'elle est morte à seulement seize ans, après trois brèves années de mariage avec le duc de Ferrare, Alfonso del Este. Ce qui fait peu de matière historique à se mettre sous la dent pour l'auteure, qui a compensé en romançant abondamment la courte vie et la mort de la duchesse de Ferrare, et surtout, ce qui est plus gênant à mes yeux, en transformant le peu que l'on en savait.

Reste le style remarquable de Maggie O'Farell, qui nous fait d'autant plus regretter que le fond ne soit pas à la hauteur de la forme.
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La Renaissance italienne, les alliances et les guerres. Les Médicis marient leur troisième fille au bel et énigmatique Alfonso, duc de Ferrare. Lucrèce n'a que quinze ans et Maggie O'Farrell lui a donné un caractère de farfadet, une âme d'artiste qui la rendra résistante aux exigences de la cour. On voyagera à cheval sur les chemins escarpés des Apennins. On frémira dans de lugubres forteresses dont l'humidité nous glacera. On se fera, aussi bien que possible à cette vie de faux semblants, de violence rentrée et soudain éruptive. On broiera la cochenille pour obtenir ses pigments, réfugiés dans la réalisation de délicates miniatures. Il y aura eu un tigre enfermé dans la ménagerie de Côme, quelques opportuns apprentis d'un célèbre peintre venu réaliser le portrait de mariage de Lucrèce. du danger, et un très beau personnage de femme indépendante qui doit plus, à mon sens, à notre 21e siècle qu'à une reconstitution historique.
Cette lecture promettait-elle autre chose ? Non. Est-ce qu'elle a démérité ? Non, c'est de la belle ouvrage, solide, avec ce qu'il faut de détails historiques et de raffinement psychologique. Ce n'est pas un chef d'oeuvre pour autant, mais je ne crois pas que ce livre y ait jamais prétendu. Tout est donc pour le mieux et je vais pouvoir l'oublier très rapidement.
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Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de Elle 2024.

1561. Lucrèce de Médicis, 16 ans, suit son époux Alfonso, duc de Ferrare, dans une forteresse isolée et éloignée de leur décor habituel. Ils sont mariés depuis un an, mais Lucrèce en est sûre : si Alfonso l'a amenée dans cet endroit sinistre, c'est pour la tuer.
1554. Naissance de Lucrèce qui se révèle tout de suite une enfant difficile. Sa mère, Éléonore, est intimement persuadée que le comportement de l'enfant est dû à sa conception (joli passage, tout en finesse et sous-entendus !). Lucrèce est confiée à une nourrice qui vit parmi les domestiques. Elle y restera jusqu'à ses premiers pas. Un grave accident ayant été évité de justesse, elle sera rapatriée dans les étages, et elle le vivra comme un déchirement, d'autant que sa mère est de nouveau sur le point d'accoucher. Lucrèce restera une enfant particulière, sujette à de violentes colères.
***
Une vraie déception pour moi ! Non que ce soit un mauvais roman, car la belle plume de Maggie O'Farrell nous réserve des moments brillants parmi toutes ces descriptions, tous ces états d'âmes, tous ces atermoiements, tous ces… etc. J'avais été enchantée par L'Étrange disparition d'Esme Lennox. J'avais beaucoup aimé Assez de bleu dans le ciel, attaqué pourtant avec beaucoup d'appréhension à cause de la couverture qui me faisait craindre une bluette. Forcément, mes attentes étaient élevées. Et je me suis ennuyée, très vite et longtemps, à suivre une Lucrèce bien peu crédible que ce soit dans ses remarques et dans ses réflexions souvent très empreintes de notre époque, ou que ce soit dans sa maîtrise technique de la peinture. La plupart des personnages secondaires, même ceux qui jouent un rôle important dans l'histoire, ne sont souvent qu'effleurés et restent dans un flou artistique. Les retours en arrière qui ramènent à l'enfance de Lucrèce, son isolement, ses questionnements, n'éclairent pas toujours le présent de la narration. Mais surtout, certaines scènes, souvent très longues, sonnent faux, celle de la rencontre avec la tigresse, par exemple. Je ne dirai rien des séances de pause… Un rendez-vous en partie manqué en ce qui me concerne.
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Où se cache l'auteure que j'apprécie autant? Madame, le roman historique est un art difficile, exigeant, où l'intérêt du lecteur doit être sollicité à tout instant sans lui laisser le temps de mourir d'ennui ...

Maggie O'Farrell se penche sur la triste et courte vie de Lucrèce de Médicis, mariée au duc Alfonso de Ferrare, l'homme aux deux visages aussi lumineux et attachant que sombre et terrorisant .
Nous sommes à Florence en l'an 1545, Lucrèce voit le jour. Elle est la fille de Cosme Iᵉʳ, Grand-duc de Toscane et de son épouse Éléonore de Tolède.
Nous suivons les premières années de Lucrèce, la vie dans la capitale de Toscane, les jeux et ris des enfants, l'isolement de Lucrèce au milieu de ses frères et soeurs, seul son amour du dessin et de la peinture lui permet de s'évader.
Arrivent les noces. A défaut de Maria, la fille ainée décédée, c'est Lucrèce qui épouse Alfonso., elle a tout juste 15 ans. Départ immédiat pour Ferrare..
Elle doit donner un héritier à Alfonso. C'est impératif, une nécessité absolue... sinon le pire est à craindre.

Voilà vous savez tout ou presque. La plume de Maggie O'Farrell se plait à évoquer les méandres de la cour de Ferrare, les états d'âme de Lucrèce qui a peur, de plus en plus peur . Les pages s'égrainent, description des lieux, de la nature, des artistes au travail sur le Portrait de mariage commandé par le Duc et peinant à le satisfaire.
Et l'échappatoire finale ....

Une lecture fastidieuse, un profond ennui même si quelques pages chatoyantes émergent de-ci de-là, bref un ressenti en demi-teinte bien loin de l'enthousiasme provoqué par la lecture de l'Etrange disparition d'Esme Lennox. Dommage.
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Lucrèce est une des filles du Duc de Médicis, qui règne sur Florence. Mais contrairement à ses deux soeurs ainées, ce n'est pas exactement une petite fille modèle. Elle est indépendante, frondeuse et veut être une jeune fille libre. Alors quand à 13 ans, elle est promise au Duc Alfonso de Ferrare en remplacement de sa soeur Maria, décédée, elle est complètement horrifiée mais ne peut pas s'y opposer. le mariage a lieu quand elle en a quinze, et petit à petit, loin de sa famille, enfermée dans un château, elle découvre la vraie personnalité de son mari, et surtout l'enjeu de son mariage, qui se referme autour d'elle comme un piège.
En voyant ce titre, immédiatement j'ai sauté dessus tellement j'ai adoré Hamnet! Mais en fait, celui-ci est complètement différent, il ne m'a pas trop plu. Certes, l'histoire est bonne, mais dans les faits, ce n'est qu'une enfilade de descriptions de robes, de parures et de tableaux et de ceci et de cela, bref, ça n'en finit pas, cela alourdit complètement l'histoire. Les personnages, un tantinet caricaturaux, ne sont pas tellement intéressants non plus - sauf Lucrèce, bref, rien à voir avec Hamnet
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Direction l'Italie, à l'époque de la Renaissance. Notre autrice se sert encore d'un élément de l'Histoire pour écrire un roman tiré de faits réels. ici c'est Lucrèce de Médicis, artiste et indépendante qui sera soumise en mariage dès l'ange de 15 ans à un seigneur pour un seul objectif : lui faire un descendant. Mais les relations vont s'envenimer (c'est le moins qu'on puisse dire !) son ventre refusant de s'arrondir. On le sait que O'Farrell est une grande conteuse mêlant son talent à des personnages oubliés de l'histoire, ou presque. Après le fils de Shakespeare, c'est ici un vrai portrait de mariage qui redonne vie le temps d'un roman à une jeune demoiselle pas vraiment chanceuse.
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A ma grande déconvenue ce roman s'est avéré beaucoup moins prenant que Hamnet qui avait été un coup de coeur !

Non pas que la courte vie de Lucrèce a empêché l'autrice de développer son histoire mais parce que j'ai trouvé l'écriture beaucoup moins poétique à force de vouloir donner une consistance à une enfant qui n'a pas eu le temps d'en avoir !!

Le fait que Maggie O'Farrell brode n'est pas un souci mais avec le portrait de mariage elle s'est trop éloignée de ce qui aurait pu être vrai et a donné un tour romanesque que j'ai trouvé déplacé !

J'ai beaucoup aimé toutes les pensées de Lucrèce qu'elle a transcrit quant à la douleur, l'incompréhension et la solitude qui résultaient d'un mariage à un si jeune âge ! Je n'ai pas cru au côté insoumis et révolté de la jeune mariée qui m'a semblé un peu trop moderne pour l'époque, l'éducation, la culture et l'âge de Lucrèce.

J'espère que l'autrice apportera de nouveau sa poésie dans un autre roman historique mais sans tomber dans la facilité du romanesque !

MaggieOFarrell #NetGalleyFrance #leportraitdemariage #rentreelitteraire2023

Challenge Féminin 2022/2023
Lecture Thématique octobre 2023 : Auteur déjà lu
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Ça ne m'arrive pas souvent, heureusement, mais je dois avouer que je n'ai lu que la moitié de ce roman. Je n'ai pas retrouvé l'ambiance et le style présents dans " Hammett".
L'histoire de Lucrèce de Médicis m'a ennuyée. Il y avait trop de descriptions et l'héroïne ne m'a pas semblé attachante. Pourtant j'avais envie d'être transportée dans des châteaux italiens du XVI ème siècle mais ça n'a pas fonctionné sur moi. Je passe mon tour.
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Comment on peut tuer un livre par ennui insidieux !

J'ai pourtant largement dépassé la page 100, prérequis pour laisser une chance d'intérêt à toute lecture croisant mon chemin.

L'accroche était pourtant là: la Renaissance italienne, un roman historique que j'espérais documenté, des souvenirs de voyages pour aisément me réapproprier les lieux.

Le style de Maggie O'Farrell, trop travaillé à mon goût, a plombé cette thématique : trop d'introspection, trop de descriptions, trop d'élucubrations dans la tête de cette jeune duchesse dont la personnalité échappe, mise à part cette fragilité lourdement appuyée.

On peut certes s'intéresser au sort des mariages princiers, enjeux matrimoniaux qui placent les filles en pions géopolitiques mais cet aspect est peu évoqué. S'impose peu à peu une tension dramatique délétère… dont j'ai contourné la chute.

L'auteure a pris toute liberté pour construire ce portrait en regard de la biographie peu connue de la duchesse de Ferrare. Ses notes de fin d'ouvrage, très éclairantes, rejoignent la réalité historique des personnages de l'époque. J'aurais aimé une approche plus documentée, moins romanesque dans l'ensemble du roman.

Je me suis donc fermement ennuyée, mais cela reste mon ressenti.
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