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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le bon reuf.

Chris Offutt en a vu du pays, c'est marqué son visage, qu'on dirait buriné par un orang –outang épileptique, et ce vécu se ressent particulièrement dans cette oeuvre.

Il nous sert ici un roman un peu bancal par rapport au reste de sa prod de haut-vol. Nuits Appalaches était d'une attention émouvante et son recueil Kentucky Straight criant de sincérité sans jugement.

Ici on retrouve l'appétence de l'auteur à servir une histoire sur les white trash de l'Amérique profonde qu'il à l'air de connaître sous tous ses travers.

Grosse sensibilité une fois de plus, Chris nous pond un héros attachant à souhait embarqué, brossé avec finesse, embarqué dans une galère irrésistible. Victime d'un destin que les moeurs immuables fondé dans l'entre soi choisissent pour lui. Lui comme d'autres, lié à un combat qui n'est pas le sien

Hé porte le ton fardeau, garçon, car l'opprobre te pend au nez.

Ok ca sent le déjà-vu mais c'est sans compter la maestria du chef du chef Offutt, qui à une large palette narrative et sait assaisonner avec goût les scènes du quotidien entre prolos qui se vannent autour d'un café crado de distributeur, tout en te vendant la nature avec une érudition et une tendresse qui ferait palir n'importe quel elfe qui se mettrait à lire le bouquin.

Mais alors c'est ou c'est-y donc que ca coince ? La mécanique était pourtant rôdée mais le moteur du bouquin après un départ sur les chapeaux de roues, commence à s'essouffler, puis rame franchement sur le deuxième tiers avant de finir fougueusement, ca me rappelle les copains qui finissaient leurs Solex en foutant de l'éther dans le réservoir, pour une ultime perf avant de jeter la brêle après avoir fendu la bise devant les nanas.

Pis y'a aussi ce coté politisé du bouquin qui m'a ennuyé. Qu'est ce que ca vient foutre la Chris ? Moi j'étais bien content avec tes punch-lines du tonnerre et ta plume qui transpire l'amour pour le genre humain et la nature, t'avais pas besoin de ramollir ton bouquin avec ces éléments perturbateurs qui ne s'intègrent pas bien au récit, ca n'a pas comblé les quelques longueurs du milieu et ca m'a pas incité à dévorer ce roman aussi vite que les autres.

Heureusement il me reste un de tes recueils de nouvelles, style dans lequel tu assures le bousin; Et ce n'est pas ce petit mordillement de ligne blanche qui m'empêchera de m'y coller.
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Chris Offutt
Le Bon Frère

QUEL CHOIX
J'ai aimé la suite Lonesome Dove de Larry McMurtry. Mais cela fait quand même quatre ou cinq bouquins, et pas des minces. Je ne me sens plus taillé pour m'embarquer dans de telles veillées. Heureusement que je l'ai lue avant.

Là on n'a que quatre cent pages fois une au lieu de cinq fois six cent. C'est à dire si vous me suivez bien 400 au lieu de 3000. Tout ça pour le même le même plaisir. Y a pas à hésiter.

On retrouve le style facile. Les expressions souriantes. Les descriptions poétiques. Les paysages montagneux ou verdoyants. Les armes, un peu mais elles parlent. Départ du Dixiland, Kentucky-Texas, pour le même Montana. Et des américains réfractaires épris de libertés. Deux épopées, un siècle d'écart, celle ci est en condensé.

Mais vous avez le choix Messieurs Dames. Suivez votre coeur pour un moment de bonheur.




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L'avantage de vivre dans des communautés où tout le monde se connaît, c'est que lorsque vous donnez votre nom à quelqu'un, il peut vous parler de votre arrière-grand-père, des frasques de votre papy, et ainsi de suite…

Inconvénient ? C'est quand les gens n'ont rien de mieux à faire que de s'occuper de vos affaires et de vous dire ce que vous devez faire !

Comme ce fut le cas lors de la mort violente de Boyd, le frère aîné de Virgil : tout le monde sait qui a fait le coup, et tout le monde s'attend à ce que Virgil aille descendre le mec qui a fait ça.

Tout le monde le pousse à le faire, en plus ! de sa mère, en passant par sa soeur, ses collègues, les gens dans la rue, et pire, même le shérif !

Ces gens-là avaient-ils l'idée de ce que cela peut occasionner comme traumatismes de tuer un autre homme ? Ou simplement de savoir que tout le monde attend ça de vous et que personne n'arrive à comprendre que vous n'avez pas envie ?

Personne ne sait que lorsqu'on se venge de quelqu'un, il faut creuser deux tombes ? Une pour lui, une pour vous… La mère avait-elle seulement pensé que si Virgil tuait l'assassin de son frère, elle perdrait son second fils ?

Non, personne n'y avait songé, sans doute… Dans cette partie du Kentucky, dans cette ville paume qu'est Blizzard, les gens pauvres vivent chichement dans les collines, dans des cabanes de rondins ou dans des mobil-home, tout le monde se parle, tout le monde sait tout sur tout le monde et tout le monde s'occupe des affaires des autres.

Voilà un roman qui mêle habillement le roman noir avec tous ces personnages qui vivent dans un contexte social pas facile, le roman politique, parce que nous allons ensuite croiser la route de gens qui pensent que le Gouvernement les espionne, et le nature writing, car dans toute cette misère sociale, dans les fumées des cigarettes et des joints, dans les vapeurs de l'alcool de contrebande, il y a aussi la force de la Nature et le fait de vivre en harmonie avec elle.

Oui, ce roman c'est l'Amérique grandeur nature, avec ses magnifiques paysages et ces gens un peu bas de plafond, des Blancs suprémacistes qui pensent que les autres se sont des macaques (dit texto dans le roman), que le Gouvernement les piste, qui refusent de payer leurs impôts mais n'ont aucun scrupules à utiliser les routes payées par les impôts des autres.

Si j'ai aimé Virgil, sa couardise, ses réflexions, ses peurs, ses questionnements, si j'ai suivi sa vie durant un bon moment, il est des personnages dans le roman avec lesquels j'aurais aimé avoir une conversation et leur expliquer un peu l'Histoire, mais pas sûr qu'ils auraient voulu la comprendre.

Pour certains points, ils n'avaient sans doute pas tort, je sais qu'il existe plus d'argent "numérique" que physique et qui si tout le monde demandait le remboursement de leur $, ce serait impossible, l'argent ne reposant plus sur la valeur or depuis longtemps.

Un roman noir politico-nature-writing sur fond de vengeance non voulue qui prend son temps, qui s'installe à son aise, qui vous pose dans l'environnement et dans la vie de Virgil, qui, comme la nature, va piano, sans rythme fou, avec juste un moment un peu plus chiant, quand Virgil est blessé, sinon, tout le reste (400 pages) se savoure et se digère avec délectation et lenteur.

C'est l'histoire d'un mec qui n'était pas comme son frère, mais qui a sur les épaules l'horrible tâche de le venger, parce que ici, c'est ainsi qu'on fait, et personne ne se soucie de savoir qu'il a collé une tempête dans le crâne de ce pauvre Virgil qui voulait juste vivre en paix.

Le portrait d'une Amérique profonde, où les clivages sont importants, que ce soit par race ou par niveau social, où l'appartenance à un clan ou une famille est importante, où tout le monde peut virer paranoïa, le tout porté par une écriture qui oscille entre la poésie brutale ou le brut poétique.

États-Unis, ton univers impitoyable !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Virgil a tout du gars bien tranquille. Eboueur le jour, il attend sa promotion qui lui permettra d'avoir son nom brodé sur son vêtement de travail. Il ne s'intéresse ni à l'alcool ni aux drogues, ce qui dans les collines de son Kentucky natal, fait figure d'exception. Dans sa caravane donnant sur la forêt qu'il connaît comme sa poche, il n'aspire à rien d'autre qu'à une vie tranquille aux côtés d'Abigail son amour d'enfance. Quand son frère se fait assassiner, toute la communauté lui fait comprendre qu'il n'y a pas d'autres issue que la vengeance, puisque tout le monde sait bien qui a tué Boyd. Je n'en dirai pas davantage au risque de divulgacher la suite du roman. C'est une lecture que j'ai beaucoup appréciée, malgré quelques longueurs et une fin un peu décevante. le discours de fond de l'auteur m'a beaucoup intéressé, il nous permet d'aller regarder d'un peu plus près chez les laissés-pour-compte de l'Amérique, de comprendre comment certains se laissent séduire par les théories conspirationnistes les plus farfelues. C'était étrange, car tout en ayant le sentiment que ce livre ne se passait pas à notre époque, certaines thématiques abordées étaient tellement actuelles que je suis allée vérifié la date de publication initiale du roman (il a été écrit dans les années 90). Un très bon roman qui fait réfléchir sans juger et bien sûr un bel hommage à la nature et aux racines.
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La vie de Virgil, dans ses collines du Kentucky, pourrait sembler étriquée, il n'a jamais quitté sa vallée, mais cela lui va très bien. Son travail lui offre des possibilités de promotion, il a une amie qui n'attend qu'un signe de lui pour commencer une vie à deux. Quatre mois après la mort de son frère Boyd, il ne peut toutefois plus ignorer les remarques, qui sont presque des injonctions à venger la mort de celui-ci. Virgil, tout à l'opposé de son frère, n'est pas quelqu'un d'impulsif, il prend le temps de peser toutes les options, sachant que même s'il choisit de laisser le meurtrier en vie, il ne pourra de toute façon plus rester au milieu des siens.

Chris Offutt est un auteur que j'ai remarqué il y a quelques temps, et d'autant plus au printemps, lors de la sortie de son roman Nuits appalaches. J'ai donc enfin sorti ce roman de ma pile à lire. Les premières pages, mettant en place le personnage ont éveillé mon intérêt sans m'emballer plus que ça, si ce n'est le style assez remarquable. Mais au bout de quatre-vingt pages environ, un tournant dans l'histoire la rend tout à fait passionnante et difficile à lâcher. On se trouve dans la tradition du roman noir américain, mais avec un petit quelque chose en plus, un supplément d'âme. La nature, plus qu'une toile de fond, fait partie du personnage, mais ce sont surtout les choix qu'il doit faire, et l'évolution de son caractère qui sont intéressants. L'aspect presque documentaire sur certaines communautés américaines bien particulières, dont je parle sans trop en dire, puisque même la quatrième de couverture ne les mentionne pas, ajoute une dimension sociale à cette histoire. L'Amérique profonde ne manque jamais de nous étonner, et pas toujours dans le bon sens. le thème initial, qui ferait déjà un bon roman, est largement dépassé, élargi, amplifié… Qu'est-ce que la liberté, jusqu'où peut-on aller en restant libre ? Un roman riche et remarquable. Je ne manquerai pas de me pencher sur les autres romans de Chris Offutt.
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Dans le Kentucky, à l'abri des bruits de la ville, Virgil vit dans une caravane non loin de sa mère et de sa soeur. Virgil, c'est le bon gars ; il bosse, fréquente une fille qu'il souhaite épouser ; il est sans histoire, et aime profiter de la nature qui l'entoure. La seule ombre au tableau, c'est son frère Boyd assassiné il y a peu par un individu que tout le monde connait. Ici, c'est la règle, c'est à Virgil de venger son frère…Il n'en comprend ni la nécessité, ni les enjeux.

Des Appalaches aux plaines enneigées du Montana, Parti avec le désir de liberté chevillé au corps Virgil nous entraine dans une quête dont pas même lui ne connait les tenants et aboutissants.

Dans ce roman noir au souffle narratif puissant et endurant, la nature est magnifiée par une plume à la fois sensible, rustique portée par la traduction, magnifique, de Freddy Michalsky .

Au volet familial et intime, Chris Offut, apporte une touche politique en abordant tout au long de ce roman un des fondamentaux de l'Amérique, le port des armes, ainsi que les milices en marge de tout esprit démocratique refusant catégoriquement toute emprise d'un pouvoir central.

Le bon frère est une épopée humaine, et naturelle superbement racontée qui nous plonge dans une Amérique rurale et rustique méconnue, qui peut se montrer attachante au regard du personnage de Virgil et de ses compagnon d'errance.

Un grand merci à Babélio et masse critique, et aux éditions Gallmeister fort bien inspirées de rééditer ce superbe roman.

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Boyd le frère de Virgil est mort. Il a été tué et tout le monde connaît le responsable. Virgil est poussé par tout son entourage à la vengeance. Mais comment vivre après ? Peut-on encore parler de vie quand il faut tout abandonner pour changer de vie et fuir une autre vengeance en miroir ? On découvre un personnage tourmenté par ces questions, d'autres qui ne s'interrogent même pas persuadés qu'ils sont dans leur droit, avec leurs armes, de faire justice eux-mêmes, voire de s'opposer à un gouvernement par la force. Un sujet qui s'impose depuis plusieurs années et qui, vu de l'intérieur dans ce roman, fait parfois froid dans le dos.
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Je ne me lasserai jamais de ces dialogues ou l'économie de paroles, le bon mot et la réplique parfaite sont de mise. Chaque conversation est un duel de la meilleure répartie. Celles du début entre les trois éboueurs sont savoureuses. Cette forme de vivacité d'esprit des personnages tranche avec leur étroitesse d'esprit. Visiblement le Kentucky et le Montana sont des régions difficiles d'accès pour l'éducation. Il semble y subsister des codes d'honneur d'un autre âge, des communautés qui vivent complètement en dehors des radars, organisant leur vie autour de théories complotistes frelatées. Cela ressemble tellement à la caricature que nous, Européens, on se fait des américains "de base". Tout l'intérêt du roman est là. Moins dans l'histoire, celle de Virgil, qui n'a d'autre choix que de disparaître, pour tenter de repartir de zéro, en tant que Joe.
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J'avais beaucoup aimé #nuitsappalaches de Chris Offutt. J'ai mis du temps à terminer un roman plus ancien, "le Bon Frère", 412 pages, paru aux USA en 1997, une première fois en France aux éditions Gallimard en 2000 et aux @editions_gallmeister en 2016. C'est l'histoire d'un brave gars, Virgil Caudill, sur le point de se marier et qui vit dans le Kentucky. Malheureusement pour lui, quand son frère aîné, Boyd, se fait assassiner, toute la communauté réclame que Virgill le venge. Mais comment Virgill peut-il venger son frère sans aller en prison ou se faire tuer à son tour ? La première partie du roman, avec la découverte du Kentucky, la mise au point et l'exécution du plan de Virgill est passionnante. Ensuite, ça devient beaucoup plus lent, voire ennuyeux, y compris pour le personnage... et pourtant, ce n'est pas inintéressant et c'est en un sens justifié par la trame de l'histoire. On apprend beaucoup sur les États-Unis, et pas seulement sur le Kentucky. Les descriptions sont toutes réussies. Mais la tension une fois retombée, c'est comme si nous étions dans l'attente, tout comme Virgill d'ailleurs, et ce, vraiment jusqu'à la dernière page, et pourtant, je pense que je me souviendrai longtemps de cette oeuvre et de son ambiance très particulière.

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Jusqu'où peuvent mener les choix d'une vie ? Ceux qu'on fait ou ceux qu'on subit ? Dans ce premier roman très réussi, l'auteur joue avec le destin, celui que les autres vous créent, celui que vous croyez dessiner. le héros, Virgil devenu Joe, n'a rien à faire de tout ça. Il n'a ni ambition, ni rêves, il mène une vie tranquille, ponctuée de rituels sans importance et suit, malgré lui, une voie qu'on lui a tracée.
Changer d'identité ne résout aucune équation, comme s'il était toujours pris dans une toile d'araignée, comme s'il faisait chaque fois le mauvais choix, comme si, à chaque fois, son destin le rattrapait.
Mais le bon frère explore bien d'autres thématiques : jusqu'où est-on libre ? et si l'Etat Fédéral était une façon de priver les individus de leurs libertés et de leurs droits ? le roman évoque l'Amérique en crise, les difficultés de la population rurale, le port d'armes , le racisme et la religion...Il décortique les sentiments de Virgil-Joe, ses hésitations, ses frustrations, ses regrets.
La narration, sans être absolument lyrique, est poétique et sert les mots justes pour une histoire qui valse entre violence et apaisement, certaines scènes oscillant entre tragédie et émerveillement au rythme des saisons.
Un beau roman !
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