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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cela fait longtemps que je tournais autour de cette auteure et de ce titre en particulier. le lire a été pour moi un vif plaisir dû en partie à une surprise de taille : je plongeais dans un univers totalement inédit, ni policier, ni fantastique, une sorte de "Désert des Tartares" japonais... Et cette idée merveilleuse du musée d'objets de personnes venant de mourir : ou comment faire perdurer le souvenir des hommes par-delà la mort. Une collection non pas morbide mais au contraire pleine de la certitude que l'objet est chargé de l'âme de son possesseur. Un peu une continuation de l'adage proustien qui dit que l'on meurt deux fois, la deuxième est quand plus personne ne se souvient de vous. C'est alors dans ce très beau livre une conservation de ce qui fit les hommes et les femmes : leur histoire.
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Nouvelle claque pour le fan (grandissant) que je suis de Yoko Ogawa !

Un univers différent, un même style époustouflant.

Le musée du silence est un huis-clos sublime à l'histoire originale et poétique. Tout se déroule dans ce manoir et ses environs, où le narrateur, un muséographe, arrive et découvre en même temps que le lecteur cet univers si spécial et la mission (tout aussi étrange) qu'on lui a donné.

Le huis-clos est amplifié par le fait que toute tentative de contact avec l'extérieur n'a aucun résultat. le narrateur écrit quelques lettres à son frère ou veut lui rendre visite, le lecteur n'en aura aucun écho retour. Lorsqu'on s'aventure hors de ce manoir, jusqu'au monastère par exemple, on tombe sur des moines ayant fait voeu de silence, et pour ce qui se passe au village on se heurte à la violence du monde extérieur (Meurtres, etc.. Je ne veux pas trop en dévoiler.) tout en restant dans les pas des habitants du manoir.

Cet espace fermé et surtout cette mission si particulière de musée autour des objets des défunts crée une ambiance bien particulière (Certains pourraient dire morbide, mais le terme est bien trop péjoratif et restrictif). La mission va même plus loin puisqu'il faut aller collecter les objets des nouveaux défunts.

On retrouve un thème qui semble cher à Yoko Ogawa ; La mémoire, le devoir de mémoire, les souvenirs, l'oubli... Collecter l'objet d'un défunt pour lui éviter l'oubli total.
Un objet résumé d'une vie.

Les personnages (Compliqués, attachants, angoissants, hypnotisants…), ce musée et tout ce dont il est dépositaire, cet univers à part fait de mémoire, de mort, de meurtres, de poésie, d'intimité, et évidemment ce style, tout est réuni pour un superbe roman. Pour tout dire, ma gorge s'est serrée quand j'ai vu que j'étais sur la dernière page. J'adore avoir cette sensation et pourtant j'avais délibérément pris mon temps pour bien "déguster" (Oui, oui, ça peut paraître pédant, mais un livre de cet auteur se déguste ! Et ouais !)
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Mme Ogawa a cette capacité de vous transporter instantanément dans un hinterland où autre monde fusionne insensiblement avec l'ailleurs ; un jeune homme vient dans un village reculé postuler pour être le « muséographe, conservateur »( ? ) d'une étrange collection d'objets disparates réunis par une vieille dame acariâtre. Mais peu à peu derrière les apparences assez banales se dessine le chemin des mystères .Au récit poétique s'adjoint une réflexion sur la mémoire , le rôle que nous attribuons aux objets, sur la transmission. Magique !
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Un magnifique huis clos intimiste qui ravira autant les amoureux d'émotions fortes que les documentalistes et les bibliothécaires. Une belle histoire, parfait support à la discussion dès le lycée pour découvrir à la fois les métiers du livre et du patrimoine, mais encore des questions philosophique que ce soit l'éthique, le souvenir, la notion de passé ou encore la transmission.
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Pour combler mes lacunes, le musée du silence a été lu dans le cadre du challenge in the mood for Japan

Challenge_japon.jpgJe me demande si la lecture de six romans suffira à me faire une image dénuée de fantasmes d'une culture si complexe... J'en doute. Peut-être qu'il serait bon pour moi de passer à la catégorie supérieure du challenge?

Avec le musée du silence, je m'attendais, à cause de ce titre et du résumé lu - une fois n'est pas coutume - à quelque chose d'assez lent, fort, peut-être mélancolique.

Première surprise et mon dieu quel bonheur, (pourquoi n'est-ce pas toujours ainsi?) c'est un roman sans nom propre. Je m'en suis aperçue à la moitié du livre. Aucun personnage n'a de nom!

Le narrateur est engagé dans une région lointaine par une vieille femme revêche qui désire bâtir un musée qui, comme dirait un gars aux chevilles enflées « n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur ». Cette dame récupère depuis toujours – en se passant d'autorisation - un objet appartenant à chaque personne décédée dans la ville. Cet assemblage hétéroclite s'accumule dans sa demeure et le narrateur va être chargé de nettoyer, inventorier, répertorier chaque souvenir. Ainsi que d'en recueillir l'histoire, des lèvres même de la vieille dame.

Un jour, c'est à son tour, secondé par la fille de la maison, de procéder à la délicate récupération des souvenirs.

Bien étrange livre, que je recommande très très chaudement. Impossible à cerner, ou à définir. Mélange d'une tendre réflexion sur le temps qui passe et le devoir de mémoire et d'une poétique vision du monde avec ces « prédicateurs du silence », enveloppés dans leur mutisme, auxquels les habitants viennent confier leurs secrets.

Là dessus, une bombe. Au sens propre. Un attentat. Un frère qui ne donne plus de nouvelle. Puis des meurtres avec mutilation des tétons. Et des matchs de baseball. C'est inattendu, dissonant, cela tombe comme un cheveu dans la soupe. Mais un cheveu qui serait l'ingrédient ultime.

De cet assemblage aussi disparate que l'est la collection de la vieille dame, naît un très beau récit.

Je le conseille, encore! Si quelqu'un devait le lire grâce à mon article, je crois que je serais on ne peut plus heureuse!

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Chinmoku Hakubutsikan
Traduction : Rose-Marie Makino-Fayolle

C'est probablement le roman le plus long de Yoko Ogawa - et c'est aussi pour cela que je l'ai lu. ;o) le style en est simple, concis et je suis tentée d'écrire intemporel. Contrairement à ce qu'il se passe d'habitude en effet chez les écrivains japonais, l'intrigue pourrait, à première vue, se situer à peu près n'importe où dans le monde. Seuls, de temps à autre, quelques menus - très menus - details rappellent que nous nous trouvons au Japon. La communauté monastique des Moines du Silence elle-même ne paraît pas précisément japonaise : aucune référence au taoisme, au bouddhisme ou au zen.

L'histoire, elle aussi, est très simple : une vieille dame obsédée par l'idée de créer un Musée du Silence, contenant des objets dont chacun aura la charge d'évoquer une seule vie, fait venir un muséologue afin qu'il donne corps à son rêve. La Mort la presse, elle le sent à défaut de le dire expressément. L'entourent une jeune fille qu'elle a adoptée et qui la considère comme sa mère, le jardinier et sa femme qui s'occupent du domaine. Au loin, le village d'où est originaire la vieille dame et où elle a dérobé - il n'y a pas d'autre mot - à chaque mort en partance pour le cimetière un objet particulier destiné à l'immortaliser dans le fameux musée.

L'ambiance est recueillie, lourde, glauque, parfois malsaine (tout ce qui a trait aux meurtres de jeunes femmes et à leur assassin sans visage), étouffante, avec des touches de cauchemar ou de fantastique. Avec les personnages et en particulier le muséologue qui, finalement, restera de son plein gré pour diriger le musée à la mort de la vieille dame, le lecteur descend en lui-même, se pose des questions sur le sens de la vie - de sa vie - et, bien sûr, sur notre place de ciron dans ce phénomène inexplicable qui commence (??) à notre naissance et se finit par notre mort (??).

Un auteur intéressant, très subtil mais à déconseiller à toutes celles et tous ceux qui souffrent de dépression ou qui, par nature, voient la vie en noir. Un auteur qu'on peut lire de temps à autre, au compte-goutte. ;o)
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Ogawa nous concocte encore une fois une 'intrigue est très atypique, et ce n'est pas pour me déplaire!

Le héros est un jeune conservateur de musée qui répond à une annonce. Une très vieille dame qui habite un immense château délabré dans un petit village recherche un conservateur pour le musée qu'elle souhaite construire: un musée où serait regroupé une étrange collection d'objets. On apprend assez vite que ces objets collectés au fil des années ont une particularité en commun: ils ont tous appartenu à une personne décédée. le jeune homme se retrouve embarqué dans un projet aussi étrange que passionnant, aidé d'une jeune fille mystérieuse, du jardinier du domaine, le tout commandé par la vieille dame ridée et irascible.

Ne vous attendez pas à un déluge d'action (y'en a quand même un peu je vous rassure, et même du suspense!) le roman se dévide paisiblement au fil des saisons et des phrases épurées et pourtant très riches de Yoko Ogawa, ce qui fait tout son charme. J'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire et l'ambiance étrange dans laquelle baigne le roman, un vrai délice japonais :
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Un jeune muséographe entreprend d'aménager un musée unique au monde dans les anciennes écuries d'un étrange manoir. La propriétaire, une vieille dame acariâtre lui demande de créer le musée qui lui permettra d'exposera les objets subtilisés à ceux qui sont morts dans son entourage. Bientôt, le jeune homme est lui même chargé d'aller recueillir un objet révélateur du défunt. Aidé de la fille adoptive de sa patronne, du jardinier, de la femme de ménage, il entreprend de faire vivre la collection, tandis qu'autour de ce petit monde, de jeunes femmes sont assassinées. L'entreprise du musée, bientôt, le passionne, au point de l'éloigner d'une certaine réalité.

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Lien : http://monbiblioblog.blogspo..
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Un muséographe se fait embaucher par une vieille femme, afin de créer un musée pour une collection quelque peu… particulière. Il s'agit d'objets volés à des personnes défuntes. Il doit, à lui seul, représenter leurs vies. le musée du Silence représente parfaitement l'univers de Yoko Ogawa. le rapport à la mort et au souvenir est omniprésent, mais n'est pas évoqué de manière tragique. Aucun pleur, aucune tristesse n'est ressentie au cours de notre lecture. Les personnages acceptent le cours de la vie, ils assument simplement la mission de garder un souvenir de chaque personne. L'auteur nous séduit donc à nouveau avec son univers envoutant et poétique, elle nous perd dans les pages de ce roman presque hypnotisant avec ses thèmes de prédilections tels que le souvenir, la disparition ou encore la classification. le tout en prenant des risques et en pimentant son ouvrage en apportant un peu plus de violences. Un excellent roman.
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Ogawa Yoko
Le musée du silence
Livre u peu particulier au départ J'ai pensé, science fiction, réel ou irréel
J'ai voulu abandonné mais par la suite je me suis enfoncée dans ce livre qui m'a beaucoup fait réfléchir
Un jeune muséographe est engagé on ne sait où, dans un manoir occupé par une vieille femme bizarre et acariâtre ainsi que de sa petite fille.
Elle veut construire un musée, il a carte blanche pour tout. Elle constitue depuis des années un musée, des objets bizarres,
Il loge chez le jardinier voisin, homme à tout faire.
Mais ce musée est tout à fait particulier, il y a des milliers d'objets hétéroclites qu'il faut recenser, répertorier et chaque jour il passe la matinée en compagnie de cette vieille dame qui à chaque objet lui raconte l'histoire de ce dernier, la petite fille, elle copie ces histoire qui accompagneront les objets. Ceux-ci n'ont aucune valeur marchande, juste une histoire et de plus ils viennent des derniers instants d'un décédé , de quelque chose qui leur tenait à coeur.
J'aime bien le morceau de texte repris par « nounours 36 » c'est un que j'aurais choisi s aussi.
C'est un peu le temps qui passe et chaque chose a son histoire.
Me serait-il permis ici de donner des impressions personnelles après cette lecture.
J'ai retrouvé dernièrement au fond d'une boite à outil un genre de poinçon avec non pas droit mais courbé à un certain endroit et crochu à la fin pour devenir tout fin
Mais cela sert à quoi, c'est une des dernières choses que j'ai utilisées lors du décès de ma grand-mère, un petit appareil pour attacher et détacher ses bottines , chose que j'ai faite avant qu'elle ne parte pour son dernier voyage, je pense qu'il aurait bien pu figuré dans ce musée car en même temps, je regardais ce genre de poinçon et doucement l'image de ma grand-mère bien aimée m'est revenue, des tas de souvenirs sont remontés à la surface et mon esprit s'est mis à vagabonder.
Je pense que ce musée est un peu cela remonter le temps et voir qui et quoi et pourquoi.
Retrouver des moments heureux ou peut être malheureux que sais-je
Nous avons chacun notre musée des choses inutiles mais qui ont leur histoire propre
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