Imaginez qu'un jour, en vous promenant innocemment dans la rue, vous tombiez sur un cahier à la couverture noire traînant à même le sol. Lorsque vous le ramassez pour essayer d'y trouver l'identité de son propriétaire (vous êtes quelqu'un de bien), vous découvrez une notice d'utilisation prétextant que l'objet que vous tenez dans les mains est capable de tuer la personne à laquelle vous pensez à condition d'écrire son nom et de connaître son visage.
Le premier réflexe dans ce genre de cas est de ne pas croire à de telles absurdités et de chercher où est la caméra cachée (Marcel, c'est toi ?). Mais la curiosité vous poussera peut-être (surtout si c'est l'un de vos défauts) à... essayer... pour voir...
À votre grand dam, la personne dont vous avez inscrit le nom décède dans l'instant. Vous êtes alors pétrifié !
Quelqu'un de normalement constitué, pris du remord d'avoir succombé à la tentation, aurait crié haut et fort et aurait brûlé l'objet du délit, voire l'aurait amené à la police ou que sait-je ? Mais dans le cas de Light Yagami, élève brillant aspirant à devenir lui-même policier comme son père, la situation est différente : fort d'un instinct de justicier vivant dans l'utopie d'un monde meilleur, il décide de poursuivre ses expériences, de s'accaparer de ce nouveau pouvoir pour devenir Kira, le Dieu qui fera de notre belle terre un havre de paix exemplaire et parfait.
N'est pas Light Yagami qui veut...
Un potentiel démentiel.
Avec un tel synopsis, attrayant à souhait, Death Note possède un réel atout et commence très fort, suscitant l'engouement de nombreux mangaphiles. Moi même à l'époque, j'en ai fait partie.
Il faut dire que le succès a été au rendez-vous dès le départ, reposant sur un pitch simple et mortellement efficace. L'adrénaline des premiers meurtres se heurtait instantanément à notre morale :
Selon Light, un criminel ne méritait pas de vivre. Son projet d'assainir la population ressuscitait ainsi la problématique de la peine de mort tant controversée au Japon. Devait-il à nos yeux être un héros (déifié pour certains) ou un psychopathe de la pire espèce (recherché par toutes les polices du monde) ? Où s'arrête le bien et où commence le mal ?
Autant de conflit moraux que les auteurs entretiennent tout au long de la série sans prendre vraiment de parti pour l'un ou l'autre camp.
Death note, c'est aussi et surtout une lutte d'influence entre deux personnages qui cherchent à se faire tomber l'un l'autre : L, inspecteur mystérieux de renommée mondiale capable de résoudre les enquêtes les plus ardues ; et Light Yagami, jeune utopiste machiavélique et retors autoproclamé Dieu du monde qu'il souhaite créer.
Tout le suspense de la série réside dans cette opposition. Light cherchant à trouver le nom véritable de L, et l'cherchant à prouver que Light est bien Kira (il est pas con le bougre).
Pourtant, pourtant...
Fort de la lecture des 12+1 tomes de cette série (relecture en fait, j'avais pas réussi à aller plus loin que le 5ème tome la première fois), je suis au final plus septique que fanatique, et ce pour plusieurs raisons.
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