Diên Biên Phù

Alexandre est marié, père de deux enfants mais il n'a jamais véritablement aimé sa femme ni sa vie. Son coeur et son âme sont restés en Indochine où il a fait la guerre, dont la bataille de Diên Biên Phù.
Vingt ans plus tard, cet ancien soldat revient au Vietnam avec l'intention de retrouver Maï Lan, la fille au visage de lune, avec laquelle il a vécu de merveilleux instants d'amour au coeur de l'enfer de la guerre.
Jamais il n'a pu l'oublier, elle dort même entre lui et sa femme chaque nuit... Comme il n'a pas oublié son camarade Alassane Diop, sénégalais engagé pour la France, qui lui sauva la vie sur le pont métallique Paul-Doumer ou Long-Biên. Tous deux sont rentrés avec leurs blessures et se sont engagés, militant pour la justice et l'indépendance.
Retrouvera t'il l'amour de sa vie ?...

Le texte émaillé de poèmes écrits au fil de sa vie par le personnage principal est une pure merveille. L'écriture est pure, le rythme est soutenu.
L'histoire explore les émotions de chacun, à la recherche de ses sentiments les plus profonds, parce que les liens tissés en temps de guerre sont indescriptibles et indestructibles...
Un beau premier roman qui pose mille questions sur la vie.
Coup de coeur.
A lire absolument !

sublime, émouvant, captivant.

Ce roman est un chant d'amour, une ode à l'amitié, écrit dans une langue belle, riche, maitrisée et poétique.
Les personnages aiment dans l'urgence, au milieu des balles, sachant que demain l'un d'eux peut se retrouver orphelin de coeur.
J'ai refermé ce roman en sachant que je le rouvrirai souvent, pour relire la poésie qui s'y trouve, pour y croire encore un peu et pour attendre un autre roman de Marc Alexandre Oho Bambe.

Ce n'est pas qu'un roman d'amour. Marc Alexandre Oho Bambe sort un roman empreint d'amour, d'amitié et aussi de lyrisme. Je précise que l'auteur est poète slameur.
C'est l'histoire d'un soldat français, Alexandre, qui part en Indochine, plus précisément au Vietnam, en 1954, pour la guerre. Là-bas, il va être à la fois sauvé par un soldat sénégalais, Diop, avec qui il va lier une forte amitié. Il va surtout vivre une rencontre qui va bouleverser son coeur à jamais, Maï, une femme vietnamienne dont il va follement tomber amoureux, malgré le fait qu'il vient de se marier. Cette rencontre le transforme, le bouleverse, à tel point que vingt-ans plus tard, il quitte tout pour essayer de retrouver cette femme qu'il a tant aimé et aime encore. Il retourne alors sur les lieux marquants de l'amitié avec Diop le Sénégalais et surtout la rencontre amoureuse avec Maï.
Un lyrisme de haut-vol est employé par l'auteur pour décrire les sentiments et les émotions d'Alexandre durant ce retour imprévisible. Emotions garanties ! Inconvénient : tellement court qu'on est triste que ça se termine, tellement l'écriture est magnifique !

Le poète et slameur, Marc Alexandre Oho Bambe, né au Cameroun a fait avec Diên Biên Phù une très belle première incursion dans l'univers du roman en mars 2018 chez Sabine Wespieser éditeur.

Alexandre, le narrateur retourne au Vietnâm, vingt après Diên Biên Phù, pour retrouver cette femme qu'il a aimé dans l'horreur de la guerre, Maï Lan. Il décide de quitter son épouse et ses enfants et se rappelle le passé, rencontre des personnes qui vont tâcher de l'aider dans sa quête amoureuse. Notre narrateur se rappelle sur les lieux du passé à la fois ses rencontres avec Maï Lan et des épisodes de la guerre. Ce roman est à la fois un très beau texte sur l'amour passionnel qui ne s'est jamais éteint et ne s'éteindra jamais, sur l'amitié et l'altérité, sur le sens du devoir. René Char imprègne ce roman par ailleurs et il s'agit d'un des poètes qui ont bercé l'auteur. Cela n'est donc pas surprenant qu'il y ait des références à sa poésie au coeur du roman.

J'ai été particulièrement sensible à la construction romanesque mêlant poèmes à l'être aimée, lettres échangées entre le narrateur et son ami sénégalais Diop, dialogues et narration interne. L'écriture rappelle à plusieurs moments le slam effectivement, il y a un travail sur les échos et la répétition également. Beaucoup de phrases sont très courtes. J'ai trouvé ce roman touchant et j'espère que l'auteur en écrira un second.

Diên Biên Phù marque la fin de la présence française en Indochine et le retour au pays des soldats français et des troupes coloniales et autochtones. Diên Biên Phù «  Joli nom pour un naufrage. Trois syllabes de sang, un son de claque et de défaite. Pour nous les hommes. »
Ce Diên Biên Phù, c𠆞st à la fois une très belle histoire d𠆚mour, une histoire de la décolonisation, une histoire sur les idéaux qui se fracassent sur l𠆚utel des injustices ou des mensonges de nos gouvernants, une histoire de convictions, d’honneur, une histoire des mots qui valsent, qui chantent, qui expriment les sentiments enfouis au milieu de toutes ces histoires petites ou grandes.
Alexandre, marié à une femme qu’il n𠆚ime pas, est devenu soldat pour échapper à une vie morne et triste. Dans ce pays du bout du monde il combat sans conviction pour une guerre dont il devine rapidement qu𠆞lle n𠆞st pas sienne. Et il rencontre Maï, jeune femme qui va bouleverser sa vie « C𠆞st à partir de cette fille que j𠆚i commencé à aimer, à m𠆚imer, à vivre, et à écrire aussi vraiment. Comme un débordement. »
Et Alexandre écrit des poèmes, laisse des mots partout à cette femme qui a bouleversé sa vie ; l’écriture comme une renaissance. de retour en France, arraché à celle qui était à la fois sa vie, sa solitude et sa liberté, il utilisera les mots comme une arme pour défendre ses idées, pour maintenir un souvenir. Vingt ans après, il revient pour retrouver celle qu’il n𠆚 jamais oubliée.
Marc-Alexandre Oho Bambe maîtrise l𠆚rt du maniement des mots comme peu savent le faire, et sous sa plume, les lignes deviennent des caresses à fleur de page. Que c𠆞st beau ! Premier coup de cœur de l𠆚nnée !

Impossible de refermer ce livre poème, ce chant d'amour et d'espoir qu'est le formidable roman de Marc Alexandre Oho Bambe.
« L'amour nous répare de tout et nous sépare du vide. [...] rien sur cette terre n'a plus de sens qu'un acte d'amour. Rien ne devrait avoir plus de sens même, même si parfois l'amour s'en va. Vivre ou mourir ailleurs. » nous dit l'auteur.

Alexandre a aimé Mai Lan à Dien Bien Phu en 54. Au milieu du chaos et des bombes, de la mort, des cris, de la folie furieuse de la guerre, il a aimé une femme. Et Mai Lan l'a sauvé, l'a porté et soutenu grâce à l'innocence et à la légèreté de son rire clair. Merveilleuse Mai Lan aimée en temps de guerre, perdue en temps de paix.
« Toute ma vie il fera beau. Parce que je t'ai rencontrée. Et il fera froid aussi. Parce que je t'ai perdue. Il fera beau et froid. Je pars et tu restes. Avec moi. Tu restes et je pars. Avec toi. Merci de m'avoir fait naître à moi-même. Tant de fois. »
Alexandre ne pourra jamais oublier Mai Lan. Il vivra, survivra, sans elle, porté par son souvenir obsédant.
« J'ai quitté l'Indochine et Mai, mais l'Indochine et Mai ne m'ont jamais quitté »
Un jour, 20 ans plus tard, il décide de revenir à Dien Bien Phu pour la retrouver. de retour au Vietnam, les images de la guerre resurgissent, ainsi que le souvenir brûlant, déchirant de son ami sénégalais, Alassane Diop, ami cher, qui lui a sauvé la vie.
Le style de Marc Alexandre Oho Bambe, des phrases très courtes sans verbe, des poèmes, qui s'intercalent dans une prose légère, est captivant. Il entête et crée une musique qui touche directement au coeur.
Un livre à lire et à relire. À lire à haute voix, à déclamer pour tous les Alexandre, les Mai Lan et les Diop de la terre. Un roman intense et lumineux qui célèbre la vie, la mort, le couple, l'amour, l'amitié, l'honneur, la dignité, la relation, la littérature, la poésie… Magnifique.

Livre très agréable à lire et rempli de poésie.