RENTRÉE LITTÉRAIRE 2023📚
❤️ Alerte au coup de coeur !❤️
Un livre hors norme entre roman et poésie.
Jaromil, notre narrateur, n'a pas connu son père. Métis, il se cherche dans ce monde. le jazz est toute sa vie. Jusqu'à sa rencontre avec Maisha, et la naissance de sa fille, Indira. Il recevra un étrange paquet après la mort de son père. Et il se mettra a écrire des lettres à sa fille.
« Oui j'ai erré un peu partout sur la terre, mais New York et Harlem sont à part en mon âme et en mon coeur. New York et Harlem m'ont enseigné qui j'étais, un nègre, donc un homme. Juste un homme. Et pas un « nègre à moitié ». »
« Souviens-toi de pas mourir sans avoir aimé » est un petit bijou littéraire. A la fois hommage au jazz, bourré de poésie, les mots qui chantent nous racontent l'amour d'un père à sa fille, la douleur d'un homme n'ayant jamais connu son père, les railleries lorsque la couleur de peau est différente, les secrets de famille.
Un roman riche donc. Et apaisant. On se laisse glisser par les mots. le jazz est omniprésent, d'ailleurs, j'ai dévoré ce livre en écoutant
Chet Baker,
Billie Holiday ou encore
Langston Hughes. Car la musique est partout dans ce livre. Dans les références aux grands musiciens de jazz, et également dans la construction, où le récit est parsemé de poèmes et extraits de chansons.
« Est-ce l'enfance qui remonte, et toutes les fois où j'ai rêvé qu'il revienne à la maison, rêvé d'avoir une famille comme les autres, une maman et un papa, même séparés, comme les autres. Les autres, ces gamins de l'école qui me traitaient de bâtard métis, café au lait sans famille. »
La plume est douce, envoutante, obsédante, la mise en page aérée colle parfaitement à l'ensemble. Les chapitres sont de longueurs inégales, mais qu'importe. Nous sommes face à une partition de mots. Quelques phrases suffisent quand d'autres sujets méritent plusieurs pages. Aux côtés de Jaromil, nous revivons les grands moments de l'histoire, le 11 septembre, l'assassinat de George Floyd, autant de sujets qui étoffent le roman. L'auteur alterne entre les tranches de vie de Jaromil, les lettres et les cassettes audio de son père, et les lettres écrites à sa fille. Les émotions sont présentes à chaque page.
La rencontre entre Jaromil et Al, musicien tanzanien sera indispensable à la construction de Jaromil. Il deviendra son père spirituel, l'occasion de poser le doigt sur l'influence de certaines rencontres sur nos vies. L'importance de la transmission transpire de chaque page. Un leitmotiv. Mais il ne s'agit pas de transmettre n'importe quoi. Confiance en soi, amour, amitié, le positivisme comme mantra.
La fin m'a laissée sans voix. J'espère l'avoir mal interprétée, l'ai relue plusieurs fois, mais non, c'est bien ça. Et j'ai ramassé mon petit coeur en miettes.
Dans ce roman, j'ai retrouvé la magie de la rencontre à Saint-Étienne, lors des conférences de Marc-Alexandre : une énergie positive incroyable. Et ça, dans une lecture, ça n'a pas de prix !
Ne passez pas à côté de «
Souviens-toi de ne pas mourir sans avoir aimé ». Et d'ailleurs, vous, dans votre vie, vous avez déjà aimé ?
« Avant Indira et Maisha, la musique était toute ma vie, le sens donné à mon existence, et à ma solitude aussi. Je n'avais pas, ou plutôt pensais ne pas avoir de place dans le coeur, de place pour un autre amour que le jazz, le jazz qui me remplissait. »
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