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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le petit Oiseau est sorti !
Faut-il vivre en marge de la société pour être libre ? Vous avez deux heures si vous n'avez pas grand-chose à faire ou à lire. Un peu comme Pierre, un ravi du banal, qui s'accomplit dans une monotonie que l'auteur nous invite à autopsier.
Certains sont acteurs de leur vie. Pierre, lui, préfère la place du spectateur vautré dans son canapé. Un contemplatif de l'inutile.
Les personnages de Florent Oiseau sont toujours des oisifs assumés aux CV déplumés. Se serait-il appelé Lion, qu'il aurait peut-être imaginé des avatars plus féroces.
Pierre, rentier frugal, amateur de plaisirs simples, comme taper la causette avec les tapineuses du coin, suivre les programmes d'une machine dans une laverie automatique ou se faire réquisitionner par une actrice célèbre pour monter une mayonnaise, est témoin de la mort soudaine d'un homme à un arrêt de bus.
Cet évènement complique sa vie et bouscule son karma de koala. Quand il découvre que le bonhomme était son voisin et qu'il ne l'avait jamais vu, Pierre se sent pousser par un effet miroir ébréché à rechercher ce qui animait le défunt before son trépas. Il rencontre la veuve, les amis et tente de remonter le fil de son dernier trajet… à bicyclette ou en autobus. Ce poète de quotidien, qui a appelé sa fille Trieste, va en profiter pour interroger son inexistence et les caprices de la fatalité.
Ne fuyez pas. le récit ne vous fera pas tomber du nid mais les bons mots de Florent Oiseau vous feront piailler de rire. Il a le sens de la formule pour magnifier l'ordinaire, le goût pour les dialogues imparables, des citations qui pousseraient Jean D'Ormesson à la résurrection pour compléter sa collection. C'est beau de s'émerveiller devant l'écoulement d'un caniveau. Pourquoi rechercher le sublime au bout du monde, quand un trajet en autobus mériterait un classement à l'Unesco ?
J'ai retrouvé avec plaisir la prose de son précédent roman, l'excellent « les Magnolias », mais cette histoire anorexique m'a vraiment laissé sur ma faim. J'ai eu la dalle côté rebondissements et je regrette aussi que les personnages secondaires traversent le roman comme des ombres chinoises, défilé de figurants, (riz) cantonnés à donner la réplique.
Les bons mots sont alignés, comme des idées recyclées et exhumées de vieux carnets, mais le fil qui les unit ne trouve jamais le trou de l'aiguille pour piquer ma curiosité.
L'humour maintient le héros et le lecteur en vie mais ce roman casanier aurait mérité de maturer. Les fruits tombent des arbres… quand ils sont mûrs.
Cueillette un peu trop verte à mon goût.
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Florent Oiseau s'est égaré.
Il est tombé dans le travers des auteurs talentueux qui allient le sens de l'humour et celui de l'observation. Mais au fil du temps, ils n'écrivent plus de livres, ils enquillent les sketchs, avec une obsession : faire ricaner le public.
Avant lui, Arnaud le Guilcher, Fabcaro, ou JM Erre ont commis la même erreur : privilégier la posture au détriment de l'histoire. Dans « Les Magnolias », Florent Oiseau avait accompli un miracle : émouvoir, faire rire sur un sujet grave, la maladie de sa grand-mère.
Il n'y parvient pas cette fois-ci. Son sujet (la mort d'un voisin) est surtout le prétexte à des statistiques loufoques, des blagues potaches (bus 69, Jean-Luc…) et des pensées de basse volée. Ce bouquin appartient à la catégorie « littérature de confinement » : on parle de soi, de son voisinage, de son quartier, en essayant d'être le plus spirituel possible. C'est un peu court, jeune homme. Facile, aussi. Florent Oiseau, par excès de confiance, se regarde écrire. Ça donne des phrases comme celle-là : « (…) toute sortie était définitive et j'ai su m'en accommoder malgré le peu d'accointances que j'entretenais avec le caractère définitif des choses ».
C'est dommage parce que la lecture de cet ouvrage offre de grands moments de bonheur (pages 18, 49,78, 119, 152, 171, 205) qui justifient ma clémence. J'ai une tendresse particulière pour le voyage à Trieste (p174-180) où l'auteur montre qu'il excelle dans l'aigre-doux et que s'il s'en donnait la peine, il pourrait nous pondre quelque chose de savoureux. Sans rancune Mr Oiseau, j'attends le prochain avec impatience.
Bilan : 🔪🌹
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Un récit très poétique où l'on suit les déambulations de Pierre sur une ligne de bus, après le décès d'un de ses voisins à un des arrêts de la ligne 69.
Roman coupé par saison, Pierre raconte son quotidien, ces rencontres et les petites choses qui remplissent la vie.
Touchant, poétique, il n'y a pas vraiment d'intrigue mais on prend plaisir à suivre cet homme.
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Un quinquagénaire solitaire, plus ou moins dépressif vit de ses rentes.
Il ne s'ennuie pas, non, la vie s'écoule et il la contemple.
Un jour un homme meurt à l'arrêt de bus devant chez lui.
Dès lors il va fréquemment prendre le bus et déambuler dans Paris.
Un quotidien sans grands événements, des rencontres, des déambulations..... rien que de très ordinaire.
Un écriture simple, parfois drôle, souvent crue, assez caricaturale.
Si ça se lit vite, je n'y ai pas pris grand intérêt et un plaisir plus que moyen.
Je tenterai un des ses livres précédents, en espérant qu'il m'apporte un peu plus que celui-ci.
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L'auteur nous offre un regard réaliste teinté d'humour sur les déambulations d'un quadragénaire esseulé vivant à Paris et pour lequel l'aventure est plus au coin de la rue qu'au bout du monde. Voyageant dans son quartier, il nous raconte des tranches de vies au fil de ses rencontres et des différentes saisons.

Tout commence avec la mort soudaine à la suite d'une crise cardiaque d'un homme qui attendait le bus69, à l'arrêt Popincourt devant le numéro 112 de la rue de la Roquette. Puis :
Une rencontre à la laverie avec une actrice célèbre du début du siècle, qui recevant un producteur de cinéma, caresse l'espoir de remonter sur les planches et lui demande s'il sait faire la mayonnaise pour agrémenter le plat qu'elle a prévu.
La course cycliste organisée par Dalton Burgue jusqu'au cimetière pour rendre hommage à Jean-Luc qui est un régal d'humour.
Le yaourt aux cerises de trop que Pascal propose à sa femme et qui lui fait quitter le domicile conjugal, autant de scènes cocasses et déjantées qui offrent un vrai plaisir de lecture.
La patte de Florent oiseau est toujours là, avec un humour noir, une ironie, des passages crus, rocambolesques et sans temps mort.
Il aime les perdants, la vraie vie, les détails qui font le bonheur de beaucoup et qu'il nous raconte avec une légèreté parfois coupable de superficialité, mais c'est son style, celui déjà lu dans « les magnolias » par exemple.
Ces anecdotes douces amères sont croquées avec une réelle empathie qui renseigne surtout sur le vécu de personnes cabossées par la vie. La relative vacuité de l'intrigue s'accorde bien avec le goût de Pierre à ne pas faire grand-chose pour prendre le temps d'observer et raconter avec une ironie vagabonde ces scènes de la vie courante.
Un texte un peu superficiel, avec une écriture instinctive, à fleur de peau, sans prétention, un laisser-aller bénéfique, une excursion en nous mêmes en même temps que celles qu'on observe chez les autres et qui nous offre un grand plaisir de lecture.
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N°1611- Décembre 2021

Les fruits tombent des arbres – Florent Oiseau- Allary Editions.

Paris à la période de Noël, près d'un arrêt de bus, un homme meurt subitement, c'est l'occasion pour Pierre, le narrateur, la cinquantaine, divorcé, vaguement écrivain et surtout solitaire, de se livrer à des réflexions sur la brièveté de la vie, sur son caractère transitoire, sur la soudaineté de la mort… C'était un de ses voisins, Jean-Luc, un inconnu comme le sont tous les voisins de palier dans les grandes villes. Puis viennent les réflexions sur le réveillon solitaire et la conversation avec des prostituées....
C'est aussi une déambulation dans les rues de la capitale et sur la ligne dans ce bus n°69, un compte rendu de tous les gens qu'il croise, ce qui inspire à Pierre des souvenirs personnels. Il participe d'une manière originale aux obsèques du mort de l'aubette, rencontre une jeune fille qui accompagne sa marche solitaire dans la nuit. Elle aussi écrit des livres et rencontre des hommes comme lui et il deviendra peut-être un personnage de son prochain roman. Lui-même prend conscience qu'il devient de plus en plus misanthrope, fantasme beaucoup sur son travail d'écrivain, collationne les petits détails de sa vie au quotidien et repense à son ex-femme qu'il aime encore.
C'est écrit avec une jubilation certaine et l'auteur manie fort bien l'aphorisme et les bons mots, ce qui m'a bien plu. Il décrit les situations avec un luxe de détails mais aussi avec une distanciation qui ne m'a finalement pas étonné.
Le livre refermé, il me reste une drôle d'impression, pas mauvaise d'ailleurs malgré l'apparente légèreté du texte, peut-être celle de m'être laissé embarqué dans un roman qui se voulait drôle par les descriptions et autres maximes définitives mais ne l'était pas tant que cela. Il y avait bien ces pérégrinations dans Paris, cette fille qui écrit des romans, cette ligne de bus et son aubette, la vie de Pierre en pointillés, mais le plus important sans doute, derrière la mise en scène des obsèques vélocipédiques de Jean-Luc, c'est la vie de ce dernier avec son épouse et le secret qu'il tisse autour de lui, les fantasmes de cette femme. A l'enterrement, elle donne hypocritement tous les signes du deuil puis plus tard du souvenir entretenu, mais se dépêche, le caveau à peine refermé, de changer de vie et de profiter du temps qui fuit. Ce sont ces années qu'on peut passer dans l'intimé de quelqu'un sans se douter de ce qu'il vous cache parce qu'il le fait naturellement, qu'on lui fait confiance ou qu'on s'attache à de fausses idées à son sujet. C'est la certitude qu'au sein même du couple où on est censé tout se dire, demeurent des secrets inavouables qui détruisent petits à petit une union parce que un doute un jour s'y est insinué. le mensonge dans lequel on s'installe le dispute aux idées fausses qui s'incrustent et qu'on entretient. Il est aussi question de fidélité au-delà de la mort, un sorte de devoir de mémoire ou quelque chose qui ressemble à de l'amour pour un être disparu et la mise en scène qu'on se croit obligé d'assurer mais au-delà de tout cela il m'a semblé sentir une certaine lassitude de vivre, combattue sans conviction à coup de canettes de bière, de cigarettes ou de verres de lait glacé, et surtout une grande solitude, une volonté de vivre au jour le jour une existence sans grand intérêt.
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Balade plaisante à bord du bus 69 au coeur de Paris en compagnie de Pierre, oisif tendance dépressif, sans joie mais sans peine.
J'avais besoin d'une lecture légère après le Goncourt; ce roman s'y prêtait bien avec ses héros foutraques et ses situations burlesques. Mais cette légèreté n'est pas vaine, elle questionne par petites touches sur le sens que chacun donne à la vie.
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Les fruits tombent des arbres est déjà son quatrième roman. Ce livre a reçu le Prix du Livre qui fait du bien 2021, un prix crée à Fontvieille par Mmes Françoise Colombani et Héloïse Goy.

Comme les fruits tombent des arbres, un voisin du narrateur tombera foudroyé par un infarctus dans un arrêt de bus dans Paris XXè. Ce narrateur est un anti-héros entre cynique et tendre, bon reflet d'une génération que l'on dit perdue.

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans le style narratif, mais une fois installée, ce fut encore un régal de fraîcheur en lisant cette balade poétique sans fil conducteur et dans le Paris de Pierre, un quadra plein de spleen et de tendresse pour le banal, le quotidien.

Pierre, notre anti héros, aborde les gens sans préjugés et les décrit avec justesse, ironie, réussissant parfois des paragraphes très drôles, d'un humour fin, jamais lourd. C'est un homme qui vit frugalement de l'héritage laissé par ses parents, qui aime encore son ex femme remariée avec un urologue et qui a une fille, qu'il comprend plus ou moins.

A l'occasion de cette mort subite, presque sous ses fenêtres, Pierre sera amené a côtoyer des gens si divers et toujours pittoresques. Par moments, cette errance dans Paris si bien décrite, me rappelait les romans de JMG le Clézio.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Un livre qui m'a bousculé et déranger au départ.
Des phrases crues et vulgaires d'où je ne voyais pas l'intérêt puis j'ai poursuivi et finalement compris et rentré dans l'histoire de Pierre.
Personnage banal qui ne fait rien de ses journées mais qui arrive à s'émerveiller des petits riens invisible de la vie.
Ses journées sont faites d'errance, de rencontres, de liberté et d'ennui.
Je suis arrivé à l'envier d'avoir le temps de tout ça, au moment où la vie passe si vite et où l'on passe à côté justement de tous ces petits riens par manque de temps et de fatigue.
Pierre se contente de plaisirs simples mais un jour il est témoin d'un décès brutal, un homme s'est écroulé a un arrêt de bus, il en discutera avec d'autres passants sans savoir ou cela va le mener.
il va découvrir qui était cet homme et qu'en était -il de sa vie.
De son émerveillement pour tous les riens de la vie j'en ressort mitigé sans pour autant avoir ressenti des émotions partagées pour certaines situations de déjà vu ou déjà vécu.
Un roman original et très mélancolique à découvrir.
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Après trois romans à la qualité en crescendo, ce dernier opus de Florent Oiseau est une déception.
L'écriture y est moins inspirée, presque forcée voire caricaturale par moments, même si certains passages nous rappellent à la plume corrosive, humoristique, et pleine de justesse du romancier.
Surtout, c'est l'intrigue qui est vraiment à la peine cette fois : terne, très décousue, aux personnages – y compris le principal – sans le relief ni le mordant habituels.
Espérons que ce ne soit qu'un accident de parcours.
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