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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici le premier livre que je découvre de Florent Oiseau et j'avoue être sous le charme !

Avec les fruits tombent des arbres, l'auteur s'attache à la vie d'un Parisien ordinaire, tout a fait banal et qui ne fait "rien" de ces journées. Il a hérité d'un appartement rue de la Roquette et arrive à vivre avec ses petites dépenses quotidiennes sans travailler. Il a la cinquantaine, une fille et une ex-femme et adore les champignons shiitakés.

Un matin, il se retrouve troublé par la mort d'un inconnu, percuté par le bus 69. Il décide alors de comprendre ce drame et passe ses journées dans le bus, contemplant la ville, les gens, la vie et son tourbillon frénétique et insaisissable. C'est l'occasion pour lui de faire une sorte de bilan, une introspection sur l'absurdité de la vie en ville, l'amour qui est parti et la solitude de beaucoup d'entre nous.

Un bel éloge à la oisiveté et à la simplicité, car celui qui sait ne rien faire verra la beauté dans les petits choses bien plus certainement qu'un globe-trotteur hyperactif !

Paris et les différents quartiers parcourus par la ligne 69 ont la part belle. J'ai ressenti de la nostalgie à l'évocation de la place Gambetta, terminus de ce bus car j'ai habité tout près, en haut des escaliers Saint-Blaise.

Un très beau roman, sensible et drôle, emprunt de beaucoup de douceur et de nostalgie. J'ai adoré suivre le fil de pensées et les souvenirs de cet homme ordinaire, plutôt attachant et très humain, à l'occasion généreux et altruiste, un peu par hasard. La plume de Florent Oiseau est très agréable et malgré la légèreté et l'humour apparents, il traite de thèmes universels et essentiels.

Un très belle découverte. Je lirai à coup sur les autres romans de cet auteur.

Connaissez-vous cet auteur ? Aimez-vous son style ?

Sélection Prix Cezam 2022.
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Il est des histoires de fatalité. Des histoires de champignons, de fruits tombés, de saisons, de quidams, et de flâneries…Vous savez des histoires qui manquent d'amour et de haine, mais pas d'intérêt, si on a l'oeil averti…Des histoires avec des goûts salés, sucrés, alcoolisés, de nicotine. Des histoires de vies et de morts, de gens qui se croisent, qui se regardent, qui se fuient, qui s'emmêlent…Des histoires stoppées en plein vol…

Il est des histoires d'émulsion sublime. Ce qu'il faut de dosage d'intime, d'humilité profonde et d'application poétique, Florent Oiseau, le réussit comme un grand chef étoilé. Il faut aller puiser loin, pour rendre le banal, tout simplement, merveilleux. Il faut avoir le coeur sensible, l'humanité au bout des doigts pour aller jusque là. Jusque dans le quotidien des anonymes, leur donner un peu de lumière, un peu de chaleur, un peu de réconfort…

Il est des histoires de liberté. La liberté est une notion qui m'enjaille, qui me bouleverse, qui me tient à coeur, plus que tout. Je la cherche partout. Les personnages de ce roman, aussi. Et c'était beau de les voir tous, essayer de conquérir leurs versions intimes de la liberté. Leurs multiplicités, leurs propriétés, leurs saveurs diverses. Elle est là, la liberté, traînante sur les quais de Paris, virevoltante auprès de la Seine, paresseuse sur la ligne 69, conquérante dans les esprits. Toujours exceptionnelle et subversive, quand on lui accorde l'intérêt qu'elle mérite…

Et si jamais une histoire de tandem vous surpreniez et vous aidiez à remonter la pente? Serait-il possible que cette aventure soit celle précisément que vous attendiez? Cueillez ce roman plein de charme et de douceur, qui se déguste avec bonheur! Il est fort probable qu'il vous touche avec ces arborescences ensoleillées. J'ai lu et adoré Les fruits tombent des arbres, parce que j'étais exactement à l'endroit que j'avais envie d'être, au milieu de la poésie et de l'onctueux. Quelque part en automne, à marcher avec un Oiseau, pour comprendre l'étrange bourdonnement des fantômes urbains…Voilà bien là, le nec plus ultra de l'Extra-Ordinaire, et un coup de coeur qui prend racine…

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Avec un titre qui pourrait le placer inconsidérément auprès des oeuvrettes ( le mot pourtant est un peu trop fort) d'une Virginie Grimaldi ou d'une Aurélie Valognes, "Les fruits tombent des arbres " se révèle autrement plus intéressant voire beaucoup plus littéraire ( ce n'est pas difficile me direz-vous) que beaucoup de romans paraissant cette rentrée ( et encensés par une critique qui a du faire ses classes dans une école de pub).
Il n'y a pas que le titre qui lui donne un air de feel good littérature, il y a aussi le contenu. Mais là où d'autres vous consternent, la lecture du quatrième roman de Florent Oiseau vous laisse le sentiment d'avoir passé un moment extrêmement agréable en compagnie d'un jeune écrivain drôle, profond malgré des allures légères et surtout qui sait écrire.

L'idéal est de ne pas raconter grand chose de ce roman qui suit les pas d'un quarantenaire divorcé, sans trop de libido, qui déambule dans un Paris d'aujourd'hui ( décrit très finement) à la recherche de ces hasards absurdes ou minuscules qui font le sel de la vie pour qui sait regarder et écouter. Et sous la plume aussi délicate qu'inspirée, ce petit périple aux allures d'inutile, devient une odyssée personnelle, véritable miroir de nos existences urbaines malmenées. On a tous quelque chose de ce Pierre, on admire la tendresse avec laquelle il aborde les choses toujours avec une grande philosophie teintée d'ironie, d'humour et de dérision. Sous la plume d'autres auteurs s'essayant à ce genre assez prisé en ce moment de cette littérature de l'ordinaire mais "qui fait du bien", cela s'enfonce dans le gnangan, le forcé, l'écoeurant à cause d'un trop plein de guimauve, de clichés. Chez Florent Oiseau, véritable funambule littéraire, nous sommes sur un fil, prêt à basculer à chaque seconde dans les travers décrits plus haut, mais jamais, il ne dévie de sa trajectoire, ne tombant jamais de son fil narratif, tenu jusqu'au bout avec un talent rare. Ca ressemble à un roman léger mais très vite le goût diffère et ça devient un roman réussi, habile, quasi jubilatoire, qu'on l'a envie de partager, de faire déguster comme une friandise délicieuse qui ne pourra qu'ensoleiller nos vies parfois un peu moroses.

Pas encore sous les radars des critiques harnachés ( acharnés ?) à promouvoir toujours les mêmes plumes répétitives et pas toujours talentueuses ou passionnantes, sortez des sentiers battus et cueillez ces "fruits qui tombent des arbres", véritable roman goûteux de cet automne.


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Je retrouve mon glandouilleur professionnel avec un plaisir non dissimulé. Cette fois-ci, il a la cinquantaine, un RSA de 443 € qui couvre largement ses besoins, séparé (elle est partie avec un urologue qu'il appelle volontiers proctologue, ce trouduc), il se complait sur son canapé à boire des bières devant des émissions animalières, va marcher les jours de pluie, étant un peu agoraphobe. Il ne se passe pas grand chose dans sa vie, sinon qu'il a des aphtes et qu'une vie avec des aphtes ne valait pas franchement la peine d'être vécue”. Il observe ses semblables qui courent à leurs activités quotidiennes avec humour, bienveillance et un certain étonnement, comme un prêtre égaré dans une troupe de cirque nous dit-il.
Pourtant, sur le trottoir d'en face, un homme est mort à l'arrêt de bus, un voisin d'immeuble dont il ne sait rien. Il va prendre le bus 69 pour tenter de savoir qui était cet homme, quelle était sa vie, ses secrets. Et il va en apprendre des choses, il va s'en passer des choses dans un rayon de trois kilomètres..
Pour lui, l'ennui l'amène à s'intéresser au détail, aux autres, souvent un peu déglingués et d'y trouver une certaine poésie.
“ Il faut un certain détachement, une forme de poésie pour se satisfaire du banal et en extraire le merveilleux”.
Tout est là, dans cette dernière citation.
Ce jeune auteur qui a connu tous les métiers a enfin trouvé le sien : un écrivain de grand talent. le fruit est mûr mais évitez de le laisser tomber de l'arbre car il a une saveur délicieuse et tellement reconnaissable.
J'en ai lu 3 sur 4, et 5 étoiles à chaque fois. Vivement le prochain.

Challenge Multi-Défis 2023.
Challenge Riquiqui 2023.
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GROS COUP DE COEUR

J'ai adoré, je ne connaissais pas cet écrivain et l'atmosphère, l'ambiance de ce roman ,sa vision de la réalité me subjuguent .
J'ai retrouvé un genre d'humour décalé à la Joel Égloff
En fait Pierre,,notre vagabond en bus ,est un contemplatif totalement détaché des normes imposées. La chance pour lui est qu'il a de l'argent ,grâce à ses parents,décédés, mais qui lui ont laissé l'appartement et des revenus confortables.
"Ne pas faire grand chose : voilà l'extraordinaire"
Parfois,un peu désabusé, souvent en décalage, mais sans tomber dans le pathos.
J'aime ce genre de roman où le regard qu'il pose sur ses congénères me ravit,et en même temps ,il y a une énorme tendresse derrière ces différents portraits.
De nos évidences il en fait des interrogations
" Est-ce la vie qui crèe le hasard ou l'inverse?"
C'est une façon de traverser la vie qui m'a énormément plu st que j'aimerais bien adopter parfois.
A recommander pour les rêveurs ⭐⭐⭐⭐⭐
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Un roman sur le temps qui passe, un roman sur le temps qu'il fait.
Un voyage intemporel à bord du bus 69, dans un Paris à taille humaine, mélancolique et superbe, entre Gambetta et les beaux quartiers. L'histoire, celle d'un voisin victime d'une crise cardiaque à l'arrêt Popincourt, est à la fois un prétexte pour le personnage principal et pour Florent Oiseau, qui sert à raconter un récit qui fait office de balade sur quatre saisons. Alors oui, on veut savoir qui était cet homme tombé raide mort, découvrir ce qu'il se cache derrière cet étrange club de cyclistes, percer le mystère de cette célèbre actrice croisée dans une laverie déserte et comprendre les subtilités d'une relation père-fille pas comme les autres. Mais pas seulement. Ce roman, c'est aussi l'occasion de dérouler une vision du monde infiniment poétique, de rencontrer des personnages ratés et flamboyants, d'évoquer les échecs et les amours qui jalonnent une existence, de proposer une autre façon de vivre, de mettre en lumière d'autres moyens d'exister, le tout, avec une écriture sublime et inventive. C'est triste, c'est beau, c'est la vie quoi.
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🚶Pierre a une vie simple, il vit un immeuble parisien, aime le lait bien froid et lorsqu'il va à l'épicerie à côté de chez lui, un homme meurt brutalement à l'arrêt du bus 69. Comme ça, pam ! Comme un fruit qui tombe d'un arbre. Bien qu'il ne le connaissait pas, il est habité par cette mort. Il va petit à petit, au fil des pages, constituer des vases communicants au sujet de cette mort.

🚶Pierre a une vie somme toute banale si on exclut sa rencontre avec une actrice célèbre dans une laverie. L'auteur multiplie les situations cocasses comme celle ci pour notre plus grand plaisir et pour nous insuffler des réflexions profondes.

🚶Il va entreprendre une errance notamment dans le bus 69, la tête collée à la vitre, se laissant séduire par chaque parcelle de Paris. On traverse Paris avec lui, avec son oeil avisé sur la capitale, ses recoins, ses bars, ses habitudes. Nous propulsant alors face à nos propres habitudes..

🚶Je suis sous le charme complet de cet auteur dont la plume vient révéler tout ce qu'il y a de plus beau dans les détails du quotidien. J'aime quand les détails prennent place sur un piédestal pour notre montrer leur plus grande singularité malgré leur banalité, c'est d'une telle habilité ! Ces détails instaurent une grande mélancolie dans la vie de Pierre, cet homme un peu perdu dans sa vie qu'on apprend à aimer fortement.

🚶Florent Oiseau nous présente la vie telle qu'elle est, sous son format le plus banal et pourtant elle peut en un rien de temps basculer ou grâce a un sourire, un geste, un goût ou une odeur endossée le bonheur pur et simple.
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Le narrateur de ce roman entreprend un voyage quasi initiatique sur la ligne du Bus 69 suite au décès d'un homme, à l'arrêt Popincourt, que tout le monde semble avoir oublié sitôt l'ambulance repartie.

C'est l'occasion pour l'auteur de dépeindre un Paris ambivalent avec une justesse et une douce ironie incroyables. Au gré de rencontres loufoques, avec l'apologie du pas grand chose en toile de fond, j'ai été enivré par l'intelligence et l'acuité du regard sur un monde absurde et poétique, le tout ponctué d'aphorismes et de réflexions sans aucune fausse note.
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« Un fantôme urbain, un type qui errait sur la ligne de bus 69 à la recherche de pas grand chose et trouvait son bonheur dans les parcs à chiens et les omelettes aux champignons ».
Ce type c'est Pierre, parisien divorcé quasi quinquagénaire, un oisif qui vivotte se suffisant d'une maigre rente et de son RSA et qui occupe ses vides journées en déambulant dans la capitale. Mais un jour, à l'arrêt de bus, il assiste au décès brutal d'un passant, tombé d'un coup comme un fruit tombe d'un arbre. Qui était-il ? Où allait-il ? Autant de questions qui soudain lui semblent essentielles et dont il se met en quête en explorant la ligne 69.
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Ce roman c'est une pépite, un bonbon acidulé, sucré et piquant à la fois. le récit des déambulations d'un oisif, les tribulations d'un indolent magnifique, un contemplatif qui voit du beau dans l'ordinaire et qui se plait à imaginer les vies des anonymes. @florentoiseau n'a pas son pareil pour voir la beauté dans le quotidien, pour décrypter la solitude dans un geste, le désamour dans un regard, et sublimer le banal. Il rend un hommage émouvant à tous ces anonymes, patrons de bistrots, épiciers, mécaniciens ou prostituées, ces petites gens qui renvoient à un Paris authentique, le Paris des bus, des laveries, des cimetières et des arrière-cours. Vous l'aurez compris j'ai adoré ce livre dont j'ai relevé multitudes de phrases sur la quasi-totalité des pages. J'en ai aimé la tonalité douce-amère, grave et un peu déjantée, mais aussi et surtout l'écriture, subtilement impertinente, tendre, drôle et mélancolique à la fois. Il y a une poésie incroyable dans cet éloge de la banalité et des pointes d'humour délicieuses, savoureuses, venant contrebalancer la gravité ou la tristesse dont est empreinte cette lecture. Une drôlerie grinçante qui permet d'alléger la nostalgie qui transparait de ces destins solitaires
Alors pour passer un petit moment hors du temps, vous évader dans une bulle de fantaisie, ouvrez vite ce livre, et vous ne regarderez plus de la même façon votre voisin de palier ou les passagers de votre bus.

Un peu décalé, un peu loufoque, mais que ça fait du bien dans nos quotidiens aseptisés !
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Pierre est un type ordinaire, entre deux âges qui passe sa vie a ne pas faire grand chose. Lorsque son voisin meurt brutalement à l'arrêt de bus devant chez lui il se met alors à errer sur la ligne du bus 69 à regarder passer le temps.

Florent Oiseau m'avait déjà séduite avec son précédent roman Les magnolias décrivant comme personne ce doux parfum de la vie des gens ordinaires, de ceux qui ont renoncé à l'effervescence inutile et épuisante et qui ont décidé de mener la vie qu'ils ont choisi, c'est à dire ne rien faire.

Se contenter de petites choses, faire de l'oisiveté une manière de vivre voilà la vie que son personnage à décider de mener. C'est avec une douce mélancolie que l'auteur pose son regard sur les choses, nous enveloppant dans cette lente atmosphère qui nous permet d'ouvrir les yeux sur la beauté des petites choses.

C'est avant tout le style de Florent Oiseau qui me charme particulièrement, un semblant de légèreté qui cache une douce poésie qui ne surgit pas dans le souffle du vent ou la forme des nuages mais plutôt dans une laverie automatique de quartier où dans les cigarettes des clochards.

Florent Oiseau ce sont ces petites phrases que l'on se note dans un coin pour les relire lorsque l'on recherche un peu de beauté. "Il faut un certain détachement, une forme de poésie pour se satisfaire du banal et en extraire le merveilleux. On ne peut qu'apprécier le paysage des steppes mongoles et sentir son coeur se soulever lors d'un saut en parachute, mais ressentir la même chose en regardant deux clodos partager une tranche de jambon me semblait caractéristique d'une autre forme de sensibilité."

Je pense qu'uniquement pour cette phrase vous devez lire ce livre.
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