Nyx et Thanatos

Nyx et Thanatos s'inscrit dans une longue épopée (trois livres pour l'instant) décrivant l'étrange destinée d'une humanité qui se suicida le 23 juillet 2033 lorsqu'une organisation éco-terroriste mit fin à un chantage planétaire de 18 jours. Vint alors un effroyable « hiver volcanique » qui pétrifia la Terre sous une gangue de glace.
L'évolution d'un roman à l'autre est impressionnante. Katharsis se situe sur Terre et, pour quelques chapitres seulement, à bord de la première navette habitée se dirigeant vers Mars. le deuxième roman : Zalmoxis élargit déjà considérablement l'horizon des possibles car si l'intrigue concerne surtout la triste agonie des deux derniers royaumes humains enfouis à 1 500 mètres de profondeur dans les cavernes Zalmoxis, nous découvrons aussi les lieux paradisiaques ou vivent désormais les descendants des courageux navigateurs ayant atteint Mars alors que notre planète sombrait dans l'horreur la plus absolue. Grâce aux trois civilisations extraterrestres qui ont sauvé l'humanité d'une totale destruction, certains humains découvrent Népenthium, la capitale de la Confédération des trois Amas qui regroupe plus de mille civilisations réparties sur 200 millions d'années-lumière. Grâce aux « Portes d'abîme » l'instantanéité des déplacements élimine les infranchissables barrières que des voyages de plusieurs millions d'années créeraient entre ces populations si disparates.
Nyx et Thanatos plonge les lecteurs dans un vertige plus affolant encore. Les limites de la Confédération sont explosées. La découverte de civilisations lointaines vivant depuis cinq milliards d'années ou susceptibles de couper un astre en deux afin d'en démultiplier les possibilités éparpille toutes les certitudes. Face aux redoutables envahisseurs de la grande Galaxie noire, la Confédération devra se battre. de tourbillonnantes batailles spatiales mettent en scène des armadas de vaisseaux susceptibles de détruire une planète entière. Des odyssées lointaines permettent d'ouvrir des horizons inédits tout en glanant de précieuses informations auprès d'êtres qui vivent dans cinq dimensions spatiales et qui peuvent se projeter bien au-delà des frontières de la Confédération sans bouger. L'esprit peut tout et dompte la matière.
En dépit des efforts des principaux acteurs de ce colossal empire cosmique regroupant des milliers de mondes et de l'aide précieuse des humains qui les accompagnent, les galaxies de la Confédération plongent dans une guerre sans fin.
Le salut vient d'ailleurs. Des êtres dont le nom n'est qu'un murmure semblent errer d'univers en univers au sein d'un multivers dont le périmètre s'accroît sans cesse. Eux seuls semblent susceptibles d'interrompre l'effroyable agression des Sulphylïshs et de leurs robots : les Tyrals.
L'intrigue bascule à la fin du chapitre 25 et au début du chapitre 26 lorsque la titanesque créature qu'ils appellent tous à l'aide apparaît enfin.
Voilà cet instant précis à travers un court extrait : « L'amazone allait répliquer vertement lorsque Nitökris leva son bras droit vers le firmament.
Sa bouche s'entrouvrit et ses yeux s'exorbitèrent.
—Là… Là… Là… put-elle seulement ânonner.
Chacun devint attentif. L'attention se mua en sidération.
Au zénith d'un ciel d'un noir de jais, une titanesque créature venait d'apparaître…
—Mais… Mais… émirent psychiquement la presque totalité des participants à l'expédition.
Même les myriapodes se joignirent à la stupéfaction générale avec leurs voix nasillardes.
Le spectacle était dantesque et affolant à la fois.
À quelques centaines de mètres au-dessus du campement de fortune, une gigantesque sphère hérissonnée de milliards d'aiguillons violines et roux était désormais là. Immobile. Il était impossible de déterminer ses dimensions réelles en étant juste en dessous. Elle devait allègrement dépasser les 1 000 mètres de diamètre. Mais elle pouvait tout aussi bien faire la taille de l'Everest ou d'un petit satellite de Saturne.
Les membres de l'expédition demeurèrent un long moment médusés. Pétrifiés. Dans ce monde immobile, silencieux et hostile, le temps paraissait s'être figé à l'aplomb d'une improbable renaissance. »
Commence alors une incroyable aventure qui devrait se poursuivre à travers un quatrième livre de cette épopée concoctée par Oksana et Gil Prou pour notre plus grand plaisir.

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Nyx et Thanatos est la suite de Zalmoxis.
Nous quittons les deux cavernes où survivaient les rescapés de l'hiver volcanique pour sillonner l'immense Confédération des Trois Amas regroupé autour de Népenthium, la planète des Phactres qui est aussi la capitale de cette Confédération qui regroupe des milliers de galaxies. Quelques humains et des représentants des 1 380 civilisations regroupées au coeur d'un vaste empire s'étendant sur deux cents millions d'années-lumière vont devoir affronter un ennemi implacable : les Sulphylïshs.
L'envahissement de la majorité des galaxies de la Confédération des trois par les robots tueurs des Sulphylïshs a commencé. La résistance s'organise. Mais les informations inquiétantes s'accumulent. Utilisant les Portes d'abîme « prêtées » par les Kryzhiums, leurs alliés de la Galaxie Noire, les monstres de la planète Algys (la planète d'origine des Sulphylïshs) assujettissent des systèmes stellaires par millions.
Le point de départ de cette odyssée cosmique s'apparente donc très clairement au genre classique du space opera. Cependant, Oksana et Gil Prou entraînent rapidement le lecteur vers des contrées fabuleuses et ignorées. Et ceci aussi bien sur le plan physique (des planètes étranges régies par des lois qui défient la raison) que d'un point de vue psychique. le moteur de cette flamboyante épopée est une quête d'altérité totale. Dans ce roman, les créatures extraterrestres aux formes si variées ne sont ni gentilles, ni méchantes (hormis les Sulphylïshs qui sont des fous furieux animés par une inextinguible soif de domination), elles sont simplement différentes.
Ainsi, l'autre – même lorsque sa pensée semble incompréhensible au premier abord – apporte en miroir une vision différente. Une vision qui ne s'aliène plus au banal, aux tristes contraintes du temps et à son corollaire abject : le dépérir. La vie est partout dans ce récit. Même les pierres semblent murmurer.
Comme le final conduit ces Argonautes de l'infini aux frontières du multivers, on peut imaginer que toutes les portes de la perception et de la compréhension seront bientôt franchies. Bousculées. Atomisées. Pour notre plus grand bonheur sans doute…

Dès la préface qu'il a rédigée pour Nyx et Thanatos, Laurent Whale (romancier franco-britannique qui a été récompensé par de multiples prix littéraires dont le Prix Rosny Aîné, le Prix Masterton et le Prix Bob-Morane) trace les grandes lignes de cette épopée.
« Au-delà d'une cosmogonie originale, Oksana et Gil explorent l'infini des possibles où chaque phrase est un champ de diamants bruts qui ne demandent qu'à être cueillis. […] Explorateurs, pilotes, soldats de fortune et concepteurs d'univers, nagez entre d'étranges galaxies où le temps n'a pas cours. Laissez ce formidable sens du merveilleux si cher aux anglo-saxons vous transporter par-delà les vides infinis, tantôt brillant voyageur de l'éther et tantôt esclave. Tantôt reine et tantôt servante. Ne faites pas l'économie de vos envies ni de vos sentiments. Un livre d'Oksana et Gil, c'est autre chose qu'un simple empilement de pages sous une belle couverture. Non, c'est un voyage, un périple, une aventure dont vous sortirez burinés aux vents de l'espace, des feux au ventre et mille soleils au fond des yeux. »
Suite de Zalmoxis qui décrivait les destins croisés des survivants d'une humanité décimée par un impitoyable « hiver volcanique », Nyx et Thanatos explose les frontières d'une Confédération s'étalant sur 200 millions d'années−lumière.
Afin de lutter contre les terrifiants Sulphylïshs qui prétendent dominer tous les empires de la Confédération des trois Amas, les survivants d'une humanité suicidaire et leurs alliés extraterrestres devront partir en quête de civilisations positionnées à près d'un milliard d'années-lumière.
Cette titanesque odyssée leur permettra de découvrir des êtres qui défient l'entendement par leur apparence et leur faculté de vivre dans cinq ou six dimensions spatiales. En dépit de leurs différences, ces créatures fantasmagoriques s'uniront afin de briser le joug de tyrans qui martyrisent les peuples et pillent les richesses des planètes qu'ils annexent afin de nourrir une inextinguible soif de puissance.
La solution existe. Elle est lointaine. Extraordinaire. Fabuleuse.
L'omnipotente créature susceptible d'éliminer la menace que les Sulphylïshs font peser sur la Confédération est aussi la seule qui soit capable de voguer d'univers en univers au sein du multivers. Dans sa préface, Laurent Whale résume l'âme de ce roman dantesque en une phrase : « le goût de l'hypothèse ultime, la chasse de l'absolu. »
Oksana et Gil Prou suggèrent à plusieurs reprises que ce gigantesque multivers qui crée de nouveaux mondes à chaque seconde est sans commencement et sans fin. On peut aisément comprendre qu'une structure qui s'auto-reproduit et se ramifie sans cesse soit éternelle. Il est plus déroutant de penser qu'elle n'a jamais eu de commencement.
Espérons que les auteurs dévoileront enfin cet ultime et fascinant mystère dans un prochain roman.

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